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Script de la vidéo
Bienvenue à toutes et à tous au sein du MOOC "S'installer en Habitat Réversible". Ce projet de cours en ligne gratuit est né d'une triple volonté.
👉 Tout d'abord, celle d'apporter de la clarté
En tant qu'association, Hameaux Légers reçoit énormément de demandes d'informations auxquelles nous n'avons pas toujours le temps ou la capacité de répondre. Cette situation est également celle de nombreux membres de la Fédération de l'Habitat Réversible : des constructeurs et constructrices essayent tant bien que mal de conseiller leur clientèle sur des aspects réglementaires, mais ça n'est pas dans leur domaine de compétences. Des réponses existent, mais il n'est pas toujours facile de les trouver ou de savoir si elles sont applicables en toute situation.
Grâce à ce MOOC, nous espérons diffuser un maximum de clés pour permettre d'envisager, voire de se lancer plus sereinement dans un projet d'habitat réversible. Nous souhaitons être le plus précis possible dans les ressources que nous fournissons, même si nous savons (et espérons !) que les contenus que nous proposons seront amenés à évoluer.
Nous voulons mettre en évidence les liens, nombreux, entre les différentes séquences. Plutôt qu'une ligne droite, la progression est une spirale : chaque élément nouveau propose un approfondissement, un éclairage différent de sujets déjà abordés. Il est possible qu'au cours du MOOC des activités réalisées plus tôt doivent être reprises (d'où l'intérêt de les garder dans un carnet de bord), que des réflexions que l'on croyait abouties soient abordées de nouveaux. C'est le cas pour la plupart des projets : une décision prise au niveau budgétaire peut questionner les choix de conception réalisés en amont, une décision réglementaire peut amener à redéfinir les critères de recherche d'un lieu.
👉 Nous voulons refléter la diversité des parcours d'installation.
Chaque projet se déroule de manière différente, au gré des opportunités, des temporalités et des choix des habitant·es. Nous proposons ici un parcours pédagogique et des séquences dans une certaine suite logique. Il est complètement possible de vivre ces étapes dans un ordre différent. Nous avons voulu proposer une table d'orientation qui éclaire les différents aspects de l'installation en habitat réversible. Pour vous permettre d'évoluer sur le parcours pédagogique du MOOC en toute autonomie, les séquences ont été classées thématiquement, comme une boîte à outils. Chacun est libre d'en convoquer certains plus que d'autres, en fonction de ses envies et de ses besoins.
Pour refléter la grande diversité des parcours des installations en habitat réversible, nous avons voulu donner une place forte aux retours d'expérience. Dans chaque séquence, nous proposons ainsi de rencontrer différent·es habitant·es qui racontent comment elleux ont traversé cette étape, les choix qu'iels ont fait, ce qu'iels ont appris.
👉 Enfin, nous espérons que ce MOOC fédérera et générera du lien
Nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir adopter un mode de vie en accord avec nos valeurs écologiques et sociales, en particulier à vouloir s'installer en habitat réversible. Et nous pensons que l'échange, l'entraide, la solidarité ou simplement la possibilité de partager son expérience est un précieux soutien sur ce chemin encore inusité.
C'est pour faciliter ces interactions que nous mettons à disposition un forum pour que l'ensemble des participantes et participants puisse échanger, que nous proposerons des activités dont le résultat pourra être partagé, que nous invitons chacune et chacun à s'inscrire sur la carte aux trésors des Hameaux Légers pour identifier d'autres personnes intéressées à proximité, voire, si le contexte le permet, organiser un événement pour nous rassembler !
Le MOOC S'installer en Habitat Réversible a été réalisé par l'association Hameaux Légers, avec la contribution précieuse d'intervenant·es extérieur·es. La vidéo ci-dessous présente cette association, sa mission et l'ensemble de ses modes d'action.
1. Les missions de l'association Hameaux Légers
Script de la vidéo
👉 Les problèmes liés au logement ne sont pas sans solution
Se loger est un droit fondamental pour tout être humain. Mais le logement soulève aujourd'hui des problématiques sociales et écologiques.
Problématique sociale tout d'abord : l'accession à la propriété est difficile. De plus en plus difficile : les prix de l'immobilier et du foncier augmentent, alors que les inégalités de revenus se maintiennent, et que celles liées au patrimoine s'accentuent. Être propriétaire de son habitat, c'est disposer d'une sécurité et d'une stabilité précieuse, que nous souhaitons pour toutes et tous.
Problématique écologique ensuite : les impacts du logement sont nombreux : sur le sol, la qualité de l'eau, les déchets, la biodiversité, les paysages, l'environnement sonore.
Une autre manière d'habiter, répondant à ces enjeux, existe déjà : l'habitat participatif, créateur de lien social ; l'habitat réversible, sobre et durable, évolutif et intégré. Beaucoup y aspirent, peu y accèdent. C'est pourquoi Hameaux Légers s'est donné pour mission de permettre à toutes et à tous d’accéder à des habitats et des modes de vie durables et solidaires, pour des territoires plus vivants. Les actions de l'association ont pour objectif de soutenir la création de hameaux légers.
La définition d’un Hameau Léger
Alors, concrètement, qu'appelle-t-on un hameau léger ?
Tout d'abord, un hameau léger est un lieu de vie en habitat participatif. Les habitantes et habitants assument la maîtrise d’ouvrage, gèrent la vie collective en gouvernance partagée et mutualisent des espaces communs.
Ensuite, un hameau léger est accessible financièrement : il est possible d’y habiter avec peu d’épargne ou de revenus. Pour permettre cette accessibilité, la propriété du sol et de l’habitat sont dissociées. Habituellement, propriété du sol et de l'habitat vont de pair, et le sol, ça coûte cher. Dans un hameau léger, les habitant·es sont chacun·e propriétaires de leur habitat mais ne possèdent pas le terrain sur lequel l'installer. En revanche, l’association des habitantes et habitants dispose d'un droit d’usage du sol garanti sur une longue durée (en général par un bail emphytéotique d’une durée pouvant aller jusqu'à 99 ans). Ce dispositif enraye le phénomène de spéculation foncière et immobilière.
Pour que cette dissociation soit possible, les habitats sont réversibles, c'est-à-dire que le terrain peut retrouver son état initial lorsqu'un habitat est déplacé ou démoli.
Au delà de la réversibilité, la conception est pensée de manière à préserver et à régénérer autant que possible les écosystèmes : les matériaux biosourcés et locaux sont privilégiés, le béton est évité, et les sols ne sont pas imperméabilisés. La biodiversité est également soutenue grâce à la plantation de végétaux, ou la création de mares, et le choix d'un assainissement par des méthodes alternatives, telles que la phytoépuration et la pédo-épuration. Les habitats tendent vers l’autonomie grâce à une consommation réduite, à la production d’énergies renouvelables et à la récupération des eaux de pluie.
Le hameau léger prend également soin de cultiver l’ouverture et l’inclusion : l’accès au projet et lieu de vie est ouvert à toutes et à tous, de tout âge, tout niveau de ressources, tout milieu social, toute activité… dans le respect des règlements et processus d’intégration mis en place par les habitants.
Enfin, les membres du hameau léger contribuent à la vitalité du territoire qui les accueille. Ils s'inscrivent dans la dynamique locale, participent, reprennent ou créent des activités associatives et économiques
Les actions de l’association
Pour soutenir les projets existants et favoriser la création de nouveaux hameaux légers sur tout le territoire, l'association a choisi trois modes d'action qui ont donné naissance à trois pôles d'activité :
Au sein du pôle Sensibiliser et Relier, nous partageons notre vision au plus grand nombre, fédérons un réseau d'actrices et d'acteurs pour l'habitat réversible et encourageons les collectivités et les propriétaires fonciers à accueillir des hameaux légers.
Le pôle Accompagner aide les individus, les collectifs et collectivités à mûrir et concrétiser leurs projets, dans le respect des aspirations et rythmes de chacun.
Au sein du pôle Transmettre, nous documentons et partageons les connaissances, compétences et outils utiles pour créer des hameaux légers et accéder à des habitats et des modes de vie durables et solidaires, notamment grâce à un projet tel que le MOOC.
Hameaux Légers fait le choix d'un financement fondé sur le don.
Nous avons bénéficié pour ce projet du soutien de partenaires institutionnels, de mécènes et de fondations. Et nous avons notamment pu le réaliser grâce à un financement participatif. Merci à toutes celles et tous ceux qui ont contribué à rendre cette aventure non seulement possible, mais aussi de qualité ! Merci pour les compétences, l'argent, le temps et le matériel mis à disposition !
3. La participation libre et consciente
La solidarité est au coeur des valeurs d'Hameaux Légers. C'est pourquoi il est important pour nous que nos propositions soient accessibles au plus grand nombre.
Aucune participation financière n'est requise pour suivre le MOOC. Si vous appréciez ce projet, et que vous souhaitez que l'association continue à en réaliser, vous pouvez soutenir nos actions.
Une page de dons dédiée a été créée
Il ne s'agit de pas de payer le MOOC, qui a déjà été réalisé, mais de contribuer à nos futurs projets, grâce auxquels nous espérons permettre à toutes et à tous d'accéder à des modes de vie durables et solidaires, pour des territoires vivants.
4. Soutenir l'association Hameaux Légers
Il existe de nombreux moyens d’agir pour rendre accessibles des habitats et des modes de vie durables et solidaires, au sein de territoires plus vivants. Nous en avons répertoriés sur notre site .
Vous pouvez les découvrir en vous rendant sur sur le site d'Hameaux Legers , ou en parcourant la page directement accessible ci-dessous.
Bonjour et bienvenue sur le site du MOOC "S'installer en Habitat Réversible".
Ce MOOC est un cours en ligne dont le contenu sera posté au fur et à mesure. Ce contenu est organisé en cinq séquences thématiques, enveloppées par une introduction (celle que vous êtes en train de parcourir) et une conclusion. Chaque séquence contient 2 à 3 modules.
Chaque semaine sera publiée une nouvelle séquence. Au sein de l'équipe projet, nous avons voulu que l'essentiel du contenu soit accessible en 1h30 par semaine. C'est une base. Pour approfondir : pour réaliser les activités, explorer les ressources complémentaires, il faut compter davantage de temps.
Voici deux conseils pratiques pour favoriser l'apprentissage :
Dédier à ce MOOC des créneaux fixés à l'avance : en créant une nouvelle habitude, il sera plus facile de s'y consacrer régulièrement.
Prendre quelques notes après chaque module pour synthétiser les connaissances abordées ou les questions encore en suspens, parce que le geste d'écriture contribue à la mémorisation. Ce peut être l'occasion de démarrer un carnet autour de l'habitat réversible qui accueillerait toutes nos idées et réflexions sur le sujet !
Nous allons maintenant aborder les aspects pratiques liés au site.
Il est possible que la découverte de la plateforme et de ces vidéos explicatives suscitent chez vous plusieurs questions. N'hésitez pas à nous en faire part en commentaires. Nous les répertorions et y répondrons dans la FAQ. Elle sera alimentée tout au long du MOOC.
Séquences et modules - Le contenu est organisé en cinq séquences thématiques, enveloppées par une introduction et une conclusion. Chaque séquence contient 2 à 3 modules. Fréquence - Le contenu de ce cours en ligne sera posté au fur et à mesure. Chaque semaine sera publiée une nouvelle séquence. Investissement - Nous avons voulu que l'essentiel du contenu soit accessible en 1h30 par semaine. C'est une base. Davantage de temps sera nécessaire à celles et ceux qui souhaitent approfondir, notamment pour visualiser les témoignages.
→ Votre parcours ne se limitera sans doute pas à ces ressources principales, ou ressources de base. L'expérience sera d'autant plus riche que l'espace commentaires accueillera des interactions, que les ressources complémentaires seront explorées, que naîtront de nouvelles relations grâce à des rencontres virtuelles et/ou physiques.
Le MOOC "S'installer en Habitat Réversible" comporte 5 séquences thématiques :
Pourquoi cet ordre ?
- Ces séquences correspondent aux différents aspects que présente tout projet d'installation en habitat réversible. Si le choix de placer les séquences dans cet ordre correspond à une certaine logique, ce n'est pas la seule possible. Dans la pratique, certains projets démarrent par une idée très précise de l'habitat, d'autres grâce à l'opportunité d'un terrain mis à disposition ou l'accueil d'une commune. Il y a une multitude de manières de s'installer, et cette progression n'est pas un modèle à suivre absolument. Nous ne prétendons pas qu'il existe un bon chemin, au détriment des autres.
Un parcours en spirale
Au fur et à mesure des connaissances acquises, des compétences identifiées, nous gagnons en maturité et pouvons être amenés à reprendre des thèmes déjà abordés, à revenir sur des sujets déjà explorés.
Les différents aspects d'un projet sont interdépendants. Vous ressentirez sans doute le besoin de faire des "allers-retours" dans les séquences. Par exemple, certaines décisions concernant le budget (séquence 4) influenceront le choix du terrain (séquence 1) et vous donneront l'envie de revenir sur les contenus de cette séquence. Les contraintes règlementaires (séquence 3) peuvent amener à revoir des éléments de l'aménagement (séquence 2).
A retenir
👉 Vous êtes libres de revenir à chaque fois que vous en ressentez le besoin sur un module, une ressource, une séquence. Vous pouvez la relire ou revisionner autant de fois que vous le voulez, jusqu'à ce que les contenus soient clairs et intelligibles.
👉 Le parcours "classique", qui comprend uniquement les ressources essentielles, ne sera peut-être pas suffisant pour vous. Dans ce cas, n'hésitez pas à vous emparer des ressources et activités complémentaires en fonction du temps que vous souhaitez dédier à ce MOOC.
👉 L'acquisition de connaissances, compétences et expériences, offre un nouveau regard sur le contenu. Certaines informations qui vous ont d'abord paru nébuleuses (ce qui, espérons-le tout de même, sera rare !) prendront peut-être tout leur sens par la suite.
👉 Vous reviendrez peut être sur ce MOOC dans deux semaines, six mois ou trois ans. Les contenus seront toujours là, sans doute bonifiés au fil du temps.
👉 L'ordre chronologique proposé dans ce MOOC n'est pas obligatoire : en fonction de votre projet, vous êtes libre de survoler les différents contenus dans un tout autre ordre (une fois qu'ils sont diffusés.)
2. Les éléments du MOOC
1. Ressources d'apprentissage : ce sont des contenus statiques mis à disposition. Elles sont essentielles à la bonne compréhension du MOOC.
2. 📎 ⚙️ 📖 Ressources complémentaires : ce sont des contenus additionnels, qui ne sont pas essentiels à la compréhension du MOOC. Elles redirigent souvent vers des ressources externes au MOOC. Certaines vous redirigeront vers des documents élaborés par l'association Hameaux Legers (elles sont indiquées par ce trombone 📎), tandis que d'autres vous conduiront vers des ressources externes (elles sont indiquées par ce rouage ⚙️) ou vers des ouvrages que nous recommandons (elles sont indiquées par ce livre 📖)
3. ✒️ Activités : elles offrent l'occasion de passer à l'action et d'être acteur.ice.s de ses apprentissages. Elles demandent de l'investissement et ne revêtent pas de caractère obligatoire.
4. Témoignages : pour équilibrer la balance savoirs théoriques - retours d'expérience pratiques mais aussi refléter la diversité des parcours, nous avons décidé d'insérer dans le MOOC des reportages réalisés au sein de 5 foyers. Ces témoignages viendront illustrer les connaissances et compétences abordées dans les contenus. Ils sont accessibles à la fin de chacune des séquences.
5. Glossaires - table des sigles : ils centralisent tous les concepts, notions et acronymes vus dans les ressources d'apprentissage et complémentaire. L'importance des mots - et de nuancer pour bien se comprendre - est essentielle. Nos définitions ne font pas autorité sur d'autres, mais nous permettent plutôt de partager un vocabulaire et une vision commune.
Ils sont accessibles en entête de chaque module thématique (S1, S2, S3, S4, S5), comme dans l'exemple ci-dessous.
Nous retrouvons une page qui explique l'organisation des contenus du MOOC directement depuis le menu dans l'onglet "Aide", ou en cliquant sur le bouton ci-dessous.
3. La communauté : des ressources à nourrir et à entretenir pendant toute la durée du MOOC
1. L'agenda participatif
La page - l'agenda participatif
L'agenda participatif a pour but de partager les rencontres organisées dans le cadre du MOOC et/ou concernant les thématiques de l'habitat réversible. Certains événements sont animés par des membres de l'association, mais beaucoup d'autres sont proposés par des participant·es, des associations ou des professionnel·les qui gravitent autour de l'habitat réversible.
N'hésitez pas à proposer ou à vous inscrire à des événements ! Faisons de ce MOOC une expérience vivante et partagée !
2. Le blason des participant.es
La page - mon blason
L'équipe vous propose de synthétiser vos découvertes sur un document intitulé "blason". A la fin de chaque séquence, il peut être complété avec ce que les différents modules vous ont apporté. Sentez-libre de vous ré-approprier ce modèle, de le modifier, de le bonifier, ou d'en proposer une tout autre version !
💡 Partageons sur cet espace toutes les ressources pépites qui nous ont inspiré, parlé, questionné, animé, ou même révolté !
Ces pépites peuvent être un livre, un film, un reportage, un journal, un poème, une pensée, un dessin, une oeuvre d'art, un site, une formation, une action... Bref, tout ce que nous jugeons judicieux de partager ! Elles nécessitent juste d'être en lien avec la thématique de ce MOOC, à savoir l'installation en habitat réversible.
Sentez-vous libres de commenter les ressources de chacun.e.
On qualifie de "réversible" tout habitat qui peut être facilement démonté ou déplacé, autrement dit, qui ne laisse pas d'empreinte irréversible sur le sol. Le terrain n'étant pas définitivement artificialisé, il peut facilement retrouver son état initial.
Notez que cette notion d'habitat réversible n'est pas une terminologie juridique. Dans la loi, on parle dans certains cas "d'habitats légers de loisirs", dans d'autre cas, de "résidences démontables constituant l'habitat permanent de leurs utilisateurs", mais jamais d'habitat réversible. Ceci dit, nous avons tout de même fait le choix de privilégier cette terminologie car c'est celle qui nous paraît la plus juste et la plus adaptée pour décrire ces types d'habitats qui ne sont pas tous nécessairement ni légers, ni démontables, à proprement parler. D'autant que l'habitat léger souffre parfois d'un imaginaire un peu connoté, pouvant être perçu comme fragile ou précaire, ce qui n'est absolument pas le cas des constructions avec lesquelles nous travaillons aujourd'hui, qui se révèlent au contraire durables et peuvent parfaitement répondre aux critères modernes de confort et d'esthétique.
Les quatre familles d'habitats réversibles
Pour mieux cerner les différents types d'habitats réversibles, nous les avons regroupé en 4 catégories :
les habitats mobiles, comme par exemple les roulottes et les tiny-houses ;
les habitats transportables, qui se différencient des habitats mobiles car ils n'ont pas eux-même la capacité de se mouvoir, comme c'est le cas des mobil-homes ou des conteneurs aménagés ;
les habitats démontables, comme les yourtes ou certaines constructions en ossatures bois ;
les habitats biodégradables, qui peuvent se composter, comme les terre-pailles et les kerterres.
Ces habitats ne connaissent pas de limite de taille, mais ils sont souvent d'une surface petite ou moyenne. En terme de parcours résidentiel, ça remet un peu en question la dynamique qu'on observe jusqu'ici : des ménages, qui sont, de fait, de plus en plus petits, ont tendance à se loger dans des habitats toujours plus grands. Mais plutôt que de voir ce revirement comme une contrainte limitante, ça permet en réalité de répondre à plusieurs aspirations, que portent de plus en plus de gens : celle d'un mode de vie plus accessible d'une part, mais aussi plus sobre, plus écologique, et même plus solidaire, en misant sur la présence complémentaire d'espaces de vie partagés, par exemple : une buanderie, une chambre d'amis, une salle de jeu, une bibliothèque, un atelier, etc.
L’habitat réversible comme réponse aux enjeux du XXIe siècle
Penchons-nous maintenant un instant sur les raisons qui nous font dire que l'habitat réversible est une réponse pertinente aux enjeux écologiques.
👉 Premièrement, comme je l'ai déjà évoqué : les sols. Ces habitats permettent de préserver l'infiltration de l'eau (par exemple, grâce à la construction d'une dalle bois sur fondations légères), ce qui est essentiel pour prévenir des phénomènes d'inondation et préserver la précieuse vie des sols.
👉 Deuxièmement : les déchets. En utilisant des matériaux biosourcés, biodégradables ou issus du réemploi, sur des surfaces plus modestes (en rationalisant les espaces), ils permettent une importante réduction des déchets ; les déchets du bâtiment représentent plus de 40 millions de tonnes par an en France ! C'est bien plus que les déchets ménagers que nous essayons pourtant tous de réduire dans nos quotidiens !
👉 Troisièmement : l'empreinte carbone et la consommation énergétique. Le bâtiment est aujourd'hui en première ligne des secteurs émetteurs de gaz à effet de serre en France. Pour comprendre ça, je fais une petite incise : on catégorise les émissions en 3 scopes : les émissions "directes", comme celles qui sont liées au chauffage au gaz ou au fioul par exemple (qui sont directement brûlés dans une chaudière sur place) ; les émissions indirectes liées à la production d'énergie en amont, comme c'est le cas de l'électricité ; et les émissions indirectes liées à l'industrie, nécessaire à la fabrication des matériaux et des équipements. Pour le bâtiment, ces 3 scopes représentent le tiers des émissions de gaz à effet de serre de la France !
Pour atteindre l'objectif de neutralité carbone, il est nécessaire à la fois : de réduire la production de matériaux (donc de diminuer les surfaces nouvellement construites), de réduire la teneur en carbone des matériaux utilisés (donc, en autres, limiter l'usage du béton au strict nécessaire, car il est extrêmement émetteur), de limiter la consommation d'énergie (par exemple en chauffant moins, de plus petites surfaces), et enfin d'avoir recours à des sources d'énergie non fossiles.
D'un point de vue écologique donc, il importe de refaire de la terre un bien commun, de la reconsidérer, de manière urgente, comme un bien précieux qu'on emprunte aux générations futures. Car le véritable enjeu est bien là : allons-nous léguer à nos petits enfants une Terre excessivement urbanisée, où les sols, source de vie, sont en souffrance, à l'image du déclin en cours de la biodiversité et de la vie dans son ensemble ? et avec, de surcroît, une problématique climatique dont personne n'est capable de prédire les conséquences.
D'un point de vue social à présent, l'accessibilité financière des habitats réversible est une véritable bouffée d'air dans un monde où se loger est le premier poste de dépense de nombreux ménages. Les prix du foncier et de l'immobilier, comme l'endettement, battent sans cesse de nouveaux records. Comment loger tout le monde de manière plus juste lorsque les inégalités ne cessent de croître ? La possibilité d'être propriétaire d'un habitat réversible abordable, sans être contraint d'acheter un terrain hors de prix soumis à des phénomènes de spéculation, c'est déjà un élément de réponse.
Pour finir, d'un point de vue humain, l'habitat réversible offre la possibilité de décloisonner nos espaces et modes de vie. Et, tout en possédant un "chez soi" privé, il est possible de partager des espaces communs pour redévelopper le savoir être et vivre ensemble.
L'habitat de demain doit être pensé pour faire sa part afin de répondre à ces problématiques.
Plus qu'une légère utopie, un changement de paradigme dans nos modes d'habiter est une véritable nécessité. Au sein d'Hameaux Légers, nous avons fait le choix de promouvoir l'habitat réversible car nous sommes convaincus qu'il constitue un moyen crédible et efficace de créer, ensemble, des modes de vie plus solidaires, durables, et désirables.
Pour illustrer la diversité des possibilités d’habitat, les témoins en offrent différents exemples :
- Virginie & Géraud vivent en yourte,
- David en paillourte,
- Solène en Kerterre,
- Audrey & Martin et Anne & Benjamin en tiny house
Depuis novembre 2020, des acteurs associatifs et professionnels se réunissent autour des enjeux de l'habitat léger au sein de la Fédération de l'Habitat Réversible.
Ce collectif, encore en structuration, s'est donné 4 axes de travail, dans lesquels le MOOC s'inscrit.
👀 Sensibiliser aux enjeux sociaux et environnementaux liés à l'habitat réversible
🏫 Légitimer ce mode d'habitat auprès des institutions
👣 Accompagner les porteurs de projets dans leurs démarches
🤝 Faire réseau pour agir ensemble
De nombreux membres de la FHR ont été des personnes et partenaires ressources lors de la création des contenus. Merci beaucoup pour ces apports précieux !
Les membres de la FHR
A terme, la Fédération espère réunir différentes catégories d'acteurs.
Tourner les deux premières cartes pour découvrir les noms des acteurs membres de la Fédération de l'Habitat Réversible.
Pour agrandir le visuel, cliquez sur les deux flèches en bas à droite pour basucler en mode plein écran. Vous pouvez quitter le mode plein écran en appuyant sur la touche "esc (échap)" de votre clavier.
Si vous le souhaitez et que vous n'avez pas déjà complété cette fiche lors de votre inscription, prenez un temps pour compléter les renseignements de votre fiche "profil".
🌱 Participer au MOOC, c’est aussi rejoindre une communauté enthousiaste partageant des valeurs, des rêves et des projets autour de l’habitat réversible. C'est pour cela qu'il nous semble pertinent de nous présenter les un·e·s aux autres, nous connaître et nous repérer...
Aucune activité n'est obligatoire. Il est tout à fait possible de parcourir les contenus du MOOC sans compléter ces formulaires, où d'y revenir plus tard si ce n'est pas le bon moment.
Informations & données personnelles
Les informations recueillies sur ce site sont enregistrées dans un fichier informatisé par l’association Hameaux Légers et ne seront transmises à aucun acteur tiers.
Les données seront conservées pendant la durée du parcours du MOOC.
Tu peux accéder aux données te concernant, les rectifier, demander leur effacement ou exercer ton droit à la limitation du traitement.
Consulte le site cnil.fr pour plus d’informations sur tes droits.
Pour exercer ces droits ou pour toute question sur le traitement de tes données, tu peux nous contacter à l’adresse suivante : mooc@hameaux-legers.org.
Compléter sa fiche
Pour voir et modifier votre fiche vous pouvez vous rendre sur la « roue dentée » en haut à droite de votre écran, puis en allant sur « Consulter mon profil ». Vous arrivez ensuite sur votre fiche personnelle nommée « Prénom Nom » ou « Utilisateur anonyme ». Vous pouvez la modifier à tout moment en cliquant sur « Modifier » en bas à droite.
Vous serez invité·es à ajouter une photo de profil, un petit descriptif de qui vous êtes, à vous géolocaliser sur la carte et a détailler votre projet d'habitat réversible !
Pour apparaître sur la carte, vous devez inscrire votre « Code postal » et votre « Ville » dans les champs requis. Cliquer ensuite sur : « Cliquez ici pour positionner votre adresse sur la carte », une icône bleue apparaîtra. Vous pouvez la repositionner sur la carte manuellement en zoomant et/ou dézoomant avec le + et le -. Une fois que le point est placé, cliquer sur « Valider ».
⚠️ Vérifiez bien que vous n'avez pas déjà rempli une fiche à votre nom pour éviter d'apparaître deux fois sur l'annuaire ou sur la carte. ⚠️
Découvrir les fiches de chacun·e
Vous pouvez afficher les fiches et profils de chacun·e :
1. depuis cette page,
2. depuis le menu déroulant : "Communauté" puis onglet "annuaire des participant·es"
En parallèle du programme en ligne, des évènements ont été organisés un peu partout en France pour permettre à chacun·e de se relier et d’aller au contact de projets concrets. L'agenda participatif, présenté dans le module 1, a pour but de partager ces évènements. N'hésitez pas à proposer ou à vous inscrire à des événements, pourquoi pas avec des personnes proches de chez vous !
Certain·es d'entre nous ont peut-être une idée précise de ce que à quoi ressemblerait leur habitat, un projet bien arrêté, clairement défini. D'autres peut-être sont plus vagues, tenté·es par différentes modalités. Certain·es sont exigeants sur des éléments particuliers, flexibles par ailleurs. Par exemple, Davidsavait qu'il avait envie d'autoconstruire son habitat.Anne et Benjamininscrivent quant à eux leur choix de la tiny dans la continuité d'une démarche minimaliste.
Quoiqu'il en soit, le choix de notre habitat est motivé par des besoins. En premier lieu des besoins liés à notre subsistance : sécurité, abri, sommeil, nourriture. Mais aussi bien d'autres, comme par exemple la beauté, l'ordre, la simplicité, le partage, l'intimité (liste absolument non-exhautive). Ces besoins sont universels, et chacun·e d'entre nous en ressent certains plus fortement que d'autres.
La Communication Non Violente nous apprend qu'il est important de distinguer ses besoins de ce que l'on peut faire pour les assouvir. De distinguer les besoins des stratégies. Cette distinction nous permet davantage de créativité. Par exemple, si j'ai besoin de lumière, je peux choisir d'avoir de nombreuses fenêtres dans mon habitat, mais aussi privilégier des matériaux de couleur claire. Concernant l'autonomie, je peux la penser en termes d'accès à l'eau et l'électricité, commeAudrey et Martin, et/ou sous l'angle de l'alimentation, commeVirginie et Géraud.
"Ferme sur mes besoins, flexible sur mes stratégies."
La visualisation proposée page suivante est une invitation à se connecter à ses besoins, comme une boussole interne qui nous permettrait de nous rappeler ce qui est vraiment important pour nous, ce qui nous motive, ce qui nous anime. Afin de savoir s'orienter sur le chemin emprunté.
Pour aller plus loin
Ressources liées à la Communication Non Violente (CNV) pour différencier besoins et stratégies :
📖 Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs livre de Marshall Rosenberg, qui a théorisé la CNV et dans lequel il la présente.
Peut-être avez-vous d'autres ressources que vous souhaitez partager ? Des magazines ou des livres qui vous font réfléchir et avancer à ce sujet ? N'hésitez pas à les ajouter en commentaires ou sur la page nos pépites ! Page - nos pépites
Nous vous invitons à trouver un moment où vous êtes disponibles. A vous placer dans un espace calme, à vous munir d'une feuille de papier ou de votre carnet, de quelques crayons. De les poser à côté de vous puis de les oublier. Peut-être serez-vous heureux·se de les retrouver.
Peut-être que vous souhaitez découvrir d'autres manières de réfléchir à vos besoins. Nous vous proposons donc trois exercices qui vous invitent à les questionner.
- 🤔 Les cinq Pourquoi
- ⁉️ Le questionnaire
- 🎨 L’esquisse
🤔 Les cinq Pourquoi
Il s’agit de s’interroger sur ses motivations, chaque pourquoi venant approfondir le précédent, à partir d’une première question « Pourquoi ai-je rejoint l’aventure du MOOC ? » qui peut aussi être formulée « Pourquoi me suis-je inscrit·e au MOOC ? »
Exemples
Pourquoi me suis-je inscrit·e au MOOC ? Je me suis inscrite au MOOC parce que l’habitat réversible m’intéresse.
Pourquoi l’habitat réversible m’intéresse-t-il ? Parce que je voudrais vivre différemment.
Pourquoi est-ce que j’ai envie de vivre différemment ? Parce qu’il me devient difficile de ne pas vivre en accord avec mes valeurs.
Pourquoi souhaite-je vivre en accord avec mes valeurs ? Pour me sentir mieux.
Pourquoi vivre en accord avec mes valeurs me permettrait-il de me sentir mieux ? Parce que j’incarnerais une forme de cohérence.
Dans cet exemple, la recherche de cohérence est une motivation clef.
Autre exemple :
Pourquoi ai-je rejoint l’aventure du MOOC ? Parce que je voudrais des informations sur l’aménagement et le contexte réglementaire.
Pourquoi ai-je besoin d'informations sur l’aménagement et le contexte réglementaire ? Parce que je construis une yourte et souhaiterais l’installer.
Pourquoi souhaite-je m’installer en yourte ? Parce que j’aime l’idée d’un habitat nomade.
Pourquoi est-ce que je souhaite un habitat nomade ? Pour pouvoir changer de lieu au gré des aventures.
Pourquoi est-ce que je veux pouvoir changer de lieu ? Pour me sentir libre.
Dans cet exemple, la recherche de liberté est une motivation source.
⁉️ Le questionnaire
Il s’agit là encore d’aller chercher les motivations profondes, qu’on peut aussi appeler besoins si l’on adopte le vocabulaire de la communication non violente.
Les questions suivantes peuvent guider la réflexion :
Dans quel environnement ai-je envie de vivre ?
Qu’est-ce que je veux pouvoir faire dans mon habitat ?
Comment est-ce que je veux me sentir dans mon habitat ?
Si j’ai déjà une idée précise de l’habitat qui m’intéresse, qu’est-ce qui me plaît particulièrement dedans ?
Ces questions permettent de répondre à une question générale : Quels besoins ce projet vient-il nourrir ?
Il peut être intéressant, une fois la liste de ces besoins établis, de distinguer ceux que nourrit déjà mon habitat actuel/que nourrit généralement un habitat, et ceux qui sont nourris par ce projet, ce rêve en particulier. Quelle est la spécificité de l’habitat réversible ? Que vient-il nourrir de différent ?
🎨 L’esquisse
Il s’agit de laisser les mots de côté. Il n’est pas nécessaire de faire un plan précis, à l’échelle, représentant dans tous les détails le fruit d’une réflexion aboutie. Mais plutôt de représenter des ambiances, des formes, des couleurs qui nous plaisent. Et de se demander : qu’est-ce qui me plaît là dedans ? En quoi est-ce que ça me touche ? Qu’est-ce qui me correspond ?
Nous retenons mieux quand nous gardons une trace de nos apprentissages. Certain·es choisiront peut être de tenir un carnet rempli au fur et à mesure du parcours, où figurent les principales informations et les réflexions qu'elles impliquent.
L'équipe du MOOC a voulu proposer un document qui puisse accueillir la synthèse de ce que nous retenons de chaque séquence. C'est le blason.
L'invitation est la suivante : à la fin de chaque séquence, prendre le temps de résumer, en quelques mots clefs, les éléments qui nous ont semblé les plus marquants.
Chaque bénéficiaire tirant ses propres conclusions, il existera a priori autant de blasons que de participant·es.
Nous arrivons à la fin de la première séquence. Cette introduction (et introspection) avait pour objectif d'identifier le MOOC et ses parties prenantes, de définir l'habitat réversible et de se situer soi par rapport à tout cela.
De mettre des mots sur nos motivations, nos envies, nos attentes. Notre point de départ.
Ces motivations, ces désirs, sont à placer au coeur du blason. Au centre de notre parcours.
En reproduisant le blason ou en téléchargeant le fichier PDF ci-dessus, notons, au centre, les besoins que nous sommes venus nourrir en participant au MOOC.
EXEMPLE - Tout au long de ce parcours d'apprentissage et à chaque fin de séquence, nous retrouverons le blason de Sasha. En déplacant la pièce concernée pour venir remplir la zone vide, nous pourrons découvrir ses apprentissages.
Ce sondage a été communiqué dans la première lettre info du lundi 4 octobre 2021. Si vous n'y avez pas répondu, vous pouvez prendre le temps de compléter les questions ci-dessous. Elle nous permettent de mieux vous connaître et de mieux comprendre les raisons qui vous ont amené à participer au MOOC. Merci !
La recherche d'un terrain est une étape cruciale.
C'est la rencontre d'un projet, d'une personne ou d'un groupe de personnes et d'un lieu.
Cette étape vient souvent confronter le rêve à la réalité, questionner nos désirs et les fondements de notre projet.
Elle nous demande de poser un choix, et donc un renoncement, même s'il est plus facile d'envisager un déménagement dans le cadre de projets d'habitats réversibles.
A l'issu de ce module, nous serons en mesure de :
Déterminer nos critères de recherche
Pour trouver, il faut savoir ce qu’on cherche.
Pour éviter que le processus de recherche soit désorganisé et chronophage, nous éprouvons généralement la nécessité de déterminer des critères.
Les critères peuvent être définis comme des éléments objectifs qui nous permettent de faire des choix de manière à faciliter la mise en œuvre des stratégies que nous choisissons pour nourrir les besoins importants pour nous.
Certains critères sont essentiels, non négociables, c’est-à-dire qu’il est impensable d’habiter sur un terrain qui ne remplirait pas ces critères.
D’autres sont des critères préférentiels, c’est-à-dire qu'il est possible de s'en passer mais qu’ils feront pencher la balance entre deux propositions identiques.
Mettre en oeuvre une stratégie de prospection efficace
Chercher des terrains correspondant aux critères identifiés n'est pas une chose facile.
Pour éviter de perdre son temps avec des visites inutiles, il faut trouver comment savoir en amont si un terrain remplit nos critères essentiels. De nombreuses sources de données peuvent être utilisées.
Pour ne pas se perdre, il est pertinent d'utiliser un outil de suivi des pistes de terrain et de définir un périmètre géographique de recherche restreint, où il sera facile de se rendre pour faire des visites, quitte à l’élargir plus tard.
Identifier les éléments important pour faire un choix
Pour réaliser des visites efficaces, il faut identifier en amont les éléments à observer attentivement.
Une fois que vous avez tous les éléments, il vous faudra faire un choix. Est ce que ce terrain est le bon ? Nous avons souvent tendance à chercher à justifier nos choix, y compris envers nous-mêmes, pour sentir que nous faisons le bon. Cette rationalité nous rassure, sans pour autant être totalement objective. Pour vous aider à choisir, vous pouvez élaborer une matrice de décision.
Visionnons la vidéo ci-dessous, dans laquelle Xavier nous explique comment déterminer et définir des critères de recherche pour le choix d'un terrain.
Script de la vidéo
Trouver un terrain pour s’installer est une étape qui peut prendre beaucoup de temps. Elle est souvent faite d’allers-retours, d’ascenseurs émotionnels…
On dit souvent que pour trouver, il faut savoir ce qu’on cherche. Pour éviter que le processus de recherche soit désorganisé et chronophage, nous éprouvons généralement la nécessité de déterminer des critères. Les critères peuvent être définis comme des éléments objectifs qui nous permettent de faire des choix de manière à faciliter la mise en œuvre des stratégies que nous choisissons pour nourrir les besoins importants pour nous.
Imaginons par exemple que j’ai un fort besoin de cohérence et de soin de l’environnement, et que pour le nourrir je souhaite, entre autres, prendre la voiture le moins possible. Cette stratégie peut se décliner de différentes manières : prendre les transports en communs, marcher, utiliser le vélo… Pour que ce soit facile pour moi de mettre en oeuvre cette stratégie, il faut donc que je trouve des alternatives satisfaisantes pour mes différents trajets. Si je fais régulièrement de longues distances, il vaut mieux que j’habite à proximité d’une gare routière ou ferroviaire. Pour mes autres trajets habituels, par exemple amener les enfants à l’école, aller faire les courses ou aller travailler, il faut que je puisse facilement utiliser le vélo ou les transports en commun. Pour cela, je peux donc définir des critères, par exemple habiter à moins de 10km d’une gare ou encore à moins de 2km d’une école.
Mais tous les critères ne se valent pas.
Les critères essentiels
Certains critères sont essentiels, non négociables, c’est-à-dire qu’il est impensable pour vous d’habiter sur un terrain qui ne remplirait pas ces critères.
Les critères préférentiels
D’autres sont des critères préférentiels, c’est-à-dire que vous pouvez vous en passer mais qu’il feront pencher la balance entre deux propositions identiques. Il est très important de clarifier quels sont vos critères non négociables. Par exemple, vous pouvez avoir un certain budget pour acheter un terrain, que vous ne pouvez pas dépasser, ou encore un temps de trajet maximal depuis votre lieu de travail. Faites vraiment l’effort de quantifier précisément vos critères non négociables, car ils vous feront gagner un temps précieux lors de la recherche en éliminant tous les terrains qui ne correspondent pas à ces critères.
Les critères évoluent souvent au gré des recherches
En visitant des terrains, on peut se rendre compte que certains critères auxquels on n'avait pas pensé sont finalement importants pour nous, ou inversement qu’un terrain nous plaît même s’il ne répond pas à certains critères, qui ne sont finalement peut être pas si importants, ou dont on peut se passer en imaginant d’autres solutions pour nourrir les besoins qui sont derrière. Par exemple, si vous trouvez le terrain de vos rêves mais qu’il est plus petit que la surface minimum que vous aviez définie au départ parce que vous vouliez suffisamment d’espace pour faire du maraîchage, vous pouvez envisager d’acheter ou de louer un autre terrain à proximité.
"Définir ses critères permet de mieux se connaître et d'aiguiller ses recherches"
La définition des critères est donc un processus itératif, qui constitue surtout un outil pour d'une part mieux se connaître et d'autre part aiguiller ses recherches, sans renier la place de l’intuition et du sensible.
✒️ 2. Activité : Atelier sur les besoins et les critères
Prenez un temps pour identifier vos critères de recherche.
1. Repartez des besoins que vous avez identifié lors de l'introduction.
2. Pour chaque besoin, tâchez d'identifier les critères pertinents.
Soyez précis ! Par exemple "à moins de 30mn en voiture d'une gare TGV", et non "proche d'une gare TGV"
3. Une fois ce travail terminé, jetez un oeil aux critères ci dessous pour vérifier que vous n'avez pas oublié de critère important. Complétez votre travail si besoin.
4. Distinguez les critères non négociables des critères préférentiels
5. Partagez votre travail en commentaire si vous le souhaitez ou gardez le pour vous !
3. Liste et catégories de critères de choix d'un territoire et d'un terrain
Découvrons ensemble quelques critères de choix d'un territoire et d'un terrain. Survolons chacune des images ci-dessous pour découvrir des pistes de critères à observer. La liste proposée n'est pas exhaustive.
Une fois qu'on a listé les critères de départ en distinguant les critères essentiels des critères préférentiels, nous entrons dans la phase de prospection, c'est-à-dire qu'on va chercher des terrains qui sont susceptibles de nous correspondre.
Collecter des données pour discriminer les terrains qui ne répondent pas aux critères essentiels
La première chose à faire consiste à se demander comment on peut savoir si un terrain remplit nos critères essentiels, pour éviter de perdre du temps à visiter des terrains qui ne les remplissent pas. Certaines informations seront souvent disponibles sur les sites d’annonces immobilières, comme la surface ou le prix, mais d’autres ne le seront pas. Il faudra donc souvent faire des recherches complémentaires, sur internet ou en posant la question directement au vendeur. Vous trouverez plus bas de nombreuses sources d’informations, bases de données et des outils cartographiques qui pourront vous être utiles.
Pour éviter de perdre le fil, si vous n'êtes pas allergiques à Excel, il est intéressant de créer un tableur pour répertorier les offres qui vous semblent intéressantes, et vérifier si elles cochent ou non vos critères non négociables. Ne perdez pas de temps avec vos critères préférentiels pour le moment, ils vous serviront à choisir mais vous n’en êtes pas encore là.
Il existe de nombreuses possibilités pour trouver des offres de terrains : sites d'annonces immobilières, réseaux alternatifs, bouche à oreille, ...
Pour trouver des offres de terrains, il existe de nombreuses possibilités. Les sites d’annonces immobilières, bien sûr, mais elles n’en concentrent qu’une partie, surtout dans le cas des terrains non constructibles. Et quand il y en a, leur prix est souvent largement au-dessus du marché ! Les réseaux agricoles, les réseaux sociaux, les réseaux alternatifs et le bouche à oreille sont aussi des sources précieuses. Vous trouverez plus de détails sur les sites et les réseaux que vous pouvez utiliser en ressources complémentaires.
Il est souvent plus facile de définir un périmètre géographique de recherche restreint
La prospection peut être d’autant plus compliquée que vos critères sont très larges, notamment sur le plan géographique. Il est souvent plus facile de définir un périmètre géographique de recherche restreint, où vous pourrez facilement vous rendre pour faire des visites, quitte à l’élargir plus tard si vous ne trouvez pas.
S'installer sur le territoire ciblé rend la recherche d'un terrain plus facile et plus efficace
Si vous visez un territoire sur lequel vous n’habitez pas, ça peut également être une bonne idée de commencer par y louer un gîte, une maison ou un appartement afin de découvrir les dynamiques du territoire, de rencontrer des locaux, d’être au courant des bons plans et de pouvoir faire les visites plus facilement.
Il est souvent difficile de chercher dans un périmètre géographique très large - autant chercher une aiguille dans une botte de foin.
Très souvent, les personnes en recherche d'un lieu commencent par cibler un territoire et s'y installer pour voir si le territoire leur plaît. Si c'est le cas, il sera d'autant plus facile de faire fonctionner le bouche-à-oreille pour trouver un terrain dans une commune où il fait bon vivre !
En général, les personnes choisissent un territoire en fonction des critères suivants :
Complétez votre profil avec le ou les territoires ciblés depuis votre profil. Pour rappel, vous y accédez en cliquant sur la roue crantée en haut à droite
3. Trouver des données pour savoir si un terrain remplit les critères
Comment trouver les données dont j'ai besoin pour savoir si un terrain répond à mes critères essentiels / non négociables ?
Nous avons tenté de compiler un maximum de données dans cette carte afin de nous permettre d'identifier des communes correspondant à nos critères.
D'autres sources sont disponibles pour des critères spécifiques, nous les avons mentionnées ci-dessous. Une base comme l'Observatoire des Territoires recèle également beaucoup de données.
Enfin, pour certains critères, les données ne sont tout simplement pas disponibles en ligne.
Le meilleur moyen de les collecter est souvent de poser directement la question au vendeur, par mail ou téléphone, pour savoir si un terrain correspond vraiment à vos critères essentiels / non négociables, et ainsi éviter de perdre du temps à visiter des terrains qui ne correspondent pas.
4. Trouver des offres immobilières
Nous vous proposons une liste des sites et réseaux utiles pour trouver des offres immobilières.
Une particularité du marché immobilier agricole est qu’il est en grande partie un marché “caché” : seule une faible proportion des propriétaires souhaitant vendre leur propriété vont faire la démarche de diffuser une petite annonce.
Les réseaux sociaux peuvent également être des vecteurs de diffusion d'offres immobilières.
La plupart comptent sur leur réseau (famille, amis, voisins, organisation professionnelle agricole) pour diffuser leur proposition de vente, afin que le bien soit transmis à des interconnaissances et pas à “n’importe qui”.
D’où l’intérêt du prochain moyen de prospection.
Les réseaux agricoles
Faire appel aux réseaux agricoles, a priori ceux partageant les mêmes valeurs que celles que vous voulez voir incarnées dans votre projet, est l’un des meilleurs moyens de prospection si vous avez l’objectif de réaliser un projet agricole professionnel.
La plupart de ces réseaux sont coordonnés au niveau du pôle INPACT (acronyme de « Initiatives Pour une Agriculture Citoyenne et Territoriale ») : Agricultures Alternatives
Voici donc des réseaux qui pourront vous accompagner dans une prospection en secteur agricole et présents à l’échelle nationale :
le réseau des GAB (Groupements d’Agriculture Biologique), fédérés par la FNAB(Fédération Nationale d’Agriculture Biologique)
Fermes d'Avenir et Neo Agri sont deux réseaux s’adressant spécifiquement aux néo-paysans c’est à dire aux agriculteurs non issus du milieu agricole, ayant en général eu une première vie professionnelle hors de l’agriculture et un mode de vie urbain avant leur installation
A noter, il peut être utile avant de vous lancer de tester votre projet agricole en grandeur nature via un espace-test – pour cela, contactez le réseau national des espaces-test agricoles : RENETA
Les syndicats agricoles peuvent également aider, on peut citer :
⚙️ Plus d’informations sur les réseaux agricoles : Voir la vidéo “ Les réseaux agricoles alternatifs en France ” publiée sur le MODEF.
Pour un projet agricole, il est également possible de s’adresser aux SAFER (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural), sociétés anonymes chargées par l’Etat de réguler le marché immobilier agricole. Une partie de leurs offres sont disponibles sur le site Propriétés Rurales
📖 Pour plus d’informations sur leur rôle, voir la partie 1.3 du livre de Joris Danthon.
Dans la même veine, chaque Chambre d’Agriculture tient un Répertoire Départ-Installation (RDI), registre dont la vocation est de mettre en relation les agriculteurs voulant céder leurs exploitations et des candidats à l’installation.
Les réseaux alternatifs
Le « réseau » des associations locales, des agriculteurs bios, et autres groupes citoyens peut être un soutien précieux pour trouver un endroit. En particulier les agriculteurs bio ou conventionnels, versés dans l'alternative, plus habitués, et sensibilisés aux questions d'environnement peuvent ouvrir des emplacements sur leurs terres. Encore faut-il connaître un peu de réseau et s'en faire connaître. Certaines démarches effectuées directement auprès du réseau des agriculteurs biologiques ont porté leur fruits.
Les notaires
Les notaires ont le monopole de la rédaction des actes authentiques de vente des biens immobiliers ainsi que de la gestion des successions . Ils ont donc une connaissance fine du marché immobilier local ainsi que des successions en cours. Ils peuvent également gérer des biens immobiliers à vendre, comme le font les agences immobilières.
Actuellement, de plus en plus de biens immobiliers agricoles sont en situation de “ déprise” : leur propriétaire précédent est décédé et la propriété a été transférée à des légataires mais ceux-ci n’en ont aucun usage (ils n’habitent pas dans la région et/ou ne sont pas intéressés par le bien).
Dans ce type de cas, le bien est une charge pour les propriétaires, qui ont une obligation minimum d’entretien et doivent s’acquitter des taxes foncières. Si vous vous adressez à un notaire avec des critères clairs dans votre recherche immobilière, celui-ci pourra vous mettre en relation avec les propriétaires de biens en déprise pour négocier un projet de vente.
Le long des chemins, il arrive de trouver un panneau où apparaît un “A Vendre” suivi d’un numéro de téléphone.
Parfois l’occasion de dénicher des biens qui auraient introuvables par ailleurs ! Une approche qui suppose d’avoir bien circonscrit le champ géographique de sa prospection. Besoin de prendre un bol d'air ? Essayez d'appuyer sur les touches HS de votre clavier...
Pour joindre l’utile à l’agréable, ces balades à la recherche de pancartes vous permettront de découvrir la région où vous prospectez, ce qui est toujours bienvenu.
Les gazettes locales ou spécialisées
La plupart des journaux locaux (Ouest France, la Voix de l’Ain, la République du Centre...) ont une rubrique immobilière. Or une grande partie des propriétaires âgés n’utilisent pas Internet pour vendre leur bien, préférant publier leur annonce dans ces revues : il est donc utile de s’abonner aux gazettes de la localité où vous cherchez un bien. Vous pouvez aussi faire la démarche de publier votre annonce de recherche dans ces journaux.
Les revues axées sur l’habitat écologique (notamment La Maison Ecologique et Passerelle Eco, Silence) ont aussi une rubrique de petites annonces.
Les ventes aux enchères
Les ventes aux enchères de biens immobiliers sont organisées régulièrement par les tribunaux de grande instance, par les notaires et par l’administration du domaine public.
Pour vous informer, vous pouvez vous adresser au tribunal de grande instance, à la direction départementale des notaires ou encore consulter les sites suivants :
Une fois que vous avez identifié un ou plusieurs terrains qui correspondent à vos critères non négociables, il faut maintenant les visiter.
Pour que vos visites soient efficaces, il faut que vous sachiez ce que vous devez observer.
Parmi les aspects auxquels vous devez porter attention, il y a évidemment tout ce qui a trait à vos critères préférentiels. N’hésitez pas à les noter sur un papier, ainsi que les informations et les ressentis en lien avec ces critères.
D’autres éléments sont aussi importants à observer, même s’ils ne font pas partie de vos critères.
L'ensoleillement
Tout d’abord, l’ensoleillement, qui jouera une importance capitale dans l’aménagement du terrain, que nous aborderons en détail dans la prochaine séquence. S'il y a de la pente, dans quelle direction est-elle ?
L'eau
Ensuite, l’eau. Sa présence peut être un avantage, s'il y a une source ou un puits, ou un désavantage, par exemple si le terrain est régulièrement inondé. Renseignez-vous auprès du propriétaire, mais également des voisins, qui sont souvent une source d’informations précieuses.
D’une manière générale, renseignez vous sur les risques naturels potentiels, que ce soit les inondations, les glissements de terrain ou les incendies, ainsi qu’aux facteurs de nuisances, notamment la pollution ou le bruit. Concernant le bruit, gardez en tête qu’il dépend beaucoup de l’heure et de la météo. Une route sera beaucoup plus bruyante un jour pluvieux à 18h qu’un dimanche ensoleillé !
L'historique
Renseignez vous aussi sur les occupations actuelles ou passées du terrain. Qui étaient les précédents propriétaires ou locataires ? Qu’ont-ils fait dessus ? S’ils l’ont cultivé, quels types de culture ? Est ce qu'il y a des gens qui viennent s’y balader ? des chasseurs qui y passent ? encore une fois, les voisins peuvent vous donner des éléments vraiment précieux! N’hésitez pas aussi à questionner le ou la propriétaire actuel·le sur son histoire, sa relation au terrain et ses motivations à vendre.
Les accès
Portez également attention aux accès possibles au terrain par la route. S’ils sont difficiles, cela pourrait vous compliquer la vie. Demandez aussi si les réseaux d’eau, d’électricité ou d’assainissement sont présents sur le terrain ou à proximité, et pensez à vérifier si vous captez le réseau téléphonique ou non, si c’est important pour vous.
Veillez cependant à ce que ces observations très concrètes et rationnelles ne vous empêchent pas d’être pleinement présent ou présente au lieu que vous visitez.
Il est également très important de porter attention à votre ressenti, aux sensations que vous pouvez éprouver sur le lieu, même si vous ne pouvez pas les expliquer. Nous y reviendrons plus en détail dans la prochaine séquence.
Une fois que vous avez tous les éléments, il vous faudra faire un choix. Est ce que ce terrain est le bon ? Nous avons souvent tendance à chercher à justifier nos choix, y compris envers nous-mêmes, pour sentir que nous faisons le bon. Cette rationalité nous rassure, sans pour autant être totalement objective. Pour vous aider à choisir, vous pouvez élaborer une matrice de décision. Vous trouverez plus d’éléments sur cet outil ci-dessous.
Pour certaines personnes, il est très difficile de choisir, car le choix implique un renoncement aux autres opportunités, existantes ou qui pourraient venir plus tard.
Interrogez-vous sur la manière dont vous faites des choix importants. Etes-vous plutôt rationnel·le ou vous laissez-vous guider par l’intuition ? Est ce que vous faites-vous vos choix rapidement ou est ce qu'il vous faut beaucoup de temps ?
Est ce qu'il y a des choix que vous regrettez d’avoir fait ? Quels enseignements pouvez-vous en tirer ? Ces questions pourraient vous être utiles, au moment de faire ce qui sera peut être un des choix les plus importants de votre vie.
2. Réaliser une matrice de décision
Pour prendre une décision telle que l'achat d'un terrain, nous avons souvent besoin d'être rassuré·es sur le fait que nous faisons le bon choix.
Si certain·es fonctionnent uniquement à l'intuition, beaucoup d'entre nous éprouvons le besoin d'apporter de la rationalité dans les choix importants, par exemple en listant les "pour" et les "contre".
Dans le cas du choix d'un terrain, et plus largement de choix entre plusieurs options avec de nombreuses variables, la matrice de décision est un outil qui peut se révéler très utile.
Pour réaliser une matrice de décision :
1. Choisissez vos critères d'évaluation, en repartant de vos critères préférentiels.
Il est recommandé de ne pas en choisir plus d'une douzaine, au risque de vous perdre.
Parmi les critères souvent utilisés : prix, superficie, facilité d'obtention des autorisations d'urbanisme, proximité des services de base, dynamisme de la commune, beauté du terrain, proximité avec votre réseau familial, professionnel ou amical...
N'hésitez pas à inclure des critères pour prendre en compte votre ressenti lors de votre rencontre avec le lieu et avec le voisinage.
2. Pondérez vos critères d'évaluation
Imaginez que vous avez 100 points et que vous devez les distribuer entre les différents critères, suivant leur importance pour vous.
3. Listez les choix de terrains qui répondent à vos critères non négociables
Inutile d'inclure les terrains qui ne répondent pas à vos critères essentiels dans la matrice de décision !
4. Pour chaque terrain, notez les différents critères
Donnez une note entre 0 et 5 pour chaque critère.
5. Comparez les totaux pondérés
Multipliez chaque note par la pondération du critère et vous obtiendrez un total de points que vous pourrez comparer aux autres !
Voici un modèle de matrice de décision à compléter en format tableur.
N'hésitez pas à partager vos matrices de décisions en complétant le formulaire ci-dessous.
Cela vous permettra de les sauvegarder dans votre profil, vous pourrez y accéder en cliquant sur "Mes Fiches" en haut à droite
Même si vous n'avez pas encore identifié de terrains, vous pouvez déjà préparer votre matrice et réaliser les étapes 1 à 3 !
Glossaire
Si vous avez déjà trouvé votre terrain, partagez ici vos retours d'expérience pour aider d'autres personnes à en bénéficier !
Aviez-vous défini des critères ? Lesquels ? Par quel moyen avez-vous trouvé ? Comment avez-vous cherché ? Est ce que cela a été difficile de faire un choix ?
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
Saisir une fiche : Retours d'expérience - trouver un terrain
Nb. : Il est possible d'afficher plusieurs bases de données d'un coup en entrant leur id séparé par une virgule [accéder à la documentation].
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Comment avez-vous trouvé votre terrain ?
terrain et roulotte trouvés sur le Bon coin
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
j'ai aimé le fait de prendre le temps, plus de 2 ans de recherche, afin d'être au plus proche de mes critères non négociables (CNG). J'ai visité beaucoup de lieux et d'habitations insolites, j'ai traversé des hésitations multiples parfois prête à revenir sur les fameux CNG pour finalement mettre en stand by mon projet. J'ai fait des pauses recherches pour éviter le dégout et le découragement....Important que la joie et ce petit grain de folie demeurent tout au long de mes recherches. Mon seul regret : au moment où j'ai trouvé le lieu, ne pas avoir pris le temps de discuter avec les voisins, c'était l'hiver pas facile à orchestrer. y croire, j'ai toujours dit qu'un lieu m'attendait et ça marche.
Comment avez-vous trouvé votre terrain ?
De notre côté, nous avons trouvé le terrain par bouche à oreille. Depuis que nous y habitons nous rencontrons beaucoup de personnes pour qui acheter un terrain est un facteur limitant dans leur projet d'habitat réversible. Le terrain sur lequel nous habitons appartient à un propriétaire privé qui nous mets à disposition une partie de son terrain contre échange de service. Il me semble important de considérer qu'on peut habiter en habitat réversible sans posséder le terrain sur lequel on habite, certaine personne sont propriétaire de lieu trop grand, qui sont parfois très difficile à entretenir seul. Une ferme par exemple peu disposer de beaucoup de terrain et être difficilement gérable par une seule personne ou une seule famille : être à plusieurs peut permettre de s'entraider. Bien sûr, ce type d'échange implique une gestion humaine bien plus importante que lorsqu'on est seul chez soi mais cela est riche d'apprentissage et nous rappel à quel point nous sommes tous interdépendant. Pour un premier projet d'habitat réversible, la location ou l'échange contre service pour un terrain demande peu d'investissement financier et me semble une bonne manière de mettre le pied à l'étrier en étant plus solidaire les uns des autres.
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
- Considérer l'échange ! J'habite sur ton terrain et en contre partie je donne un coup de main de temps en temps pour l'entretien, les travaux d'un batiment à rénover proche, la récolte ... Il y a plein d'échange possible pour que chacun y trouve son compte.
- Considérer la location du terrain
- Ne pas oublier les habitants non humain qui habite les lieu et qui seront impacté pas votre présence même si votre mode de vie est écologique (lumière, bruit, présence humaine, ...). Pour mieux les connaître vous pouvez prendre contact avec les associations locale (LPO, ASPAS, ...)
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
Hériter d'un terrain est à la fois un super cadeau et un piège. En fait on ne le choisit pas finalement. Des lors comment s'assurer qu'il posséde les critères essentiels? Est on prêt à y renoncer si tout n'y est pas?
Mais hériter veut aussi dire connaître la commune le maire les voisins. Ce sont en effet des vecteurs de réussite. C'est finalement un cadeau pour nous
Dary Sébastien - projet de pépinière maraichage et habitat léger sur place.
Dary Sébastien - projet de pépinière maraichage et habitat léger sur place.
Comment avez-vous trouvé votre terrain ?
Nous sommes locataires d'un terrain agricole de 5,6ha que nous avons trouvé grace à nos liens amicaux. Nous avions établi certains critères de recherche (accès à l'eau, orientation, surface, cultures passées, zonage, pas de bati(prix), bretagne). Ce ne fut pas un coup de coeur mais nous nous sommes rendu comptes au fur et à mesure de nos recherches que l'accès au foncier était très difficile, donc avons fait quelques concessions (environnement proche en agriculture conventionnelle, forte exposition au vent, pas d'appui de la mairie).
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
Suite à nos quelques mois d'installation, nous conseillons vivement de rencontrer la mairie (voire d'insister !) afin de présenter le projet et d'être sûr de sa réalisation. Quelques mauvaises surprises peuvent alors être évitées...
Comment avez-vous trouvé votre terrain ?
Après avoir terminés la description des critères( période de plusieurs mois en interaction avec le marché immobilier et foncier), nous avons défini un territoire autour d'Agen (47). Après une première sélection nous sommes allés voir sur place. Cela nous a permis d'affiner le territoire en regardant de près les dynamiques locales, notamment autour du bio. Trois mois plus tard, nous avons repéré sur le site le bon coin une anonce répondant à 90% à nos critères.
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
Le premier conseil est de bien définir son projet de vie en observant ce qui me donne de la joie.
Le second est de prendre le temps. Il nous a fallu deux ans entre la décision de changer de vie et trouver le terrain.
Comment avez-vous trouvé votre terrain ?
J'ai pu trouvé un terrain à la location par le bouche à oreille. Cependant, je ne me sens pas vraiment chez moi ... Une impression bizarre. Ma vie a pris un autre tournant géographiquement parlant, car je vis en Espagne. Je suis à la recherche d'un terrain où je pourrai m'installer. Mon projet est de pouvoir créer un village de Tiny Houses. Projet ambitieux, cependant qui plaît à beaucoup.
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
Cela fait 18 mois que je recherche. Les recherches sont un peu plus délicates car les lois sur l'urbanisme sont un peu différentes ici. Et le mouvement des Tiny ne fait que de démarrer dans un pays où le béton est "roi" (sans jeu de mots :) ... Donc patience et courage ...
Comment avez-vous trouvé votre terrain ?
en choisissant déjà la région en Sud Ardèche. Puis la Commune favorable à ce genre d'initiatives
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
Importance de consulter les élus avant de s'installer pour s'assurer d'un bon accueil et appui. Ensuite faire connaissance avec les voisins pour leur expliquer le projet et les y associer le plus possible, ce sera plus facile et joyeux ainsi
Nicolas DESGRANGES - Ecolieu des Hirondelles - Haute Vienne
Nicolas DESGRANGES - Ecolieu des Hirondelles - Haute Vienne
Comment avez-vous trouvé votre terrain ?
Après plusieurs recherches infructueuses et surtout de nombreux ascenseurs émotionnelles le terrain de nos rêves est arrivé.
Bien qu'il ne corresponde pas à un critère déterminant (le secteur) il a fait l'hunanimité par tout le reste et nous ne le regrettons pas.
Le domaine était sur plusieurs sites leboncoin et agences immobilières. Après des heures de recherche sur Google Earth avec les informations glanées dans les annonces j’ai retrouvé le lieu et fait une démarche pour retrouver les propriétaires et l’affaire s’est soldé par une signature…
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
Ne pas se précipiter, bien définir ses besoins et voeux. il arrivera sans s'y attendre...
Comment avez-vous trouvé votre terrain ?
Je ne l'ai pas encore trouvé. Mais je cherche jusqu'à trouvé le bon
Quels conseils souhaitez-vous partager aux personnes qui cherchent un terrain ?
Mais pour moi l'essentiel est le ressenti sur place ! Surtout s'y sentir bien et ne pas faire de choix par défaut. Si ça ne vous convient pas il ne faut pas y aller c'est tout. Si c'est le bon terrain tout se fera au moment venu :)
Avant de s'installer sur un territoire, il est important de comprendre les problématiques et les enjeux liés à l'installation d'habitats réversibles pour savoir où vous mettez les pieds et anticiper les réactions que votre arrivée peut susciter.
C'est ce dont il va être question dans le premier module de la séquence "Terrain et Territoire", intitulé "Comprendre les enjeux et l'écosystème local d'acteurs".
A l'issue de ce module, vous serez en mesure de :
Saisir les enjeux liés à l'installation en habitat réversible sur un territoire
→ Contextualiser l'habitat réversible au regard des problématiques contemporaines (sociales, historiques, géographiques, etc)
→ Identifier l'importance du contexte local dans l'élaboration d'un projet
Identifier les actrices et acteurs clefs d'un territoire
→ Observer le rôle, la posture et les enjeux des différent·es actrices et acteurs impliqué·es
→ Comprendre le rôle du maire
La rencontre du contexte local et de l'habitat réversible
L’habitat réversible est à la croisée de nombreux enjeux, qui varient d’un territoire à l’autre. S'intéresser à ces enjeux, c'est se permettre de mieux comprendre où on met les pieds. Visionnons la vidéo ci-dessous, dans laquelle Pauline nous explique comment regarder et appréhender les enjeux du contexte local.
Script de la vidéo
Les enjeux du contexte local
L’habitat réversible, c'est un sujet qui est à la croisée de problématiques très variées. Il vient questionner l'écologie, la ruralité, l'accessibilité à la propriété, l'attractivité d'un territoire... entre autres ! Par conséquent, s'y intéresser c'est simplement se permettre de mieux comprendre où on met les pieds face à des enjeux dont on ne peut deviner a priori le niveau de subtilité.
Déjà, on peut rappeler que l'installation d'un habitat réversible de manière pérenne ou semi-pérenne reste relativement rare. Souvent, c'est même un phénomène qui est vu comme complètement nouveau par un grand nombre de personnes. C'est 1) une démarche ET 2)une manière d'habiter qui questionnent les habitudes, les pratiques voire les cultures locales, et en ça, l'habitat réversible agit souvent comme un révélateur des enjeux humains et territoriaux locaux.
Des enjeux de territoire
Lorsque vous avez présélectionné des territoires qui vous intéressent à partir de critères de recherche, vous avez a priori déjà une indication sur ses principales caractéristiques et sur ses principales problématiques. Je m'explique : chaque contexte local est bien entendu particulier ! Ca n'empêche pas par ailleurs d'observer des caractéristiques communes à plusieurs territoires.
Parmi les territoires ruraux par exemple, on va différencier deux orientations clairement distinctes. Pour les territoires ruraux qui peinent à attirer de nouvelles activités et populations, ce qui va primer, c'est le maintien de l'attractivité. Pour cette raison, on va chercher à conserver les activités et populations déjà implantées sur le territoire. L'arrivée de nouvelles personnes peut également apparaitre cruciale pour assurer le maintien des services publics et des commerces sur la commune. Pour les territoires ruraux attractifs les questionnements sont différents. Les acteurs institutionnels vont veiller à la bonne intégration des nouveaux habitants, tout en restant vigilant sur la manière dont ces arrivées sont reçues par les anciens.
Si on prend maintenant un archétype, celui du territoire touristique, quel qu'il soit, rural ou non, ce qui va motiver les efforts des différents acteurs va être d'organiser et de permettre le maintien du pouvoir d'attractivité du territoire, puisque c'est son principal moteur économique.
Pour réaliser cet objectif, plusieurs objectifs doivent être remplis :
👉 préserver les paysages et tout ce qui constitue l'intérêt touristique des lieux par exemple,
👉 organiser la bonne utilisation des terrains disponibles, au regard de tous ceux d'ores et déjà occupés par des résidences secondaires. A ce sujet, il y a par exemple la problématique de pénurie de logements pour les saisonniers, entre autres défis,
👉 Dans d'autres cas, l'enjeu majeur consiste à reconvertir l'économie territoriale sur d'autres activités, si le tourisme a des impacts négatifs pour le territoire ou ses habitants.
Cas particulier : l'exemple de territoires urbains ou périurbains
Si l'on prend maintenant l'exemple de territoires urbains ou périurbains, là, le nerf de la guerre, ce sont les interstices restantes dans le tissu bâti qui n'ont pas encore OU plus d'usage déterminé. C'est une préoccupation de territoire, notamment pour 3 raisons :
👉 1. La difficulté d'accéder au foncier : premièrement, le foncier est extrêmement rare et cher, et souvent saisi par les promoteurs immobiliers;
👉 2. La politique de densification : deuxièmement, le mot d'ordre de l'aménagement ces dernières décennies c'est la densification du tissu urbain (avec une limitation relative de l'artificialisation des sols et une utilisation largement accrue des terrains vierges ou laissés à l'abandon) ;
👉 3. L'encadrement des usages informels : troisièmement et finalement, les usages non souhaités, illégaux ou informels se développent souvent dans ces espaces. Plus largement, que ce soit sur du foncier public ou privé, les usages et installations illégales sont regardées de très près.
Les exemples de réalités territoriales qui viennent d'être abordés montrent la diversité des problématiques que vous pourrez rencontrer dans vos démarches. Ces exemples sont là pour vous nourrir dès ce stade de recherche afin que vous puissiez avoir conscience des obstacles éventuels, et que vous puissiez les franchir et/ou les contourner de la manière la plus souple possible.
Un projet d'habitat réversible, quand il arrive, peut agir comme un révélateur et interroger, localement, des thématiques aussi variées que : la justice, la politique, l'économie ou encore le vivre ensemble. Ces thématiques de territoire vont entrer en résonnance avec les projets d'habitat léger. Pour y trouver des réponses, on peut nourrir plus finement sa compréhension du territoire dans les documents institutionnels ou les propos des élus et techniciens par exemple. Parfois, c'est le facteur humain qui va avoir l'impact le plus important sur l'acceptation ou non de certains projets.
Des enjeux humains
L'écoute de la parole des habitants permet alors de mieux sonder ce sur quoi vous pouvez inconsciemment marcher.
Si l'on regarde de plus près, chacun de nous est
1. un habitant par le fait qu'il vit sur un territoire et
2. un administré, votant ou non pour des représentants. Ces deux casquettes font que nous avons tous de nombreux intérêts à défendre !
Mettons-nous à la place des acteurs d'un territoire, voyant s'installer de nouveaux habitants en habitat léger. Visualisons les influences réciproques de nos différents modes de vie, cohabitant sur un même lieu.... Essayons maintenant de nous questionner sur l'ensemble des réactions qu'un projet d'habitat réversible pourraient susciter.
Les ressentis et avis des habitantes et habitants peuvent être perçus par différents biais. Ils peuvent être lus et/ou entendus, avec leur probable lot de déformations et d'amplifications. Quoiqu'il en soit, cette parole permet de révéler des aspects dont on a ou non conscience au préalable, ainsi que des réactions de l'ordre de l'émotion individuelle. Les anticiper, c'est se permettre de mieux accueillir les éventuels échos négatifs et divers effets boomerangs que ces réactions pourraient avoir sur une installation.
Parmi le joli panel d'émotions humaines, nous pouvons par exemple rencontrer en chemin : Des peurs, si une habitante ou un habitant craint de voir des besoins aujourd'hui nourris être mis en péril, ET des convoitises : si une habitante ou un habitant perçoit des solutions répondant à ses propres besoins qu'elle ou il n'avait pas envisagées jusqu'alors.
👉 Ces réactions expriment des besoins fondamentaux chez chacune et chacun. Ces besoins sont questionnés par l'habitat réversible et/ou l'arrivée d'une nouvelle personne sur un territoire. Parmi les besoins principaux d'une habitante ou d'un habitant, on peut citer quelques exemples :
On peut avoir un besoin d'égalité en tant qu'administré.e d'une commune qui souhaite avoir les même-droits et les mêmes devoirs que les autres, comme le fait de payer les mêmes taxes par exemple.
En tant qu'habitante ou habitant, on peut légitimement souhaiter vivre en harmonie avec d'autres personnes avec qui on partage ou non des pratiques et des croyances.
Le besoin de sécurité, peut quant à lui être interrogé voir mis en péril lorsqu'on habite un lieu et que de nouvelles personnes viennent y vivre.
Qu'on partage ou non les exemples donnés ici, on partage tous des besoins en commun.
Pourtant, on rencontre fréquemment des personnes qui ont l'impression que nous empiétons sur les leurs... C'est notamment pour cette raison que dans de nombreux cas, le facteur humain s'avère central dans la réussite d'un projet d'installation en habitat réversible.
Si l'on prend un pas de recul, on lit clairement l'imbrication des problématiques de territoires et des problématiques humaines. S'y intéresser le plus tôt possible, c'est se donner le temps d'affiner notre connaissance de notre futur lieu de vie et donc comprendre ce qui peut OU non être favorable à l'intégration locale.
Glossaire
Au sein de l'association Hameaux Légers, nous tenons à adopter une posture de co-construction avec les acteurs du territoire car nous sommes convaincus qu'être en lien avec les personnes qui habitent autour de nous est à la fois nécessaire et enrichissant.
Dans une démarche d'installation, il est ainsi très utile d'identifier ces acteurs, de trouver une manière de les contacter et de présenter son projet.
Commençons par un rapide panorama.
1. Visualiser l'écosystème d'acteurs
🙋 Parcourez les diapositives ci-dessous pour découvrir l’ensemble de vos interlocuteurs potentiels. Vous pouvez agrandir le diaporama en cliquant sur les "..." en bas à droite du visuel, puis sur les deux flèches qui permettent de passer en plein écran.
La typologie d’acteurs présentée ci-dessus permet d’appréhender la diversité de leurs conditions et les enjeux défendus par chacun d’entre eux.
Dans une démarche d'installation sur un territoire, il est essentiel de trouver du soutien auprès d'une partie de ces acteurs, en commençant par ceux qui semblent les plus proches de vos sensibilités, en particulier les associations investies dans le champ écologique et social.
Elles sauront vous donner des clés de lecture pour comprendre le positionnement des acteurs existants, notamment les élus, et vous aiguiller vers les bonnes personnes.
2. Comprendre la posture du maire
Concentrons-nous désormais sur la posture d’un acteur central du contexte local : le ou la maire. La vidéo ci-dessous décrypte les principaux enjeux auxquels ille est confronté·e, pour mieux le·a comprendre .
Script de la vidéo
Le maire est par définition un acteur central du contexte local. Chercher à comprendre la posture d'un élu municipal , c'est en fait se donner des clefs de lecture sur les enjeux politiques et interpersonnels qui se jouent au sein d'une commune.
Nous allons tout d'abord aborder le périmètre des élus et leur posture politique. Les élus municipaux oeuvrent au sein de la mairie sur l'ensemble des thématiques gérées par l'administration municipale. Ils sont des représentants politiques de différentes thématiques comme l'urbanisme, l'éducation, la santé ou encore l'économie.
Les missions d’un maire
Le maire doit remplir plusieurs missions : Tout d'abord, il est agent de l'Etat, et donc à la fois officier de l'état civil et officier de police judiciaire. Il est également l'exécutif de la commune. Cela veut dire qu'il est reconnu chef de l'administration communale, et qu'il est entre autres, chargé des pouvoirs de police et de prendre des arrêtés municipaux.
Enfin, et peut être avant tout, c'est le représentant politique de la population locale qui l'a élu. Il est donc porte-parole et défenseur des droits des habitants, tout en mettant en oeuvre son projet politique. Ainsi, chaque décision prise par l'élu doit prendre en compte l'ensemble de ces dimensions. C'est l'addition de ces choix qui modèle un projet de territoire pour la commune.
L’articulation entre politique et technique
Nous allons maintenant aborder l'articulation entre politique et technique. Toutes les municipalités n'ont pas les mêmes compétences en interne. Ces compétences se traduisent par des services techniques, composés de techniciens. Ils sont chargés de répondre aux besoins des administrés et d'appliquer le projet politique des élus municipaux. Parmi les différentes compétences, celles de d'urbanisme est sans doute celle qui a le plus d'implications. Les acteurs qui la détiennent peuvent potentiellement agir sur toutes les autres thématiques relevant de la gestion d'une commune. Cela s'explique par le fait que cette compétence détermine
1. les usages possibles de chaque terrain,
2. la nature des bâtis,
3. leur étendue sur un territoire.
Le pendant de cette influence, c'est son caractère technique. Globalement, un représentant politique ne détient pas toujours toutes les compétences techniques propres aux thématiques qu'il incarne, d'autant plus s'il ne peut s'appuyer sur un service technique communal. Gardez en conscience que les élus auxquels vous vous adresserez ne seront pas toujours sachant sur tous les domaines. C'est d'autant plus notoire sur des applications de l'urbanisme réglementaire qui sortent des cadres habituels.
Le maire et ses interlocuteurs institutionnels
Parlons maintenant des rapports entre le maire et les autres acteurs. La posture des élus est globalement conditionnée par ses interactions avec ses différents interlocuteurs. Observons la situation d'un élu local vis à vis d'une intercommunalité. Les intercommunalités ont obtenu de plus en plus de compétences dans les politiques de proximité. Dans ce contexte, il peut exister un sentiment de dépossession chez certains élus locaux, qui voient progressivement des compétences être extraites de leur périmètre d'action. Ils peuvent ainsi être amenés à défendre d'autant plus leurs prérogatives. Si l'on regarde maintenant au sein de la mairie, notons les rapports qui existent entre le maire et le conseil municipal. Dans la grande majorité des cas, le conseil est constitué à partir de la liste électorale, et le maire est chef de la majorité élue. Cela veut dire que sauf cas particulier de fronde, il y a en général une bonne cohérence globale entre la vision du maire et celle du conseil.
Concernant ensuite les rapports entre techniciens et élus, la frontière des domaines de responsabilité n'est pas toujours clairement établie. Parfois, les élus sont très interventionnistes. Parfois, au contraire, les services techniques jouent un rôle important surtout si élus sont peu présents ou peu outillés.
Le maire et ses administrés
Enfin, quel rapport observe-t-on généralement entre un élu local et les habitants de sa commune ? En tant qu'élu de terrain, le maire est directement accessible par les habitants, qui peuvent l'interpeler sans détour dans la rue, par exemple, ou se constituer en associations ou en collectifs pour faire entendre leur voix. Comme dans tout autre contexte, certaines habitantes et certains habitants auront plus de poids que d'autres. Parmi ces personnes, chacune est susceptible de voter ou non en faveur du projet politique de l'équipe municipale. Cette réalité explique que certaines thématiques soient vues à travers le prisme des électeurs.
L'écologie, par exemple, est souvent appliquée dans une logique d'amélioration du cadre de vie à l'échelon municipal. Rappelez vous que l'équipe municipale représente la majorité qui s'est exprimée sur la commune. Cela veut dire qu'elle est un indicateur de la teinte socio-politique du territoire. C'est intéressant à prendre en compte en amont, car selon la tendance qui s'illustre, vous pourrez vous préparer à un niveau d'ouverture plus ou moins grand vis à vis de votre projet.
Les quelques éléments ici présentés permettent d'esquisser un rapide portrait des élus et des maires communaux, qui peuvent se trouver à la croisée d'injonctions contradictoires. Ils constituent de bonnes clefs de lecture des enjeux propres à la posture de l'élu local. Ceci étant dit, la variété des contextes territoriaux, institutionnels ET des individus endossant le rôle d'élu municipal demandent à nuancer cette figure type si l'on souhaite connaitre l'ensemble des objectifs et des problématiques qui les occupent en local.
Vous rencontrez quelqu'un qui vous parle d'un·e élu·e qu'il ou elle connaît et qui serait sensible à votre projet ? Demandez lui une mise en relation !
Ce sera le moyen le plus simple d'obtenir un rendez-vous et de partir avec un a priori positif, car vous ne débarquerez pas "de nulle part".
Attention, si cette personne fait partie de l'opposition municipale, cela ne vous aidera probablement pas à faire accepter le projet par la majorité !
Vous pouvez également participer à des événements sur le territoire où vous savez que des élus d'une commune que vous ciblez seront présents pour les rencontrer directement et leur proposer une rencontre !
📞 Le démarchage téléphonique
Vous avez identifié quelques communes où vous souhaitez habiter ou que vous savez sensibles aux problématiques écologiques et sociales, mais vous n'avez pas de contact.
Appelez le standard de la commune (vérifiez bien les horaires d'ouverture dans les petites communes) et demandez un rendez-vous avec le/la maire (s'il s'agit d'une commune de moins de 2000 habitant·es) ou l'adjoint·e à l'urbanisme, si la commune a plus de 2000 habitant·es.
Idéalement, recherchez sur le site de la mairie son nom pour demander directement un rdv avec M ou Mme xxx, vous aurez plus de chances d'obtenir un rendez-vous.
En appelant, vous tomberez certainement sur le secrétariat. Soyez concis dans la présentation de votre projet (3 phrases maximum) et proposez d'envoyer un mail à la suite de votre appel pour présenter votre projet.
Préparez votre mail en avance afin qu'il soit rapidement traité, et dans l'idéal transféré à la bonne personne. "Comme échangé lors de notre conversation ce jour, j'aimerais obtenir un RDV avec M/Mme xxx pour échanger à propos de mon projet d'habitat écologique, dont vous trouverez la description en pièce jointe. Pourriez-vous lui transmettre ma demande ? "
Parfois, mais rarement, vous serez mis·e en lien directement avec l'élu·e. Soyez prêt·e à présenter votre projet de manière concise et n'hésitez pas à demander un rendez-vous pour en parler plus en détails, sauf si vous sentez la personne très réfractaire (dans ce cas ne perdez pas votre temps !)
📍 La venue sur place
S'il y a un tout petit nombre de communes qui vous intéressent vraiment, vous pouvez aussi passer en mairie pour demander un rendez-vous, vous aurez encore plus de chances de l'obtenir !
Là encore, pensez à vérifier les horaires d'ouverture de la mairie !
📧 Lancer des bouteilles à la mer par email
Vous ciblez une large zone géographique. Vous constituez une liste de communes dans cette zone avec leurs adresses email (faciles à trouver sur internet) et vous leur envoyez un email présentant votre projet. Suite à la lecture de cette partie, tu es HS ? Appuie sur ces touches de ton clavier pour un peu de réconfort ;)
Vous aurez peu de réponses, mais si une commune répond vous aurez l'assurance qu'elle est réellement intéressée par votre projet (cela a déjà fonctionné).
3.2. Préparer son dossier de présentation
Le dossier de présentation a deux objectifs :
- montrer au maire ou à l'adjoint à l'urbanisme que votre projet est sérieux et réfléchi, pour avoir plus de chances de décrocher un rendez-vous (ou filtrer les élu·es qui ne sont vraiment pas intéressé·es par votre projet)
- permettre à la personne qui vous a eu en rendez-vous de relayer fidèlement votre projet, avec les mots que vous avez choisi.
Pendant le rendez-vous, mieux vaut éviter d'amener un ordinateur et de faire défiler les "slides", cela ne facilitera pas la mise en lien. A la limite imprimez les pour mieux illustrer votre propos mais limitez les écrans !
✨ La forme
Sur le plan du format, nous vous conseillons le format type slides / diapos (PowerPoint) en veillant à ne pas trop surcharger de texte.
📎 Voici un dossier avec des exemples de présentation de projets dont vous pouvez vous inspirer.
N'hésitez pas à ajouter les vôtres pour enrichir le dossier !
🙋 Ce dossier, composé de 17 sous-dossiers est actuellement stocké sur Google Drive. Si vous souhaitez nous accompagner à trouver des solutions alternatives de stockage, n'hésitez pas à nous contacter : mooc@hameaux-legers.org.
Pour plus de clarté, commencez par rédiger le plan du contenu que vous souhaitez partager dans l’ordre (à découper par slide / diapositive).
Soignez la forme et les images que vous choisissez, elles stimuleront un imaginaire ou un autre chez vos interlocuteurs !
🤔 Le fond
Voici une proposition de plan pour la présentation (chaque partie peut faire une ou plusieurs slides, tâchez de ne pas trop charger chaque diapositive pour ne pas perdre vos interlocuteurs !)
🖼️ Racontez votre histoire !
Prenez le temps de présenter qui vous êtes, quel est votre parcours et quel est votre lien au territoire. Présentez les membres du projet ou du foyer, leurs âges, métiers et activités, pourquoi vous souhaitez vous installer sur la commune.
Donnez l’impression que vous avez les pieds sur terre / que vous avez le sens des réalités et que vous connaissez le territoire / que vous avez un lien avec celui-ci.
🌄 Donnez des informations sur le lieu dans lequel vous voulez que ce projet s'incarne :
Que projetez-vous d'y faire précisément (nombre approximatif d'habitations / de foyers, surface concernée, activités qui y auront lieu, autonomie vis à vis des réseaux, exemples d’habitats que vous voulez y installer).
Si vous en avez un lieu : en quoi est-il adapté ? où se situe-t-il exactement ? quel est le cadre d’urbanisme ?
Si vous n’en avez pas : quelles sont les caractéristiques que vous recherchez pour le terrain ? Demandez à la commune si elle a du foncier communal, constructible ou non, qui pourrait faire l’affaire.
Montrez que c’est un projet sérieux et réfléchi, que vous n’allez pas vous débiner du jour au lendemain et faire perdre son temps au/à la maire. Si possible, restez ouvert sur certains éléments tout en étant précis-e au maximum. Demandez aux élus s’ils ont des questions sur votre projet, et si le lieu leur paraît adapté.
🥾 Présentez les étapes nécessaires à la réalisation du projet et ce que vous attendez de la mairie / de la communauté de communes :
Accord du conseil municipal au projet, modification du PLU (Plan Local d’Urbanisme) pour intégrer un STECAL (Secteur de Taille Et Capacité d’Accueil Limitées), obtention du permis d'aménager....
S’il y a des enfants prévus dans le collectif, iront-ils à l’école communale ?
S’il y a des jeunes dans le projet, vous allez amener du dynamisme et de la jeunesse. Par ailleurs, le développement de l’habitat réversible va permettre à d’autres jeunes et à des familles de s’installer à coût réduit.
Quelles activités utiles à la commune (épicerie, boulangerie, agriculture type maraîchage, artisanat, lieux ouverts au public, ...) envisagez-vous de développer ?
Pas ou peu de surcoûts pour la commune / beaucoup moins cher qu’un lotissement traditionnel pour attirer de nouveaux habitants.
Rassurez le·la maire sur votre professionnalisme et votre connaissance des procédures. Qu’ile sente qu’iel ne sera pas tout·e seul·e.
Présentez l'intérêt pour le territoire (commune - communauté de communes) : pourquoi ont-ils·elles intérêt à soutenir votre projet, et modifier potentiellement le PLU ?
👐 Donnez confiance en le fait que ce genre de projet est possible
Présenter des projets similaires réalisés dans d'autres communes, Présenter le réseau Hameaux Légers, l'accompagnement dont vous bénéficiez...
3.3. Pendant le rendez-vous
Tâchez au maximum de créer du lien.
Montrez que vous vous êtes renseignés sur la commune et que vous êtes dans une démarche sérieuse.
Présentez-vous assez longuement, présentez votre projet et terminez par une demande claire, par exemple "Est ce que ce projet vous intéresse ? "
💭 Anticipez les questions qui viendront et les peurs parfois non exprimées
Posez des questions à votre interlocuteur pour comprendre son point de vue : avez-vous déjà entendu parler de ce type de projet ou reçu ce type de demande ?
🏡 sur la qualité architecturale et paysagère : montrez que vous êtes accompagné·es par des personnes sérieuses et expérimentées, qui ont réalisé de beaux projets, ou que vous avez toutes les compétences pour réaliser un projet qui s'intégrera bien. Citez des institutions avec lesquelles vous allez travailler pour assurer la qualité architecturale du projet (par ex. le CAUE)
🙌 sur le caractère participatif : les préjugés liés à la communauté sont forts, n'hésitez pas à en rire en disant que vous ne partagerez pas tout !
⚖️ sur le fait de créer un précédent en autorisant une installation hors des zones constructibles : si c'est le cas, montrez en quoi votre projet est unique / sérieux / intéressant pour le territoire et soulignez qu'il n'y a pas de jurisprudence pour les autorisations. Les élus pourront très bien refuser une demande similaire sans risque juridique, le principe de jurisprudence ne concerne que les juges.
A la fin du rendez-vous, ne partez pas sans prochaines étapes claires !
Si vous sentez que la personne en face de vous n'est pas très motivée / ne vous écoute pas, n'hésitez pas à lui dire que vous préférez avoir son avis sincère même s'il est négatif plutôt que perdre du temps par la suite à essayer de la relancer sans succès.
Dans ce cas, demandez-lui si elle connaît d'autres communes où le projet aurait sa place ou d'autres élu·es susceptibles d'être intéressé·es; ainsi vous n'aurez pas perdu votre temps !
3.4. Après le rendez-vous
Si le rendez-vous est concluant, il y a fort à parier que vous aurez un autre rendez vous (notamment si le ou la maire n'était pas présent·e, ou avec le service d'urbanisme s'il n'est pas certain que le PLU accepte votre projet), ou que vous serez directement invité·e à présenter votre projet devant le conseil municipal.
Pensez à assurer un suivi attentif pour éviter que votre projet passe aux oubliettes !
Identifier les facteurs qui facilitent ou freinent l'intégration locale
En fonction des enjeux locaux, certains facteurs peuvent être plus ou moins facilitants lorsqu'on s'installe sur un territoire. Pour aller plus loin, nous vous invitons à visionner la vidéo ci-dessous, qui recense différents facteurs favorisant l'intégration locale du projet. Cette vidéo est considérée comme une ressource d'approfondissement : la visionner n'est pas indispensable pour la bonne compréhension de la suite.
Script de la vidéo
Quelles sont les choses qui facilitent l'acceptation d'un projet sur un territoire ? Est-ce qu'il y a des arguments types à ne pas faire dans nos démarches ?
Les facteurs d'intégration
Nous évoquerons ici des exemples pour trouver des réponses à ces questions. De manière générale, savoir ce que l'élu municipal défend ou non est une bonne manière de choisir les bons arguments à solliciter.
👉 Abordons d'abord les contextes ou modalités qui pourraient favoriser une intégration en habitat réversible. En premier lieu, parlons des territoires urbains. De nombreuses zones urbaines sont actuellement inoccupées et en attente d'une utilisation future. Les programmes immobiliers projetés sur ces terrains peuvent mettre des années avant de commencer. Dans ce cadre, un projet d'habitat réversible sur du moyen terme pourrait intéresser des élus.
👉 Prenons ensuite le cas d'un projet mêlant rénovation de bâti ancien et habitat réversible. La rénovation du bâti, surtout s'il a une valeur patrimoniale, peut plaire aux acteurs institutionnels car elle valorise le territoire, et aux propriétaires privés car elle peut valoriser leur biens immobiliers avoisinants. Ca permet également d'éviter des questions comme "pourquoi construire plutôt que réhabiliter ?".
👉 Parlons maintenant des territoires ruraux. Dans les zones rurales, surtout celles qui perdent régulièrement des habitants, le premier enjeu est la démographie. En effet, moins il y a d’habitants, plus les commerces, les écoles et les autres services publics sont susceptibles de fermer. Pour éviter ces fermetures, il existe donc :
1. d’une part une forte volonté de permettre aux habitants et habitantes actuels de rester sur le territoire, et
2. d’autre part une volonté de faciliter l’arrivée de nouveaux habitants, notamment de jeunes. Certaines communes vont même jusqu’à offrir des terrains ou des maisons aux familles qui s’installent !
On comprend pourquoi les projets d'habitat réversible peuvent être bien perçus dans des villages de ce type, d'autant plus si les nouveaux arrivants ont des enfants qu'ils souhaitent inscrire à l'école publique.
👉 Les enjeux d'emploi et d'économie sont eux aussi fondamentaux pour les élus locaux. Pour inciter des habitants à rester ou venir s'installer sur une commune, la présence d'emplois disponibles est un élément indispensable. Les collectivités favorisent la création de postes par le développement d'entreprises existantes et l'implantation de nouvelles structures. Une personne portant un projet avec un volet économique qui semble viable sera donc probablement très bien reçue ! Généralement, l'emploi est facteur d'intégration : un porteur de projet d'habitat réversible cherchant un emploi conventionnel sur le territoire contraste avec la potentielle image de marginalité souvent affiliée à l''habitat réversible. Globalement, la valeur travail est un élément essentiel, surtout en zones rurales, où il est généralement accepté qu'il faut travailler dur pour vivre et où il n'est pas rare de travailler 7 jour sur 7, notamment dans le secteur agricole.
Les contre-arguments
Nous avons dressé la liste des aspects engageants. Parlons désormais des contre-arguments.
👉 Certaines oppositions concernent directement la notion d'habitat. La préservation du paysage et du patrimoine représente un sujet très important dans la plupart des communes rurales. C’est d’autant plus le cas dans les zones touristiques, où ces éléments ont un enjeu économique direct. Dans ces contextes, il vaut mieux éviter des stockages en extérieur nombreux sur le terrain, visibles pour les riverains. Des voisins notamment pourraient craindre que leur bien immobilier, qui représente souvent la majorité de leur patrimoine, perde de la valeur. La question de la nouveauté en termes architecturaux peut aussi constituer un frein. Un habitat perçu comme "trop" différent des codes architecturaux locaux ou une "trop" grande diversité de formes et de matériaux entre les différents habitats d'un projet collectif peuvent générer des blocages.
👉 D'autres freins peuvent être liés au mode de vie. Si l'on considère par exemple des projets comportant des activités économique non-conventionnelles, il peut y avoir des craintes sur le fait qu'elles ne soient pas viables économiquement ou réalistes au regard du contexte local.
👉 Par ailleurs, les projets d'habitat réversible collectifs, d'autant plus s'ils sont isolés du bourg, peuvent être vus comme des projets de vie communautaire. Si vous êtes dans ce cas, en avoir conscience peut permettre de tourner en dérision cette image et de s'éviter certains écueils.
👉 Des réticences peuvent aussi émerger dans des villages ayant accueilli beaucoup de nouveaux habitants les dernières années. Une installation massive de citadines et citadins entraine une hausse des prix de l'immobilier qui peut certes profiter aux propriétaires, mais qui augmente fortement le coût du logement pour les locataires, en particulier les jeunes. Plus largement, un sentiment d'envahissement peut freiner certains projets. C'est le cas notamment dans des contextes où des listes composées majoritairement de néoruraux se retrouve aux élections municipales, comme dans la commune de Saillans. Cette perte de pouvoir peut être vécue comme une dépossession par certains.
L'exemple du coq Maurice
Prenons maintenant un exemple qui ne concerne pas l'habitat réversible, mais qui est assez flagrant sur les enjeux liés aux manières de vivre ensemble. Vous avez peut être entendu parler du coq Maurice ? Bon, c'est l'histoire d'un coq qui a réveillé des voisins, un couple de retraités dans sa résidence secondaire. Ils ont intenté un procès au propriétaire du coq ! Cette histoire est caricaturale, mais cela dit, elle illustre assez bien une des peurs centrales derrières ces réalités : le fait que les nouveaux arrivants puissent ne pas respecter le caractère agricole du territoire et ce qui va avec. Dans ce cadre, on observe de plus en plus de communes se mettant à créer des chartes de ruralité pour s'assurer que les urbains ne se plaindront pas des éventuels désagréments de l'activité agricole sur leur cadre de vie. Les projets comportant une dimension paysanne ou alimentaire peuvent être confrontés à une crainte des agricultrices et agriculteurs locaux d'être jugés ou perturbés dans leurs pratiques. Ces peurs se cristallisent souvent autour de sujets comme le modèle agricole, la question des pesticides, ou encore l’élevage intensif.
Si on observe ces différents exemples de contextes territoriaux et de modalités de projets : qu'est ce qu'on observe finalement ?
1. Bon tout d'abord, qu'il n'y a pas de projet qui fonctionnerait dans l'ensemble des contextes locaux.
2. Ensuite, que certains éléments peuvent être extrêmement valorisés et d'autres plus périlleux au sein d'un même projet et pour un contexte local défini.
👉 Au sein de Hameaux Légers, ce constat nous amène à adopter une démarche en lien avec le territoire. Se renseigner sur le territoire que vous approchez, expliciter les raisons qui motivent ce choix de mode de vie ET ce choix de territoire permet d'avoir conscience des apports bénéfiques de votre installation vis à vis des besoins locaux.
👉 Cette posture peut vous permettre de faciliter votre intégration locale et, au delà, elle offre l'occasion de s'intéresser plus finement aux problématiques propres à votre futur lieu de vie. Pour cela, les meilleurs moyens peuvent être de vivre sur place en amont, de porter attention à ce qui se dit et se lit, ET surtout rencontrer les différentes parties prenantes du territoire, auxquelles le MOOC va maintenant s'intéresser.
Vous avez désormais une bonne image globale des enjeux et des acteurs principaux que l'on croise lors de nos démarches d'installation en habitat réversible.
Ci-dessous une liste de ressources bibliographiques (livres, vidéos, etc) pour approfondir ou découvrir d'autres aspects de ces sujets.
N'hésitez pas à en ajouter pour les partager à la communauté !
Description
Meuble garde-manger, marmite norvégienne, chauffe-eau solaire, puits canadien, poêle de masse, phytoépuration, toilettes sèches…
Les auteurs livrent une année d’expérimentation au sein de leur habitat low-tech, au cours de laquelle ils ont testé différentes technologies responsables afin de repenser nos besoins pour nous chauffer, nous nourrir, nous loger, tout cela de façon écologique et écoresponsable.
Description
Une (enfin trois !) super BD pour (re)découvrir la CNV ! Tous les autres romans graphiques d'Art-Mella sont à découvrir, autour de la permaculture, la physique quantique, etc.
Description
Une association d'entraide qui permet à des amateurs d'autoconstruire leur tiny house (habitation principale) côte à côte. Vie en collectif, partage de connaissance et d'experience, solidarité et justice sociale, creativité bienveillance .
Porté uniquement par des benevoles militants et engagés✊
Description
C’est un livre pratique, accessible et pédagogique.
Il est dédié aux bricoleuses et auto-constructeurs qui veulent tout à la fois économiser les ressources et construire bien et beau. Avec des schémas, des illustrations, des tableaux d’organisation et des plans pour inspirer et donner des solutions concrètes pour inclure le réemploi à son projet de construction.
(Martin et Audrey témoignent tous les deux de leurs expériences dans le MOOC)
Petit partage d'expérience.
Veuillez trouver 30 photos qui résume l'auto-construction d'une tiny-house autonome en énergie (poelito, panneau solaire electrique + batterie, panneau solaire thermique avec thermo-siphon, toilette sèche, récupération de l'eau de pluie, bois local). Désolé, je n'ai pas encore fait de fiche technique détaillée.
Je suis ne suis pas un professionnel, je ne pense pas avoir tout fait dans les régles de l'art meme si c'est l'objectif.
Tiny-house présente dans le finistère pour les intéressés. Il me reste encore l'aménagement intérieure à terminer en janvier et fevrier 2022. (cuisine, rangement, phytoépuration...)
Mise à jour de janvier 2023:
- Photo de la tiny sous la neige.
- Je vis dans la tiny depuis février 2022, je suis heureux d'avoir fait ce choix de vie.
- Amélioration importante en cours : récupération des calories de la cheminé pour chauffer l'eau de la douche (en parallèle du panneau solaire thermique).
Bon mooc,
Merci aux organisateurs,
Kenavo
Luc
luc.bleuzen@2016.icam.fr (pour me contacter si vous avez des questions)
Description
Écohameaux, écovillages, habitats partagés, groupés ou participatifs… Vous vous intéressez aux modes d'habitat alternatifs ? Vous souhaitez vous engager dans un mode de vie collectif, écologique et solidaire plus respectueux des hommes et de la nature ? Vous aimeriez rejoindre un groupe existant ? monter votre projet ?
Ce guide vous offre un aperçu des questions essentielles à vous poser, des difficultés courantes et des solutions concrètes existantes. Grâce au véritable travail d'enquête des auteures, vous y trouverez de multiples et riches témoignages : des personnes aux profils variés, engagées dans toutes sortes de projets, à différents stades d’avancement, dans plusieurs régions, chacun avec ses propres objectifs et contraintes…
Vous découvrirez également une mine de conseils et de ressources qui vous aideront à vous lancer.
Les auteures, Nathalie Boquien et Marie Thiriet, sont cousines. Avec leur compagnon et leurs enfants, elles s'interrogent depuis quelques années sur des choix de vie alternatifs et réfléchissent à un projet d'habitat collectif.
Description
Blog de partage sur des expériences divers : yourte, paillourte, auto-construction, cuisson solaire, poêle de masse (poêlito, agir lowtech), photovoltaîque, autonomie...
Description
Cabanophiles d’ici & d’ailleurs est un bouquin sur les Cabanes les plus incroyables et marginales que l’auteur a découvertes ces 10 dernières années.
C’est une sorte de carnet de voyage qui vous fera découvrir des habitats aux architectures inhabituelles: la plupart sont autoconstruites et réalisées avec peu d’argent mais beaucoup d’imagination.
Visitées et revisitées, parfois même construites , ces Cabanes sont disséminées à travers le monde. De la Baie d’Ha Long aux plages de Thaïlande, d’Ushuaïa au Machu Picchu,
de San Francisco à l’île de Vancouver, en passant par la Hongrie et la France, les Cabanophiles sont nombreux !
Elles vous inspireront peut-être dans vos projets...
Nb. : Il est possible d'afficher plusieurs bases de données d'un coup en entrant leur id séparé par une virgule [accéder à la documentation].
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2. Partage d'expériences
Quelle est votre expérience d'intégration sur un territoire avec un projet d'habitat réversible ?
Quels ont été les facteurs qui ont facilité votre acceptation ?
Qu'est ce qui, au contraire, a posé problème ?
Partagez vos retours d'expérience en commentaires !
La séquence "Territoire & Terrain" est terminée. Prenons un temps pour réfléchir à ce qu'elle nous a apporté : quels ont été mes apprentissages ? Ai-je trouvé des réponses à mes questionnements, ou au contraire, en a-t-elle fait émergées de nouveaux ? A-t-elle résonnée avec mon projet ou mes expériences ? Y-ai-je découvert des ressources que je souhaite garder avec moi ? Mon projet a-t-il avancé ? Ai-je fait des rencontres ? ...
Comme Sasha, vous pouvez prendre un temps pour compléter la seconde pièce de votre blason.
Vous pouvez découvrir les témoignages de la séquence dans le module suivant. Pensez à visiter la page Agenda Participatif pour découvrir les événements qui se déroulent près de chez vous, ou a vous rendre sur la cartographie des participant·es du MOOC pour vous mettre en lien !
Les enjeux sociaux et écologiques liés à la propriété
Glossaire
La propriété est au coeur de notre culture. Avant d'envisager les aspects techniques et juridiques, cette première partie est une invitation à prendre un pas de recul pour réfléchir aux enjeux sociaux et écologiques liés à la notion de propriété.
Script de la vidéo
Cette vidéo est une invitation à réfléchir à notre rapport à la propriété immobilière, en tant que société et qu'individu, et aux enjeux écologiques et sociaux qui y sont liés.
Quelques notions
👉 C'est quoi la propriété ? L'achat d'un terrain c'est l'acte d'en devenir propriétaire, donc de posséder un terrain. Le code civil (A.544) définit la possession comme "le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue". Nous verrons dans la deuxième partie de ce module que cette jouissance absolue est relative.
👉 Pourquoi la propriété ? L'accès à la propriété représente souvent un horizon attractif, le moyen de se libérer du système du loyer pour accéder à plus de sécurité matérielle, plus de liberté, et se constituer un patrimoine à transmettre aux générations futures pour leur offrir, à leur tour, plus de sécurité et de liberté.
Le coût économique et le coût social de la propriété : les inégalités
L'achat d'un logement coûte cher, plus de 200.000€ en moyenne pour une maison individuelle, un montant qui a doublé en 20 ans. Les prix immobiliers sont soumis à la logique du marché, et sont avant tout portés par la rareté de l’offre et par une demande qui reste dynamique du fait de l’évolution démographique et des pratiques sociales (logements secondaires, divorces...).
L'accession à la propriété immobilière est très souvent permise par le fait de recevoir un héritage, or en France, 50 % de la population n’hérite de rien, ou presque.
Les inégalités de patrimoine sont bien documentés. Ce patrimoine est réparti de manière très inégalitaire, beaucoup plus que les revenus. Les 10 % les plus riches se partagent près de la moitié du patrimoine, tandis que la moitié des ménages les moins fortunés possèdent moins de 10 % du patrimoine. Ces inégalités se reproduisent notamment par l'héritage.
Pour celles et ceux qui n'ont pu bénéficier d'un héritage conséquent, accéder à la propriété implique donc de s'endetter auprès des banques, ce qui n'est pas possible pour certaines personnes qui n'ont pas les garanties jugées suffisantes par les banques. À l'inverse, quand un prêt est accepté, cet endettement est souvent lourd, avec un montant moyen de remboursement de 800€ par mois pour les emprunts immobiliers, sur une durée moyenne de 20 ans (durée qui s'étend de plus en plus, alors même que le cadre économique est de plus en plus incertain). L'aspiration de liberté souvent à l'origine de l'achat immobilier est donc longue à concrétiser, et l'emprunt représente souvent une entrave à laquelle de plus en plus de gens ne veulent plus se soumettre, notamment parmi les jeunes générations.
👉 La propriété de son logement est donc au coeur de nombreux paradoxes. D'un côté, elle représente souvent un rêve de liberté et de sécurité. D'un autre coté, cette liberté n'est atteinte qu'une fois débarrassée du poids des emprunts, ou reste inaccessible pour celles et ceux qui ne présentent pas de garanties suffisantes
Le coût environnemental de la propriété
La propriété pose aussi la question de notre rapport à notre environnement, à la terre, au vivant. Dans leur livre "Posséder la nature", Frédéric Graber et Fabien Locher montrent que la notion de propriété est au coeur des enjeux écologiques contemporains, car les formes de la propriété sont intimement liées aux dynamiques d’appropriation de la nature. L’émergence d’un mouvement en faveur des communs permet d'envisager un autre rapport à ce qui nous entoure, en sortant d'une logique de marchandisation et de prédation du vivant. Nous ne pouvons pas non plus faire l'économie de nous questionner sur notre rapport au temps long et aux autres générations.
Le choix de l'habitat réversible et du modèle de propriété ou non du terrain implique de repenser notre rapport à l'héritage. Nous héritons, certes, de la terre de nos ancêtres, mais nous l'empruntons tout autant à nos enfants, ou plutôt à celles et ceux qui l'occuperont après nous.
Ouverture sur activité débat et sur ressources complémentaires
La propriété foncière reste une norme très structurante en France. L'achat, quant on en a les moyens, demeure le chemin le plus court pour être autonome sur son terrain, et les démarches juridiques demeurent relativement simples et déjà bien pratiquées.
Cette première partie a vocation à nous questionner sur la propriété ses atouts comme ses limites. Nous avons fait le choix de porter dans cette vidéo un regard critique sur la propriété foncière. Mais le débat ne s'arrête pas là, et l'achat s'avère aussi une solution rapide et efficace pour s'implanter en habitat réversible (quant on en a les moyens).
Nous vous proposons de prendre le temps de réfléchir à votre perception de la propriété, de façon libre et autonome. Vous pouvez mener cette réflexion dès maintenant si vous le souhaitez ou vous appuyer sur le corpus de documents que nous avons en dessous de cette vidéo.
✒️ Activité : quel est mon rapport à la propriété et à l'héritage ?
Prenez quelques instants pour réfléchir à votre rapport à la propriété et à l'héritage.
En quoi cette question vous touche ? Que ressentez-vous, actuellement, par rapport au modèle dominant ?
Est-il envisageable pour vous de ne pas être propriétaire ? Pourquoi ?
Postez vos réflexions en commentaire pour les partager à la communauté !
Bibliographie sur la propriété
Si vous souhaitez approfondir la question, voici quelques lectures que nous vous recommandons :
📖 « Commun, Essai sur la révolution au XXIe siècle », de Pierre DARDOT, Christian LAVAL
📖 « Posséder la nature », de Frédéric GRABER et Fabien LOCHER
📖 « Qu'est ce que la propriété ? », de Pierre-Joseph PROUDHON
D'autres lectures à partager ? Mentionnez-les en commentaire et nous les ajouterons !
Vous pouvez également les renseigner dans la page - nos pépites
Glossaire
Dans cette vidéo, nous allons parler du processus d'achat d'un terrain, qui est transposable à l'achat de n'importe quel bien immobilier.
Script de la video
Dans cette vidéo, nous allons parler du processus d'achat d'un terrain, qui est transposable à l'achat de n'importe quel bien immobilier.
L'achat d'un terrain c'est l'acte d'en devenir propriétaire, de le posséder. Le code civil (A.544) définit la possession comme "le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue".
Dans les faits, cette propriété n'est pas absolue en France. Il existe des règles d'urbanisme et parfois des contraintes, appelées "servitudes", qui encadrent la propriété privée. Une "servitude" sur un terrain, c'est une obligation qui s'impose sur ce terrain quel que soit le propriétaire ou l'occupant. Peut-être certains d'entre vous connaissent ou ont profité d'une "servitude de passage" lors d'une randonnée : un propriétaire doit laisser un droit de passage sur son terrain, et cette obligation est transmise même si le propriétaire change.
Les 3 éléments à vérifier avant toute chose
Avant toute chose, il est donc essentiel de vérifier que les règles d'urbanisme et que les servitudes applicables sont compatibles avec votre projet. Pour cela, vous avez 3 choses à faire :
👉 Tout d'abord, consulter le "service de publicité foncière" qui recense l'historique des ventes/achats sur votre terrain, l'identité des propriétaires passés, les prix de ventes passés et les conditions de divisions s'il s'agit d'une copropriété. Cela vous permettra d'approfondir vos connaissances du terrain, et surtout de cibler rapidement s'il existe des hypothèques sur celui-ci.
👉 Ensuite, demander un certificat d'urbanisme auprès de la mairie. Le certificat d'urbanisme informatif vous donnera un grand nombre d'informations utiles, comme la taxe foncière, taxe d'habitations, services de voiries et réseaux sur votre parcelle. Le certificat d'urbanisme opérationnel vous permettra de savoir si votre projet est réalisable en l'état, étant donné les règles d'urbanisme applicables sur le terrain. Si vous comptez sur une évolution du règlement d'urbanisme pour réaliser votre projet, par exemple parce que la mairie vous l'a promis, il est possible de conditionner la vente à l'obtention des autorisations d'urbanisme, nous y reviendrons plus tard.
👉 Troisième chose à faire, prendre connaissance des servitudes applicables. Elles peuvent être de droit privé, par exemple une servitude de passage ou d'écoulement des eaux, qui consiste à laisser les eaux naturelles s'écouler librement suivant le sens de gravité, ou de droit public. Parmi les servitudes de droit public, on trouve des servitudes de protection du patrimoine culturel, par exemple un périmètre de protection des monuments historiques qui imposera l'avis de l'architecte des bâtiments de France, ou environnemental, par exemple un espace boisé classé qui impose d'obtenir une autorisation pour couper des arbres. Il existe aussi des servitudes liées à des équipements publics, comme le passage de lignes électriques ou d'axe de circulation, des servitudes de salubrité et de sécurité publique comme les zones inondables ou les zones industrielles, et des servitudes de débroussaillement dans les zones à risque incendie.
Les 3 étapes du processus de vente
Le processus de vente comporte en général 3 étapes : la négociation des conditions de vente, la signature d'un compromis ou d'une promesse de vente, et enfin la signature de l'acte authentique.
👉 La négociation du processus de vente
La négociation des conditions de vente est une phase clé qui conditionne évidemment la suite du processus. Le vendeur et l'acheteur doivent se mettre d'accord sur les termes avant d'aller plus loin. Cette négociation peut se faire directement entre eux ou par l'intermédiaire d'un professionnel de l'immobilier. En tant qu'acheteur, vous pouvez formuler une offre d'achat orale, qui ne vous engage pas à grand-chose, et qui est d’ailleurs recommandée si vous avez encore des doutes quant à vos intentions vis-à-vis du bien. En contrepartie, le vendeur n’est pas non plus lié à vous et qu’il pourra proposer le bien à un autre acheteur. Vous pouvez aussi formuler une offre d’achat écrite qui constitue un acte juridique et pour lequel les engagements sont réels puisque vous vous engagez à acheter le bien si le vendeur accepte l’offre par écrit dans le délai de validité de l'offre que vous aurez défini, généralement 5 à 10 jours.
Nous vous invitons à aborder la négociation comme un échange visant à trouver une solution gagnant-gagnant, dans une logique d'écoute et de coopération, à la manière de la méthode de "négociation raisonnée", Mise au point par deux professeurs de Harvard, elle se concentre sur les intérêts et besoins de chacun et à la recherche d'options, c’est-à-dire des solutions créatives pouvant apporter aux parties prenantes un bénéfice mutuel, une satisfaction de leurs besoins. Il est par exemple possible d'envisager des facilités de paiement (on parle de crédit vendeur) ou d'inclure des clauses suspensives, qui peuvent conditionner la vente à l'obtention d'un prêt immobilier ou d'une autorisation d'urbanisme.
Dans tous les cas, la relation entre l'acheteur et le vendeur a une importance capitale dans le déroulé du processus de vente, qui sera d'autant plus simple et agréable qu'il y a de confiance.
👉 La signature d'un compromis ou d'une promesse de vente
Une fois que vendeur et acheteur se sont mis d'accord par oral ou par écrit, un avant-contrat est réalisé. Il peut s'agir soit d'un compromis de vente, soit d'une promesse de vente. Ces contrats peuvent être réalisés directement entre les parties, ce qu'on appelle un acte sous seing privé, ou établis par un notaire pour constituer ce qu'on appelle un acte authentique et garantir sa validité.
Dans le cas d'un compromis de vente, l’acheteur s’engage à acheter le bien et le vendeur à le vendre, tout en respectant éventuellement des conditions suspensives de vente. Traditionnellement, la signature d'un compromis de vente amène à un pré-versement de l'acheteur au vendeur de 10% de la somme fixée.
Dans le cas d'une promesse de vente, le vendeur s'engage à geler le bien au bénéfice d'un acheteur. Durant le temps de la promesse de vente, le vendeur ne peut donc pas proposer ou vendre le terrain à un autre acheteur. À la différence du compromis de vente, l'acheteur ayant signé une promesse de vente reste quant à lui totalement libre de se retirer de la vente. Dans ce cas, la somme versée dans le cadre de la promesse de vente, généralement 10% du prix du bien, reste au vendeur.
Dans les deux cas, l'acheteur a 10 jours pour se rétracter sans justification, sauf si c'est un professionnel de l'immobilier.
Si le terrain ciblé est un terrain à vocation agricole (au sens juridique), le vendeur ou son notaire doit avertir la SAFER deux mois avant le transfert de propriété, pour savoir si elle souhaite préempter, c'est à dire acheter en priorité. La SAFER est un organisme régional qui a pour objectif de faciliter l’installation, le maintien et la consolidation d’exploitations agricoles.
👉 L'acte authentique
L'acte de vente effectif du terrain se fait obligatoirement auprès d'un notaire. Ce document est appelé "acte authentique de vente". Le notaire se charge de formalités juridiques et contractuelles comme la vérification du titre de propriété du vendeur. Il a un devoir de conseil et d'information des deux parties, comme par exemple la présentation des servitudes pesant sur le bien.
L'acte authentique donne lieu au paiement de ce qu'on appelle les "frais de notaire", qui correspondent en moyenne à 7% du prix total du bien immobilier, généralement payés par l'acheteur. Ces frais se composent en réalité de plusieurs éléments qui ne constituent pas uniquement la rémunération du notaire :
Les droits d’enregistrement et la taxe de publicité foncière, ou droits de mutation, perçus par l'Etat.
Les débours, qui sont des frais que le notaire avance lui-même pour réaliser différentes démarches telles que la demande de certificat d’urbanisme, d’état de situation hypothécaire, etc. Ces frais permettent de le rembourser.
Les honoraires et émoluments, qui correspondent à la rémunération effective du notaire, en général autour de 1% du montant de la vente.
Acheter en collectif
Si vous choisissez d'acheter à plusieurs, vous pourrez devenir copropriétaires en tant que personnes physiques, c'est ce qu'on appelle l'indivision, ou constituer ensemble une structure qui sera propriétaire du bien, par exemple une société civile immobilière, une coopérative ou une association.Vous trouverez plus de détails sur les spécificités de l'achat en collectif et les différentes structures juridiques possibles en ressources complémentaires.
Glossaire
Dans cette vidéo, nous verrons qu'il est possible de trouver des alternatives à l'achat d'un terrain tout en ayant de la sécurité sur le long terme, notamment grâce au bail emphytéotique, un modèle que nous poussons beaucoup avec l'association Hameaux Légers.
Script de la video
Nous l'avons vu dans la première partie du module, la notion de propriété, notamment la propriété foncière, est au coeur de nombreux enjeux sociaux et écologiques. Il existe plusieurs alternatives à l'achat : le prêt à usage, le bail d'habitation, les baux ruraux, les baux à construction ou encore le bail à domaine congéable.
Dans chacun de ces cas, y compris pour les baux ruraux, la liberté du locataire est assez restreinte. En général il ne peut pas réaliser de constructions, transformer le terrain ou le sous-louer sans l'accord du propriétaire. Nous développerons ces alternatives dans la partie écrite de ce module.
Dans cette vidéo, nous nous attarderons sur le bail emphytéotique.
Le bail emphythéotique (BE)
C'est le montage juridique que nous avons choisi au sein de l'association Hameaux Légers pour plusieurs raisons :
1. Le locataire peut disposer du bien librement et complètement
À l'inverse de la plupart des baux traditionnels, le BE accorde des droits réels immobiliers au locataire, c'est-à dire que le locataire peut disposer du bien librement et complètement pendant toute la durée du bail. Il peut notamment le louer, y implanter des constructions, modifier les lieux, parfois consentir des servitudes sans avoir à demander l'accord du propriétaire.
2. Le BE est garanti sur un temps long, de 18 à 99 ans
Le BE offre également une certaine sécurité dans le temps . En effet, il est conclu pour une durée allant de 18 à 99 ans et ne peut donc être résilié de façon unilatérale par le propriétaire, à moins du non respect des dispositions prévues dans le bail ou du non paiement des loyers pendant une période donnée. Il permet donc aux locataires d'investir et de s'investir pleinement pour bonifier le terrain, avec la confiance qu'ils pourront profiter de ces investissements sur le temps long.
3. Il permet de s'installer à faible coût sur un terrain constructible
Autre facteur important : l'accessibilité financière. Le prix d'un grand terrain constructible est en général prohibitif. Un terrain constructible de 5000m2 coûte souvent entre 100 et 500.000€, et parfois plus. À l’inverse nos exemples connus de BE sont bien plus accessibles. À Saint André des Eaux (Côtes d'Armor), 8 foyers installés sur un terrain paient chaque mois 50€ de loyer pour le terrain, soit un loyer annuel de 5000€.
4. Il permet la dissociation du foncier et du bâti
Enfin le dernier élément est d'ordre philosophique. Au sein de l'association Hameaux Légers, nous croyons que la terre est un bien commun, qui ne nous appartient pas, mais dont nous sommes usagères et usagers, pour une durée indéterminée. Pour nous, la posséder n'a pas de sens. On nous la confie pour l'habiter avec le devoir d'en prendre soin, pour qu'elle puisse à nouveau être confiée à d'autres après notre passage. En revanche, nous croyons qu'il est aujourd'hui essentiel de posséder son habitat, afin d'avoir la sécurité fondamentale de posséder un toit et un espace à soi. La combinaison de l'habitat réversible et du bail emphytéotique permet cette dissociation entre propriété de l'habitat et propriété de la terre, sur un temps relativement long et à coût raisonnable.
Dans le cas d’un hameau léger
👉 L'association d'habitat est titulaire du bail et gère le foncier
D'un point de vue pratique, dans le cas d'un hameau léger, les habitants se constituent en association, et c'est l'association qui est titulaire du bail (donc du foncier). Les habitants peuvent donc quitter le projet facilement sans que cela implique de changement pour le propriétaire.
👉 Chaque foyer possède son habitat réversible
À l'intérieur de l'association, les membres sont par contre propriétaires de leur habitat réversible afin de garantir une certaine autonomie et un sentiment d'indépendance.
Ce modèle, très ancien et très répandu dans d'autres pays européens, reste assez rare en France. Il est surtout conclu entre des collectivités et des associations. L'enjeu est donc de convaincre des propriétaires publics ou privés, qui connaissent rarement ce type de bail, de louer leur terrain sur le long terme.
Intérêts pour les collectivités
favoriser l'accession sociale à la propriété de l'habitat
promouvoir un aménagement écologique du territoire
enrichir la dynamique démographique, associative et économique"
Pour les communes, mettre un terrain communal à disposition d'un collectif d'habitants par un bail emphytéotique permet de favoriser l'accession sociale à la propriété de l'habitat, de promouvoir un aménagement plus écologique qu'un lotissement traditionnel, et d'amener une certaine dynamique démographique, associative et économique.
Intérêts pour les propriétaires privés
soutenir un projet qui a du sens
garantir une utilisation responsable du terrain
bénéficier d'une rente de long terme
Pour les propriétaires privés, cela peut répondre à un besoin de sens, en soutenant un projet d'habitat sans pour autant vendre un terrain parfois transmis de générations en générations. Cela peut permettre également de bénéficier d'une rente de long terme et d'avoir des garanties sur l'utilisation future du terrain, qui peuvent être inscrites dans le bail, comme par exemple s'assurer que les constructions ne dépasseront pas une certaine hauteur ou que la biodiversité du terrain sera préservée. HS ? Appuie sur ces touches de ton clavier pour un peu de réconfort ;).
Les ambitions de l’association Hameaux Legers
A terme, nous voulons créer une foncière, sur le modèle de la foncière Terre de Liens, pour préserver les terrains constructibles de la bétonisation et de la spéculation immobilière
Pour ne pas dépendre du bon vouloir des propriétaires et faciliter les installations de hameaux légers, notre objectif à terme est de créer une structure qui achètera des terrains constructibles grâce à des fonds prêtés ou donnés et qui les mettra directement à disposition de collectifs via des baux emphytéotiques.
Selon nous, le bail emphytéotique est donc une alternative solide à l'achat, et peut répondre aux besoin de sécurité, de liberté tout en étant accessible à un grand nombres de personnes. Nous avons à coeur de proposer une alternative au modèle immobilier actuel, que nous trouvons injuste d'un point de vue social et destructeur d'un point de vue écologique. Cette alternative repose sur la combinaison de trois principes : la dissociation du foncier et du bâti, l'habitat réversible et l'habitat participatif.
Le BE est un bail de longue durée (entre 18 et 99 ans), contracté entre un bailleur - une collectivité ou un propriétaire privé (collectif d’habitants ou autre) - et l’association des habitants.
Le locataire possède des droits réels immobiliers
Ainsi, le Bail Emphytéotique permet d'acter le transfert de pouvoir de décisions du propriétaire (qui ne possède plus que le droit de vente, sans conséquence sur le BE) à l'association d'habitants qui jouit donc un véritable droit d'usage.
Impossibilité de résilier le bail de manière unilatérale
Le propriétaire du bien peut demander la résiliation du bail en justice en cours de contrat, si et seulement si l'emphytéote ne respecte pas les dispositions prévues par le bail (cf paragraphe ci-dessous) et/ou dans le cas de non-paiement des loyers au-delà d'une période fixée dans le contrat. En cas de décès du propriétaire, le bail n'est pas remis en cause et le loyer est payé aux héritiers.
Des dispositions pour donner un cadre au contrat sont possibles
Le bail établi entre le bailleur et l'emphytéote peut contenir des dispositions particulières que ce dernier est tenu d'accepter (exemples : interdiction de bétonner, interdiction de recourir aux pesticides, etc.)
Si ces dispositions venaient à ne pas être respectées, le propriétaire serait dans son droit de résilier le bail (cf paragraphe ci-dessus)
Un canon (= loyer) modéré
Etant donné la longue durée du bail, le montant du canon emphytéotique (= loyer) est dans la majorité des cas modéré, voire symbolique.
Ce canon emphytéotique annualisé (dans la majorité des cas) permet de sortir du budget global les coûts d'acquisition du terrain !
Le canon est payé par le collectif d'habitants (en général une association) au propriétaire, selon les modalités fixées dans le BE. Chacun des foyers membres de l'association d'habitants doit répondre aux appels de fonds de l'association pour permettre de payer le loyer.
La structure juridique qu'est l'association loi 1901 permet de représenter légalement le collectif d'habitants. Dans le modèle HLs, c'est l'association des habitants qui est titulaire du bail emphytéotique.
Les statuts de l'association, ainsi que son réglement intérieur, permettent de préciser les règles et modalités de gestion du lieu de vie (objet du bail emphytéotique), en accord avec les valeurs recherchées par le collectif. Quelques exemples :
- L'installation d'un foyer sur le terrain est conditionnée à son adhésion à l'association des habitants ;
- La gestion des affaires courantes de l'association se fait par consentement ;
- Les conditions d'exclusion sont les suivantes : pas de réponse aux appels au fonds de l'association, outrages physiques ou morales, etc.
La casquette du propriétaire foncier
Dans le modèle que nous préconisons, les prérogatives du propriétaire sont très limitées grâce à la mise en place du bail emphytéotique. Dans les faits, celles-ci se limitent même à la simple possibilité de vendre le terrain (ce qui, par ailleurs, n'a pas d'impact sur le bail emphytéotique qui ne peut être résilié pour cette raison).
Le propriétaire foncier peut être de plusieurs natures :
- le propriétaire foncier est une commune : il s'agit d'une belle option, car dans ce cas le montant du bail emphytéotique risque d'être relativement faible. En effet, l'étabissement de votre projet de hameaux léger dans la présente commune possède avant tout des arguments en termes de regain d'attractivité ou encore de revitalistaion ; les loyers perçus ne sont pas l'argument principal !
- Le propriétaire est un privé (non membre du collectif d'habitants). Chaque propriétaire est unique, mais tentons d'imaginer un portrait robot du propriétaire privé qui mettrait à disposition d'un collectif son terrain : personne aisée, détentrice de foncier et désireuse de conserver les titres de propriété (lesdites terres peuvent être un bien de famille !), alignée sur les mêmes valeurs que le collectif ... La perle rare en somme ? - Le propriétaire est un privé (individu seul ou groupe d'individus, membre(s) du collectif d'habitants) : dans certains cas, le collectif d'habitants, par l'intermédiaire d'une structure juridique portée par un ou plusieurs associés, décide d'acquérir le terrain (c'est notamment le cas lorsque le propriétaire actuel ne souhaite pas mettre à disposition du collectif le terrain via un BE).
La nature de la structure juridique (indivision, SCI, ...) dépend des besoins et aspirations des associés (cf partie sur le B.A.-BA).
Encore une fois, pour déterminer la structure juridique (dont l'impact sera limité car le BE vient transférer le pouvoir décisionnaire à l'emphytéote), nous recommandons de se tourner vers un spécialiste (notaire, juriste).
La place de l'individu et la propriété de l'habitat
Il est important de ne pas oublier les individus qui font vivre les projets d'Habitats Participatifs. Bien souvent, les collectifs ont tendance à ne voir que les aspects collectifs, et à négliger les aspects individuels … Cela peut être source de tensions et de problèmes dans la durée (cas de sortie de projets où l'individu n'est pas protégé).
Or, nous sommes convaincus qu'une très (très, très) large majorité d'entre nous possède les besoins fondamentaux suivants : besoins de justice, de sécurité, de stabilité, de souveraineté dans son logement ...).
Pour satisfaire ces besoins, nous pensons que la propriété individuel de l'habitat est une solution pertinente. Ainsi, dans notre modèle HLs, chacun des foyers est propriétaire de son habitat réversible.
Dans le cas où un foyer viendrait à sortir de l'association d'habitants et serait donc dans l'obligation de quitter le terrain où son habitat est installé, il aurait plusieurs possibilités :
- Laisser son habitat sur place (dans le cadre d'une vente ou d'un don, et à condition qu'il y ait un repreneur) ;
- Démonter son habitat et le remonter ailleurs ou le vendre
❔ Pourquoi proposer de démocratiser le bail emphytéotique ?
A travers des rencontres menées durant plus d'un an avec des porteurs de projets et habitants d'écolieux en France, en Europe et même en Israël, l'équipe fondatrice de HLs a pu étudier de nombreux montages juridiques et financiers, chacun d'entre eux étant spécifique aux besoins et aspirations du collectif qui le porte.
Parmi les nombreux apprentissages, un se démarque :
🔥 Le mélange des casquettes propriétaires - habitants est à l'origine de nombreuses tensions dans les projets d'habitats participatifs.
Partant de ce constat, l'équipe HLs a étudié différentes solutions pour surmonter ce problème :
La mise en place d'un bail emphytéotique (BE) s'inscrit comme la solution la plus pertinente pour dissocier les deux casquettes ;
En effet, le BE permet de passer d'un système d'un droit de propriété privée "lucratif" à un droit d’usage.
En outre, le BE peut constituer un outil efficace pour garantir une gestion responsable et écologique du bien concerné (voir les détails ci-après).
En combinant la mise en place d'un BE, la création d'une association d'habitants (titulaire du BE) et l'habitat réversible, le modèle HLs a pour ambition de répondre aux problèmatiques sociales et écologiques*.
Sur les autres types de baux
⚙️ Le commodat ou prêt à usage : vous trouverez par ici, ou par là deux vidéos pédagogiques qui définissent ce qu'est le commodat.
⚙️ Le bail à construction
⚙️ Office foncier solidaire et bail réel solidaire par ici, ou par là deux vidéos pédagogiques explique ce que c'est.
Après avoir lu tout cela, avez-vous envie d'explorer des alternatives à la propriété ?
Lesquelles vous semblent les plus pertinentes ? Qu'est ce qui pourrait vous freiner ?
Exprimez-vous en commentant cette page !
Glossaire
Dans la séquence 1 "Terrain et territoire", vous avez été amenés à identifier des critères de recherche de terrain en fonction de vos besoins et des enjeux territoriaux liés à l’habitat réversible. Vous avez peut-être déjà choisi un terrain adapté à votre projet, ou vous en êtes peut-être encore à l’étape de la réflexion et du questionnement.
Il s'agit maintenant d’aborder les enjeux d’implantation à différentes échelles : du territoire, du lieu et de l’habitat (module 1). En analysant les différents facteurs en présence, nous obtiendrons une vision d'ensemble qui nous permettra de faire des choix adaptés à notre projet d’habitat et à la réalité du terrain.
La mise en place d’outils méthodologiques simples nous permettra de structurer notre démarche (module 2), pour que progressivement nous puissions élaborer un plan, cohérent et respectueux, de l’aménagement du projet.
Enfin nous explorerons l’architecture réversible ainsi que les différents aspects à prendre en compte dans le choix de notre typologie d’habitat et les modes constructifs à déployer (module 3).
Comme fil conducteur de la séquence, nous nous appuierons sur des illustrations représentées ci-dessous. Elles sont nommées “Image Hero” et viendront illustrer à titre d'exemple les contenus théoriques abordés tout au long de la séquence. Il s’agit d’un terrain fictif, sur lequel un projet d'habitat réversible se développe pas à pas.
Exemple d'"Image Hero" :
Introduction vidéo
Ecoutons Reynald nous introduire le contenu et le fonctionnement de la séquence 2 "Aménagement et Architecture".
Bienvenue dans le module 1 "Identité du lieu, implantation et zonage"
Ce module a pour objectif de mieux appréhender les enjeux et les problématiques d'implantation sur un territoire donné. Nous parlerons de méthodes à pratiquer et d’observations à réaliser aussi bien à l'échelle du territoire qu'à celle du terrain afin d’améliorer notre vision et compréhension de notre futur lieu de vie.
Ecoutons Reynald nous expliquer plus en détail le fonctionnement du module.
A l'issu de ce premier module, vous serez en mesure de :
Identifier les enjeux d'implantation d'un habitat réversible à l'échelle du territoire, du lieu et du type d'habitat
→ Définir l'architecture vernaculaire
→ Identifier les différentes typologies d'habitats déjà existantes sur un territoire
→ Nommer et définir les principes et règles d'implantation sur un terrain
Reconnaître les indicateurs à observer lors d'une visite de terrain
→ Lister les caractéristiques in situ et environnementales d'un terrain (climat, spécificités, facteurs naturels)
→ Adopter une approche sensible pour découvrir les ambiances d'un terrain (marche du lieu)
Identifier les ressources méthodologiques, humaines et techniques à disposition pour réaliser l'aménagement et l'architecture d'un Habitat Réversible
→ Comprendre les enjeux et les principes d’implantation, pour aboutir à un programme architectural
→ Identifier les étapes constitutives de la conception de l'aménagement d'un lieu
→ Définir ce qu'est le zonage d'un terrain et comment récupérer des données cadastrales
→ Identifier les espaces de vie et définir leurs ambiances respectives
1. Observer le paysage et la culture de la construction locale
L’histoire de la construction montre que les bâtisseurs et les bâtisseuses ont toujours su tirer parti des ressources locales disponibles afin de faire évoluer l’architecture. Les constructions s'adaptent pour répondre aux besoins des habitant·es qui tiennent compte des contraintes climatiques, sociales et économiques.
Partout dans le monde, les sociétés ont développé des cultures constructives spécifiques qui donnent lieu à des architectures vernaculaires (voir glossaire), répondant à un contexte précis et correspondant à des modes de construction et d’habiter singuliers.
Afin d’assurer un continuum dans le paysage, et d'insérer une nouvelle construction, il est intéressant d’apprendre à repérer les systèmes et éléments constructifs (voir glossaire), environnants dont l’efficacité a été éprouvée au cours des siècles.
Par ailleurs, s’intéresser à l’architecture vernaculaire est un excellent moyen d’intégration locale de votre projet, il démontre la volonté de vouloir être accueilli·e sur le territoire et évite bien souvent des oppositions.
2. Identifier les typologies d’habitats vernaculaires existantes sur le territoire
Quand on évoque les typologies d’habitats, de quoi parle-t-on exactement ?
Une typologie d’habitat est un ensemble d’habitats qui répond à une logique de construction qui lui est propre et qui dépend de différents facteurs comme le climat, l’activité dominante, l’organisation de la vie sociale, les matériaux et les savoir-faire propres à une époque et une région donnée (par exemple les longères bretonnes, les maisons à colombages, les fermes jurassiennes, les mas de provence... ).
Au fil du temps, ces constructions ont participé à l’identité des territoires, il est donc important d’en tenir compte lors de la définition et la conception de son habitat afin de ne pas créer de rupture dans le paysage.
Comment repérer les représentations constructives locales et les intégrer dans la définition et le programme d’un projet ?
Dans un premier temps, baladons-nous et notons ou prenons en photo les éléments et systèmes constructifs qui se retrouvent dans les constructions environnantes : observons la nature des toits, les matériaux utilisés, le détail architectural, les orientations, formes et couleurs des bâtiments, des fenêtres, des volets…
Prenons le temps de nous présenter au voisinage et d’interroger sur l'architecture vernaculaire, de nous renseigner auprès des habitants, des constructeurs, des élus, de montrer notre intérêt pour ce sujet. Ils nous transmettront volontiers l'histoire de ces éléments constructifs.
👉 Pour aller plus loin : de nombreux ouvrages existent également sur les typologies régionales de construction, par exemple La Maison Paysanne de France
Des interlocuteurs sont à votre écoute :
Le CAUE
Une fois les différents éléments intégrés, nous pourrons prendre contact avec le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) du département pour échanger et demander conseil sur le projet en présentant notre démarche et le soin que nous portons à son intégration dans le territoire. Les architectes conseils du CAUE vous orienteront dans les choix de conception, et organisent des événements de sensibilisation au patrimoine bâti et paysager.
Les architectes des bâtiments de France (ABF)
Si votre projet se situe dans le périmètre d'un monument historique (servitude d'utilité publique), vos documents d'urbanismes (permis de construire, déclarations préalable de travaux, permis d'aménager) seront soumis à l'avis de l'architecte des bâtiments de France. Pour savoir si une servitude existe sur son terrain, consulter L'atlas des patrimoines.
Intégrer ces représentations constructives dans la définition et le programme du projet est une manière de marier l’architecture vernaculaire à une architecture contemporaine soucieuse des enjeux écologiques, économiques et sociaux actuels.
3. Prendre en compte les ressources locales (matériaux, humaines, …)
Au fil du temps, ces constructions ont participé à l’identité du territoire. Il est donc important d’en tenir compte lors de la définition et la conception de son habitat, afin d'être dans la continuité des formes de bâti et des matières utilisées.
Notons que, plus généralement, le choix des ressources locales participe à des stratégies d'économie circulaire visant à réinscrire la filière de la construction au sein des limites des territoires et des écosystèmes. C’est aussi pour nous l’occasion d’établir un premier contact avec les artisans, les entreprises, les associations et producteurs locaux et de les engager moralement sur le projet. Leur connaissance du territoire apportera de précieuses informations, des avis et conseils expérimentés.
Par exemple :
pour connaître la nature des sols du pays, mais aussi obtenir de la terre argileuse et des pierres, nous pouvons nous rapprocher des entreprises de terrassement et des piscinistes ;
notre isolant peut être fourni par les agriculteurs voisins, qu’il s’agisse de paille de blé, de balles de riz, de lin, chanvre ou de laine de mouton ;
le bois nécessaire peut être fourni par les scieries locales ;
l'argile, la pierre concassé peut provenir des carrières.
Les matériaux de récupération et de réemploi
Certains matériaux de construction, retirés des ouvrages lors de leur démolition ou leur réhabilitation, sont voués à la destruction ou à l’enfouissement, ils peuvent donc être réutilisés.
Ces ressources, telles que les poutres, les planchers, les matériaux de recouvrement, les menuiseries, les fournitures de plomberie et d’électricité ... peuvent être obtenus à partir de différents réseaux :
De la déconstruction d’un bâtiment existant sur le site ou sur un site voisin. C'est sans doute la meilleure façon d’obtenir des produits de récupération, en particulier si un inventaire des matériaux est réalisé avant la conception du nouveau bâtiment. De plus, obtenir des matériaux à partir d’une source unique à proximité du chantier permet d’avoir une certaine cohérence et le contrôle sur la qualité des matériaux.
De la vente ou du don de produits par les entreprises du bâtiment. Par exemple, les entreprises d’installation de menuiseries seraient en mesure de fournir portes, fenêtres et leur quincaillerie afférente.
De fournisseurs de produits de récupération. C’est a priori la pratique la plus logique et qui sera amenée à se développer.
De la vente en ligne sur internet ou par des petites annonces.
Nous pouvons anticiper la phase d'approvisionnement et emmagasiner certains matériaux si nous commençons suffisamment tôt à veiller sur ces différents réseaux. La conception de notre habitat est ainsi susceptible d’être influencée par de nombreuses opportunités de fourniture.
1. Comprendre les enjeux et les principes d’implantation, pour aboutir à un programme architectural
Nous adoptons dans cette séquence 2 une démarche de projet qui est constituée de plusieurs étapes successives, comme pourrait le faire un architecte, un designer ou un paysagiste. Nous commençons à élaborer des documents schématiques (plan de zonage, carte mentale) pour, petit à petit, dessiner à l’échelle et produire des plans plus précis (esquisse du projet). Les documents produits sont thématiques, chacun permet de poser ses idées sur papier et de concentrer sa réflexion sur un thème donné (les fonctions, les flux, les volumes, et les modes constructifs).
Tous les documents réalisés sont destinés à concrétiser nos idées et en vérifier la cohérence sur différents documents, c’est une base pour avoir une vision globale du projet et de son site, mais aussi un support compréhensible pour facilement présenter un projet. Il n’y a pas besoin d’avoir de compétences particulières pour suivre ce processus : il s’agit d’apprendre en faisant, et d’être ouvert à la richesse des remarques et critiques extérieures. Durant cette séquence, vous pourrez partager vos productions aux autres participant·es.
Pour pouvoir produire des documents de projet, le dessin est un outil de réflexion : pour chaque question soulevée, faire l’exercice de dessiner différentes solutions permet d’imaginer comment le projet sera réalisé.
Le premier dessin concerne la représentation schématique de notre terrain, il qualifie les différents espaces existants, la végétation (arbres et espaces plantés), les orientations et les contours du terrain. Pour le faire, consulter la ressource complémentaire 'AIde pour l'aménagement du terrain'
L’illustration “héros A” vous donne un aperçu de ce plan schématique. Il représente un terrain sur lequel un projet fictif va évoluer tout au long de la séquence.
Voilà comment Virginie et Géraud décrivent leur terrain dans leur témoignage :
- viabilisé
- avec la présence d'un vieux hangar
- un petit verger
- une grande prairie
- 1 hectare de bois
- il est bien exposé à l'ensoleillement
- avec un sol assez drainant
- longé par deux routes
- avec un beau point de vue sur la vallée Accéder à leur témoignage
2. Identifier les espaces de vie et définir leurs ambiances respectives
Quelques conseils pour la conception à venir:
Dessiner à l’échelle
Pour qu’il soit réaliste, un dessin a besoin d’une échelle, c'est-à-dire un ratio entre une dimension réelle et celle représentée. Grâce à elle, les dimensions des éléments représentées sont justes : il serait dommage d’avoir des portes trop basses ou des marches d’escalier trop hautes.
il est possible d'associer une échelle à un type de plan comme suit:
- L’échelle du territoire (plan d’urbanisme) entre 1/25000 et 1/5000ème
- L’échelle du terrain (plan de masse) entre 1/2000 et 1/500
- L’échelle du bâtiment(plan de niveau) entre 1/200 et 1/50
- L’échelle du détail (plans d’exécutions) entre 1/50 et 1/2
Varier les points de vue
Pour avoir une vision de la construction dans ses trois dimensions, nous pouvons réaliser :
une vue en élévation figurant les façades,
une vue en coupe figurant l’intérieur et l’épaisseur des murs et du toit.
Positionner le nord
Notamment pour imaginer et prendre en compte la course du soleil.
Suite à l’analyse détaillée du terrain, nous avons maintenant une bonne vision des différents espaces ainsi que des ambiances respectives qui s’y trouvent. L’implantation d’habitat sur le terrain dépend de ces facteurs physiques et sensibles, auxquels s'ajoutent des facteurs réglementaires. La séquence 3 Réglementation développera davantage ces aspects. Certains points ont leur importance dans la prévision de l’aménagement du terrain : ce sont les règles d’implantation comme l’alignement à la rue, les retraits en limite de parcelle ou bien encore la question des vis-à-vis avec le voisinage. Ces informations se retrouvent le plus souvent dans les articles 6, 7 et 8 du Règlement du Plan Local d’Urbanisme (ou dans le Règlement National d’Urbanisme à défaut).
A partir de nos données analytiques du lieu, de notre approche sensible et des facteurs réglementaires, nous allons qualifier chaque espace du lieu en termes d’ambiances et leur potentiel constructible.
Il est intéressant de travailler dès cet instant sur un plan à l’échelle (par opposition à un plan schématique dans lequel les dimensions ne sont pas respectées). Il est conseillé de ne pas rentrer dans un niveau de détail trop élevé, et de réfléchir au niveau du 1/500ème (1cm sur le plan = 5m en réalité). Dans l'onglet "Pour aller plus loin" ci-dessous, nous retrouvons un petit tutoriel qui permet d’obtenir un plan à l’échelle à partir des données cadastrales.
Pour aller plus loin
Qu’est-ce que le cadastre ?
Le cadastre est un ensemble de plans et fichiers administratifs qui recensent toutes les propriétés immobilières situées dans chaque commune française, et qui en consigne la valeur afin de servir de base de calcul à certains impôts.
Imprimons ce plan et commençons à se l’approprier. Aussi, durant toutes les étapes où nous avons besoin d’utiliser un plan, nous pouvons fixer des feuilles de papier calque sur ce plan de situation, afin de pouvoir les superposer ou les enlever selon ce que l’on veut voir. Tout est possible, ce plan est notre outil !
Nous proposons d’abord de qualifier chaque zone du terrain par des codes couleurs, des mots, à partir de notre connaissance du lieu : ces zones d’ambiances, ainsi posées, seront nos références tout au long du processus d'implantation de notre habitat au sens large du terme. Ce travail de définition de différentes zones sera notre socle pour élaborer notre futur aménagement.
Par exemple :
La paillourte de David a été implantée sur l'emplacement d'un bâtiment qui a été déconstruit, pour béneficier du terrassement déja effectué, et du savoir des anciens bâtisseurs qui évitaient de construire au-dessus de veines d'eau. Accéder à son témoignage
Agrandir l'image
Grâce à ce premier module, nous avons acquis une compréhension de notre lieu sur différents niveaux de lecture, certains très personnels, d’autre très factuels. Ces informations recueillies seront notre boussole pour nous guider dans les choix que nous allons devoir effectuer pour réaliser l’aménagement de notre lieu de vie.
Suite à ces points liés à l'observation du territoire, il sera question d'analyser les caractéristiques du lieu. Ce n'est pas seulement le terrain qui est analysé, mais aussi ce qui l'entoure.
Décider de l'implantation et de l'orientation des bâtis demande une bonne compréhension du lieu. Pour cela, l’idéal serait de vivre sur le terrain pendant un an dans un habitat léger (tente, caravane, cabane…) et d’observer les saisons changer, la force des vents et leur direction, l’incidence du soleil, les précipitations, les variations de température... avant de débuter la construction. En effet, plus la période d’observation et de documentation in-situ est longue, plus nous serons à même de penser un aménagement confortable et harmonieux.
Vous trouverez ci-dessous quelques éléments qu'il est important de considérer. Cette liste de sujets n’est pas exhaustive mais des ouvrages complets sur le design en permaculture existent pour creuser chaque sujet.
⚙️ Je souhaite consulter les exemples partagés dans la bibliographique collaborative "Nos pépites"
“On avait pensé à ces deux emplacements qui étaient le long de la route communale, on avait dessiné et essayé de prendre des mesures, on a même passé des nuits en camion au départ pour essayer de se figurer et de se projeter dans ces espaces” (Témoignage de Virginie et Géraud) Accéder à leur témoignage
Observer le climat
De nombreux éléments composent le climat : la température, l’ensoleillement, les précipitations, les vents. Voici quelques informations à prendre en compte :
La température
👉 les fluctuations de températures quotidiennes et annuelles ;
👉 des éventuels problèmes de chaleur ou de fraîcheur sur le terrain ;
L’ ensoleillement
👉 La lumière directe et indirecte : si la lumière indirecte (comme celle venant du nord) nous procure une source lumineuse constante, le soleil direct est utile pour chauffer des pièces, de l’eau, ou créer de l'électricité.
👉 la position du soleil selon les saisons : en hiver, le soleil bas frappe les façades sud et peut pénétrer fortement dans la maison grâce à des fenêtres orientées au sud. En été, le soleil haut frappe fortement le toit.
Pour une conception bioclimatique il sera nécessaire de réaliser lequadrilatère solticial
Les précipitations
👉 la pluviométrie au fur et à mesure des saisons;
👉 le drainage autour du lieu de construction;
👉 la présence éventuelle de neige
Les vents
👉 les directions dans lesquelles soufflent les vents, notamment provoquées par le relief;
👉 les variations journalières et annuelles ;
Identifier les spécificités du lieu
Les microclimats
👉 Alors que le climat se réfère généralement aux conditions météo sur une région étendue, le microclimat se concentre sur les changements à plus petite échelle. Au niveau du sol, il existe une multitude de climats qui peuvent se juxtaposer. À l'échelle du mètre, ils peuvent également varier en fonction de l’élévation de seulement quelques centimètres, la morphologie du terrain va jouer un rôle important dans leurs variations. Les microclimats ont souvent plus de conséquences que le climat lui-même car ils créent des conditions qui peuvent changer bien plus rapidement.
L’orientation des pentes
👉 Les pentes orientées au sud sont les plus chaudes, les pentes face au nord sont plus sombres et donc plus froides. Les pentes Est ont le soleil du matin, celles de l’ouest, qui ont le soleil de l'après-midi, sont généralement plus chaudes.
La végétation existante
La végétation existante nous fournit des indices quant aux conditions des sols, des pierres et de l’eau présente sur le terrain. Considérons que la présence de grands arbres peuvent présenter de risques :
👉 perturber les fondations,
👉 encombrer les égouts de toitures,
👉 dans le pire des cas, tomber pendant les grosses tempêtes.
La végétation, dans le cas des arbres et arbustes, des haies est également une opportunité sur un terrain. Elle peut :
👉 fournir de l’ombre, bienvenue pour nous protéger du soleil l’été. L'hiver, les feuillus, dépourvus de feuilles, laisseront passer la lumière du soleil qui réchauffera notre habitat,
👉 limiter l'évaporation de l'eau présente dans le sol,
👉 d'un point de vue spatial, la végétation offre de l’intimité par des barrières visuelles, et délimite des espaces clos,
👉 apporter des ressources et protéger les écosystèmes existants.
🤔 Pour laisser aux plantes et aux arbres le temps de se développer, nous plantons dès que possible sans attendre le début des constructions.
Si nous faisons un potager, il est pertinent de penser son emplacement dans le plan d'aménagement (Voir la suite de la séquence)
Les types de sols
👉 Les propriétés géologiques des sols varient d’un endroit à un autre, parfois à quelques mètres de distance. Dans le but d’y établir une construction (même réversible), il est nécessaire de connaître la stabilité du sol en creusant, car ses conditions en surface ne nous renseignent pas sur sa nature en profondeur. Il est également important de chercher des signes d’instabilités ou de glissements. En cas de doute, un spécialiste des sols peut réaliser une étude géotechnique. Besoin d'une pause ? Fatigué·e ? HS ? Appuie sur ces touches de ton clavier pour un peu de réconfort ;)
⚙️ Vous pouvez également consulter la site geoportail.gouv et taper dans le champ de recherche "carte des sols" pour afficher les données des différents types de sols dominants en France métropolitaine. Au sein d'une même zone, plusieurs types de sols peuvent coexister : la représentation prend en compte le type de sol dominant.
Pollution des sols
👉 Regardons quelle agriculture est pratiquée autour du terrain, car les cultures conventionnelles peuvent polluer et tasser les sols pour plusieurs années.
Chercher d'éventuelles traces de pollutions peut être utile, il est possible de faire tester le sol en plusieurs endroits par un spécialiste.
Une ressource complémentaire à avoir à ses cotés pour bien débuter l'aménagement. Il s’agit d’un aide-mémoire pour amorcer l’analyse du lieu où vous souhaitez implanter votre habitat. Vous trouverez des bases de l'étude du paysage en terme de topographie, de structures végétales et de structures du bâti. Ce document offre des outils enrichissant tant la connaissance en termes sensibles que spatiaux.
📎 Télécharger la ressource
⚙️ Je souhaite connaître les risques naturels et technologiques d'un territoire
5.Adopter une approche sensible: marcher le lieu
Comme évoqué dans la séquence 1, l’écoute de nos ressentis peut révéler des évidences dans la façon d’aménager un terrain. Outre les facteurs tels que le climat, la topographie, la végétation ou le voisinage qui vont influencer la définition, la conception et l’aménagement d’un lieu, il est tout aussi essentiel de considérer les éléments sensibles se manifestant à nous, sur le lieu et ses alentours.
Nous vous proposons ici un exercice afin d'adopter une approche sensible face à un terrain : la marche du lieu. Par ailleurs, notamment dans le cadre d’un projet d’habitat participatif, il est intéressant de pratiquer cet exercice à plusieurs, de manière à ce que les ressentis de chacun et chacune apportent une lecture plus complète du lieu.
Comment nous sentons-nous dans tel ou tel espace du site ? Quels sont les états qui nous traversent lorsque nous arpentons le lieu et ses environs ? Si nous nous amusions à considérer le lieu comme un être à part entière, à nous présenter à lui et à l'écouter, qu’aurait-il à nous dire ?
L’exercice ici n’est donc pas de marcher le lieu en y projetant notre projet mais d’identifier les besoins du lieu et lire les différentes ambiances qui le composent afin de concevoir un projet d’habitat qui entre en résonance avec ce lieu qui nous accueille.
Partagez votre restitution
Je commence cette marche après un petit temps d’introspection, je me mets en route en même temps que deux autres amis qui m’ont rejoint pour découvrir le terrain.
Nous prenons chacun des directions différentes, me dirigeant pour ma part vers l’entrée. Ma première perception en entrant sur ce terrain est l’ouverture vers le sud, avec une vue plongeante sur le bas du ter- rain en cuvette, où il y a un petit étang. Je parcours ce que j’identifie comme deux prés séparés par une noue profonde d’environ un mètre, que je traverse en un bond, un moment très dynamique. La présence d’une petite route derrière quelques ronces me procure une sensation dérangeante. Je sens que les regards depuis cette route pourraient être intrusifs, et ce n’est pas un endroit où je décide de rester. Je me rends plutôt à l’ombre des chênes, qui m’offrent un espace tranquille, où je me plais à être assis ou allongé.
J’aperçois quelques maisons du village en remontant la pente douce, ce sont des longères bretonnes en pierre, couvertes d’ardoises foncées. Je longe le muret de clôture, qui se transforme en une haie assez profonde et peu dense, je peux de ce fait y circuler aisément. Me retrouver au milieu de ces arbres fins et au feuillage bas me donne l’impression d’être caché.
Je poursuis jusqu’à l’angle du terrain ayant une forme de demi-cercle. C’est un lieu accueillant et intime, qui me semble déconnecté du reste, différent des grandes étendues des prés. Je me laisse aller en direction du talus orienté à l’est, sa hauteur aug- mente progressivement, pour former un petit promontoire sur lequel trône quelques grosses pierres. Je m’y installe et profite d’un moment au soleil, toujours en restant dans l’instant de ce moment agréable.
Je descends pour aller voir de plus près l’étendue d’eau, je sonde les bords meubles débordant de grandes herbes humides. Je dois rester à quelques mètres de distance pour rester sec. Je clos cette marche en rejoignant les deux autres personnes pour échanger nos points de vues.
Glossaire
Nous avons désormais une certaine connaissance et une première expérience sensible de l’environnement dans lequel notre projet s’implante. Nous allons maintenant travailler à la définition des fonctions et des besoins auxquels répond ce projet.
Tout au long de ce module, l’objectif sera d’identifier les ressources méthodologiques, humaines et techniques à disposition pour réaliser l'aménagement d'un projet d’habitat réversible.
Dans un premier temps, nous réaliserons une première ébauche d'un cahier des rêves. Il nous permettra, tout au long du processus et d’aménagement de rester en lien avec l’imaginaire rêvé de notre lieu.
Ensuite, nous identifierons nos besoins et nous établirons une stratégie pour y répondre. L’outil “carte mentale” nous permettra de mettre en lien des fonctions avec différents espaces.
Pour finir, nous prendrons conscience de tous les flux qui existent sur un terrain, et qui sont à prendre en compte dans ce travail de conception.
A l'issue de ce module, nous pourrons commencer à dessiner un plan d’aménagement sommaire, c’est-à-dire un plan où les constructions et les différents espaces du projet seront représentés par des volumes.
Objectifs pédagogiques
1. Traduire en stratégie d'aménagement et d'architecture ses besoins (espace et construction)
→ Ecrire ce dont on rêve pour cerner ses besoins
→ Décider des fonctions et dimensions d'un lieu au regard de ses besoins
→ Prendre en compte les flux dans la conception
2. Elaborer des documents schématiques, dessiner à l'échelle et produire des plans précis
→ Réaliser une carte mentale du projet
→ Élaborer un plan de l'aménagement du terrain
→ Définir des volumes, pleins et vides (ambiance du paysage)
→ Dessiner des esquisses volumétriques et/ou réaliser une maquette
Glossaire
Nous allons à présent faire un exercice d’imagination en élaborant un document appelé le “cahier des rêves”. Commençons par nous projeter dans le futur et imaginons la vie du lieu comme si nous y habitions depuis plusieurs années. A partir de la connaissance précise que nous avons eu du lieu en amont, il est possible de se projeter de manière concrète et fondée.
Réaliser un cahier des rêves comprend deux étapes.
Commençons par un temps de réflexion de quelques minutes coupé de toutes stimulations extérieures. Cette introspection nous amène à visualiser dans sa tête des actions de la vie quotidienne, des interactions que nous avons avec notre entourage, des sensations provoquées par différents espaces. Pour contribuer à la réalisation du cahier des rêves, vous trouverez ci-dessous un guide pour vous aider à décrire des espaces, à avoir sous les yeux pendant le temps d’introspection.
📎 Télécharger le fichier S2M2 Outils rédaction cahier des reves.pdf
Passons ensuite à un temps de mise à l’écrit pour restituer avec des mots choisis le fruit de notre visualisation. Ce travail d’écriture marque le commencement du cahier des rêves, il est important de le mettre à jour lorsque nous avons de nouvelles idées, il sera réactualisé au cours de cette séquence, dans le module 3.
Saisir une fiche : Ecrire son cahier des rêves
Nb. : Il est possible d'afficher plusieurs bases de données d'un coup en entrant leur id séparé par une virgule [accéder à la documentation].
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Activité : découvrir les réponses des participant.es et échanger
Définir les besoins qui motivent notre projet, en restant à l'échelle du terrain, c'est à dire sans prendre en compte ce qui pourrait se passer à l'intérieur de l'habitation. Se baser sur les idées écrites dans notre cahier des rêves et essayer de les quantifier numériquement pour s'appuyer sur des informations concrètes.
A quels besoins fondamentaux ce projet doit-il répondre ?
S’abriter, se protéger du climat, s’abreuver, se nourrir, se reposer, se laver, se sentir en sécurité.
A quantifier : un nombre d'habitants, un nombre de couchages; un degré d'autonomie alimentaire, en énergie, en eau...
A quels besoins sociaux ce projet doit-il répondre ?
Ce peut être fonder une famille, héberger (pour une longue durée), recevoir (pour une courte durée), organiser des évènements, se connecter aux autres, être reconnu, expérimenter, s’inscrire dans un territoire, dans une histoire, une culture.
Quantifier un nombre de personnes à recevoir, une fréquence de réception
A quels besoins secondaires ce projet doit-il répondre ?
Héberger une activité professionnelle (bureau, atelier, maraîchage etc.) Des activités (four à pain, table de ping-pong, potager etc.)
Ici, le dimensionnement dépend beaucoup de l’activité en question : celles et ceux qui aiment cuisiner prévoieront un espace dédié et de stockage sec. Si, au contraire, on souhaite bricoler, on peut prévoir un espace couvert à l'extérieur. Enfin, dans le cas où l’on souhaite héberger une activité artisanale, pensons aux espaces de stockage et à leur desserte.
🙋 Si vous avez parcouru la séquence Introduction et Introspection, et écouté la visualisation guidée proposée dans le module Identifier des besoins de cette séquence, il peut-être pertinent de reprendre vos notes (ou le coeur de votre blason) pour venir les détailler.
2. Identifier les fonctions et estimer leurs dimensions
Cette étape consiste à traduire vos besoins en fonctions.
Qu’est ce qu’une fonction ?
Pour comprendre ce qu'est une fonction dans le cas d'une conception architecturale, visualisons un espace dans lequel une personne réalise une tâche, par exemple dans une cuisine en train de couper des carottes pour préparer le repas du midi. Cette tâche répond à un besoin, celui de se nourrir. La cuisine dispose pour cela d'un point d'eau, d'ustensiles de cuisine, d'un plan de travail, d'une poubelle... bref c'est un lieu adapté pour répondre à la fonction “couper des carottes”. 🥕
Identifier des fonctions permet de délimiter différentes zones pour réaliser des actions prévues
Sur l'illustration "Hero C", on identifie des zones d'accueil, des "zones pour stocker, habiter... Agrandir l'image
D’où l’intérêt de prendre le temps sur cette étape et d’imaginer tous les scénarios d’usage, même s'il n’est pas toujours évident de mettre des m² sur des rêves !
✒️ 2. Réaliser la carte mentale du projet
Définition
Une carte mentale est un organigramme permettant de décrire le fonctionnement d'un projet, c'est un outil qui peut être réalisé plusieurs fois pour tester plusieurs versions. Elle se compose de :
- bulles de mots pour indiquer différentes fonctions
- des flèches qui relient les bulles afin de marquer les relations entre les fonctions
👉 1- commençons par écrire les fonctions définies préalablement, les placer sur une feuille en les regroupant par paquets
par exemple, la "zone de stockage" est placée à coté de la "zone d'accueil aux personnes extérieures"
👉 2- les entourer d'un cercle plus ou moins conséquent selon l'importance de la fonction
par exemple, la "zone de stockage" sera plus petite que la "zone de dépot" car cette dernière doit permettre à un véhicule de faire demi-tour
👉 3- relier les fonctions qui ont un rapport entre elles par des flèches
par exemple, relier la "zone de stockage" avec la "zone de dépot", signifiant qu'il y a une communication entre les deux
Faire varier l'épaisseur des flèches symbolise leurs importance
👉 4- réaliser plusieurs cartes afin de varier les positions des fonctions, en ajouter, en retirer.
👉 5- Une fois satisfait de la composition de la carte, commencer à spatialiser les fonctions, c'est à dire imaginer grossièrement leurs places sur le terrain, comme dans l'exemple de carte mentale ci-dessous.
Réaliser une telle carte permet d’avoir une vision globale de toutes les fonctions présentes sur le terrain et d’en visualiser les interactions. C’est une étape clé dans la réalisation d’un plan d’aménagement cohérent.
Exemple :
Concernant l'emplacement des yourtes de Virginie et Géraud, ils ont identifié :
la possibilité de créer des espaces individuels
avoir une séparation visuelle entre les yourtes avec une serre et des talus
limiter l'emprise sur les espaces agricoles du terrain en implantant les yourtes en périphérie du terrain
Organiser les fonctions et les relations sur le lieu
Une fois les besoins et fonctions clarifiés, il s’agit de les confronter au lieu, à l’environnement et à ses contraintes. Notre objectif à cette étape est d’organiser les fonctions, interactions et relations sur le lieu, de les confronter aux usages et d’identifier ceux qui gagneraient à être regroupés ou éloignés.
Une clef de lecture que nous proposons est de prendre conscience des flux qui existent sur un terrain. Par exemple, d’identifier des circulations naturelles pour aller d’un point à un autre, d’observer une zone de lumière bénéficiant de l’ombre d’un feuillu l’été. Les flux sont liés aux observations faites préalablement, notamment pendant la marche des lieux et la qualification du terrain.
Nous vous proposons ci-dessous une liste des flux à prendre en compte :
L’aménagement par les flux nous permet de confronter le rêve à la réalité. C’est une étape qui peut remettre en question nos attentes. Il est bon de rester à l’écoute et de garder en tête que bien souvent c’est le lieu qui façonne le projet et non le projet qui façonne le lieu.
Pour connaître notre ressenti sur la ou les hypothèse(s) de travail retenue(s), il suffit de retourner sur le terrain et de marcher le lieu avec les intentions que porte chaque hypothèse. Si je projette telle fonction sur telle zone, qu’est-ce que cela génère en moi? Comment est-ce que je ressens la faisabilité de chaque hypothèse ?
Pré-requis : avoir défini
👉 un zonage des ambiances
👉 une carte mentale des usages du lieu et de leurs interactions (notamment avec les flux).
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Une fois que nous avons dessiné le zonage et la carte mentale des usages, nous pouvons tester différentes hypothèses spatiales en positionnant ou en dessinant les contours des espaces projetés : logement, atelier, potager etc. Nous travaillons à l’échelle, même avec un niveau de détail très sommaire (seule la forme globale compte) et nous utilisons le noir (pour les bâtis) et le blanc pour visualiser les vides créés par chaque hypothèse d’aménagement. Cela nous permet d’avoir une première approche de ce qui est faisable ou non, tout en testant rapidement plusieurs hypothèses. Le jeu et l'expérimentation font émerger des idées, donnent vie au projet.
Au-delà du dessin du plan, un travail sur les volumes permet d'appréhender plus précisément les relations entre les espaces construits et non construits. Il est possible de réaliser une maquette ou d'utiliser des logiciels.
En termes de logiciel, la version gratuite de SketchUp est facile à prendre en main, permet de rapidement faire émerger des volumes et inclut également un simulateur solaire.
Glossaire
Nous avons maintenant, après plusieurs aller-retours, une idée claire de ce que nous souhaitons réaliser sur le terrain en termes de volumes et d’emplacements.
Tous les documents réalisés jusqu’ici constituent les prémices d’un plan d’aménagement, avec lequel nous allons pouvoir communiquer pour présenter notre projet à des professionnels, institutionnels mais aussi aux voisins et habitants de la commune.
En faisant attention à la concision et à la clarté de nos documents, nous facilitons les échanges et la présentation du projet, car nous le rendons compréhensible par toutes et tous.
Bienvenu.e dans le module 3 "Comprendre les typologies et esquisser l'architecture de son habitat"
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Au cours de cette séquence, nous allons travailler l’aspect constructif et esthétique du projet. L’objectif est de pouvoir faire des choix sur l’architecture de l’habitat en combinant différentes solutions de volumes, d’espaces, de matériaux et de systèmes constructifs. Ces choix sont réalisés grâce à des critères établis dans les modules précédents, issus de l’étude du terrain et la définition de besoins.
Avant tout, nous établirons quelques définitions théoriques afin de poser un cadre et un vocabulaire commun. Ensuite, nous nous poserons une série de questions concernant l’architecture de notre projet. Nous vous inviterons à y répondre par des croquis, dessins, schémas, sans hésiter à explorer plusieurs solutions.
La seconde partie sera consacrée à l'exploration des modes constructifs utilisés dans le spectre de l’habitat réversible, afin de présenter notamment un panorama des différentes solutions de fondations possibles. La dernière étape rassemble un travail de conception, la réactualisation du cahier des rêves, combiné à un travail de synthèse final : la création d’un programme architectural.
Les objectifs pédagogiques de ce module sont les suivants :
Définir et distinguer les différentes typologies d'habitats réversibles
→ Définir les quatre grandes familles d'habitats réversibles
→ Identifier les critères influant la conception d'un habitat
Identifier les ressources méthodologiques, humaines et techniques à disposition pour réaliser l'aménagement et l'architecture d'un Habitat Réversible
→ Identifier un panorama des habitats réversibles existants via la ressource "catalogue de l'habitat réversible"
→ Décider de l'architecture d'un bâtiment au regard de ses besoins (couverture, isolation, toiture)
Pour commencer, l’architecture peut se définir comme l’art de bâtir des édifices, c’est une discipline qui concerne la conception et la construction d'espaces, que ce soient des villes, des bâtiments, des intérieurs, des paysages. Leur conception émerge d’un contexte et des usages projetés dans ces espaces.
Qu'est ce qu'un système constructif ?
Pour schématiser, le but d’une construction est de créer une enveloppe physique qui délimite un espace habitable. Cette enveloppe marque la frontière entre un intérieur et un extérieur. Chaque construction peut mettre en œuvre différents matériaux qui répondent aux besoins fondamentaux (être abrité, couvert, isolé...) et permettent d’habiter un espace.
Puisqu’il existe beaucoup de façons différentes d’utiliser un même matériau, l’expression d'usage est le ‘système constructif’ que l’on définit par “la méthode de mise en œuvre du bâti selon le choix de matériaux.” (source)
Exemples de systèmes constructifs d'habitats réversibles :
👉 pour la structure d’une flexyourte : le mode constructif est un ensemble de tiges de bambou assemblées en treillis à l’aide de cordes.
👉 pour une paillourte, le système constructif est la paille porteuse pour les murs, la charpente réciproque en bois rond pour le toit.
👉 pour une kerterre, c’est un empilement de fibres de chanvre liées avec de la chaux.
Pour aller plus loin
⚙️ Je souhaite découvrir le projet Architecture d'autonomie initié par Twiza. Il permet de découvrir plusieurs systèmes constructifs employés dans la construction de maisons écologiques
1. Répondre aux besoins fondamentaux
Comme évoqué dans le module 2 "Concevoir l'aménagement d'un lieu", les constructions permettent en premier lieu de subvenir à des besoins fondamentaux (se protéger du climat extérieur, avoir des espaces pour se nourrir, d'autres pour dormir). En réponse a ces besoins, chaque habitat dispose d' un sol horizontal, d'une couverture imperméable, et d'une enveloppe. Il existe une multitude de solutions pour remplir ces fonctions qui peuvent être sélectionnées en répondant à quelques questions.
Quels sont les points de contacts entre mon habitat et mon terrain ?
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L’analyse précise du terrain et les premières esquisses du plan d’aménagement donnent une base de réflexion pour comprendre quels seront les points de contacts potentiels de la construction avec le sol.
Nous vous invitons à prendre connaissance de ces deux pistes de réflexion :
Connaître les fondations amovibles
Ce sont des éléments qui ancrent la structure de l’habitat dans le sol à plusieurs endroits. Différentes techniques de fondations existent :
👉 Fondations en pneu
👉 Fondations cyclopéennes (pierre dure)
👉 Vis de fondation
👉 Pieux en bois traité imputrescible
👉 les remorques pour les Tiny Houses
👉 les plots en béton, par exemple pour les modèles dits ‘Ecoquilles’
📎Télécharger un visuel qui recense les différents types de fondations
Remarque : Certains critères sont déterminants pour savoir quels types de fondations utiliser : la nature du sol profond situé sous la terre végétale (infiltrant ou non, meuble ou non, présence de roche ou non, etc), l’eau présente sur le terrain… En déterminant comment réagit la terre lors de fortes pluies, nous déterminerons des pistes pour choisir comment poser l’habitat au sol, s'il doit être surélevé ou non.
Les terrassements
Lorsqu’un terrain est en pente nous pouvons choisir d’adapter la forme de l’habitat à la pente en créant une surface plane à l'aide de fondations de hauteurs variables. Une autre solution, qui impacte plus le sol, est le terrassement de la partie où doit s'implanter la construction. Le terrassement, c’est le travail consistant à déplacer des quantités importantes de matériaux (sols, roches, sous-produits, etc.). Cette solution est utilisée lorsque les murs sont massifs et qu'ils doivent tenir sur une surface nivelée.
Les travaux de terrassements touchent aussi toutes les modifications du sol. Par exemple, pour le passage des éventuels réseaux et le traitement des eaux grises. Ces travaux nécessitent de trouver un compromis entre les besoins exprimés, leurs impacts sur le terrain (en essayant de les minimiser), et la faisabilité des ouvrages.
Comment porter la toiture ?
L’ossature
C'est la structure qui, comme le squelette du corps humain, permet à une construction de tenir en étant reliée à des fondations ponctuelles. Le plus communément en bois, l'ossature est complétée par un remplissage de matière isolante. La majeure partie des types d’habitats réversibles ont une ossature en bois, à différents degrés de complexités :
des systèmes de poteaux-poutres pour les tiny houses mobiles, les maisons Ecococon, Flexagones (Technique cellule sous tension), les maisons Aframe ;
des assemblages de bois de petites sections : Ecoquilles, Wikihouse ;
des assemblages de bois en treillis aux géométries variées : flexyourte, domes, Wizzdome ;
Le mur porteur massif
Ce sont des pans verticaux assurant la stabilité d’un ouvrage, partant de fondations linéaires, et recevant les planchers et la charpente.
Ces murs porteurs peuvent être par exemple en terre (pisé, bauge, briques, pierres...) ou en bois (rondins, palettes, briques, bois cordé) qui mettent en œuvres des éléments résistants à la compression, souvent perspirants et avec une bonne inertie thermique. Il existe des types habitats réversibles construits avec des murs porteurs massifs, ce sont les kerterres, les paligloo et les paillourtes ainsi que toutes les constructions en pailles porteuses, les loveshack ainsi que toutes les constructions en bauges (monolithique en terre crue empilée mélangée à des fibres)
Comment se protéger des variations du climat extérieur ?
La pluie, la neige et le vent varient selon les régions. Rappelons nous l'importance d'observer et comprendre l’habitat vernaculaire à proximité de notre projet d'installation. C'est une source de référence pour accompagner le choix de système constructif aptes à protéger du climat.
Les variations du climat extérieur impacteront le choix des matériaux de couverture, de toiture, l'inclinaison des toits, des finitions extérieures des murs, de la section des ossatures.
Nous partirons de l’analyse des différents flux présents sur le terrain, dans l'objectif de favoriser dans certains cas les apports de soleil, et de se protéger d’autres flux tels que les vents dominants. La conception bioclimatique est une réflexion qui peut dans ce cas apporter des solutions pour l’optimisation énergétique de l’habitat, autrement dit de consommer le moins d’énergie possible en utilisant les flux solaires, éoliens, ou terrestres.
Se protéger des conditions extérieures est une réflexion menée à l’échelle du bâtiment, on crée pour cela une enveloppe constituée d’isolants. La volonté d’avoir une enveloppe très protectrice afin d’avoir de bonnes performances thermiques engage à réfléchir sur la position des ouvertures, fenêtres ainsi que leurs grandeurs. On peut comparer l’habitat à un vêtement doté de différents composants, chacun d’eux remplit un rôle de régulation thermique s'il est correctement ajusté
2. Choisir une construction réversible en cohérence avec ses besoins personnels
Pour avancer dans la conception de l’architecture du projet, nous allons nous appuyer sur les besoins identifiés dans le module précédent. Ils ont été identifiés depuis l’échelle du terrain jusqu’à celle de l’habitat, et sont hiérarchisés en conséquence. Partir des besoins pour exprimer des moyens est un exercice qui permet de faire des choix en conscience.
Par exemple, formuler le besoin de garder une pièce qui ne dépasse pas 25°C au plus chaud de l’été demandera une attention particulière au confort d’été du bâtiment, mis en place à travers différents moyens possibles : la position des fenêtres, leurs occultations, la présence d’inertie dans les matériaux choisis.
Mettre en rapport des besoins avec des moyens
Il est donc possible de mettre une liste de besoins en rapport avec des moyens, par exemple des éléments de construction qualifiés et détaillés. Cette liste peut être enrichie des spécificités liées à votre projet.
Besoin :
1. être en rapport avec l’extérieur
2. recevoir de la lumière
3. définir différents espaces
4. circuler entre les espaces
Moyens :
1. fenêtres ouvrantes / porte vitrée / terrasse en bois
2. fenêtres orientées / ouvertures en toiture / systèmes occultations
Nous pouvons à chaque fois répondre à ces interrogations par écrit aussi par des schémas. Nous verrons par la suite comment représenter de façon plus détaillée la partie esquisse du projet. Aussi, la documentation (cf bibliographie, en fin de séquence) est primordiale pour comprendre les choix effectués et ouvrir son champ de vision à une multitude de solutions.
Concernant la paillourte de David, voilà comment il a répondu a ses besoins d'optimisation et de qualité d'espaces:
- Il parle du choix de faire une maison ronde pour des raisons de qualités d'espaces et d'économie de matières. Il explique qu'une maison ronde gagne 11% de surface utilisable , par rapport a une maison dont le plan est carré, cela revient à moins de surfaces de murs, donc moins de matières, de déperditions thermiques, et puis le rond est un espace agréable à vivre.
Comment a-t-il répondu à ses besoins d'apports de lumière ?
- Il a conçu un clocheton au sommet de sa paillourte pour apporter de la lumière zénithale qui baigne la pièce du matin au soir. Il a amélioré le système présent auparavant dans sa yourte (un dôme ouvrant en plexiglass) qui n'était pas optimal en confort d'été. Il a donc conçu un clocher octogonal couvert, et ouvert sur les cotés, épargnant ainsi l'entrée des rayons du soleil au plus chaud des journées d'été. Accéder à son témoignage
3. Identifier les ressources techniques, humaines et économiques
Nous avons à présent une vision plus précise des possibilités architecturales et constructives du projet. Le budget, le temps dont nous disposons, les ressources techniques et humaines peuvent désormais entrer en ligne de compte.
Pour établir un budget prévisionnel, rendez-vous dans la séquence 4. En revanche, nous pouvons dès à présent prendre connaissance du coût des différents types d’habitats légers, en se référant au catalogue de l'habitat réversible.
Pour identifier les ressources techniques, humaines et économiques, le module 2 de la séquence 5 nous invitera à découvrir et évaluer nos ressources (financières, temporelles, relationnelles, techniques) et à mettre en oeuvre des solutions en fonction de celles-ci.
Ces différentes ressources feront évoluer le projet en termes d’acquisition de compétences techniques, et impacteront planning et budget.
💡 Piste de réflexion
Lorsque l’on se demande comment construire un habitat léger, la question de l’autoconstruction semble évidente. Au regard des connaissances acquises sur le terrain, de nos besoins, et l’état de nos savoirs faires, à quel point l’autoconstruction est-elle envisageable ? En quelle proportion de chantier participatif ? A ces questions, il est dès à présent possible d'y réfléchir. Pourquoi ne pas faire un inventaire des possibilités qui se présentent à nous ? Les séquences suivantes seront à notre disposition pour valider les choix effectués.
1. Découvrir les grandes familles d’habitats réversibles
Rappelons que l’habitat réversible se caractérise en terme de construction par :
👉 un impact minimisé sur le sol, en permettant le retour à son état naturel par l'absence d’imperméabilisation et d'irréversibilité, dans le choix des types fondations
👉 tendre vers une construction avec le maximum de matériaux biodégradables et/ou réemployables
Hameaux Légers propose une classification pour illustrer les différentes matérialisations de la réversibilité. Les quatre familles principales, déjà présentées dans le module S0M2 “Découvrir” de la séquence introductive, sont ici davantage détaillées.
l’habitat mobile
tiny house, roulotte, caravane, voilier...
Monté sur roues ou flottant, cet habitat permet de se déplacer librement sur les routes ou sur l'eau. C’est donc le type le plus mobile et réversible qui est néanmoins contraint par des dimensions et un poids à ne pas dépasser. Le poids devient l’un des premiers critères pour choisir un matériau, au détriment des performances thermiques, et bien souvent du critère économique.
l’habitat transportable
mobil-home, maison conteneurs…
Il peut être déplacé par traction, en convoi exceptionnel, par voie routière ou navigable. Il ne nécessite pas de démontage pour être transporté.
l’habitat démontable
maison ossature bois, yourtes, tipi, maison en palettes, maison en kit...
L'habitat est conçu pour être désassemblé, déplacé et réassemblé facilement. Ce type présente une infinité de modes de constructions possibles. Certains sont aptes à être modifiés, agrandis, grâce à un système de construction modulaire.
l’habitat biodégradable
kerterre, love-shack, maison en bauge...
Conçu à partir de matériaux naturels, l'habitat biodégradable est à même de se décomposer naturellement une fois détruit. Souvent réalisé à base de terre, qui est un matériau amenant de l’inertie et de l’hygrorégulation, il est couplé au matériau paille pour ses propriétés isolantes. Les chantiers d’habitats biodégradables sont dits en “filières humides”, c'est-à-dire qu’ils nécessitent un temps de séchage lors d’une période sans pluie.
👉 Plusieurs exemples réalisés démontrent qu’il est très courant de combiner deux types de "famille" d'habitat réversible. Par exemple, un habitat dont la partie ossature est en bois est démontable, tandis que la membrane isolante est en balles de riz, est elle compostable.
Il est possible de combiner les modes constructifs de façon innovante si cela correspond à nos besoins. Une recherche aboutie dans ce sens peut, grâce à la diversité de matériaux et des systèmes constructifs, conférer à notre habitat une esthétique qui ne ressemble à aucun autre, et ainsi diversifier le spectre existant.
2.Explorer le spectre de l’habitat réversible
Si vous souhaitez découvrir plus précisément les types d’habitats réversibles et connaître certaines de leurs caractéristiques, vous pouvez prendre connaissance de la ressource suivante :
Catalogue de l'habitat réversible
ce catalogue recense une centaine de modèles, rassemblés sous forme de fiches, en cliquant sur l'une d'elles, vous pouvez connaître:
- le nom du constructeur
- sa localisation
- ses coordonnées
- le type de construction (démontable, mobile, biodégradable, transportable)
- le type de chantier (autoconstruction, autoconstruction accompagnée par un professionnel, ou construction par un professionnel)
- une surface indicative
- le prix indiqué par le site du fabriquant ou de l'autoconstructeur
- le système constructif employé
- la documentation disponible sur internet (plans, détails des matériaux utilisés, notices de montages..)
Nous avons parcouru durant cette séquence les grandes étapes du projet à partir de l’étude sensible du lieu. En définissant nos besoins, nous avons abordé tous les aspects de la construction. Par le questionnement, le dessin ou la maquette, nous avons une vision claire des éléments du projet et sommes capables de justifier de leur utilité, grâce notamment aux ressources extérieures sollicitées.
Le projet se synthétise maintenant sous la forme du cahier des rêves et d’un programme architectural, regroupant les thèmes abordés au cours de cette séquence. L’enjeu se porte ensuite sur la réalisation de ce que nous avons élaboré et rêvé, en abordant des questions de dimensions, de ressources, de faisabilité technique, de budget et de mise en œuvre. Les séquences 4 et 5 vous permettront d’approfondir ces sujets et de vous offrir de nouvelles clefs de lecture.
Le blason
La séquence "Architecture & Aménagement" est terminée. Nous en avons maintenant l'habitude, prenons un temps pour réfléchir à ce que nous y avons appris : quels ont été mes apprentissages ? Ai-je trouvé des réponses à mes questionnements, ou au contraire, en a-t-elle fait émergées de nouveaux ? A-t-elle résonnée avec mon projet ou mes expériences ? Y-ai-je découvert des ressources que je souhaite garder avec moi ? Mon projet a-t-il avancé ? Ai-je fait des rencontres ? ...
Comme Sasha, vous pouvez prendre un temps pour compléter la troisième pièce de votre blason.
Ressources complémentaires
Comprendre comment tendre vers l'autonomie
Si l’autonomie, c’est choisir nos dépendances, faire des choix d'autonomie dans le cas de l'habitat réversible demande de redéfinir les systèmes de chauffage, de consommation d’eau et de son épuration, de consommation d’électricité. Ainsi, faire le choix de se déconnecter de certains réseaux demande une adaptation des techniques utilisées dans son habitat.
Vous entendrez dans les vidéos de témoignages les termes ‘phyto-épuration’, ‘poêle bouilleur’, ‘panneaux solaires thermiques’… ce sont des solutions techniques dites low tech, ou faibles technologies, qui sont le fruit de longues expérimentations et de bricolages. Les low tech se définissent par les caractéristiques suivantes:
- utiles car elles répondent à un ou plusieurs besoins essentiels
- accessibles en terme de technicité: on peut les concevoir soi-même, et économiques
- durables par l’emploi de matériaux réutilisés et réemployés, elles sont réparables
Dans notre projet, nous pouvons réfléchir à mettre en place des solutions d'autonomies en imaginant une chaîne d'énergies entre les flux entrants (réseaux, ressources en bois, ensoleillement, vents..), les énergies en sortie après transformations par les systèmes d'autonomies, et puis les déchets produits.
⚙️ ️Pour découvrir des solutions low tech, rendez-vous sur le site du low tech Lab
⚙️ Pour découvrir des acteurs de la low tech a proximité de chez vous, consulter l'annuaire du low tech Lab
Nous avons aussi recensé les ressources suivantes, pour que vous puissiez vous documenter sur le sujet des low tech:
L’urbanisme est une discipline qui a pour objectif d’organiser la cohabitation des activités humaines en encadrant l’aménagement des territoires. Or s'installer en habitat réversible, on l'a vu dans la séquence 1, c'est aussi s'installer sur un territoire.
Dans cette séquence nous vous donnerons des clés pour vous repérer dans les documents règlementaires ou stratégiques ainsi qu'avec les acteurs institutionnels (module 1), dans les formalités (module 3) après avoir décidé la posture que vous souhaitez adopter vis à vis de ce cadre règlementaire (module 2).
Tout au long de cette séquence, nous utiliserons de nombreux sigles et acronymes qui sont très courants dans la règlementation et utile à mémoriser pour dialoguer avec les acteurs institutionnels. Pour vous y retrouver, vous trouverez en haut de chaque page un lien vers une table des sigles expliquant toutes les définitions des sigles utilisés dans cette séquence.
Comprendre le cadre de l'urbanisme et défendre votre projet sur le plan règlementaire
→ Définir les principes, règles et objectifs de l'urbanisme en France
→ Comprendre les arguments qui peuvent vous permettre de défendre vos projets
Identifier les différents documents et acteurs de l'urbanisme
→ Contextualiser le PLU au sein du code de l'urbanisme
→ Observer le rôle, la posture et les enjeux des différents acteurs impliqués
→ Situer le rôle du maire au sein d'un écosystème local d'acteurs
Identifier et expliquer la réglementation actuelle concernant l'habitat réversible
→ Connaître la définition règlementaire de l'habitat réversible
→ Comprendre ce qu'a changé la loi ALUR
→ Définir les STECAL et leurs conditions juridiques de mise en oeuvre
→ Savoir vous renseigner sur le contexte de votre terrain
Cette première vidéo du module va vous présenter les enjeux de l'urbanisme. Pourquoi existe-t-il une règlementation sur le territoire français ?
Script de la vidéo
Partie 1 - De quoi parle-t-on ?
L'urbanisme qu'est-ce que c'est ? L’urbanisme est une discipline qui a pour objectif d’organiser la cohabitation des activités humaines. C'est un ensemble de principes et de règles données pour encadrer l’aménagement du territoire. Elle est encadrée par la loi dans le code de l’urbanisme.
Par exemple, l'urbanisme essaie de limiter l’extension abusive des activités humaines, Il tente de lutter contre ce qu'on appelle le mitage et l'épuisement des ressources naturelles. Il a aussi vocation à protéger les espaces fragiles de l'artificialisation tout comme de limiter les risques et de permettre aux activités de se réaliser dans de bonnes conditions…
Autrement dit, la finalité de l'urbanisme est d’améliorer le bien-être de l’humain, les rapports sociaux ainsi que de préserver l’environnement.
Partie 2 - Pourquoi c'est important ?
Cela a du sens en particulier si on souhaite vivre de manière écologique. En fait, l'urbanisme c'est comme une boîte à outil qui nous permet d'agir en partenariat avec un territoire :
Il n'est pas là pour nous embêter, au contraire, il nous apporte des informations utiles sur les habitudes, les dangers, les enjeux.
Faire bouger le cadre de l'urbanisme, c'est également un levier pour normaliser l'habitat réversible et permettre de nouveaux modes de vie sans être dans l'illégalité et donc sans être dans la précarité.
Enfin, se confronter aux règles de l'urbanisme, c'est interroger l'impact de nos activités, de nos constructions sur l'environnement, car même des constructions écologiques ont des impacts que ce soit la circulation des voitures, le bruit, ou la lumière.
Prenons des exemples.
A Paris, le règlement impose des contraintes strictes pour des raisons d’hygiène et d’esthétique. Le résultat, c'est une certaine harmonie avec de larges boulevards, de la luminosité, le tout à l’égout et beaucoup d’espace vert.
A Lima au Pérou, il n'y a pas de stratégie d’aménagement, ni de règlement. C'est une ville auto-construite. Le résultat, c'est qu'on y trouve des installations sauvages qui peuvent être dangereuses, notamment sur les raccordements au réseau électrique.
Mais la règle ne fait pas tout. En contre exemple, on peut montrer les lotissements français qui ont tendance à s'uniformiser à force de suivre bêtement les règles; ou des écoquartiers au Pérou, de nouveau, qui ont su travailler sur une cohérence et une esthétique d'ensemble favorable à leur intégration dans l'environnement.
Le tout n'est donc pas de suivre la règle mais de la comprendre et de s'interroger sur le rapport du projet à son voisinage.
Partie 3 - Comment ça marche ?
L’urbanisme a une histoire ancienne, et cela continue à évoluer avec la société et ses manières d’appréhender les enjeux actuels. Certaines règles existent pour des raisons historiques et d'autres découlent de politiques plus récentes. C’est important de comprendre tout ça pour pouvoir s'en servir dans ses arguments pour obtenir des autorisations ou pour faire changer les règles.
Il est donc utile de retenir les grands enjeux de l'urbanisme pour les confronter aux principes de son projet. Si on devait synthétiser les enjeux du cadre de l’urbanisme aujourd’hui, je dirai en 4 points :
Préserver l’environnement (la biodiversité, les sols), notamment les zones naturelles et donc interroger l'impact de son projet sur le vivant
En 2ème point, il y a l'enjeu de réduire les risques (naturels ou technologiques) : ne pas se mettre soi et autrui en danger
En 3ème point : mutualiser les infrastructures, les coûts (et donc préserver les ressources)
Et enfin, le dernier enjeu est sans doute celui au coeur de la raison d'être de l'urbanisme : c'est Faire société, s’intégrer localement, s'interroger sur la cohésion, l'économie, la mixité, ou encore le patrimoine.
Si vous avez compris et retenu tout ça, vous êtes déjà bien outillés pour présenter vos projets et obtenir des autorisations. Maintenant il faut savoir aller chercher l'information et comprendre les démarches.
Pour comprendre dans le détail l'urbanisme et ses règles, il faut savoir se repérer dans les documents : lesquels faut-il lire ? à quoi servent-ils ? lesquels sont au-dessus desquels ?
Et il faut aussi savoir identifier les acteurs : qui fait quoi, qui décide ?
Cette vidéo vous donne les bases.
1. Acteurs et documents de l'urbanisme
Script de la vidéo
Pour comprendre dans le détail l'urbanisme et ses règles, il faut savoir se repérer dans les documents : lesquels faut-il lire ? à quoi servent-ils ? lesquels sont au-dessus desquels ?
Et il faut aussi savoir identifier les acteurs : qui fait quoi, qui décide ?
Les acteurs du territoire
Commençons par les acteurs du territoire, on en a déjà parlé dans la séquence 1 :
👉 Les premières personnes auxquelles on pense sont les élus : ils siègent aux conseils municipaux des communes et dans les EPCI (établissement public de coopération intercommunale) Voici le premier sigle que je vous explique. Il y en a beaucoup dans cette séquence et vous pouvez les retrouver dans la table des sigles. Bref, les élus, c'est eux qui ont la main sur l’urbanisme localement : ils vont faire des choix politiques, définir des orientations, ils sont décisionnaires sur le cadre et les règles appliquées localement.
Ce sont des interlocuteurs incontournables, s’ils ne soutiennent pas votre projet cela risque d’être compliqué voire impossible à réaliser. Mais ils sont encadrés par la loi, ils ne peuvent pas faire n'importe quoi et en tant que citoyen, vous avez le pouvoir de les solliciter.
👉 Les suivants sur la liste sont les techniciens : ce sont les "petites mains" à ne pas négliger, c'est eux qui réalisent et mettent en oeuvre la stratégie définie par les élus. Ils jouent souvent un rôle de conseil auprès des élus.
De plus en plus souvent ce sont des personnes formées aux sujets environnementaux. Il ne faut pas hésiter à les rencontrer assez tôt pour savoir comment votre projet peut se faire, surtout si vous avez identifié un terrain. Vous aurez ainsi des pistes concrètes à présenter aux élus.
👉 Enfin, des acteurs à ne pas négliger, ce sont les administrations de l'État comme les DDT(M) : ce sont des représentants de l'État qui veillent à la bonne application de la loi sur les territoires au niveau local.
Ils déclinent la politique nationale. Aujourd'hui, il s'agit principalement de réduire l’artificialisation des sols, surtout en milieu naturel et agricole. Ce sont des acteurs que l’on rencontre dans un second temps après les élus et les techniciens. Quand les élus, ou les techniciens ne savent pas, ils ont tendance à se tourner vers eux.
Les documents d’urbanisme
Maintenant, parlons des documents d'urbanisme :
👉 Le Code de l’urbanisme : c'est les textes de loi et les décrets. Ils s'appliquent à l'échelle nationale, c'est à la fois très complet mais aussi très large ce qui laisse la place à des précisions locales dans d'autres documents et nécessite souvent des jurisprudences pour éclaircir des interprétations litigieuses.
👉 La déclinaison locale des règles se trouve dans les SCOT puis les PLU (plan local d'urbanisme, de plus en plus souvent intercommunaux PLUi). Quand il n'y a pas de PLU, on peut trouver une carte communale et si il n'y a rien, c'est le RNU qui s'applique (règlement national d'urbanisme)
Le plus courant, c'est les PLU et PLUi – beaucoup sont en cours d’élaboration. Et les citoyens et les partenaires publics (ex: le préfet) sont invités à donner leur avis sur leur rédaction. Les PLU peuvent être modifiés via des procédures spécifiques (cf. module 2). Un PLU est composé de différents documents dont une carte de zonage et un règlement, j'en parle juste après.
👉 La CC est un document simplifié plus répandu dans les petites communes : il s'agit d'une simple carte de zonage, le règlement qui s'applique est le RNU.
👉 On utilise le RNU quand aucun document n’a été élaboré par la commune. Dans ce cas, on n’a pas le droit de construire sauf dans les parties déjà urbanisées sous condition très précises et contrôlées. C'est le principe de constructibilité limité.
Le PLU
Attardons nous sur le PLU, c'est LE document dont vous devez vous souvenir et lire au plus vite si vous trouvez un terrain :
Je vous conseille de lire le rapport de présentation qui comprend un diagnostic et qui est plutôt facile à lire. Cela permet de comprendre les enjeux du territoire.
Ensuite regardez le PADD : il décline ce diagnostic en grandes orientations, les objectifs stratégiques. A ce moment la notion d’habitats légers peut déjà apparaître.
Pour connaître les règles sur votre terrain, il faut ensuite regarder la carte de zonage (ou règlement graphique, c'est pareil) pour savoir dans quelle zone vous vous trouvez.
Les règles sont ensuite déclinées dans le règlement écrit. Il définit ce qui est autorisé ou non dans chaque zone, chaque quartier : par exemple le volume des constructions, la distance entre les habitations, les pentes de la toiture, ou les couleurs des murs,…
Dans beaucoup de PLU, on trouve des OAP (orientations d'aménagement programmatiques), encore un sigle, qui sont en fait des zooms sur certains projets et qui précisent des règles qui s'appliqueront nulle part ailleurs que sur ce projet.
👉 N'oubliez pas qu'au-dessus du PLU, on trouve le SCOT dont le rôle est d'harmoniser les règles à une plus grande échelle. Si vous voulez modifier un PLU ou une CC, il faut quand même respecter (ou modifier) le SCOT.
Les zonages
Entrons dans le détail du zonage car c'est ce qui va vous être le plus utile. Il sert à définir la nature de l'occupation des sols (et donc indirectement le droit de construire ou non).
Les 4 zones qui sont les mêmes dans tous les PLU :
👉 les zones U (urbain) ou AU (à urbaniser) sont les zones dites "constructibles", ce sont généralement des terrains situés près des centres-bourg ou des terrains déjà construits.
👉 la zone N (naturel) et la zone A (agricole) sont réputées "non-constructibles" car elles désignent les espaces naturels ou les zones cultivées voués à être protégées
Attention aux déclinaisons locales avec des petites lettres supplémentaires : Ua, Ub, Uc, chaque lettre désigne une variante du règlement . Ces lettres n'ont pas le même sens d'un PLU à l'autre.
Attention en zone N, la déclinaison Nl (terrain de loisir) n’autorise pas forcement l’installation hl mais parfois seulement la possibilité de mettre une tente, il faut bien lire le règlement.
Même en zone constructible, on ne peut pas construire ce qu’on veut, la nature des bâtiments autorisés est précisée dans le règlement (parfois on peut seulement faire de l'industrie)
Et inversement en zone N/A on peut parfois construire en respectant des conditions très précises comme dans les STECAL (cf. 3ème vidéo du module).
Il faut donc bien se rapporter au règlement écrit pour interpréter le règlement de chaque zone.
Si certains aspects du règlement ne correspondent pas à votre projet vous pouvez :
👉 soit faire évoluer votre projet,
👉 soit demander à la commune de faire évoluer le document en vigueur (si il s'agit d'un PLU ou d'une carte communale), on en parle dans le module 2 de cette séquence.
Tout ça : le PLU, le SCOT, la loi... ce sont les règles à respecter. Après avoir bien compris les règles qui s'appliquent, il faut ensuite demander des autorisations (des permis). Dans la loi française, tous les usagers et propriétaires de terrain doivent respecter les règles et sont obligés de demander des permis en fonction des travaux ou modifications qu'ils veulent faire sur leurs terrains.
On parlera des autorisations dans le module 3 de cette séquence.
Prenez le temps de revenir sur les différents schémas présentés dans cette vidéo :
L'organigramme des acteurs
Le schéma de la hiérarchie des normes
2. Organigramme des acteurs
En tant que porteurs de projet, à qui pouvez-vous vous adresser ?
Légende
Dans ce schéma, on peut observer que le porteur de projet est en lien avec une multitude d'acteurs de l'urbanisme.
En bleu, il peut interagir directement avec certains acteurs : les décideurs publics (qui planifient et orientent les politiques locales), et des organismes de conseil (privés comme les bureaux d'étude, les cabinets d'archi; ou publics comme les CAUE). Il peut solliciter directement l'administration pour obtenir des informations; son projet sera contrôlé par différents organes de l'administration (ex: les services instructeurs d'urbanisme, le SPANC, etc.).
En orange, d'autres relations existent et influencent les projets. Les élus sont soutenus dans leurs projets territoriaux par des techniciens qui étudient la faisabilité technique et déclinent les orientations dans les documents règlementaires
En jaune, les élus locaux doivent également respecter le cadre règlementaire imposé par l'Etat et contrôlé par son administration (ex: la DDT, la DGALN ou encore le Préfet). Ils sont donc amenés à interagir ensemble.
Depuis l'échelle locale, jusqu'à l'échelle nationale, soyez capable d'identifier quel document s'applique sur votre terrain et à quels autres documents doit-il se conformer.
Dans cette vidéo, nous allons parler plus précisément des règles concernant l'habitat réversible.
Script de la vidéo
Partie 1 - Remontons dans le temps
Commençons par le code de l’urbanisme et remontons dans le temps :
Jusqu’en 2014, l'habitat léger permanent était absent du code de l’urbanisme, le droit considérait qu’on ne pouvait pas habiter à l’année dans de l’habitat léger, on parlait alors seulement d'H.L.L. (habitat léger de loisirs). Pourtant, en France, il y a 100 mille personnes dans ce cas, qui n'ont pas de domiciliation officielle, qui ne peuvent pas payer d'impôts locaux, ni voter…. Il y avait donc un vide juridique.
En 2014, sous la pression citoyenne et associative, la loi ALUR a été votée et inclut une reconnaissance des résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs, autrement dit, l'habitat réversible. Elle donne une définition de ce type d'habitat et fixe des règles pour leur implantations, déclinées dans des décrets parus en 2015.
Partie 2 - Une définition introduite par la loi ALUR
La définition de résidences démontables dans la loi précise 4 conditions :
Sans fondation
Habité plus de 8 mois par an
Rapidement et facilement démontable
pouvant être autonomes vis à vis des réseaux.
L'accent est donc mis sur la réversibilité : ce qui est important, c'est que ce type d'habitat ne laisse pas de traces après son départ.
La réalité de cette définition est encore à préciser par des jurisprudences mais voici une première interprétation :
Que veut dire sans fondation ? En réalité même une yourte a des fondations : sur pilotis ou sur des plots. Simplement il n’y a pas de fondations en profondeur, elles sont rapides à enlever.
Rapidement et facilement démontable : ces termes sont flous mais ce qu’il faut savoir c’est que personne ne peut vous demander d’enlever votre installation si vous avez obtenu un permis. Cela signifie juste que le jour où vous partirez, derrière vous, vous ne laisserez pas de trace.
Concernant l'autonomie : c’est un droit mais ce n'est pas une obligation, cette possibilité doit être précisée dans le règlement local et il faut alors fournir une attestation sur l’honneur du respect des normes de sécurité et d'hygiène.
Partie 3 - Ce que ça change
Bon et qu'est-ce que ça change d'avoir créé cette définition ? Et bien, la loi ALUR introduit un allégement des formalités d'autorisation pour les porteurs de projet.
Le permis de construire n'est plus forcément nécessaire. Mais un permis d'aménager ou une déclaration préalable peuvent suffire en fonction du nombre d'habitats et de la surface totale du projet. Ces formalités sont plus simples (on en parle dans le module 3), il y a moins de paperasse à fournir. Cependant, même sans formalités, les lois et les règles du PLU s'appliquent toujours.
En annexe vous trouverez un tableau de synthèse du cadre légal et des formalités pour chaque type d'habitat léger (de loisir à permanent en passant par le mobile).
La loi ALUR dit également que ces habitations peuvent être installées en zones dites constructibles (les fameuses zones U ou AU) ou sur des STECAL (secteur de taille et de capacité d'accueil limités) en zone naturelle ou agricole.
Partie 4 - Les Stecals
Les STECAL, c'est un droit d'exception soumis à condition. Les STECAL existent depuis longtemps (avant on appelait ça des pastilles) et il en existe pour faire des autorisations exceptionnelles de toutes natures. Par exemple pour implanter des panneaux solaires. Et désormais on peut aussi en créer pour installer des habitats démontables.
La création de STECAL dans les documents d'urbanisme (les PLU ou PLUi) doit être argumentée. Elle ne peut se faire au détriment de la protection des espaces naturels, agricoles et forestiers ou de la préservation ou remise en bon état des continuités écologiques. Elle doit s'inscrire dans une consommation raisonnée des terres, mais aussi une tendance à la réduction des flux de déplacements, et contribuer à une répartition équilibrée entre emploi, habitat, commerces et services.
Il y a encore très peu de STECAL aujourd'hui pour l'habitat léger permanent dans les PLU, c'est un statut encore méconnu. Mais il y a une prise de conscience qui est entrain de se faire. Il faut oser les demander pour faire valoir ces droits et enclencher des procédures de modifications des PLU (vous trouverez plus d'informations dans le module 2 de cette séquence).
Partie 5 - Se renseigner
Dernier rappel ou point de vigilance sur ce que je viens de vous dire :
Le droit de l'urbanisme évolue très vite, aujourd'hui nous sommes en 2021 et si vous écoutez cette vidéo en 2025 il y a des chances que ce ne soit plus à jour.
Il peut y avoir des spécificités selon votre territoire avec des lois spécifiques qui s'appliquent au-dessus des PLU ou PLUi. C'est le cas de la Loi Littoral et de la Loi Montagne, qui ont pour objectif la protection de ces espaces naturels. Elles viennent donc encore plus contraindre l'urbanisation de nouvelles zones.
Si vous voulez connaître exactement la loi qui s'applique sur votre terrain, il vous faut consulter le document d'urbanisme local que vous pouvez trouver à la mairie (soit sur le site internet, soit en contactant le secrétariat). Ils ont l'obligation de vous fournir le document qui s'applique que ce soit un PLU, une carte communale ou le RNU.
A noter, qu'il faut d’abord vérifier si ce règlement autorise les constructions à destination d’habitat sur le terrain que vous envisagez. En général, les résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs ne sont pas explicitement mentionnées (notamment dans les PLU datant d’avant 2015), mais elles sont autorisées là où la construction d’habitats est autorisée.
Techniquement, le règlement d’un PLU pourrait les interdire de manière explicite dans une zone dédiée à l’habitat mais nous n’avons jamais vu de cas de ce genre, qui semble de toute façon fragile juridiquement car cela pourrait constituer une discrimination.
Pour connaître encore plus précisément les règles, vous pouvez demander un Certificat d'Urbanisme en mairie sur les parcelles concernées. Ce certificat vous donne les règles à la date de votre demande et est valable 18 mois. Il vous certifie que les règles ne changeront pas en votre défaveur en cours de projet. Ce n'est pas une autorisation de projet.
Voilà, désormais vous savez de quoi on parle quand on vous dit "urbanisme et habitat réversible" et comment vous renseigner. Le prochain module vous invitera à réfléchir sur votre posture vis-à-vis de ce cadre, vous y trouverez en ressources un tableau de synthèse du cadre légal (cité en annexe dans la vidéo).
C'est l'heure, si vous le souhaitez, de tester vos connaissances :-).
Ce quizz est composé de 10 questions qui font référence à ce que vous venez d'apprendre.
N'hésitez pas à revenir en arrière pour vérifier un élément ou à consulter vos notes. Cette activité est là pour vérifier que vous avez retenu l'essentiel.
Si vous souhaitez aller plus loin et approfondir les sujets abordés dans ce module, nous vous proposons ci-dessous une liste de ressources complémentaires et d'approfondissements. Certaines vous redirigeront vers des documents élaborés par l'association Hameaux Legers, tandis que d'autres vous conduiront vers des ressources externes :
📎 Je souhaite en apprendre plus sur la loi montagne
🙋 Vous êtes plusieur·es à nous avoir fait remonter que vous souhaiteriez avoir une synthèse sur la loi littorale identique à celle de la loi montagne. Pour le moment, les membres de l'association n'ont pas eu le temps de faire cette synthèse. Si l'un·e d'entre vous souhaite nous donner du soutien sur cette production, sentez-vous libre de nous contacter : mooc@hameaux-legers.org.
🎯 L’objectif de ce MOOC est de vous fournir des ressources utiles pour choisir et suivre votre voie, en fonction de votre situation et en conscience des implications éventuelles.
🎒 Maintenant que vous en savez un peu plus sur le cadre réglementaire applicable à l’habitat réversible, ce module vous aidera à vous positionner par rapport à ce cadre :
👉 Pouvez-vous et voulez-vous entrer dans le cadre défini par la loi ? Quelles sont les implications de ce choix ?
Dans la première partie de ce module, nous vous donnerons des éléments pour comprendre à quelles conditions vous pouvez espérer vous installer légalement.
Au sein de l’association Hameaux Légers, et plus largement de la Fédération de l’Habitat Réversible, nous faisons notre possible pour aider des projets à obtenir les autorisations afin de leur permettre de s’installer sereinement et durablement, de pouvoir affirmer au grand jour leur choix d’habiter autrement et de faire reconnaître cette forme d’habitat par la société.
🤔 Cependant, nous sommes conscient·es que cette voie est aujourd'hui difficile. Elle nécessite de la patience, de la flexibilité pour adapter son projet, des connaissances ou de l’accompagnement, le soutien des mairies, des services techniques, des administrations…
Malgré toute votre bonne volonté, votre situation ne vous permettra peut être pas de vous installer légalement dans l'immédiat, ou alors au prix de contraintes que vous n'êtes pas prêt ou prête à accepter.
🥊 Vous estimerez peut-être aussi que votre installation est légitime, parce que le droit de chacun et chacune à disposer d’un toit doit prédominer sur le code de l'urbanisme, ou que l'urgence écologique le justifie, à la manière des partisans de la Désobéissance Fertile.
Dans la deuxième partie du module, vous trouverez des éléments pour mettre toutes les chances de votre côté si vous ne voulez ou si vous ne pouvez pas vous conformer au cadre réglementaire.
Les objectifs pédagogiques sont les suivants :
Opérer une stratégie d'installation adaptée au regard du cadre réglementaire
→ Définir les conditions d'autorisation des différents types d'habitats légers sur un terrain
→ Identifier des facteurs qui amènent une installation à être plus ou moins bien acceptée par des individu.es
→ Déterminer si les documents d'urbanisme autorisent ou non un projet d'habitat réversible en fonction du contexte
→ Identifier les situations particulières de logement qui nécessitent des autorisations spécifiques
→ Formuler les différentes procédures applicables pour faire évoluer le cadre réglementaire d'un terrain
Reconnaitre ce qu'implique et signifie une installation sans autorisation
→ Identifier les sanctions prévues par le code de l'urbanisme
→ Connaître le délai de prescription pénal des infractions en terme d'urbanisme
→ Identifier les acteurs clefs vers qui se tourner en cas de litige
L’objectif de cette partie est de vous permettre de comprendre à quelles conditions vous pouvez espérer vous installer légalement sur un terrain.
En résumé, il y a trois options possibles :
S'installer sur un terrain où l’habitat réversible est déjà autorisé
Obtenir de la collectivité qu’elle modifie le document d’urbanisme
Entrer dans la catégorie des constructions de loisir ou une autre spécificité
La vidéo suivante présente ces trois situations, qui sont décrites plus précisément dans la suite du module :
Script de la vidéo
L’objectif de cette partie, c’est de vous permettre de comprendre à quelles conditions vous pouvez espérer vous installer légalement sur un terrain.
Pour résumer, vous avez trois options possibles :
👉 La première c’est de vous installer sur un terrain où l’habitat réversible est déjà autorisé
👉 La seconde c’est d’obtenir de la collectivité qu’elle modifie le document d’urbanisme pour prendre en compte votre projet
👉 La dernière, c’est d'entrer dans la catégorie des constructions destinées à un usage de loisir ou dans une des autres situations spécifiques prévues par la loi.
S'installer sur un terrain où l’habitat réversible est déjà autorisé
Commençons par la première, s'installer sur un terrain où l’habitat réversible est déjà autorisé.
Comme nous l’avons vu dans le module précédent, les résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs peuvent être installées soit sur des terrains constructibles soit dans des STECAL créés à cet effet.
Pour s’installer légalement, l’option la plus simple et la plus directe est donc de s’installer sur un terrain déjà classé constructible ou STECAL.
acheter un terrain constructible (souvent cher)
convaincre un propriétaire de faire un bail emphytéotique
Le problème avec les terrains constructibles, c’est qu’ils sont de plus en plus chers. Un terrain nu de 500m2 coûte en moyenne 50.000€, ce qui représente une somme énorme au regard de la capacité d’épargne de la plupart des Françaises et des Français, surtout dans la situation économique actuelle. Cependant, ces prix varient beaucoup d’un endroit à l’autre, et vous pouvez trouver des terrains encore assez abordables dans certaines zones rurales, à condition qu’elles ne soient pas trop touristiques.
Pour éviter d’acheter un terrain au prix fort, vous pouvez aussi envisager de convaincre un propriétaire, public ou privé, de vous louer son terrain constructible par un bail emphytéotique, comme nous l’avons vu dans la séquence 1.
moins cher mais rare
En dehors des terrains constructibles, les autres types de zones où l'habitat réversible peut être explicitement autorisé sont les fameux STECAL. Un STECAL créé spécifiquement pour accueillir des habitats réversibles coûterait selon toute logique moins cher qu’un terrain constructible, puisque le terrain est à la base un terrain agricole ou naturel. Malheureusement, il en existe très peu en France pour le moment; début 2021, soit plus de 6 ans après la loi ALUR, nous en avons dénombré seulement une dizaine, qui ont tous été créés pour répondre à des demandes spécifiques liées à un projet, et non par anticipation du besoin par les collectivités.
La loi ALUR indique pourtant que les documents d’urbanisme doivent prendre en compte l’ensemble des modes d’habitat, présents et futurs, sans discrimination. Au sein de l'association Hameaux Légers et de la fédération de l'habitat réversible, nous militons pour que les plans d’urbanisme comportent des terrains spécifiquement fléchés pour accueillir des habitats réversibles, sans attendre les porteurs de projet, comme l’a fait par exemple la commune de Langouët en réservant un terrain communal constructible pour ce type d'habitat.
Si peu de communes le font, c’est souvent parce qu’elles connaissent mal la loi ou parce qu’elles ignorent qu’il y a un besoin sur leur territoire, et que des personnes veulent vivre ainsi. Parfois, c’est aussi parce qu’elles ont des préjugés sur ces personnes
Même si vous n’avez pas encore de projet clair, n’hésitez pas à écrire à la mairie ou à prendre RDV avec les élus pour les sensibiliser à ce sujet, encore plus si le PLU est en création ou en révision. Vous trouverez des ressources complémentaires pour vous aider. Cela facilitera la tâche des futurs porteurs de projet, merci pour eux !
Obtenir de la collectivité qu’elle modifie le document d’urbanisme pour inclure le projet
Si vous avez déjà un projet mais que vous n’avez pas la possibilité de le réaliser sur un terrain constructible ou sur un STECAL existant, vous pouvez essayer d’obtenir de la collectivité qu’elle modifie son document d’urbanisme, par exemple pour créer un STECAL, ou qu'elle sollicite une dérogation au principe de constructibilité limitée si la commune n'a pas de document d'urbanisme.
L’avantage d’une telle option est de pouvoir obtenir l’autorisation de s’installer sur un terrain qui vous coûtera beaucoup moins cher à l’achat. L’inconvénient c'est que ces procédures peuvent être longues (un an en moyenne), et que vous n’aurez aucune garantie que la procédure aboutisse favorablement.
En effet, la mairie n’est pas du tout obligée de donner suite à votre demande, il est donc nécessaire qu'elle soutienne le projet. Par ailleurs, même si la commune soutient le projet, l’intercommunalité (si elle a la compétence urbanisme) et les services de l’État (DDT ou DDTM) peuvent s’y opposer s’ils estiment que la demande ne respecte pas le code de l’urbanisme.
Pour convaincre les élus, les services d’urbanisme et l’administration d'autoriser votre projet sur un terrain normalement non constructible, il vous faudra créer de bonnes relations avec ces institutions et bien connaître les procédures applicables suivant votre situation. Vous les retrouverez ci-dessous. Il faudra également que la nature du projet et la situation du terrain justifient d'obtenir une dérogation, qui sont relativement encadrées par la loi. Vous trouverez plus bas des ressources pour évaluer les chances de réussite de votre demande en fonction du contexte du terrain et du projet.
Entrer dans la catégorie des constructions de loisir ou de spécificités prévues par la loi
La troisième possibilité est d'entrer dans la catégorie des constructions destinées à un usage de loisir ou dans une des autres situations spécifiques prévues par la loi.
Ces situations constituent souvent un entre-deux, ni vraiment légal, ni vraiment illégal, qui comporte en général son lot de contraintes.
Tout d'abord, examinons la catégorie des habitats dédiés à un usage de loisirs, qui relèvent d'une réglementation spécifique en raison de leur occupation temporaire ou saisonnière. La frontière entre habitat permanent et de loisirs est assez souvent floue; on estime par exemple que plus de 100.000 personnes vivent en camping à l'année.
Les habitats en toile
Dans cette catégorie, on trouve d'abord les habitats en toile, notamment les yourtes, qui peuvent dans certaines conditions être assimilés à des tentes, et donc être installés librement partout où le camping n’est pas interdit, avec l’accord du propriétaire.
Les caravanes
On trouve aussi les caravanes, qui doivent avoir conservé leurs moyens de mobilité et être homologuées au sens du code de la route (donc avoir une carte grise). Elles peuvent être installées dans n’importe quel camping, y compris les campings de 6 emplacements maximum, par exemple les campings à la ferme, qui sont soumis à simple déclaration en mairie. Elles peuvent également être stationnées n’importe où pour 3 mois maximum avec l'accord du propriétaire, sauf si le PLU l’interdit explicitement.
Les habitats légers de loisirs ou les résidences mobiles de loisir
Enfin, on trouve les habitats légers de loisirs ou les résidences mobiles de loisirs, qui sont des constructions démontables ou transportables occupées de manière temporaire ou saisonnière et destinées à un usage de loisir. Elles peuvent être installées dans des parcs résidentiels de loisirs (PRL) ou dans les campings soumis à permis d’aménager mais pas dans les campings de moins de 6 emplacements, soumis à simple déclaration préalable, ni dans les aires naturelles de camping.
Les tiny houses
Les tiny houses sont assimilées au régime des résidences démontables si elles sont destinées à de l’habitat permanent, mais au régime des caravanes si elles sont destinées à un usage de loisir, à moins qu’elles soient interdites de circulation par le code de la route, auquel cas elles entrent dans la catégorie des résidences mobiles de loisir, comme les mobile homes.
Les habitats flottants
Les habitats flottants, par exemple les péniches aménagées, sont quant à eux dispensés de formalité d’urbanisme s’ils conservent leurs moyens de mobilité, sous réserve d’autorisation d’occupation du gestionnaire s’ils sont stationnés sur le domaine public et avec l’accord du propriétaire s’ils sont sur un plan d’eau privé et ouvert. Si le plan d’eau est privé et fermé, le projet est soumis au droit commun.
Les autres situations spécifiques
Il existe plusieurs autres situations spécifiques prévues par la loi : le logement agricole, les gens du voyage, les annexes d’habitation, les constructions temporaires, et le permis précaire. Vous trouverez plus d’éléments sur ces cas particuliers dans les ressources complémentaires.
Si certains aspects du règlement ne correspondent pas à votre projet vous pouvez :
soit faire évoluer votre projet,
soit demander à la commune de faire évoluer le document en vigueur (si il s'agit d'un PLU ou d'une carte communale), on en parle dans le module 2 de cette séquence.
🙋 Attention, faux-raccord. Vous trouverez des ressources résumant les procédures applicables en fonction de votre situation sur la prochaine page.
Si les flashcards ne fonctionnent pas, vous retrouverez sur la même ligne le recto et le verso de chacune des cartes ci-dessous.
Pour aller plus loin
⚙️ Géoportail de l'urbanisme pour connaître le zonage d'un terrain donné (quand la commune a mis en ligne son document d'urbanisme)
⚙️ Liste des STECAL autorisant spécifiquement les résidences démontables
🙋 Ce dossier, composé de 11 sous-dossiers est actuellement stocké sur Google Drive. Si vous souhaitez nous accompagner à trouver des solutions alternatives de stockage, n'hésitez pas à nous contacter. De plus, cette liste n'est probablement pas exhaustive, contactez nous si vous en connaissez d'autres : mooc@hameaux-legers.org.
⚙️ Document du CEREMA et de la DDT19 pour savoir si une partie est urbanisée dans une commune sans document d'urbanisme (RNU)
Le DDT19 est un document pour la Corrèze. Ce département compte beaucoup de communes sans PLU et en zone de montagne (donc avec des contraintes supplémentaires).
Trop peu de documents d'urbanisme prennent aujourd'hui en compte l'habitat réversible. L'association Hameaux Légers oeuvre pour sensibiliser les collectivités en amont de l'écriture de leurs documents d'urbanisme pour créer des zones spécifiquement fléchées pour les habitats réversibles. Adhérez à l'association pour soutenir notre action et nous donner de la légitimité.
Plus nous serons nombreux-ses, plus nous pèserons face aux institutions (nous sommes déjà plus de 1000 !)
Se repérer dans les différentes procédures possibles
Pour faire évoluer le règlement d'un terrain, plusieurs procédures sont possibles en fonction du document d’urbanisme applicable et du zonage du terrain :
Avant de demander à la collectivité de modifier son document d’urbanisme ou de solliciter une dérogation au principe de constructibilité limitée, il convient d’évaluer les chances de réussite de la demande.
Facteurs de réussite
Le projet comporte des activités économiques, notamment agricoles ou artisanales, justifiant l’installation hors des zones urbanisées
La zone était déjà prévue pour être urbanisée (ancienne zone constructible déclassée ou zone “2AU”, prévue pour l’urbanisation à long terme)
Le projet est fortement soutenu par la collectivité
Le terrain est situé à proximité immédiate d’une zone urbanisée (bourg ou hameau)
Des réseaux, notamment d’eau, sont déjà présents sur le terrain ou à proximité
La collectivité est en cours de création ou de révision de son document d’urbanisme, qui a lieu en moyenne tous les 10 ans
Dans ce cas il est possible d’intégrer sa demande à la procédure existante, ce qui limite le coût pour la collectivité, qui avait prévu de toute façon de refondre le document d’urbanisme, et évite également de concentrer l’attention sur l’habitat réversible.
Attention à ne pas arriver trop tôt, au risque d’attendre longtemps que la procédure se termine, ou trop tard, lors de la phase d’enquête publique par exemple, où il est souvent difficile d’inclure de nouveaux éléments significatifs.
Pour trouver les communes qui créent ou révisent leur document d'urbanisme
Taper “[département] + état d'avancement des documents d'urbanisme” dans un moteur de recherche, il y a souvent des cartes ou des listes à jour sur le site de la préfecture (exemple ici)
Facteurs d'échec
Les situations suivantes rendront la procédure difficile voire impossible :
Le terrain est situé en zones de risques naturels (inondations, glissement de terrain, incendies).
Pour le savoir
Consulter le PPR ou PPRI (plan de prévention des risques) s’il existe, en mairie ou sur le site de la préfecture.
Si un tel document n’existe pas, vous pouvez consulter l’Atlas des Zones Inondables pour vérifier que le terrain n’est pas soumis à un aléa fort.
Vous pouvez en général trouver les Atlas des Zones Inondables en tapant “[département] + Atlas des Zones inondables” (exemple ici). Enfin, vous pouvez également trouver des données sur Géorisques
Le terrain est situé dans une zone sensible sur le plan écologique, notamment les sites classés réserves naturelles, zones natura 2000, ZNIEFF (zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique)...
Pour le savoir
RDV sur le site Géoportail
Une fois que vous avez localisé votre site, dans les rubriques à droite, choisir la carte en mode satellite puis cliquez sur « +DE DONNÉES ».
Un menu s’ouvre à gauche.
Dans la liste proposée « DONNÉES THÉMATIQUES » choisir « DÉVELOPPEMENT DURABLE ». Dans développement durable, choisir « ESPACES PROTÉGÉS » puis « NATURA 2000 », « ZNIEF », « RESERVES NATURELLES » les uns après les autres. Si votre terrain est en zone Natura 2000 par exemple, il apparaitra dans une zone en jaune.
Prenez contact avec les personnes chargées de la préservation de ces zones pour savoir dans quelle mesure et à quelles conditions un projet d'habitat peut être compatible avec la préservation de la biodiversité dans un tel endroit.
De même, les zones humides doivent être évitées, car elles jouent un rôle clé dans les écosystèmes.
Il est impossible d’obtenir une autorisation pour construire hors des zones déjà urbanisées dans des communes situées dans le périmètre de la loi littoral, et difficile de le faire dans les communes situées dans le périmètre de la loi montagne (en savoir plus)
Si le terrain n’est pas accessible aux pompiers, il sera également difficile d’obtenir des autorisations, surtout dans les zones à fort risque incendie. En cas de doute, vous pouvez contacter le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) pour leur poser la question.
Le diaporama ci-dessous synthétise le cadre légal présenté dans ce module.
Vous commencez à être habitué·e, mais au cas où 😉 : pour agrandir le diaporama, cliquez sur le bouton "..." en bas à droite du visuel, puis sur le signe avec les deux flèches pour passer en mode plein écran.
Cette vidéo vous présente dans un premier temps les facteurs d'acceptation et recommandations pour une installation tolérée; et dans un second temps les risques de conflits, ou risques juridiques.
Elle synthétise également les étapes d'une stratégie pour faciliter la pérennisation de votre installation et anticiper les éventuelles sanctions.
Script de la vidéo
Les installations sans autorisation représentent aujourd'hui l'immense majorité des habitats réversibles. Très souvent, elles sont tolérées par les élu·es.
Comme nous l’avons vu dans la séquence Territoire & Terrain, il faut commencer par bien comprendre les enjeux du territoire sur lequel vous souhaitez vous installer, mais aussi les facteurs qui font qu’une installation a plus ou moins de chances d’être tolérée.
Les facteurs d'intégration
Certains dépendent de votre situation, par exemple avoir des enfants inscrits à l’école publique, ou exercer une activité économique sur la commune, d’autant plus si elle est perçue comme utile par les habitants, par exemple une activité agricole ou de service.
Ce sera également plus facile si vous êtes un enfant du pays ou que vous avez de la famille dans la commune, si vous êtes investi·e dans des associations locales ou au conseil municipal ou encore si vous êtes installé·e chez des personnes ayant de bonnes relations avec la mairie.
De même, avoir un projet de rénovation ou de construction en parallèle, suivre une formation ou toute autre situation qui justifie d'avoir besoin d'un logement provisoire est souvent un facteur de tolérance.
D’une manière générale, laisser entendre que votre installation est temporaire peut rassurer les gens et leur permettre de s’habituer à vous. Même si en réalité vous souhaitez rester longtemps.
Il est préférable de choisir de s’implanter à proximité de constructions déjà existantes, dans des espaces déjà habités, urbanisés. Plus votre installation est isolée, plus elle pourra attirer les regards, gêner les chasseurs, ou d’autres usagers des espaces naturels.
Pour finir, certains territoires sont réputés plus tolérants. S'il y a déjà plusieurs habitats du même type sur une commune et que leurs habitants sont bien intégrés, ce sera plus facile de faire comprendre votre situation et vos choix. (D’une commune à l’autre, même limitrophes, l’accueil peut être très différent)
Les freins à l’intégration
A contrario, certains éléments risquent de vous attirer des ennuis. Le risque principal est que des habitants de la commune, souvent les voisins, dénoncent votre installation et fassent pression sur la mairie pour qu'elle agisse contre vous. Ces dénonciations sont souvent la conséquence de conflits de voisinage; il est donc essentiel de cultiver ces relations et d'éviter de vous installer quelque part si vous savez que les voisins ne tolèreront pas votre présence.
Elles peuvent aussi résulter des chasseurs, si vous êtes installés sur un terrain sur lequel ils ont l'habitude de chasser, encore plus si vous les en empêchez. S'installer chez une personne en conflit avec la municipalité ou avec les voisins pourrait aussi vous placer d’emblée dans une situation délicate.
Évitez également si vous pouvez d'être trop visible depuis la rue, de vous installer à proximité de monuments historiques. Les zones où la pression immobilière est forte et où les prix sont élevés, zones touristiques, littoraux, proximité des grandes villes sont si possible à éviter.
Enfin, évitez de vous installer dans des zones protégées pour leur caractère écologique, notamment dans les réserves naturelles ou les zones Natura 2000, qui vous mettront en porte-à-faux vis-à-vis d'une partie de vos soutiens potentiels, ou dans les zones de risques naturels (inondations, incendies, glissements de terrains), qui feront porter sur le maire un risque juridique car il peut être tenu personnellement responsable en cas de sinistre ou d’accident.
Se présenter auprès de la municipalité
La question de se présenter à la mairie ou non mérite d’être posée.
Observons les deux options:
Il peut paraître plus logique et même correct d’aller voir la mairie en amont, créer du lien, se présenter. Le risque de cette démarche est qu’elle prenne la forme d’une demande d’autorisation. Comme on l’a vu, demander une autorisation formelle à un maire d’installer un habitat léger, va le mettre dans un vrai embarras, même s' il est favorable au projet. Faute d’une possibilité légale, il aura tendance à vous dire non, ce qui vous placera directement en porte à faux si vous décidez d’outrepasser ce refus. Si vous décidez quand même d’aller voir le maire avant de vous installer, soyez dans la démarche de le prévenir, et rien de plus. Dans le meilleurs des cas, il vous dira “oui j’ai reçu l’information” ou même “vous ne m’avez rien dit” (en vous faisant un clin d’oeil) ou vous donnera un accord tacite, dans quelques rares cas pourra vous faire un papier, mais n'espérez pas une autorisation formelle. En aucun cas un tel accord ne vous mettra à l’abri d’un changement d’équipe municipale, ou des dénonciations de voisins.
Vous pouvez aussi choisir de vous installer d’abord, ce qui vous placera bien sûr à l’abri d’un refus du maire. Vous aurez besoin essentiellement de l’accord, de la complicité pourrait on dire du propriétaire. Une fois installé, les premières personnes à qui il est utile de vous présenter sont les voisins. Trouver des personnes ressources qui sont solidaires de votre projet et connaissent bien la commune peut être très utile pour connaître les sensibilités de vos voisins. Laisser passer quelques jours après l’installation et frapper humblement à la porte, se présenter. Si possible, accompagnés d’une personne du coin, connues des voisins, le propriétaire du terrain. Vous pouvez aussi entretenir ce lien par la suite.
En l’absence d’autorisation formelle, la pérennité de votre présence sur le territoire reposera essentiellement sur l’absence de plaintes des voisins. A moins d’avoir des personnes jalouses, agissantes sur le territoire de la commune, des liens pacifiés avec les plus proches voisins peut suffire à vous garantir des années de tranquillité.
Questionner sa posture
La question de la posture est essentielle quelque soit l’option choisie.
Comprendre, intégrer le fait qu’une installation en HR est juste pour vous, légitime. C’est une démarche assez radicalement différente de celle de demander la permission qu’on ne vous donnera pas de toutes façons. Cela nécessite de votre part une dose de courage pour poser un acte de transgression vis-à-vis de la norme en vigueur. Vous n’êtes cependant pas là pour filouter, mais pour faire valoir un vrai besoin, et pour pallier vous- même aux carences de l’administration. Vous êtes de bonne foi, et vous pouvez vous prévaloir de l’état de nécessité.
En réalité beaucoup d’élus apprécient que chacun fasse ce qu’il veut chez lui sans aller à tout instant leur demander. Dans notre société, la propriété privée reste un espace très sanctuarisé. À moins de vraiment provoquer du grabuge chacun peut faire ce qu’il veut chez lui.
Dans les petites communes, tout se sait rapidement, et il est peu probable de passer inaperçu, même avec un habitat très isolé. Prendre rendez-vous à la mairie (ou trouver une autre manière de rencontrer les élu·es) permet de créer du lien….
La manière dont la rencontre se passe permettra également d’anticiper la suite : un accord tacite sera un soulagement, du moins jusqu’aux prochaines élections. Surtout, prenez soin de ne rien écrire qui puisse vous porter préjudice plus tard, et privilégiez toujours l’oral et la relation de personnes à personne.
Si l'aspect fiscal pose problème, vous pouvez aussi proposer à la mairie de payer les impôts locaux, en faisant un don à la commune qui doit être accepté par délibération du conseil municipal.
Selon les territoires, cette manière de s’installer peut relever vraiment d’une forme de pari, mais comme on l’a déjà vu, la majorité des personnes installées en habitat réversible on fait ce pari à un moment. Cette option peut nécessiter une forme d’agilité, de solidité, et peut être adaptée à des personnes jeunes, capables de rebondir facilement. D’un autre côté, si vous créez un précédent dans une commune, et que ça se passe bien, les gens vont s’habituer à voir des habitats légers dans le paysage. Ce qui permettra éventuellement à d’autres familles de s’installer par la suite dans cette commune.
Il peut être utile d’anticiper le risque que votre implantation ne soit pas acceptée. Et là, vous avez à nouveau deux solutions, soit vous restez et choisissez de résister, soit vous partez.
Là encore, dans le cas où les institutions décident de vous faire partir, votre posture est importante. Même si une infraction à l’urbanisme est constatée, vous pouvez y opposer la légitimité de votre démarche, votre bonne foi, l’état de nécessité ce qui vous placera à l’abri de sanctions lourdes et peut éventuellement vous permettre de faire durer votre installation.
Prévoir les sanctions et anticiper les solutions
Il est également sécurisant d'anticiper le pire, donc de prévoir une ou plusieurs solutions de repli et de viser une mobilité relativement facile qui vous permet de perdre peu d'investissements en cas de déménagement.
Les sanctions prévues par le code de l’urbanisme en cas d’édification de constructions en dur sans autorisation sont assez lourdes : Dans les faits, les amendes sont plutôt rares dans le cas de personnes installées en habitat réversible, surtout lorsqu’elles ont de faibles revenus. Il est en revanche courant que le tribunal impose de démonter ou de détruire les constructions sous un délai fixe, souvent assorti d’une astreinte allant jusqu’à 500€ par jour de retard. Face à une mairie, un tribunal vous aurez toujours intérêt encore une fois à faire valoir votre bonne foi, à montrer que vous avez répondu aux courriers qui vous étaient adressés, faire valoir aussi l’état de nécessité qui vous a poussé à vous installer comme ça pour subvenir à un besoin essentiel.
Depuis fin 2019 et l’article 14 de la loi Engagement et Proximité, contre lequel nous nous étions mobilisés, le maire est susceptible de prendre un arrêté vous obligeant à déposer une demande d’urbanisme. Sans passer par le tribunal, il peut vous infliger une astreinte de 500 euros d’amende par jour de retard. Nous nous étions mobilisés contre la loi, mais le ministre avait assuré qu’elle ne concernait pas les habitats légers. À ce jour aucun maire n’a fait l’usage de cette loi contre des Habitats réversibles.
Le délai de prescription pénale des infractions en matière d’urbanisme est de 6 ans, c’est à dire que vous ne pouvez plus faire l'objet de poursuites pénales 6 ans après l’achèvement des travaux; Toutefois, la commune peut saisir le tribunal en vue de faire ordonner la démolition au titre de votre responsabilité civile, dans la limite de 10 ans à compter de l'achèvement des travaux.
Il n’y a pas en revanche de prescription pour les caravanes ou les résidences mobiles de loisir, l’infraction étant considérée comme continue étant donné leur caractère mobile.
C’est au ministère public (en général le procureur) d’apporter la charge de la preuve de l’absence de prescription, donc de prouver que les travaux incriminés datent de moins de 6 ans.
Un propriétaire, qui a laissé un droit d’usage de son terrain sans en retirer un bénéfice disproportionné et avec une clause imposant la restitution du terrain dans l’état d’origine, ne peut être poursuivi pour les infractions à l’urbanisme de la personne ayant le droit de jouissance sur le terrain. Ce qui peut rassurer les propriétaires qui prennent le risque avec vous.
Besoin d'un petit booster de moral ? Suite à la lecture de cette partie, tu es HS ? Appuie sur ces touches de ton clavier pour un peu de réconfort ;).
Qui contacter ?
Si ça tourne mal, votre premier appui en cas de problème sera votre réseau local de soutien, que vous devez commencer à vous constituer dès le départ et qu’il faut prendre le soin d’entretenir. Voir son habitat remis en question est extrêmement fragilisant tant la nécessité d'un toit est importante. Commencez donc par informer vos proches et vos réseaux de la situation et n’hésitez pas à demander du soutien pour ne surtout pas rester isolé·e. Assurez-vous d’avoir des lieux de repli au cas où, même si vous êtes déterminé·es à rester.
Pensez ensuite à contacter rapidement l’association HALEM, qui a participé à la rédaction de ce module, et qui défend depuis près de 20 ans les personnes dont l’habitat, léger ou mobile, est menacé. Que vous choisissiez ou non de défendre votre cas en justice, ces personnes seront un soutien précieux, aussi bien pour leurs compétences juridiques que pour mobiliser les médias et des réseaux de soutien.
Avant d’en arriver au tribunal, la procédure est souvent relativement longue, ce qui vous laisse le temps de partir si vous ne voulez pas en arriver là. Vous trouverez plus d’informations sur le déroulé de la procédure en ressources complémentaires.
🔍 Avant d’en arriver au tribunal, la procédure est souvent relativement longue, ce qui vous laisse en général le temps de partir si vous ne voulez pas en arriver là.
📮 En général, la première étape marquante de la procédure est la réception d’un premier courrier de la mairie au sujet de l’installation, souvent à la suite d’une ou plusieurs plaintes (voisins, chasseurs…). Elle peut demander un démontage avec un délai ou annoncer une venue prochaine pour dresser un procès-verbal d’infraction. A ce niveau, le maire peut simplement chercher à se protéger d’éventuels risques (incendies, inondations…) dont il pourrait être tenu responsable s’il est prouvé qu’il avait connaissance de l’installation et n’a rien fait.
📍 La deuxième étape principale est en général la venue d’une personne assermentée pour réaliser des constatations et dresser un procès-verbal, ce qui permet notamment d’interrompre la prescription. La visite d’habitations ne peut s’effectuer qu’en présence de leurs occupants et avec leur assentiment.
📣 Il est fréquent qu’un courrier de la préfecture mette en demeure de démonter les installations avec un délai, et qu’un autre constat soit effectué. C’est dans tous les cas le procureur de la République qui décide de l’opportunité d’engager des poursuites ou non et envoie, si c’est le cas, une convocation au tribunal correctionnel.
⏳ La durée de la procédure est très variable, en général plusieurs années.
⚙️ J'aimerai en savoir plus sur le recours DALO : le recours de l'usager au nom du Droit au Logement Opposable (depuis la loi Boutin du 25 mars 2009) : ici et là
Vous vous êtes déjà installé·e, avec ou sans autorisation ?
Comment cela s'est-il passé pour vous ?
Quels enseignements tirez-vous de votre expérience ?
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Retour d'expérience de Anouchka - Festalemps 24
Retour d'expérience de Anouchka - Festalemps 24
Nom ou pseudo
Anouchka
Localisation
Festalemps 24
Stratégie d'installation choisie et contexte
J'ai acheté en février 2021 une roulotte sur terrain 350M2 au coeur d'un charmant village de moins de 100 habitants, celle ci est neuve et reliée à tous les services ( eau, électricité, assainissement)L'ancien propriétaire disposait de l'ensemble des autorisations toutefois j'était craintive car je manquais de connaissances sur l'habitat léger réversible. un réseau d'entraide et de soutien aurait été le bienvenu. Toutes mes interrogations ont été source de frayeurs et d'hesitations ( stress maxi)et en même temps m'ont obligé à me mobiliser auprès de la mairie et des services de l'Etat pour bien cibler mes droits et devoirs.
Quels enseignements en tirez-vous ?
Prendre le temps de connaître son environnement, ne pas effrayer, demeurer sobre, se présenter en mairie, communiquer, rassurer, être présente
Retour d'expérience de Hameau Léger de Laugères - Rocles (07)
Retour d'expérience de Hameau Léger de Laugères - Rocles (07)
Nom ou pseudo
Hameau Léger de Laugères
Localisation
Rocles (07)
Stratégie d'installation choisie et contexte
STECAL obtenu lors de la création du PLUi Beaume-Drobie, grâce au soutien du maire, Alain Gibert, et l'appui du technicien d'urbanisme de la communauté de communes.
L'acceptation du STECAL a été facilitée par le fait que le terrain était anciennement constructible, et qu'il fallait réduire le nombre de terrains constructibles.
Le permis d'aménager a ensuite été accepté par la DDT, après un premier essai infructueux (il manquait des pièces)
Quels enseignements en tirez-vous ?
Le timing était bon et la municipalité favorable.
Il est important de faire un RDV de pré-instruction du permis d'aménager pour s'assurer qu'il est complet au moment du dépôt, afin d'éviter de perdre du temps.
Stratégie d'installation choisie et contexte
Nous avons réussi à obtenir la création d'un STECAL sur notre terrain, avec l'appui de la mairie.
Le PLUi de Rennes Métropole était en cours de rédaction et notre demande est arrivée à point nommé.
Notre demande s'inscrivait dans le cadre de la reprise d'une ferme avec une activité agricole.
Ci joint le dossier de notre demande.
Quels enseignements en tirez-vous ?
La demande est facilitée si on arrive au bon moment, avec le soutien de la municipalité.
En revanche l'instruction du permis d'aménager a été très compliquée du fait de l'inexpérience du service d'urbanisme en la matière et du fait que nous avions mentionné "habitats de type yourte" dans le règlement du STECAL (le service ne voulait pas autoriser d'autres types d'habitats du coup...)
Stratégie d'installation choisie et contexte
Vivant à l'année dans un camion aménagé, j'avais besoin d'un terrain avec un atelier pour me poser l'hiver et bricoler. Il me fallait donc de l'eau et de l'électricité. J'ai trouvé une cave dans le roc correspondant à mes besoins, avec de quoi stationner le camion juste devant.
Je ne connaissais pas la Sarthe, je n'y étais jamais allée, mais cette ancienne cave à vin était très abordable et j'ai saisi l'occasion. Cependant, même si elle possède l'eau de la ville, elle ne peut pas avoir d'assainissement légal (pas assez de terrain et pas de tout-à-l'égout) et elle ne sera jamais habitable.
Le lieu n'est pas isolé : je suis à côté de plusieurs maisons qui forment un hameau. Après l'achat, j'ai eu peur de ne pas être acceptée…
Alors que je débutais mon installation, je suis allée à la mairie pour me présenter. Je trouvais cela plus correct. J'ai tout de suite précisé que je ne resterais pas à l'année, puisque je suis nomade. Les inquiétudes étaient liées à l'éventuelle venue d'autres véhicules, à l'assainissement et à de possibles plaintes des voisins. J'ai su rassurer sur la présence de mon seul camion et sur la salubrité (la proximité d'une aire de camping-car a éteint les inquiétudes).
J'ai aussi fait les démarches auprès de la Poste et j'ai une boîte aux lettres. Étant d'une nature réservée, j'ai assez peu d'échanges avec les voisins mais c'est toujours très cordial.
Légalement, je ne dois pas rester plus de 3 mois par an, mais il m'est arrivé de passer le double de temps devant la cave. Les voisins m'acceptent bien, même si nous ne vivons pas du tout de la même manière. Je suis discrète et ma présence n'est pas connue de la majorité des habitants des environs.
Au bout d'un an, la mairie ne manifestait plus de craintes à mon égard et je fais maintenant partie du paysage, en quelque sorte.
Quels enseignements en tirez-vous ?
Ceci n'est certes pas une installation à l'année, mais je pourrais sans doute rester longtemps si je le souhaitais. Je savais que c'était quitte ou double et j'avais prévu de vendre la cave en cas d'hostilité des voisins ou de problèmes avec la mairie.
Je n'ai pas regretté mon choix car cela m'a permis de découvrir ce petit bout de la campagne sarthoise. Toutefois, si c'était à refaire, je nouerais contact avec les voisins avant de me rendre à la mairie, afin de pouvoir rassurer sur mon intégration locale. C'est cependant une démarche compliquée quand on est mal à l'aise avec les contacts sociaux et qu'on a toujours peur de déranger ou de ne pas être clair. Cela peut représenter un effort énorme…
En créant une fiche ci-dessous, prenez le temps de formuler vos besoins et demandez conseils sur votre stratégie d'installation aux participant·es du MOOC.
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3. Conseillez les autres
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soifr
soifr
Nom ou pseudo
soifr
Type de document d'urbanisme
PLU, PLUi et assimilés
Description du projet (activités, type et nombre des constructions, ...)
Bonjour, l idée est de faire un petit hameaux reversibles sur un terrain d un hectare. avec 3 tiny house ou habitations legere et un lieu commun( yourte avec cuisine colective, atelier et lieu de rencontre) le projet s articulerait autour d un jardin collectif pour renforcer l autonomie. l idée est aussi d en faire un lieu ouvert pour les écoles et les asso. cela permettrait d acceder a la "proprieté" de son habitat a un couple d'amis qui n a pas les moyens au vu du foncier et a une autre personne interressé par le projet.
Caractéristiques du terrain (distance aux autres bâtiments et aux réseaux, risques, zones protégées, monuments historiques, ...)
le terrain est entre 2 maisons. Dans une zone "bourgeoise" où la mairie a verouiller le quartier en annulant des zone constructible sous l ancien mandat de l opposition. Proximité du reseau elect et de l eau. pas soumis au BDF (plus de 500m du chateau) mais la commune est rentrée au parc des barronies
Historique des relations avec le territoire, la mairie et la communauté de communes
. Bonne relation avec un adjoint a la mairie qui apuie mon projet. Plus compliqué avec la personne en charge de l urbanisme et voisin de quartier..Je suis sur le territoire enfant du pays 2 enfant et une compagne. nous sommes sur un projet de vegetalisation des cours d ecole via une association.
Autres éléments pertinents
ma crainte est par rapport au parc des baronies.
Ce troisième module de la séquence Règlementation vous donnera un aperçu représentatif des différentes formalités d'autorisations que vous pouvez être amenés à réaliser dans le cadre d'un projet d'habitat réversible.
Précédemment, vous avez découvert où trouver des informations sur le cadre règlementaire, identifier les enjeux de cette règlementation et ses spécificités liés à l'habitat réversible (module 1).
Une fois que vous aurez déterminé votre stratégie d'installation au regard de ce cadre règlementaire, adaptée à votre posture, et votre projet (module 2), voici des éléments pour vous permettre de :
Anticiper les autorisations dans votre gestion de projet
→ Identifier les rendez-vous à prévoir
→ Choisir de recourir (ou non) à un architecte pour réaliser le permis
→ Avoir une idée des étapes et des délais
→ Se renseigner sur les normes applicables à votre projet (construction : sécurité, hygiène, thermique, etc.)
→ Checker les cas particuliers (études environnementales, Prévention des Risques, Patrimoine, etc.)
Réaliser une demande d'autorisation
→ Rappeler quelles formalités pour quel cas de figure en habitat réversible
→ Connaître les délais, les pièces à fournir pour les formalités les plus courantes en habitat réversible
→ Accéder aux formulaires et informations utiles
→ Ne pas oublier les formalités complémentaires (chantier, fiscales, etc.)
Lorsque vous vous lancez dans un projet, et notamment dans un projet d'habitat réversible, pour lesquelles les formalités sont souvent méconnues, il est recommandé de toujours anticiper ces formalités. Cette vidéo vous présente pourquoi et comment le faire, ainsi que quelques cas particuliers :
Script de la vidéo
Partie 1 - Pourquoi anticiper ?
Lorsque vous vous lancez dans un projet, et notamment dans un projet d'habitat réversible, pour lesquelles les formalités sont souvent méconnues, il est recommandé de toujours anticiper ces formalités. Cela permet de rebondir face aux contraintes administratives, en adaptant son projet au contexte et aux contraintes spécifiques.
Cette anticipation permet, par exemple, de prendre en compte des délais, et donc des calendriers différents dans vos projets, selon si vous prévoyez l'installation d'une seule résidence, ou plutôt l'implantation d'un éco-hameau avec des travaux d'aménagement à prévoir.
Dans cette vidéo nous parlerons donc : des étapes, des acteurs à rencontrer, des délais, et donnerons quelques astuces à ne pas oublier pour simplifier votre chemin dans les méandres de l'administration.
Partie 2 - Les étapes
Ok : vous avez trouvé un terrain, vous vous êtes renseignés sur son cadre règlementaire (dans le module 1 de cette séquence), vous avez compris les enjeux et choisi une posture (dans le module 2). A présent, que devez-vous faire ?
Tout d'abord, il peut être intéressant de prendre un rendez-vous de pré-instruction avec les services d'urbanisme de la commune : ce rendez-vous n'a pas de valeur juridique d'autorisation ou de refus, mais il vous permettra de vous présenter, vous et votre projet, et de mieux comprendre quelles formalités vous seront demandées, quelles pièces il faudra fournir. C'est une étape complémentaire à la demande de certificat d'urbanisme, évoquée dans le module 1.
De la même manière, il est possible de solliciter un rendez-vous avec un architecte-conseil au sein du Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (le CAUE) : il s'agit d'un service de l'Etat, présent dans chaque département. Les CAUE remplissent un devoir de conseil à titre gratuit. Mais sachez que l'architecte-conseil à qui vous présenterez votre projet ne fera ni de la conception de projet, ni de la réalisation de pièces graphiques pour déposer une autorisation. Il vous aidera à vous orienter, à la fois sur les problématiques architecturales, et sur les démarches que nous abordons ici.
En parlant d'architecte, il est important d'anticiper le recours (ou non) à un architecte pour son projet : dans le cas d'une déclaration préalable de travaux, sur laquelle nous reviendrons dans la suite de ce module, il n'est jamais obligatoire de recourir à un architecte. En revanche, dans le cadre d'un permis de construire, si les travaux portent sur une surface de plancher supérieure à 150m², ou sur l'extension d'un bâtiment existant d'une surface supérieure à 150m², ou encore si le permis de construire est déposé par une personne morale (association, coopérative...) quelle que soit la surface, le recours à un architecte devient obligatoire.
Au-delà de cette obligation réglementaire, le recours à un architecte présente plusieurs intérêts : mobiliser leurs compétences, raccourcir les délais, optimiser les coûts, ou encore garantir l'accès à des assurances.
Les dernières étapes à prévoir sont détaillées dans la 2ème vidéo de ce module :
Il faut télécharger et remplir les formulaires officiels de demande d'autorisation ;
Puis produire l'ensemble des pièces justificatives à fournir pour l'autorisation. Pour produire ces pièces graphiques, vous pouvez les réaliser vous même, ou faire appel à un architecte ou un graphiste.
Et enfin vous pourrez effectuer le dépôt des dossiers en mairie
Partie 3 - Les normes
En parallèle de ces étapes et afin de produire des pièces justificatives conformes aux règles en vigueur, il convient de se renseigner et d'adapter son projet :
Dans le module 1, nous vous avons présenté comment vous renseigner sur les règles d'urbanisme (le code de l'urbanisme, le SCOT, le PLU, etc.)
Mais il ne faut pas oublier non plus les normes de la construction, dont découlent les normes de sécurité et d'hygiène (auxquelles vous devrez être vigilants même si vous vous installez en autonomie des réseaux) :
Notamment si on veut auto-construire ou a minima concevoir son habitat, il faut se référer à la norme électrique NFC 15-100 et anticiper les contrôles avant le raccordement au réseau, si vous n'êtes pas en autonomie. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les Syndicats Départementaux de l'Energie. Besoin d’un peu de légèreté … nous aussi ! Essaye peut être d’appuyer sur les touches HS de ton clavier.
Au niveau thermique, il est important de mentionner la RT2012, en effet, pour certaines formalités (comme le permis de construire) il est nécessaire de fournir une attestation adaptée lors du dépôt (cf le tableau des attestations RT2012). Attention, à partir du 1er janvier 2022 on passera en RE2020 : on ne connait pas encore les seuils de surface à partir desquels elle s'applique ni les formalités à réaliser, mais on sait que celle-ci favorisera normalement l'usage de matériaux biosourcés. (Pour en savoir plus sur la RE2020)
Idem sur l'eau potable et les eaux usées, certaines normes sont à respecter (notamment des règles de dimensionnement) et si vous vous installez en autonomie, vous devrez fournir une attestation sur l'honneur que vous les respectez.
Partie 4 - Les cas particuliers
Le dernier point sur notre check-list des points règlementaires à anticiper, ce sont tous les cas particuliers. Il serait certainement trop long de tous les citer ici mais il est important de retenir que selon le terrain, vous pouvez être soumis à des procédures supplémentaires. Vous trouverez des informations sur ces procédures dans le document d'urbanisme en vigueur; et si vous avez réalisé les rendez-vous conseillés précédemment -avec les services d'urbanisme ou le CAUE- , alors ils pourront vous renseigner sur les usages prévus qu'il faudra prendre en compte.
Citons tout de même quelques exemples pour vous donner un ordre d'idée :
il existe les demandes d'autorisations ou déclarations environnementales notamment par rapport à la loi sur l'eau : prélèvement, d'eau, défrichement, rejets, Dossier Loi sur l'Eau (DLE)... ⇒ ces procédures se justifient souvent au cas par cas et ne sont pas systématique pour de petits projets mais peuvent être obligatoire dans des secteurs particulièrement sensible (zone Natura 2000, Bois Classé, etc.)
Nous vous conseillons de consulter, si il existe, le Plan de Prévention des Risques (PPR) ()comme pour les risques incendies ou d'inondations) auprès de Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS)
Dans certains secteurs, les règles architecturales sont encore plus contraintes que celles du PLU, et il faut alors consulter l'Architecte des Bâtiments de France (ABF).
Voici donc un panorama, si ce n'est exhaustif, qui du moins vous montre la diversité des procédures et l'anticipation nécessaire pour naviguer entre elles. Vous trouverez dans les ressources un certain nombre de liens utiles ainsi que tableau récapitulatif.
La deuxième vidéo de ce module vous présentera plus précisément comment réaliser les formalités d'urbanisme.
Ci-dessous vous pouvez visualiser et télécharger le schéma permettant de comprendre dans quel cas de figure de la Règlementation Thermique 2012 (RT2012) vous vous situez, et quels documents vous devez fournir :
Et concrètement, que faut-il faire pour autoriser son projet ? Cette vidéo vous présente les formalités communes à toutes les autorisations, puis vous donnera un peu plus de détails sur les trois formalités les plus courantes pour l'habitat réversible; sans oublier les formalités complémentaires de chantier ou fiscales.
Script de la vidéo
Partie 1 - Les formalités communes
Une fois que l'on est bien au clair sur les problématiques de son terrain et sur les démarches à effectuer, il faut avoir en tête quelques points communs à toutes les autorisations. Qu'il s'agisse d'une déclaration préalable ou bien d'un permis de construire, ou d'aménager.
Sur la forme, il faut d'abord remplir le formulaire CERFA adapté et joindre les pièces demandées dans celui-ci. Puis faire un dépôt au secrétariat de la mairie, ou bien un envoi postal en lettre recommandée avec accusé de réception. C'est aussi possible de faire une procédure dématérialisée, qui sera d'ailleurs obligatoire dès le 1er janvier 2022 pour les communes de + de 3500 habitants
On peut voir ici les différents formulaires CERFA disponibles sur le site www.service-public.fr. A noter qu'il existe également sur ce même site un service en ligne d'assistance aux demandes d'autorisation d'urbanisme, entièrement gratuit.
Autre point important : il faut réaliser 2 exemplaires de son dossier pour les Déclarations préalables et 4 pour les Permis de Construire ou Permis d'Aménager. A cette base peuvent s'ajouter un certain nombre d'exemplaires supplémentaires selon si votre projet se situe dans le périmètre d’un site patrimonial remarquable ou monuments historiques, un site classé, une réserve naturelle etc. Cette information se retrouve là aussi dans le CERFA ou en mairie.
Puis, pendant 1 mois à compter du dépôt de dossier, l’autorité délivrante peut notifier au demandeur que le dossier est incomplet avec la liste des documents et/ou renseignements manquants. Ensuite, le service instructeur va consulter une diversité de services, comme la Commission des Espaces Verts ou celle des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers, qui doivent se prononcer pour rendre un avis sur le projet. Puis finalement, après des délais que nous verrons un peu plus loin dans ce module, le service instructeur va se prononcer : octroi de l'autorisation ou bien refus, qui doit cependant être justifié.
Bon à savoir : le permis est tacitement accordé si aucune décision n'est notifiée au demandeur à l'issue du délai d'instruction, sauf dans certains cas particuliers (comme en secteur patrimonial par exemple). En cas d'absence de réponse de la mairie et donc d'acceptation tacite, il est utile de demander un Certificat de non opposition à la mairie pour éviter tout problème.
Nous allons maintenant rentrer un peu plus dans le détail des trois autorisations d'urbanisme que l'on trouvera le plus fréquemment dans le cadre qui nous intéresse, l'habitat réversible.
Partie 2 - La déclaration préalable
Dans un premier temps, l'autorisation la plus simple et la plus fréquente sera la Déclaration Préalable (DP) :
on aura recours à cette autorisation dès lors qu'on installe une "résidence démontable" (Se reporter aux modules 1 et 2 de cette séquence si ce terme ne vous dit rien) une résidence démontable dont l'emprise au sol est comprise entre 5 et 20m². Aussi lorsqu'on implante plus de trois mois sur un terrain une résidence mobile constituant l'habitat permanent des gens du voyage ou bien lorsqu'on installe plusieurs résidences démontables dont l'emprise au sol totale n'excède pas 40m² ou encore lorsqu'on aménage un terrain destiné à accueillir une ou deux résidences mobiles constituant l'habitat permanent des gens du voyage. Vous trouverez tous les cas où la DP est obligatoire dans les articles R421-0 à 12 du code de l'urbanisme. C'est alors le terrain qui est soumis à déclaration préalable.
Cette autorisation est la plus simple car la seule pièce obligatoire à fournir est un plan de situation du terrain au sein de la commune. Il permet à l’administration de situer votre terrain et d’identifier sa zone. Ainsi, la commune pourra savoir quelles règles d’urbanisme appliquer à votre projet
Cependant dans les faits, des pièces complémentaires vont être demandées en fonction du projet, comme par exemple des plans de façade ou de toiture, ou bien une attestation sur l'honneur assurant le respect des règles d’hygiène, de sécurité, de satisfaction des besoins en eau, assainissement et électricité lorsqu'on se situe dans le cadre des résidences démontables. Toutes ces pièces sont listées à la fin du formulaire CERFA. Vous retrouverez le CERFA et la liste des pièces dans les ressources du MOOC.
Le délai d'instruction d'une déclaration préalable est d'un mois à compter du dépôt du dossier.
Partie 3 - Le permis de construire
Si l'on installe une seule résidence démontable dont l'emprise au sol ou la surface de plancher fait plus de 20m², le projet est alors soumis à l'octroi d'un Permis de Construire, vous pouvez retrouver les informations concernant le permis de construire dans les articles L421-1 à 9 et L421-14 à 16 du code de l'urbanisme.
S'il est similaire à une déclaration préalable, il est toutefois plus exigeant, puisqu'il n'y a pas moins de 8 pièces graphiques obligatoires à fournir. Ainsi que des pièces complémentaires, comme par exemple : une attestation de conformité du projet d’installation dans le cas de la réalisation d'un assainissement non-collectif, à faire valider par le Service Public d'Assainissement Non Collectif (SPANC). Ou encore l'attestation sur la règlementation thermique 2012 : à ce propos, la législation évolue sans cesse, et à l'heure où nous vous parlons, la RE2020 est en projet pour remplacer la RT2012... Soyez vigilants !
Certaines de ces pièces peuvent être complexes à réaliser, et nécessiter l'utilisation de logiciels de Dessin Assisté par Ordinateur (DAO), dont certains sont payants et d'autres gratuits.
Sinon, il est possible de faire appel à un architecte pour une mission de dessin des pièces graphiques ou bien à un dessinateur indépendant répertorié sur le site de la Fédération Nationale des Dessinateurs Indépendants.
Le délai d'instruction d'un permis de construire est de trois mois à compter du dépôt du dossier s'il s'agit d'un projet d'habitat ou de ces annexes, et de deux mois dans tous les autres cas.
Partie 3 - Le permis d'aménager
La dernière autorisation est le Permis d'Aménager. Il sera mobilisée dans le cas de l'installation de plusieurs résidences démontables (2 ou +) dont l'emprise au sol ou la surface de plancher total dépasse 40m². Tous les cas où les conditions nécessitent un permis d'aménager sont précisés aux articles R421-19 à 22 du code de l'urbanisme
Il est différent des deux autres vus précédemment car il porte sur l'aménagement d'une zone et non pas sur une construction spécifique. Cela implique plusieurs différences. La plus notable étant que le recours obligatoire à un architecte ou paysagiste se fait à partir de 2500m² de terrain, et non plus sur la base d'une surface de plancher.
Les pièces à fournir, toujours répertoriée dans le CERFA, sont également différentes : une notice explicative du projet sera notamment demandée. A noter qu'à partir de deux, les résidences démontables ne sont pas considérées comme des constructions par la loi, vous n'avez donc pas besoin de fournir les pièces justificatives de type permis de construire.
Attention, il existe une autorisation appelée "permis d'aménager valant permis de construire" qui fusionnent les deux procédures pour autoriser l'aménagement d'un lotissement et la construction de maisons traditionnelles en simultanée. Cette procédure est aussi complexe qu'un permis de construire. Dans le cas des résidences démontables, il n'est pas nécessaire de fournir les pièces de type permis de construire.
Le délai d'instruction d'un permis d'aménager est de trois mois à compter du dépôt du dossier.
Partie 5 - Les formalités de Chantier
Après avoir vu ces 3 autorisations principales, il est nécessaire d'aborder les formalités complémentaires à réaliser selon son projet. Tout d'abord les formalités liées au chantier : une fois l'autorisation d'urbanisme octroyée,
il faut procéder à la Déclaration d'Ouverture de Chantier (DOC) qui peut se faire en ligne ou via le formulaire CERFA approprié, également disponible sur service-public.fr ou dans les ressources de ce module. Il faut également procéder à l'affichage de l'autorisation d'urbanisme sur le terrain du chantier, à l'aide d'un panneau normalisé que l'on peut trouver en magasin de bricolage par exemple. Le premier jour d'affichage de ce panneau marque le début d'une période de deux mois durant laquelle les tiers (par exemple un voisin) peuvent déposer un recours contre le projet.
De manière similaire à la DOC, il faut procéder dès lors que le chantier (ou l'installation) est terminé, à la Déclaration Attestant l'Achèvement et la Conformité des Travaux (DAACT).
Il est à noter que les autorisations d'urbanisme sont valables 3 ans à compter de leur octroi par les services instructeurs : cependant, si vous êtes dans l'impossibilité de commencer les travaux dans ce délai, il est possible de prolonger deux fois cette période pour une durée de un an.
Partie 6 - Les formalités fiscales
Enfin, il nous reste à parler des formalités fiscales :
Tout d'abord, il est obligatoire de déclarer son habitation aux impôts, et ce dans les 90 jours à compter de la fin du chantier. Cette déclaration se fait à l'aide du formulaire 6650H1, que vous pourrez trouver sur la page suivante.
Ensuite, dans les 6 mois suivant la délivrance d'une autorisation d'urbanisme, le bénéficiaire reçoit son avis d'imposition pour le réglement de la taxe d'aménagement. Le calcul du montant de cette taxe est effectué par les services de l'Etat sur base des informations déclarées dans l'autorisation d'urbanisme.
De la même manière, il est possible d'être soumis au Versement pour Sous-Densité, une taxe visant à lutter contre l'étalement urbain et localisée dans des secteurs précis, normalement identifiés dans une annexe du PLU. Autrement, il est possible de faire une demande au service de l'Etat compétent en matière d'urbanisme au niveau départemental pour savoir si l'on y est soumis ou non.
Partie 7 - Pour aller plus loin
Nous voilà au bout de cette séquence un peu lourde : pour tenter de clarifier tout ça et pour celles et ceux qui ont plutôt une mémoire visuelle, nous avons créé cette frise chronologique : attention, celle-ci concerne un projet-type et il faut évidemment l'adapter aux spécificités de son propre projet. En tout cas, il est important de bien connaître toutes ces formalités et leurs délais afin de ne pas les subir.
Vous voilà arrivé au bout de cette séquence sur la règlementation ! Comment vous vous sentez ?
Cela fait pas mal d'informations et de matière pour adapter son projet. N'oubliez pas que le processus de création d'un projet d'habitat est itératif. Prenez le temps de vous replongez dans les autres aspects de votre projet, mis en lumière par ces nouvelles connaissances, avant de vous lancer dans de grandes actions.
🍃 Plusieurs chemins s'offrent à vous :
Vous pouvez encore approfondir certains aspects règlementaires qui concernent spécifiquement votre projet en puissant dans les ressources complémentaires du MOOC, et en allant désormais sereinement à la rencontre des acteurs institutionnels avec ce bagage de connaissance.
Vous pouvez faire évoluer votre projet pour optimiser les chances de le faire autoriser ou lever les causes d'un refus (qui aura normalement été justifié par le service instructeur).
💼 Pour rappel, les maîtrises d'œuvres (architectes et autres professionnels de la construction, bureau d'études techniques) sont souvent compétents pour vous accompagner dans la production des pièces règlementaires nécessaires pour obtenir une autorisation. Ils peuvent vous apporter un regard neuf sur le projet et proposer des solutions pour lever les points de blocage règlementaire.
Afin d'échapper aux blocages réglementaires, souvenez-vous aussi des pistes étudiées dans le module 2 : interrogez-vous sur vos critères de choix pour votre terrain, définissez votre stratégie de dialogue avec les institutions, etc...
Avant même de demander une autorisation, vous pouvez aussi vous impliquer dans l'élaboration ou l'évolution du projet de territoire et intervenir dans la création ou révision d'un PLU(i), demandez la prise en compte des résidences démontables et réversibles dans les PLU(i).
Comment agir ?
👑 Vous pouvez être ambassadeurs et ambassadrices de l'habitat réversible : contacter des communes ou communautés de communes pour aborder le sujet de l'habitat réversible et des résidences démontables et étudier comment ce mode d'habitat pourrait servir le territoire : le but est de faire tomber les préjugés et les craintes et de montrer aux élu.e.s qu'une demande existe, et que l'habitat réversible pourrait répondre aux problématiques locales dans de nombreux cas.
📣 Si vous souhaitez rester en lien avec l'association Hameaux Légers et promouvoir l'installation en habitat réversible, nous vous invitons à nous transmettre vos motivations et vos coordonnées dans le formulaire suivant. Au sein de l'association, nous travaillons actuellement sur des formats d'actions décentralisées pour sensibiliser le public et les élus à ces thématiques. Nous avons besoin de nombreuses énergies et forces-vives pour faire vivre et rayonner ces actions sur tout le territoire. L'association sera là pour coordonner, transmettre des argumentaires, des outils et des méthodes.
Saisir une fiche : Ambassadeur·ice de l'habitat réversible
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Surtout, n'oubliez pas d'ajouter les communes ouvertes à l'habitat réversible sur la Carte aux Trésors !
🏫 Et pour aller plus loin, notre recommandation : intégrer le conseil municipal en 2026 !
Mon blason
La séquence "Réglementation" est terminée. Prenons un temps pour réfléchir à ce que nous avons vécu : quels ont été mes apprentissages ? Comment est-ce-que je me sens ? Ai-je trouvé des réponses à mes questionnements, ou au contraire, en a-t-elle fait émergées de nouveaux ? A-t-elle résonnée avec mon projet ou mes expériences ? Y-ai-je découvert des ressources que je souhaite garder avec moi ? Mon projet a-t-il avancé ? Ai-je fait des rencontres ? ...
Comme Sasha, vous pouvez prendre un temps pour compléter la quatrième pièce de votre blason.
Si vous souhaitez aller plus loin et approfondir les sujets abordés dans ce module, nous vous proposons ci-dessous une liste de ressources complémentaires et d'approfondissements. Certaines vous redirigeront vers des documents élaborés par l'association Hameaux Legers, tandis que d'autres vous conduiront vers des ressources externes :
CERFA Déclaration Attestant de l'Achèvement des Travaux
Si vous avez besoin de lacher prise et de vous détendre après tous les contenus théoriques abordés, nous vous invitons à visionner cette petite pépite musicale. Merci au collectif PANG, les rappeurs bio de BXL, de s'attaquer à la question de l'habitat léger avec autant d'humour et de finesse.
Quels sont les coûts liés à mon projet d'habitat réversible ?
Combien coûte mon projet ?
Est-il nécessaire que je cherche des sources de financement extérieures ?
Comment évolue le coût global de mon projet une fois démarré ?
Pour pouvoir formuler vos réponses à ces questions, il nous semble important d'aborder les aspects budgétaires.
Dans ce module, nous expliquons ce qu'est un budget et comment le construire pour un projet d'habitat réversible. Un budget étant composé de dépenses et de recettes, nous établissons la liste des dépenses possibles et guidons également le recensement des ressources pour définir un éventuel besoin de financement.
Découvrons dans cette vidéo ce qu’est un budget, au regard de sa temporalité (budget statique ou dynamique) et de sa catégorie (investissement ou fonctionnement).
Script de la vidéo
Dans cette vidéo, nous allons répondre aux questions suivantes :
1. Qu'est-ce qu'un budget ?
2. Quels outils utiliser pour réaliser mon budget ?
3. Quels sont les principaux postes de coûts d'un projet d'habitat réversible ?
Qu'est-ce qu'un budget ?
Un budget est constitué de deux éléments : 1. les dépenses, 2. les recettes. Ces éléments peuvent être organisés soit par temporalité : ça sera la distinction entre budget statique et budget dynamique, soit par catégorie : investissement ou fonctionnement. Nous allons rentrer dans le détail de ces 2 catégories.
Budget statique ou dynamique ?
Si le budget statique est comparable à une photo, le budget dynamique, lui, est comparable un film. Un budget statique représente la globalité du projet. C'est-à-dire qu'il montre un résumé, une synthèse de tout votre projet et de son budget. Très concrètement, il est intéressant de choisir un budget statique si vous savez dès le début du projet que vous disposerez de toutes les ressources financières nécessaires pour le mener à bien. C'est une manière plus rapide et simple de faire son budget car on ne rentre pas dans le détails de chaque mois de l'année.
Un budget dynamique représente l'étalement des recettes et des dépenses dans le temps. Il est intéressant de réaliser un budget dynamique si votre projet s'inscrit sur toute une année complète ou plusieurs années, par exemple parce que vous prévoyez de rembourser un emprunt au fur et à mesure, ou encore parce que vous pensez réaliser votre habitat dans un premier temps, puis l'équiper dans un second. A ce moment là, vous devrez inscrire dans chaque mois de l'année, toutes les entrées et sortie d'argent prévues. Le budget dynamique permet d'identifier le besoin de financement, c'est-à-dire la différence entre les recettes et les dépenses à faire. Il permet de voir concrètement si à la fin de chaque mois de la période du projet, vous serez dans le rouge, ou pas ! Les stratégies possibles pour répondre à ces besoins de financement seront abordées dans le module Financement.
Dépenses d'investissement et de fonctionnement
Les dépenses d'investissement concernent la mise en place du projet. Ils ont un début et une fin prévue. De l'autre côté il y a les dépenses de fonctionnement qui sont réalisées une fois le projet mis en place, pour qu'il fonctionne. Généralement, ces dernières existeront toujours, tant que vous vivrez dans votre habitat réversible.
Il est important de distinguer investissement et fonctionnement pour pouvoir prévoir à l'avance vos besoins financiers. Par exemple, je peux choisir d'investir dans un isolant plus performant, souvent plus cher, et donc avoir une dépense d'investissement plus élevée. Mais ensuite vous dépenserez certainement moins d'argent dans l'énergie pour vous chauffer, et donc des dépenses de fonctionnement moins élevées. Il faudra faire ce genre de comparaison entre investissement et fonctionnement, en calculant des mini budgets, à chaque fois qu'un choix important s'impose à vous.
Enfin, le contenu d'un budget évolue au fur et à mesure que la réalité vient remplacer le prévisionnel. Il ne s'agit donc pas de réaliser votre budget une fois pour toutes, et de le ranger au placard, mais d'y revenir régulièrement pour l'affiner à chaque fois que vous avez une nouvelle information à votre connaissance.
Comment réaliser un budget ?
Maintenant, parlons des outils utilisés pour réaliser son budget.
📎 Pour réaliser un budget, je peux utiliser un tableur Excel, comme le modèle accessible, qu'il est possible de télécharger. Mais je peux aussi réaliser un budget simple avec du papier et un stylo. Là aussi, nous mettons à disposition un modèle disponible de budget statique à télécharger.
L'avantage du format Excel réside dans la possibilité de le modifier facilement. Ces modifications peuvent être nombreuses. Le budget évolue quand de nouvelles informations viendront s'ajouter (par exemple, je reçois le devis pour l'installation d'une phytoépuration). Il évolue aussi quand la réalité s'avère différente des prévisions (par exemple, je parviens à récupérer un équipement d'occasion, d'où une dépense moins élevée que prévu).
Quels sont les principaux coûts à prévoir ?
Abordons enfin les principaux postes de coûts d'un projet d'habitat réversible. Les postes de coûts ont été détaillés dans le modèle de budget mis à disposition. Nous avons voulu proposer une liste exhaustive des dépenses auxquelles un projet peut faire face. Tous les projets ne réalisent pas nécessairement ces dépenses. Mais toutes les dépenses que vous pouvez potentiellement avoir y sont inscrites. Il s'agit notamment des dépenses liées :
1. à l'acquisition d'un terrain : coût et frais de notaire ;
2. aux différentes études qui peuvent être réalisés, par exemple pour la voirie si le terrain n'est pas accessible ou pour l'installation d'une phytoépuration ;
3. aux assurances, que nous aborderons dans le module dédié;
4. aux travaux d'aménagement et de construction ;
5. au pilotage du projet, en particulier la maîtrise d'ouvrage ;
6. aux honoraires, en particulier d'architecte ;
7. aux impôts et taxes, comme la taxe d'assainissement ou encore la taxe locale d'équipement. Enfin, il est nécessaire de prévoir des marges de sécurité dans votre budget pour les dépenses imprévues afin de pouvoir avancer avec sérénité. Ça peut être simplement, par exemple, 10% du total prévu de vos dépenses qui iront dans une case "imprévus".
Grâce à cette vidéo, nous espérons que vous avez compris les principes d'un budget prévisionnel et identifié les principaux postes de dépense lié à un projet d'HR, qui sont recensés dans le tableur modèle. Vous êtes désormais capables, en fonction des informations dont vous disposez, d'ébaucher la partie dépenses de votre propre budget. Pour la partie recettes, nous vous proposons un atelier afin d'identifier les ressources dont vous disposez. Ainsi vous pourrez en déduire votre besoin de financement, besoin auquel vient répondre le module dédié.
Le budget, comme l'illustre la frise ci-dessus, est utile tout au long du projet, afin d'anticiper les coûts à venir, de réaliser d'éventuels arbitrages, d'identifier les besoins de financement et de communiquer auprès de partenaires (par exemple les banques pour obtenir un emprunt).
Le budget s'affine au fur et à mesure, quand de nouvelles informations sont données, quand la réalité vient valider, ou invalider, des hypothèses. Il s'agit donc ici encore d'une étape itérative, c’est-à-dire de faire plusieurs allers-retours avec son budget.
Dans un objectif unique de diminution des coûts, nous pouvons indiquer différentes pistes :
- choisir le mode construction en fonction du coût au m2,
- auto-construire son habitat ou penser à un système d'échange de services, de troc, pour les compétences dont on ne dispose pas
- chercher un financement à taux d'intérêt nul
- s'approvisionner grâce à de la récupération de matériaux ou grouper ses achats (ce qui nécessite souvent du temps)
Nos conseils pour éviter les mauvaises surprises :
- Faire réaliser des estimations par des personnes expertes, professionnelles ou ayant de l'expérience
- Identifier les zones de doute le plu vite possible pour les éclaircir
- Prévoir un taux d'imprévu
Estimer ses ressources permet d'affiner le budget, de l'adapter en visant l'équilibre du budget ou de définir ses besoins de financement. Munissez-vous d'une feuille, et prenez le temps de répondre aux questions suivantes.
Les ressources dont vous disposez peuvent être de plusieurs ordres :
🤝 des ressources humaines (du temps et des compétences, qu'il s'agisse des vôtres ou de soutiens que vous pouvez mobiliser) ;
🧰 des ressources matérielles (par exemple des outils ou matériaux nécessaires pour le chantier);
💶 des ressources financières.
Le fait de disposer de temps et/ou de compétences peut vous faire économiser de l'argent. Vous pouvez par exemple réaliser la maîtrise d'oeuvre de votre habitat et économiser sur les honoraires, ou réaliser une partie de l'installation électrique et économiser sur les travaux.
1. Quelles sont mes dépenses mensuelles ?
Exemples : loyer (que vous continuerez peut être de payer en attendant d'emménager), charges, alimentation, santé, etc.
Cette question équivaut à “Combien cela me coûte d’habiter et de vivre aujourd’hui ?”, ce qui peut vous aider à définir le plancher des réserves à mettre de côté.
2. Quels sont mes recettes mensuelles ?
Exemples : revenus du capital (rente immobilière, intérêt de placements), revenus du travail (salaires), pensions, allocations.
3. À combien s’élèvent mes fonds propres pour le projet ?
Il s'agit de la somme d'argent que vous êtes capable de mettre tout de suite sur la table, avant même d'obtenir un prêt ou d'autres financements. L'épargne immédiatement disponible que vous êtes prêt·e à investir dans ce projet.
4. Quelle est ma capacité d’emprunt (à l’échelle de mon foyer)?
Plusieurs types d’emprunts sont possibles : emprunt auprès d’organismes de crédits classiques (banques), emprunt auprès de membres de sa famille, auprès d’ami·es…
Cette question en appelle donc d'autres : Au sein de mon réseau, y-a-t-il des personnes susceptibles de vous prêter de l’argent ? Particulièrement au sein de mon cercle intime et mon entourage ?
Comment me sens-je à l'idée d'emprunter de l'argent à une banque ?
Au vu de ma situation professionnelle, suis je capable de faire un emprunt ? Combien pourrais-je emprunter ?
Pour les emprunts auprès des organismes de crédits classiques, il est possible d’obtenir rapidement un ordre de grandeur en utilisant le simulateur suivant
5. De quel patrimoine puis-je disposer à moyen terme ?
Ce patrimoine, qui peut être une maison, une voiture, un atelier, ou tout autre chose, pourrait contribuer à financer mon projet :
- soit directement si je décide de le vendre,
- soit indirectement en assurant un crédit par l'hypothèque.
🙋 Les deux questions suivantes seront abordées plus en détail dans la séquence 5 - Construction & autonomie . Vous pouvez y apporter ici une première réponse qui sera ensuite étoffée.
6. Quelles sont les compétences que je peux mettre au service du projet ? Quelle(s) disponibilité(s) ai-je à y accorder ?
Exemple : très expérimenté en menuiserie et en bricolage divers, je peux prendre en charge ces parties du chantier. Je suis prêt à être mobilisé à mi-temps (environ 15h / semaine) durant la phase chantier.
Intégrez également ici le temps et les compétences que d'éventuels soutiens pourraient apporter à votre projet.
7. Ai-je d’autres ressources (matérielles en particulier) ?
Peut-être disposez-vous déjà d'outils pour le chantier, ou peut-être pourriez-vous vous les faire prêter par un proche ou des voisins. Si vous êtes un·e habitué·e de la récupération ou du réemploi, c'est également l'occasion d'intégrer ce point dans votre réponse à cette question.
2. ✒️ Elaborer son budget
Nous vous conseillons de partir du modèle mis à disposition ci-dessous, car nous y avons répertorié tous les postes de coût potentiels d'un projet d'habitat réversible.
Il s'agit ensuite de réaliser les étapes suivantes :
👇 Les étapes
1. Repartez de l'exercice précédent "estimer ses ressources", pour savoir de combien vous disposez pour un tel projet, en mettant de côté l'argent nécessaire à ma vie quotidienne.
2. Remplir le tableau avec les informations déjà disponibles. Par exemple, en cas d'achat d'un terrain, le coût du terrain et les frais de notaires associés sont peut-être déjà définis. Si je n'ai pas encore une idée fixe concernant l'aménagement et l'habitat, il peut être difficile de remplir la partie dépenses.
3. Chercher les informations manquantes à partir des éléments du budget, réponses qui peuvent être trouvées auprès de personnes extérieures, en particulier des constructeurs, ou via internet. Par exemple, Tiny House France a réalisé un tableau des tarifs pratiqués dans l'Hexagone. Les témoignages apportent également des éléments. N'hésitez pas à apporter des retours d'expérience dans les commentaires.
4. Remplir et mettre à jour le budget au fur et à mesure des informations trouvées. Cette dernière étape est à répéter autant de fois que la mise à jour s'avère nécessaire, c'est-à-dire que de nouvelles informations viennent préciser les dépenses réalisées ou à réaliser.
Si vous souhaitez partager vos tableaux avec le reste des participant.es, vous pouvez les joindre et/ou les télécharger ci-dessous.
3. Partager et échanger sur vos productions
Vous avez élaboré votre budget ? Partagez-le aux autres participant·e·s pour les aider à réaliser le leur.
Saisir une fiche : S4M1 - budget individuel
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Glossaire
Nous vous proposons ci-dessous une synthèse qui répertorie les trois axes importants à garder en mémoire lorsqu'on élabore un budget prévisionnel. Vous pouvez vous y référer dès que votre bilan prévisonnel n'est pas équilibré.
La troisième piste fait référence à l'échelonnement de la construction. Si un budget est trop serré, il peut s'avérer utile de planifier sa construction en plusieurs étapes échelonnées dans le temps pour gagner des marges de manoeuvre. C'est notamment ce qui est proposé dans les exemples de budget mis à disposition, où différentes phases peuvent être distinguées.
Glossaire
Dans cette vidéo, Sévak présente différentes options possibles pour faire financer son projet d'installation en habitat réversible. L'objectif est d'acquérir des clefs de lecture afin d'identifier l'option la plus adaptée à son projet et sa situation.
Script de la vidéo
Il n'existe pas une unique bonne solution de financement. Il existe différentes options, et nous espérons que tout le monde sera capable, à la fin de ce module, d'identifier quelle est la meilleure pour son projet, en fonction de sa situation.
Grosso modo, si vous avez besoin de financement extérieur, vous pouvez faire appel à des institutions ou bien faire appel à des personnes directement.
Parmi les institutions, il y a :
les institutions publiques, qui peuvent subventionner un projet ;
les organismes de crédits comme les banques ;
les coopératives de financement ou le mécénat privé, comme les fondations ou fonds de dotation.
En dehors de ces institutions, il est possible d'obtenir un crédit auprès de ses proches, ou plus largement d'organiser un financement participatif.
Nous avons établi le panorama des financements possibles, avec leurs différents avantages et différents inconvénients. Par exemple, si le crédit familial ou amical vous permet souvent d'obtenir un prêt à taux zéro, avec des garanties souples, il vient introduire une dimension financière dans des relations affectives, et pour certains ça peut être inconfortable.
Nous avons également voulu mettre en avant les institutions bancaires et financières qui sont ouvertes et favorables aux projets d'autoconstruction de maison.
Quel que soit le choix réalisé, l'identification de solutions de financement pertinentes permettra de remplir son budget, de gagner en précision et en visibilité. Plusieurs allers-retours et ajustements seront dans tous les cas nécessaires en fonction de votre avancement dans le projet et des différents interlocuteurs que vous rencontrerez. Besoin d'un petit peu de réconfort ? Appuie sur les touches HS de ton clavier ;)
Enfin, nous voulions rappeler que si ce module parle exclusivement des ressources financières, il est important de signaler que ces ressources peuvent être aussi matérielles et humaines. Apporter une certaine compétence sur un chantier, fournir du matériel déjà en notre possession, profiter du temps d'un ami, sont autant de ressources qui peuvent permettre de diminuer votre besoin en argent et en financement extérieur.
D'ores-et-déjà présenté sur la page précédente, prenons un temps pour visualiser et comprendre cette présentation graphique. Elle permet de visualiser les différentes sources de financement de votre projet, qu'elles proviennent : de vous (individus ou collectifs) ou des autres.
Cliquez sur les encarts ci-dessous pour découvrir plus en détails les différentes possibilités pour faire financer un projet d'habitat réversible, leurs avantages et leurs inconvénients.
La coopérative de financement - un nouvel acteur regroupant des investissements divers
Avantages
éthique
flexible
taux d'intérêt faible, voire nul
Inconvénients
relativement nouveau donc peu d’acteurs et de débouchés pour le moment
tapez dans un moteur de recherche “subvention” + le nom de votre région, département, etc … + un mot clé comme “logement” ou “habitat” ou “photovoltaïque” + “rénovation thermique”
Conseils - bonnes pratiques
Prendre contact directement avec les institutions qui instruiront les dossiers pour savoir si le projet concorde avec leurs critères
Cette option est la bonne si
Je dispose de temps et de bonnes capacités rédactionnelles
Je peux m'engager sur du long terme
Cette option est a éviter si
Il m'est difficile d'investir du temps sans savoir si être assuré·e d'obtenir quelque chose en retour
Les Castors - un réseau d'autoconstructeur·rices
Avantages
Réseau de personnes et de projets pouvant être des prêteurs potentiels
Inconvénients
Repose sur des vrais liens d’amitié humains, donc demande du temps et de la confiance
Ressources
⚙️ Les CASTORS
Attention : il y a 4 réseaux Castors, trouvez le réseau de votre région sur internet
Conseils - bonnes pratiques
Il s’agit d’intégrer un réseau d’adhérents pratiquant et connaissant l’autoconstruction, donc un réseau amical
Rencontrer les gens, établir de vrais liens amicaux car il s’agit de prêts entre personnes ou entre projets
Rentrer le plus tôt possible dans le réseau et participer à leurs événements locaux
Cette option est la bonne si
Vous faites partie depuis longtemps de votre réseau local et que vous connaissez bien les autres adhérents
La séquence "Budget, financement & assurance" est terminée. Prenons un temps pour réfléchir à ce que nous avons appris : quels ont été mes apprentissages ? Comment est-ce-que je me sens ? Ai-je trouvé des réponses à mes questionnements, ou au contraire, en a-t-elle fait émergées de nouveaux ? A-t-elle résonnée avec mon projet ou mes expériences ? Y-ai-je découvert des ressources que je souhaite garder avec moi ? Mon projet a-t-il avancé ? Ai-je fait des rencontres ? ...
Comme Sasha, vous pouvez prendre un temps pour compléter la cinquième pièce de votre blason.
Glossaire
Concernant un projet d'habitat réversible, les assurances interviennent en particulier à propos de trois sujets :
1. le financement, si le projet est financé par un prêt ;
2. les travaux de construction ;
3. le bâti.
Le module est donc organisé en trois parties, chacune ayant une page :
1. les assurances liées au financement, qui concernent spécifiquement les projets financés par des crédits bancaires ;
2. les assurances liées à la construction, qui couvrent le chantier, les personnes qui s’y impliquent ou en subissent les impacts, le matériel et les équipements ;
3. les assurances liées au bâti, qui couvrent l’habitat une fois celui-ci construit.
💡 Il nous semble important de différencier d'emblée
la construction intégralement assurée par des professionnels : c'est elleux qui fourniront les différentes assurances, à chaque étape du projet, sur simple demande.
l'auto-construction, même partielle, du logement : les parties de votre maison sur lesquelles vous intervenez ne pourront pas être prises en charge par l’assurance des professionnels. Cette autoconstruction peut être accompagnée, nous pouvons bénéficier de coaching ou d’accompagnement : dans ce cas là, la problématique reste la même.
Nos conseils
Concernant l'autoconstruction, nous conseillons de faire appel aux Castors pour financer et assurer la construction. Leur assurance multi-risques permettra à vos différents interlocuteur·ices (banques, artisans, etc) d’être rassuré·es et surtout vous protège correctement.
Quoiqu'il en soit, nous conseillons de passer par les courtiers en assurance : ils pourront plus facilement trouver quelques grands groupes d’assurance qui ont développé des assurances pour l'habitat réversible.
Les pages "Assurer son chantier" et "Assurer son habitat" permettent, selon les cas, de connaître les assurances auxquelles nous pouvons prétendre. Nous espérons que vous y trouverez des réponses à vos questions et des éclairages pour guider vos choix.
Certaines et certains préféreront peut-être avoir recours à des assurances pour se prémunir des risques liés au chantier puis à la vie du bâtiment. D'autres choisiront l'autoconstruction, ou l’autoconstruction accompagnée, et dans ce cas il faut alors renoncer à la garantie décennale. Le tout est de faire son choix en étant pleinement conscient·e des implications.
Nota Bene - Ne pas s’assurer, c’est assurer à son propre compte la garantie décennale, et donc la maintenance du gros oeuvre. Indirectement, cela veut dire que si vous vendez votre bien avant 10 ans, vous devrez en assurer les coûts de réparation en cas de vice de fabrication sur le gros oeuvre.
Ne sont concernés que les projets qui ont recours à des emprunts bancaires. Dans ce cas, ce sont les organismes de crédit, les prêteurs, qui peuvent exiger des assurances. Ainsi, ils sont assurés d'être remboursés.
Pour le dire autrement, si vous contractez un prêt pour financer votre projet, alors il est possible que ce crédit doive être assuré.
Dans le cas d'un financement sans crédit, le contenu théorique abordé ci-dessous peut être laissé de coté.
Pour agrandir le diaporama, vous pouvez cliquer sur les "..." en bas à droite du visuel.
Pièce demandée par les banques pour garantir le prêt dans le cas d'un crédit pour construction de maison. La banque souhaite garantir l'achèvement de la construction.
Le professionnel fournit une attestation de son assureur pour la banque. Dans le cas de l'autoconstruction, cette pièce ne peut pas être obtenue car il n'y a pas de professionnel maître d'oeuvre.
La GFA n'est pas toujours demandée si le montant du prêt est faible, ce qui peut être le cas pour l'habitat réversible. Passer par un courtier en prêt peut être un moyen d'éviter d'avoir à fournir une GFA.
La garantie de prêt
A la souscription d'un prêt, l'organisme de crédit peut exiger une garantie de prêt
La garantie sur prêt protège la banque. Elle anticipe un risque de défaut de paiement de vos mensualités non couvert par l'assurance emprunteur. En cas de défaillance de vos règlements dans des délais prévus, la garantie du prêt est un dispositif juridique qui permet à la banque de récupérer les fonds qu’elle vous a octroyés. Source : Arturo Credit
L’assurance emprunteur
A la souscription d'un prêt, l'organisme de crédit peut exiger la souscription d'une assurance emprunteur.
Cette assurance garantit que l'organisme de crédit sera remboursé de l'intégralité du capital emprunté. En cas de maladie, d’invalidité provoquant une incapacité de travail ou de décès, l'assurance prend le relais pour rembourser le capital restant dû ou prendre en charge tout ou partie des échéances sur une période définie. Source : Arturo Credit
💡Pour rappel, il y a deux cas de figure possibles :
construction intégralement assurée par des professionnels : c'est elleux qui fourniront les différentes assurances, à chaque étape du projet, sur simple demande.
auto-construction, même partielle, du logement : les parties de votre maison sur lesquelles vous intervenez ne pourront pas être prises en charge par l’assurance des professionnels.
Autoconstruire, c'est renoncer aux assurances fournies classiquement par les professionnels/artisan·es, en particulier, concernant l'étape de construction, la responsabilité civile professionnelle. C'est prendre à son compte l'assurance tout-risque chantier.
👉 La solution pour les autoconstructeur·ices : l’assurance multi-risques des Castors
Spécialement conçue pour l'autoconstruction avec une grande compagnie d’assurance, elle permet d’obtenir : assurance tout-risque chantier ; responsabilité civile (pour les chantiers participatifs) ; RC Travaux (pour vos outils et engins).
Ce n’est pas une décennale ou une assurance habitation.
Elle permettra à vos différents interlocuteur·ices (banques, artisans, etc) d’être rassuré·es et surtout elle vous protège correctement. Elle coûte entre 150€ et 300€/an, à laquelle ajouter l'adhésion aux Castors.
Pendant l'étape de construction, il y a trois catégories d'assurance selon les dommages concernés :
1. les dommages causés à autrui par l'activité de construction → responsabilité civile ;
2. les dommages matériels endommageant la construction, le matériel ou les équipements du chantier → assurance tous risques chantier ;
3. les dommages corporels dans le cadre d'un chantier participatif → responsabilité civile et garantie des accidents de la vie ;
Ces assurances ne sont pas obligatoires, mais vivement conseillées.
C'est parti pour le détail les concernant !
1. La responsabilité civile (RC)
La responsabilité civile garantit les dommages - corporels, matériels ou immatériels - causés par l'assuré·e à un tiers. Dans le cadre de la construction, il s'agirait des dommages provoqués par cette activité. Les professionnels peuvent disposer d'une responsabilité civile professionnelle, obligatoire seulement pour les architectes.
A savoir : l'autoconstructeur·ice est responsable des dommages que le chantier pourrait causer à autrui (dommages matériels et corporels).
Elle s'applique pour les projets de rénovation et de construction hors d'eau (HE), hors d'air (HA). On peut avoir une RC pour son habitat quand il est hors d'eau hors d'air. Avant de mettre l'habitat hors d’eau et hors d’air, c’est la RC du propriétaire du terrain qui permet d'assurer le terrain, tout ce qu'il y a dessus et ce qu’il se passe dessus.
2. L'assurance Tous Risques Chantier
L'assurance Tous Risques Chantier peut être souscrite par le maître d'ouvrage donneur d'ordre mais aussi par les intervenants sur le chantier. Qui est maître d'ouvrage donneur d'ordre ? La maîtrise d'ouvrage revient à la personne commanditaire du projet. Il est possible de la déléguer, par exemple à un·e architecte ou à un bureau d'étude. Si un·e professionnel·le facture la maîtrise d'ouvrage, vous pouvez lui demander de souscrire cette assurance.
L'assurance Tous Risques Chantier protège des risques suivants : incendie, glissement de terrain, inondation, effondrement, affaissement de dalle, fausse manœuvre d’un engin… En cas de sinistre, l’indemnisation intervient sans recherche préalable de responsabilité, ce qui garantit une indemnisation rapide.
Même si les tarifs varient et ne sont pas toujours faciles à estimer au vu de la diversité des projets, une assurace TRC coûte environ 1,75% du gros oeuvre.
3. Dommages corporels dans le cas d'un chantier participatif (activité d'entraide sur un chantier privé)
Lors d'un chantier participatif, il est important que tous·tes les participant·es au chantier disposent d'une responsabilité civile.
Outre la responsabilité civile mentionnée ci-dessus, il est fortement recommandé de souscrire une garantie des accidents de la vie pour l'activité d'entraide sur un chantier privé pour soi en tant qu'autoconstructeur·ice et pour tous·tes les collègues et ami·es qui participent au chantier participatif.
Elle répare le préjudice corporel de l'assuré·e sans recherche de responsabilité.
Certes, elle représente un coût supplémentaire, mais permet de se prémunir d'un risque de poursuite en cas de gros accidents invalidants.
L'assurance multi-risque des Castors mentionnée ci-dessus couvre non seulement la Responsabilité Civile (RC) de l’adhérent·e et de ses bénévoles, mais protège également chacun sans supplément contre les conséquences d’accidents corporels (Décès, Invalidité, Perte de salaire suite à Arrêt de Travail).
L’assurance Dommage-Ouvrage - souscrite par le maître d'ouvrage donneur d'ordre - ne concerne pas les autoconstructeurs
Elle doit être souscrite avant le début des travaux.
Elle couvre l’immeuble pendant 10 ans à partir de la date de réception des travaux. Elle permet d’être remboursé d’éventuelles réparations à effectuer dans les 10 ans après que le bien immobilier ait été réceptionné suite à des vices de construction ou des malfaçons. Ce remboursement est rapide (~100 jours), sans franchise et sans recherche de responsabilité. Source : ⚙️ Maxiassur
Cette assurance permet un recours contre l'assurance des artisans et professionnels qui interviennent sur le chantier. Chargés du bon déroulement et de la coordination de l'exécution des travaux, ils sont appelés maîtres d'oeuvre. Dans le cas de l'autoconstruction, la maîtrise d'oeuvre est assurée par l'autoconstructeur·rice. Cette assurance est alors quasiment impossible à obtenir et, si on y arrive, son montant est exorbitant ! L'explication : il n’est pas très logique de s’assurer contre soi-même...
Etant donné que les banques, pour octroyer un prêt, exigent souvent la présence de cette fameuse assurance dommage-ouvrage, ce sera à vous de leur expliquer que cette assurance n'est pas obligatoire dans le cadre de l’auto-construction. Comme le disent Les Castors dans leur retour d'expérience, "un banquier qui connaît le sujet de l’autoconstruction ne vous demandera pas l’impossible à savoir lui fournir une garantie dommage-ouvrage !"
Quand la maîtrise d'ouvrage est déléguée à un·e architecte, ille porte la dommage-ouvrage car ille a la responsabilité des travaux.
Généralement, cette assurance coûte environ 3% du gros oeuvre.
Si des professionnels interviennent sur le chantier, illes doivent être couvert·es par une garantie décennale.
L’assurance décennale (ou garantie décennale) - souscrite par les constructeurs professionnels
Elle couvre la réparation de certains dommages pouvant affecter une construction pendant une durée de 10 ans à compter de la réception des travaux. La garantie décennale prend en charge les dommages dont le degré de gravité est en général important, menaçant l’intégrité du bâtiment.
La garantie décennale et l'assurance dommages ouvrage sont complémentaires (et souvent obligatoires) dans le cadre d'une construction.
Dans le cas de l'autoconstruction, ce type de garantie est de l’ordre de l’impossible à obtenir, car elle est réservée aux professionnels.
2. L'assurance habitation
Une assurance habitation couvre à la fois les biens et les personnes. Elle couvre
- les bâtiments appartenant à l'assuré·e et le mobilier personnel qui s'y trouve,
- la responsabilité civile de l'assuré·e en tant que propriétaire, si un tiers subit un dommage causé par le bâti.
Un habitat nomade est considéré comme atypique par les compagnies d'assurance. En revanche, si votre habitat réversible n'est pas nomade (dans le cas d'une paillourte par exemple, ou d'une maison terre-paille), sa définition ne sera peut être pas différente d'un habitat plus classique.
L'assurance habitation n'est pas obligatoire pour les propriétaires, chacun·e décidera ou non de se doter d'une telle assurance en fonction de son rapport au risque et de sa situation personnelle. Audrey et Martin, par exemple, ont choisi de souscrire une assurance habitation pour l'étendue de ces garanties, qui inclut également la responsabilité civile vie privée, et racontent dans leur témoignage l'élaboration de leur contrat d'assurance. Avoir un habitat "atypique", c'est souvent avoir des besoins différents, d'où un intérêt accru à ce que la compagnie d'assurance dispose d'un maximum de clarté. Prenez le temps d'expliquer les détails de ce qui composent votre habitat si vous souhaitez être correctement couvert·es.
3. Assurer le transport d'un habitat mobile
Concernant les habitats mobiles, des assurances spécifiques s'appliquent pendant leur transport. Des assurances spéciales caravanes existent, mais toutes ne sont pas adaptées pour les tiny houses. Il est alors nécessaire d'assurer la remorque, et de vérifier que l'assurance auto du véhicule tracteur la prend en charge.
1. De la synthèse des besoins à la conception fonctionnelle
Script de la vidéo
La conception, c'est une longue étape qui consiste à trouver des moyens pour répondre à vos besoins, puis à choisir des solutions techniques qui vont vous permettre de les mettre en œuvre. La conception se déroule en plusieurs phases, et c'est un processus itératif plutôt que chronologique : c'est à dire que vous allez devoir faire coïncider un grand nombre de contraintes, en affinant petit à petit les solutions que vous envisagez... Peut-être que vous allez choisir de faire appel à un concepteur professionnel, ou alors que vous le ferez vous-même, en auto-conception...
Dans tous les cas, il est intéressant de voir comment s'y prend un professionnel, et c'est ce que nous allons découvrir ensemble dans ce module. La conception d'un habitat réversible ne présente pas les mêmes enjeux qu'une construction traditionnelle. Du coup, nous allons l'envisager à travers seulement deux étapes : la phase de conception fonctionnelle, et la phase de conception technique.
La conception fonctionnelle
Le processus de conception commence en général avec l'élaboration d'un cahier des charges qui fait une synthèse de vos besoins, de vos envies et de vos contraintes. Ce qu'on a appelé la phase de conception fonctionnelle, c'est une étape qui consiste à trouver des moyens de répondre à ces besoins. Pour ça, on va élaborer des propositions formelles, fonctionnelles et esthétiques. Ces propositions vont devoir correspondre à vos goûts et vos usages, et être cohérentes d'un point de vue technique. C'est cette étape qui permet notamment de définir :
les volumes, la forme et l'allure générale de l'ouvrage, par exemple, le type de toiture que vous mettez sur votre tiny house;
les différentes pièces, leur positionnement, leurs interactions, par exemple décider de mettre la pièce de vie au sud pour avoir un maximum d'apport solaire;
l'emplacement des portes, des fenêtres, leurs dimensions approximatives;
les espaces libres que vous laisserez pour la circulation;
éventuellement, les aménagements intérieurs, les rangements, leurs dimensions.
Les paramètres à prendre en compte
Afin d'atteindre une cohérence globale, puisque c'est l'objectif, la conception fonctionnelle va devoir prendre en compte :
les contraintes des matériaux et les réglementations des méthodes constructives que vous envisagez par exemple, si vous faites le choix d'un habitat qui comporte une isolation en paille, vous aurez forcément des murs d'une largeur importante;
l'approvisionnement en eau et en énergie, qui dépendra du choix de l'autonomie ou d'un raccordement au réseau;
les flux de déplacement, à la fois intérieurs et extérieurs;
les interactions avec les éléments extérieurs comme la vue, la lumière, l'ensoleillement, l'ambiance thermique... ;
les nuisances éventuelles, intérieures ou extérieures par exemple le vis-à-vis, les bruits, les odeurs, ... .
Tout ce travail aboutit à une première proposition idéale qu'il va falloir plus tard mettre à l'épreuve des contraintes de faisabilité.
Les représentations graphiques
Cette première étape s'appuie généralement sur différentes représentations graphiques, qui vont vous permettre de valider la cohérence de la proposition et d'en apprécier l'esthétisme. Si ça vous intéresse, vous pourrez trouver dans les ressources complémentaires quelques représentations couramment produites par les professionnels de la conception. Il est important d'avoir en tête l'objectif de chacune de ses représentations et le cadre dans lequel elles vont vous servir : par exemple, si vous avez une représentation qui est destinée à l'élaboration d'une formalité administrative comme un permis de construire par exemple, elle va devoir répondre à des codes de représentation très précis pour être comprise de vos interlocuteurs.
La conception fonctionnelle peut être réalisée par un architecte. Il est aussi possible de s'adresser à un concepteur spécialisé dans le type d'habitat que vous souhaitez réaliser, qui connaîtra bien les spécificités techniques et d'usage d'un tel ouvrage. Enfin, il est tout à fait possible d'auto-concevoir votre habitat.
2. De la conception fonctionnelle à la conception technique
Script de la vidéo
A travers la proposition que nous avons élaborée, nous avons choisi des moyens pour répondre à nos besoins... Maintenant il va falloir confronter ces moyens aux contraintes de faisabilité. Et pour cela, nous allons devoir préciser les solutions techniques qui permettent de les mettre en oeuvre.
La conception technique
La conception technique, puisque c'est de ça dont il s'agit, se fait à plusieurs échelles :
Tout d'abord, on conçoit à un niveau très général. On traite alors :
le choix des matériaux qui permettent l'isolation et l'étanchéité de l'ouvrage;
le dimensionnement global et l'architecture de la structure si il y en a une, en prenant en compte les dimensions standards ou les guides d'usage des matériaux;
l'épaisseur des murs, des cloisons, de la toiture et du plancher, en prenant en compte leurs dimensions, les parements et les éventuelles lames d'airs qui permettent leur ventilation;
le type de fondations, dans notre cas : des fondations réversibles;
les jonctions entre les murs, le sol, le toit;
et enfin la disposition approximative des réseaux pour l'alimentation en eau et en énergie.
Petit à petit, on affine la conception, jusqu'à entrer dans des détails techniques très précis. On traite alors par exemple :
le passage des réseaux et les réservations à effectuer pour permettre leur placement;
les détails techniques des cadres de fenêtres et de portes;
les gouttières et leur intégration;
et enfin s'il y a une structure, le dimensionnement précis de chacune des pièces qui la compose.
Souvent, de nouvelles contraintes apparaissent au fur et à mesure que la conception s'affine, si bien que nous devons revoir la proposition initiale car elle n'est finalement pas réalisable... C'est un jeu de ping-pong avec l'étape précédente !
Les représentations graphiques
La phase de conception technique se fait aussi en s'appuyant sur différentes représentations graphiques, qui prennent souvent la forme de plans et modélisations en 2D et 3D. Elles permettent de valider les solutions techniques envisagées en les visualisant précisément. La phase de conception technique aboutit généralement à la réalisation de plans d'exécution. Les plans d’exécution c'est vraiment l'interface entre la conception et la mise en oeuvre. Leur objectif, c'est de permettre l'exécution conforme et efficace des solutions techniques envisagées, par les personnes qui seront sur le chantier, et qui ne seront pas forcément celles qui auront conçu ces solutions. Quand les plans d’exécution sont réalisés par des professionnels, ils répondent à des normes précises, pour être parfaitement lisibles et ils permettent de coordonner un grand nombre de corps de métiers différents. Chacun aura à sa disposition sur le chantier le type de plan qui correspond à son activité.
La conception technique peut être réalisée, en plus de l'architecte et du concepteur dont on a parlé précédemment, par des bureaux d'études spécialisés dans le dimensionnement, l'efficacité thermique, l'acoustique, ... . Selon le type de construction, il est aussi possible de travailler directement avec l'artisan qui va exécuter les travaux, par exemple avec un charpentier. Enfin, la conception peut être réalisée par vous-même, mais soyez vigilant : c'est vraiment une étape déterminante pour la solidité et la durabilité de votre habitat.
Mieux comprendre les différentes postures dans un projet architectural (maîtrise d'oeuvre et maîtrise d'ouvrage)
Arrêtons-nous sur une nuance primordiale : la distinction entre l'expression d'un besoin et la formulation d'un moyen.
Prenons un exemple simple : Vous pourriez ressentir un besoin d'intimité. Plusieurs moyens s'offriraient alors à vous pour y répondre : installer des rideaux, ou positionner les fenêtres sur une façade sans vis à vis, ou encore planter une haie pour avoir un brise-vue devant la vitre. Le risque, en pensant directement en terme de moyen, serait de penser que vous avez "besoin de rideaux" ou "besoin d'une haie" : vous n'exploreriez pas les autres possibilités, et si ce moyen n'était pas viable, alors il ne pourrait pas y avoir d'alternative.
Être clairvoyant sur cette distinction permet d'élargir "le champ des possibles" et d'être beaucoup plus agile et créatif. En effet, si un moyen s'avère compromis, en remontant au besoin on peut explorer tout un panel d'autres solutions techniques.
L'exemple précédent nous montre que la conception est en fait une conversation entre deux préoccupations différentes : le besoin, et le moyen. Il est donc intéressant d'identifier clairement deux postures dans un projet : celle de la demande, et celle de la réponse. Ces deux postures sont habituellement attribuées à deux entités distinctes toujours identifiées dans un projet architectural : la maîtrise d'ouvrage, et la maîtrise d'œuvre.
La maîtrise d'ouvrage formule le besoin et détermine les conditions de faisabilité du projet (budget, délais, localisation...). Dans le contexte qui est le nôtre, il s'agit à priori de vous.
La maîtrise d'œuvre conçoit les moyens techniques pour répondre à ce besoin dans le respect des conditions formulées et organise leur réalisation concrète (conception, planification et gestion du chantier...).
En présentant les choses ainsi, nous comprenons bien que parler de "maîtrise d'œuvre" ou "maîtrise d'ouvrage" ne correspond pas à un type de compétences, mais bien à une posture dans le projet. La posture de l'expression du besoin (maîtrise d'ouvrage) et celle de la mise en oeuvre d'un moyen pour répondre à ce besoin (maîtrise d'oeuvre) ont donc chacune leur périmètre d'action et de responsabilités.
Ce dialogue peut avoir lieu entre vous, le maître d'ouvrage, et un professionnel qui sera le maître d'œuvre, mais il peut également avoir lieu en vous-même si vous auto-construisez car vous serez alors à la fois maître d'oeuvre et maître d'ouvrage de votre projet.
Découvrir des exemples de représentations graphiques
Déjà présenté dans lors de la séquence 2 "Aménagement & architecture", nous vous proposons de (re)visionner ce document. Il recense une sélection de représentations graphiques : vous retrouverez leur nom, un visuel ainsi qu'un bref descriptif.
Une fois la conception terminée, il faut organiser le chantier, c'est à dire mobiliser les ressources humaines, temporelles et matérielles nécessaires pour qu'il se déroule dans les meilleures conditions. C'est ce que nous allons voir dans cette partie du module, dédiée à l'organisation et à la coordination du chantier.
1ère étape : la phase de consultation
La première étape s'appelle la phase de consultation. Elle consiste à trouver les entreprises et les artisans qui vont mettre en œuvre le projet. Généralement, plusieurs artisans sont sollicités et transmettent leur devis sur les travaux à effectuer. L'objectif, c'est de pouvoir comparer leurs tarifs et leurs prestations. Le choix des entreprises qui interviendront sur le chantier relève de la maîtrise d'ouvrage, c'est à dire vous, en tant que porteuse ou porteur du projet. Si vous avez besoin d'un appui technique, vous pouvez solliciter un assistant à maîtrise d'ouvrage qui peut par exemple être un architecte. Gardez en tête que plus les missions seront divisées, plus la coordination sera complexe.
2nd étape : la phase de planification
La seconde étape concerne la planification du chantier. Elle consiste à prévoir et orchestrer sa mise en œuvre, c'est à dire :
échelonner les étapes dans le temps en veillant à leur cohérence, anticiper leurs délais de réalisation et les différentes échéances
trouver les entreprises et artisans qui réaliseront chacune de ses étapes
coordonner leur planning d'intervention et leur transmettre les informations nécessaires à la bonne exécution des travaux dont ils ont la charge
assurer le suivi et la supervision du chantier
et enfin gérer les éventuels imprévus.
La·e chef·fe de chantier
La personne en charge de la gestion du chantier en est un peu la·e chef·fe d'orchestre : la·e chef·fe d'orchestre porte la vision de l'œuvre musicale et assure la cohérence du rythme de l'ensemble des musiciens et musiciennes, sans forcément maîtriser lui-même tous les instruments... De même, le chef·fe de chantier coordonnera les artisans et les entreprises qui interviendront en étant le garant de la cohérence de l'ouvrage construit, sans forcément maîtriser elle·lui·même tous les outils et les techniques mises en œuvre. Dans le cadre de la construction d'un habitat réversible, les enjeux liés à la coordination sont assez modérés : les chantiers nécessitent rarement l'intervention de nombreux professionnels, et comme les habitats sont très spécifiques, ils sont souvent pensés et fabriqués par des concepteur-constructeurs qui maîtrisent l'ensemble de leur réalisation.
Le diagramme de GANTT
La planification des gros chantiers prend souvent la forme de ce qu'on appelle un diagramme de Gantt, c'est à dire un calendrier prévisionnel où chaque tâche est conditionnée à la réalisation d'une autre. Ce qui est intéressant avec cet outil, c'est de pouvoir mettre en lumière les liens d'interdépendances entre deux étapes du chantier. Ca permet aux professionnels de mieux anticiper les conséquences d'un retard ou d'un imprévu par exemple en visualisant immédiatement ce que ça impacte...
Un·e architecte habilité·e peut par exemple assurer le rôle de maître d'œuvre du chantier. Ille saura mesurer la qualité des travaux réalisés et sera légitime pour défendre le niveau d'exigence qui est requis, ce qui n'est pas forcément votre cas... Dans le cas où la construction est déléguée à un·e professionnel·le spécialisé·e, c'est ce dernier qui assurera la planification et la gestion du chantier. Enfin, si vous auto-construisez votre habitat, vous serez vous-même en charge de cette phase.
Il n'est pas aisé de projeter une vision type d'un chantier, tant les procédés de mise en œuvre diffèrent d'un habitat réversible à l'autre... il faudrait faire un MOOC entier sur la construction ! Cette partie du module vous propose un tour d'horizon des principes constructifs généraux et vous permet d'intégrer quelques notions théoriques essentielles.
La construction est ici abordée de manière très théorique, vous aborderez une dimension plus pratique dans le module 3 de cette séquence !
1. Les étapes et principes de la construction
Naviguez dans le diaporama ci-dessous pour découvrir les grandes étapes et principes de la construction. Vous pouvez agrandir le diaporama en cliquant sur les "..." en bas à droite du visuel pour passer en mode plein écran.
Ce tour d'horizon a tenté de vous offrir une vision globale, bien que partielle, du monde de la conception et de la construction. Vous savez maintenant comment s'organise un projet de construction, et comment travaillent les professionnels du domaine. De plus, vous maîtrisez les éléments de langage essentiels pour dialoguer avec eux si vous en avez besoin.
1. Explorer le sens que vous donnez à votre projet
Dans cette vidéo, Cédric vous invitera à vous questionner sur le sens que vous donnez à votre projet, en réfléchissant notamment à vos motivations personnelles et interpersonnelles. Cédric, comme Emilie qui interviendra dans une prochaine vidéo, fait parti du réseau d'entraide Twiza.
Nous vous invitons à découvrir plus en détails les missions de l'association et à vous mettre en lien avec cette communautée engagée en visitant leur site.
Les missions de Twiza ? C'est vous aider à :
🌱 Découvrir l'éco-construction,
⛏️ Apprendre sur des chantiers participatifs,
👷 Trouver des professionnel·les,
🚀 Construire & Rénover de manière écologique.
Script de la vidéo
À ce stade, vous avez une vision d'ensemble des étapes nécessaires pour réaliser un projet d'habitation, avec une approche rigoureuse et professionnelle. Mais peut-être que vous envisagez de participer, que ce soit à la conception et/ou à la réalisation. Que ce soit pour faire des économies, pour comprendre et apprendre, pour mettre en oeuvre des solutions techniques originales… bref pour tout un tas de raisons propres à votre situation. Ce module doit vous permettre de comprendre ce qui vous attend afin de vous aider à atteindre votre objectif dans les meilleures conditions.
Dans ce module, nous allons donc revenir sur les différentes manières de réaliser un projet d’habitation en fonction de vos motivations et de vos moyens. Nous verrons en quoi ça change votre position vis-à- vis du projet. Enfin à cette occasion, nous évoquerons la question centrale mais trop souvent ignorée de la responsabilité, non pas pour se faire peur car il n’y a pas lieu, mais pour avoir les idées claires.
Vous en conviendrez, il est préférable de savoir où l’on veut aller avant de choisir comment on va y aller. Ceci paraît évident et pourtant nous savons d’expérience que rares sont les personnes qui ont fait les choses dans l’ordre, probablement parce qu’il est plus naturel de focaliser notre attention sur les techniques, les matériaux et ce qui nous paraît plus concret. Dans cette partie nous allons donc vous aider à faire le point sur vos motivations, puis sur les ressources dont vous disposez pour réaliser votre projet.
Explorer le sens que vous donnez à votre projet de construction
Tout au long de la réalisation de votre projet, le mode de mise en œuvre que vous choisirez influencera grandement l'expérience que vous allez vivre. Donc pour mieux satisfaire vos ambitions, il convient de commencer par s'interroger sincèrement sur la nature de ses motivations, sur ce que cette expérience représente pour vous et ce que vous en attendez. En effet, la mise en oeuvre de votre habitat peut toucher des objectifs beaucoup plus profonds de réalisation de soi. On touche ici au rêve, à ce qui vous fait vibrer, à ce qui peut même conduire à dépasser certaines limites, à trouver les ressources qu'il vous manque… c’est donc primordial ! Nous vous proposons d'explorer deux dimensions : les motivations personnelles et interpersonnelles.
Les attentes et motivations personnelles
Lorsqu'on parle de motivations personnelles, on parle de l'expérience que vous voulez vivre à l’occasion de ce projet : quelles sont les attentes en terme de réalisation de soi et de développement personnel - ce en quoi votre projet est ou non une source d'accomplissement et de plaisir pour vous, l'expérience que vous voulez vivre vis à vis de vous-même, les besoins que vous voulez nourrir, les valeurs que vous voulez incarner à cette occasion.
Les attentes et motivations interpersonnelles
Lorsqu'on parle de motivations interpersonnelles, on parle de l'expérience sociale que vous voulez vivre : quelles sont vos attentes en terme de réalisation sociale et collective ? Comment votre projet va-t-il répondre à vos aspirations en termes d'expérience humaine et relationnelle : rencontres, liens, accomplissement collectif… bref les besoins que vous voulez nourrir chez les autres et chez vous, à travers les nombreuses interactions que ce projet va générer avant, pendant et même après sa réalisation. Là aussi c’est l’occasion de faire vivre vos valeurs.
2. ✒️ Activité : réfléchir au sens de son projet de construction
Nous vous proposons d'explorer, à travers 3 petites questions, le sens que vous donnez à votre projet de construction. Posez-vous dans un endroit calme et prenez le temps de réfléchir ou d'écrire vos réponses. Nous vous invitons à les partager avec les autres participant-es en y répondant sur la fiche suivante, à moins que vous préfériez ne pas communiquer vos réponses.
Saisir une fiche : S5M1 - Sens projet construction
Nb. : Il est possible d'afficher plusieurs bases de données d'un coup en entrant leur id séparé par une virgule [accéder à la documentation].
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3. Découvrir les réponses des participant.es et échanger
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?Le Partage : le lien sociale est pour moi important et l'échange, que permet un projet d'autoconstruction via un chantier participatif, est si riche qu'il va permettre aux autres autant d'envisager leur limites que de vouloir les dépasser.
L'Entraide : Il est temps que l'humanité comprenne qu'un individu, à lui seul, est incapable dans le temps de vie qui lui est imparti, de réaliser tout ce dont il a besoin (extraction du mineraie, sa transformation, conception de l'outillage pour le faire....).
Pour cela, bien d'autres individus avant lui ont réalisé des outils, des produits finis ou semi-finis pour qu'il parvienne à ses fins.
L'entraide devient primordiale à la réalisation d'un projet.
La Confiance en Soi : Oser affirmer que nous avons les capacités d'agir sur un projet ne signifie aucunement que nous les avons toutes pour réaliser un projet seul de A à Z, mais plutôt que nous avons la certitude d'obtenir un résultat satisfaisant grâce à notre motivation mais aussi grâce aux différents acteurs que nous allons rencontrer dans notre nouvelle aventure que représente un projet.
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
A oeuvrer avec un groupe d'inconnus, je souhaite confronter mes certitudes à "Aimer cet Autre que moi tel qu'il est, pour Etre sur que je m'aime vraiment tel que je Suis, dans mes défauts, comme dans mes qualités".
A continuer d'apprendre de mes erreurs et les corriger pour qu'elles n'en soient plus et ainsi mesurer l'étendue de mon ignorance pour ne plus m'autoflageler mais me remercier de ce qui est déjà fait !
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
Mon futur projet d'autoconstruction en est, certe, à l'étape de cogitations, mais même si ma capacité financière était, à premmière vue un frein à la réalisation, je la transforme en force de réflexion pour ne rien m'interdir mais plutôt m'autoriser à ce qui est possible.
Pourquoi je vous dis cela ?
Parce que dans le cadre de mon autonomie à vélo en Auvergne depuis 6 ans, je recevais le message incessant que "c'était impossible de vivre en Auvergne à vélo... c'était vraiment n'importe quoi !". Il faut que sachiez à ce stade que ma vue m'empèche de passer tout permis conduire car elle est défectueuse depuis ma naissance... en Auvergne !
Alors avec ma naiveté en poche, comme je ne savais en rien si c'était impossible, je l'ai fait ! Je vis à vélo :
- dans les déplacements de courtes, moyennes et longues distances avec ma remorque
- dans la réalisation du métier de mécanicien cycle que je pratique au quotidien
- dans la faculté de maintenir un haut niveau de santé avec ce médecin de proximité qu'est mon vélo et de l'exercice qu'il me procure
- dans la transmission de mes valeurs et de mon art de vivre à un public de personne en insertion sociale dans l'association ou j'exerce au quotidien.
C'est ainsi que fort d'avoir transformer cette faiblesse en force sur ce sujet, je me dis que le principe est transférable sur celui de l'autoconstruction... pour moi c'est évident !
Et je souhaite le partager à qui veut bien entendre, parce que c'est trop bon de se sortir de l'ornière pour ne garder cela que pour soi ;-)
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?
Simplicité. Sobriété. Résilience. Solidarité. Cohérence. Force du collectif
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
Tester ma capacité à faire avec d'autres.
A savoir concilier mes exigences avec celles des autres..
Ma capacité à motiver autour de moi sur un projet qui me tient à coeur.
A oser me confronter au regard des autres sur un territoire peu propice à cette démarche. Assumer mon projet et ses valeurs.
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
Le projet est à deux mais j'ai le désir de sortir de la bulle familiale. C'est aussi une crainte.
Nous sommes un peu dans le "vivons heureux vivons cachés" parce que nous vivons un territoire peu propice. Malgré tout nous avons déjà investi le lieu avec une maison en paille. C'est pas toujours facile mais notre désir de cohérence supplante le reste et déroute les autres.
Nous avons aussi un peu peur des expériences collectives parce qu'elles finissent parfois mal. Partager ce projet serait alors LE défi. Faire entrer le collectif et sa puissance dans notre projet. Pour encore plus de cohérence !
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?
Simplicité : vivre plus simplement, avec moins de choses et plus de temps, tout en conservant un bon niveau de confort dans un petit espace.
Cohérence : ne pas vivre au dessus des moyens de biocapacité de la planète, ou du moins tendre vers cet objectif
Justice : ne pas user de ressources qui feraient défaut sur une planète finie à d'autres
Solidarité et liens : vivre plus simplement permet de donner du temps aux autres, d'échanger, de partager, de soigner les liens
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
Quels sont les besoins nécessaires et suffisant à ce que je me sente bien dans mon environnement et avec mon entourage social et naturel?
Comment puis-je passer moins de temps à gagner ma vie et plus de temps à la remplir en passant du temps à des activités porteuses de sens
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
Oui, avec toutes les personnes intéressées à porter des valeurs similaires, ou étant en questionnement sur celles qu'elles veulent développer et qui pourraient y voir des pistes de réalisation de qui elles sont
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?
Sobriété, Cohérence, Liberté, Solidarité, Partage
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
Connaître mes capacités d'adaptation et de mobilisation de ressources pour mener à bien mon projet d'habitat. Savoir transmettre les valeurs qui me tiennent à coeur.
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
Oui, pour prouver que c'est possible de vivre mieux avec moins. Avec mon entourage et tous ceux intéressés par ce type de projet.
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?
sobriété, cohérence, partage, évolution, liberté
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
confirmer la confiance qui grandit en moi sur ma capacité à concevoir et construire mon habitat, clarifier si la coordination de chantiers participatifs, la transmission me plait vraiment pour mon projet professionnel versus un projet de maraichage
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
oui un maximum . Pour inspirer, donner envie de, transmettre les connaissances et savoirs-faires utiles pour monter ce type de projet. Avec les citoyens de la commune, mes ami.es, ma famille, des porteurs de projets d'habitats réversibles et d'hameaux légers
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?
Sobriété, cohérence, partage, proche de la nature
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
Que je suis capable d'habiter un lieu qui me ressemble, de le concevoir et de le co-créer
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
Oui dans l'idéal dans un écolieu. Envie aussi d'inspirer d'autres personnes vers ce type d'habitat plus sobre et plus simple
Jean-Yves Regrouper des habitats leger et réversible sur un terrain commun dans la légalité
Jean-Yves Regrouper des habitats leger et réversible sur un terrain commun dans la légalité
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?
Entraide, motivation, écoute, bienveillance, partage
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
capaciter à fédérer autour d'un projet, faire confiance au groupe aux individus, capaciter à communiquer.
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
envie de vivre une avanture collective avec des personne que je ne connais pas et qui partagent une partie de mes aspiration tout en gardant une part d'autonomie et d'indépandance.
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?
Resilience, Partage, horizontalité des decisions, ecolos, radicalité
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
réessensialiser notre confort, notre capacité de resilience, d'adaptation et d'autonomie.
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
Nous n'envisageons pas notre projet autrement qu'en collectif, parce que nous ne pouvons pas survivre seul, nous sommes d'abord un groupe d'amis, mais surtout nous partageons une meme base de valeurs.
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?respect la terre / du vivant, le partage plutot que l'individualisme, l'apprentissage de savoir-faires utiles plutot que chiller ou boursicoter ...
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
me prouver que je suis capable de faire quelque chose de mes mains, que mes pensées soient tournées vers qqch de concret, me concentrer sur un projet, m'y confronter, être stimulée dans l'action et la difficulté ...
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
c'est un projet commun avec mon compagnon même si je suis plutôt la locomotive ... nous n'en avons pas parlé à nos famille et amis pour le moment car le projet n'est pas assez mûr et nous n'avons pas envie que leurs craintes nous contaminent :p Nous serons plus forts pour en parler quand ça deviendra concret.
Quelles valeurs mon projet me permet-il d'incarner ?
il y a ceux qui abiment et ceux qui soignent j'aime être dans ceux qui soignent
Qu'ai-je envie d'apprendre sur moi-même à travers mon projet ?
j'ai plus trop à apprendre mais à appliquer les choix
Ai-je envie de partager la réalisation de ce projet ? Pourquoi ? Avec qui ?
Oui pour la stimuler ma fille lui montrer qu'on à le choix de faire autre chose que ce que l'on nous impose et ËTRE comme on a envie d'ËTRE mais elle le sait déjà !
Glossaire
Dans cette vidéo, Cédric vous invite à vous questionner sur les ressources que vous possédez pour réaliser votre projet d'installation. Ces ressources sont de quatre natures :
💰 financières
⏳ temporelles
🧰 techniques
👣 relationnelles.
1. Découvrir et évaluer ses ressources
Script de la vidéo
Après avoir progressé dans la compréhension de vos motivations grâce à la partie précédente, il est temps de faire le bilan de vos ressources, c’est à dire les moyens dont vous disposerez pour réaliser votre projet. Dans ce chapitre nous allons vous aider à découvrir toute l’étendue de vos ressources, à en cerner les limites bien-sûr mais aussi à les développer. Nous vous proposons une grille de lecture qui identifie 4 principales formes de ressources, mais vous pourriez tout à fait étendre le raisonnement à votre cas personnel en ajoutant d’autres formes ressources. Toutefois celles-ci nous semblent fondamentales :
votre capital financier
votre capital temps
votre capital technique
votre capital relationnel
Explorons ce que recouvre chacun d'entre eux
Votre capital financier
Les ressources financières sont limitées, souvent insuffisantes. Il est tentant d’aller au moins cher, mais le plus souvent c’est au détriment de la qualité ou de la durabilité… Nous pensons que la mauvaise qualité c’est pour les riches. Pourquoi ? Parce qu’au final ça coûte toujours plus cher. Parfois beaucoup plus cher, et pas seulement en argent, mais aussi en temps ou pire, en sécurité.
Donc si le budget est vraiment trop serré il peut-être plus pertinent d’adopter une stratégie adaptée, par exemple en revoyant les dimensions de son habitat, ou en planifiant sa construction en plusieurs étapes échelonnées dans le temps. De nombreux autoconstructeurs procèdent ainsi.
Si vous ne souhaitez pas participer à la réalisation de votre projet alors il faudra que ce capital financier permette de payer le travail de professionnels pour le réaliser en intégralité. Vous occuperez alors une position de client uniquement. Ce sera aux professionnels qu’il incombera d’être responsables de la bonne réalisation du projet.
Si au contraire vous souhaitez participer à la réalisation, alors vous ne serez plus seulement client, vous serez également l’outil, le constructeur, d’une partie de ce projet. Ceci est courant et il faut avoir conscience que ça implique deux changements :
d’une part vous serez évidemment responsable de la partie qui a été réalisée par vos soins, même si vous avez reçu du conseil, professionnel ou pas, et même pour la partie qui a été réalisé par de l’aide bénévole,
d’autre part vous serez amené à mobiliser d’autres formes de ressources que nous allons maintenant développer.
Votre capital temps
Lorsqu'on parle du capital temps, on parle tout simplement du temps que vous souhaitez, ou pouvez consacrer à la réalisation de ce projet. Pour en cerner les limites, voici 3 angles :
votre disponibilité, c'est à dire le niveau d'implication que vous voulez mettre au votre projet
la durée pendant laquelle vous êtes prêt.e à engager votre énergie dans ce projet
le délai dans lequel vous souhaitez emménager
Ces trois dimensions vous permettront d'avoir une bonne idée de vos ressources en temps. La durée de réalisation varie beaucoup, mais pour vous donner un point de repère, sachez qu’il est admis que la réalisation complète d’une maison de taille moyenne représente entre 2000 et 2500 H de travail pour un non professionnel.
Au-delà, vous pouvez vous interroger sur ce que représente le temps passé sur ce projet, pour vous. Le temps peut être optimisé en misant sur un maximum d'efficacité, mais il peut au contraire être précieusement égrainé pour vivre pleinement une expérience qui a du sens pour vous.
Prendre en compte le temps que vous souhaitez consacrer à votre projet est aussi important que de prendre en compte le temps où vous ne vous y consacrez pas : considérer des moments libres pour prendre du recul et vous ressourcer, prendre soin de vous et des personnes qui vous entourent.
Prenez de la marge dans le planning, évitez d’être dans une sensation de retard permanent c’est inutilement inconfortable et contreproductif.
Pour conclure avec le capital temps rappelez-vous que le temps est relatif. Je ne parle pas de la théorie d’Einstein ;) mais du ressenti : en effet il vaut mieux passer 2 semaines à vivre une expérience agréable et confortable, plutôt que 3 jours de calvaire et de stress, n'est ce pas ?
Votre capital technique
Le capital technique regroupe notamment les compétences et les outils dont vous disposez.
Il est essentiel de savoir évaluer, en toute honnêteté intellectuelle, votre niveau de compétence au regard des savoirs et savoirs-faire nécessaires à votre projet. Il est difficile de se situer alors n'hésitez pas à vous donner le temps de bien vous renseigner et surtout de vous tester : échangez avec des auto-constructeur.ices dont le projet est proche du vôtre - car les compétences diffèrent d'un type d'habitat et d'un mode de réalisation à l'autre -, lisez des témoignages… si vous en avez le temps, le meilleur moyen est de participer à des chantiers en tant que bénévole pour vous essayer en conditions réelles.
Certaines étapes sont fastidieuses mais très simples techniquement, d’autres sont plus délicates et demandent une bonne maîtrise technique, voir une expertise, des outils très spécifiques ou le respect de normes complexes : soyez-en conscient et ne le négligez pas sinon tôt ou tard cette réalité s’imposera à vous.
Pour développer votre capital technique il est bien sûr possible de suivre des formations ou de s'auto-former, mais chaque apprentissage, bien que source d'accomplissement, consomme de vos ressources : temps, argent. De plus, cela représente une « charge » supplémentaire. Il est toujours plus long et cognitivement plus fatiguant de faire quelque chose de nouveau ou que l'on maîtrise pas.. donc avant de décider de parier sur soi plutôt que sur une expertise externe, il faudra bien s’assurer que ça en vaut la peine.
Au-delà des compétences spécifiques liées à la réalisation technique, ne négligez surtout pas les compétences transversales : votre capacité d'organisation, d’endurance, de gestion émotionnelle, relationnelle, votre capacité à poser vos limites et exprimer vos attentes, vos capacités physiques ou de leadership... Savoir par exemple mobiliser un réseau autour de votre projet pour trouver du soutien est un réel atout, nous le verrons au chapitre suivant.
Enfin si vous pensez accueillir de l’aide à l'occasion d’un chantier participatif, ne sous-estimez pas la charge que ça implique en termes de temps et de compétence. Assurez-vous d’en faire une expérience conviviale, une bouffée d’air dans votre projet.
Votre capital relationnel
Lorsqu'on parle de capital relationnel, on parle de l'ensemble des ressources que vous allez pouvoir mobiliser par l’intermédiaire de votre réseau relationnel. Cela peut être un soutien du projet en ressource financière, en compétence, en temps ou autre. Ce peut être aussi un soutien plus indirect, à votre égard, émotionnel par exemple. Il peut être intéressant de visualiser votre projet comme un cercle, inscrit dans plusieurs cercles concentriques :
le premier cercle le plus proche est votre cercle le plus intime, il peut s'agir de vos proches, votre famille ou des personnes qui vont partager votre quotidien... Il peut être intéressant d'évaluer quel soutien elles pourront vous apporter, en premier lieu un soutien émotionnel, mais aussi comment vous allez pouvoir prendre soin d'elles dans la période intense qui se présente.
le second cercle est celui de votre entourage, les amis qui viendront peut-être vous prêter main-forte ou dont vous pourrez solliciter l'avis ou les conseils
le troisième cercle est celui de votre ancrage local, l'environnement direct de votre projet : il peut s'agir de vos voisins, des personnes qui seront peut-être intéressées par votre chantier et qui vous proposeront de l'aide ou du soutien matériel, des artisans de votre commune chez qui vous récupérerez peut-être des matériaux à revaloriser..
le quatrième cercle est celui du réseau dans lequel s'ancre votre projet, et avec lequel vous interagirez peut-être davantage de manière virtuelle : réseau de constructeurs ayant des projets similaires, réseaux liés à l'organisation de chantiers participatifs, associations...
Prenez le temps de faire un bilan de toutes les forces vives sur lesquelles vous pourrez compter le moment venu... et prenez-soin de l'ensemble de ces relations qui vous seront d'un grand soutien !!
Dans cette partie nous avons appris à clarifier les motivations d’une part et les ressources d’autres part, mais soyons clairs : le but est juste d’avoir conscience que ces deux préoccupations sont distinctes, mais pas de les compartimenter de façon étanche. En effet vous entretiendrez un dialogue entre celles-ci, qui s'influenceront réciproquement. Par exemple, la confrontation au chantier réel pourrait vous révéler d’autres motivations, inconnues jusqu’alors.
Vous êtes maintenant prêts à découvrir les différents modes de réalisation qui s'offrent à vous pour ensuite choisir la ou les solutions adaptées à votre situation !
✒️ 2. Activité : faire le bilan de mes ressources personnelles
Suite au visionnage de cette vidéo, nous vous invitons à prendre un temps pour faire le bilan de vos ressources, c'est à dire des moyens dont vous disposerez pour réaliser votre projet d'installation. Prendre conscience de ses ressources et de leurs limites, c'est pouvoir anticiper la manière dont peut s’investir dans un projet, dont on s'entoure et se fait accompagner.
Vous retrouverez les questions de l'exercice ci-dessous, ainsi que le fichier en format .docx si vous souhaitez directement le compléter. Sentez-vous libre de partager votre bilan avec les autres participant·es en le déposant dans le formulaire ci-dessous.
Découvrir les questions
💰 Mon capital financier
L'activité https://mooc.hameaux-legers.org/?41CElaborerMonBudget proposée dans la séquence "Budget, Financement et Assurances" permet d'en obtenir une première appréciation. Nous vous invitons à en reprendre ici les éléments-clefs, puis de répondre à cette question.
Est ce que je souhaite participer à la réalisation de mon projet ?
oui
non
si « oui » : gardez en mémoire que cela mobilisera votre capital temps, technique et relationnel…
si « non » : mon capital financier permettrait-il de payer l'accompagnement ou le travail de professionnels ? Sachez que le coût des matériaux d'un habitat hors d'eau hors d'air est d'environ 500€/m² , honoraire d'un architecte moyen 1250€/m² , un habitat clé en main entre 1000-1800€/m²
⏳ Mon capital temps
1. Quelle est ma disponibilité ? Quel niveau d'implication je souhaite engager ?
en heures par jour :
en jours par semaine :
2. Pour vous aider à y répondre : Quelles sont mes activités que je souhaite continuer pendant mon projet d'habitat ? ( travail, loisirs, etc) Combien de temps je souhaite y consacrer par semaine ?
3. Sur quelle durée suis je prêt·e à engager mon énergie dans ce projet ? (en mois ou en année(s) ?)
4. A partir de quand je souhaite emménager dans mon habitat ?
5. A partir de quand est-il critique que je n’ai pas terminé mon habitat ?
🧰 Mon capital technique
1. Quels sont mes compétences techniques dans le domaine :
de la conception : ai-je des notions en thermique, permaculture, mécanique, science des matériaux.. ?
de la construction : quelles sont mes expériences de chantier ? Pour quel type d'habitat et mode de réalisation ?
Quelles sont les lectures théoriques que j'ai faites récemment dans ces domaines ?
2. Comment je me positionne vis-à-vis de ces compétences transversales ?
capacité d'organisation : ai-je déjà coordonné des projets ? réussi à atteindre des objectifs dans un temps défini ? Est ce que je tiens un agenda à jour
d’endurance : ai-je déjà participé à des projets de longue haleine ? de quel envergure, durée ? (par exemple être marathonien.ne montre une grande capacité d’endurance)
de gestion émotionnelle : dans mes expériences de projets, comment je me comporte face à des imprévus, des problèmes ? je reste plutôt calme , je sais garder une bonne maitrise de moi, j’angoisse, etc.
relationnelle : suis je capable de m'intéresser à une personne pour faciliter l'échange et la communication ? d'entrer dans le monde de l'autre, sans pour autant être forcément en accord ? à générer de la motivation, de l’envie
capacité à poser vos limites et exprimer vos attentes : ai je tendance à dire "oui" à tout par enthousiasme ?
capacités physiques : est-ce-que j'ai le goût de l'effort ? Est-ce-que je pratique une activité physique ? A quelle fréquence ?
de leadership... : quelle casquette je prends plaisir à porter dans un projet ( motivateur, meneur, régulateur, ..) ?
👣 Capital relationnel
Ce cercle représente votre capital relationnel. Vous êtes au centre, plus les cercles sont proches de vous, plus les personnes vous sont intimes. Prenez un instant pour imaginer comment le compléter.
Ensuite, inscrivez-y chaque personne physique (amis, voisins, famille) ou morale (association, SCIC…) ses capitaux mobilisables pour votre projet :
1. financier : pourrait/voudrait-elle me prêter de l'argent ? Combien ?
2. temps : quelle est sa disponibilité actuelle ? Sur quelle période pourrait t'elle s'engager ? Son engagement serait-il régulier ou ponctuel ?
3. technique : possède-t-elle des compétences techniques ou transversales utiles pour mon projet ? A-t-elle vécue des expériences de chantier ? Elle pourrait me les partager, me transmettre ses savoirs .
Autres formes de ressources
Peut être que d’autres formes de ressources ou de questionnements vous semblent importants à mentionner, sentez-vous libre de les ajouter dans cette partie.
Il existe une très grande diversité de solutions pour réaliser ou faire réaliser votre projet, qui se déclinent en trois solutions :
déléguer le projet à un·e professionnel·le,
se faire accompagner dans sa réalisation,
ou bien assurer soi-même la conception et la construction.
Chacune de ses solutions peut s'appliquer à l'intégralité de votre projet, ou à une étape en particulier. Il est donc tout à fait possible de composer une formule "sur-mesure", en combinant ces différentes solutions en fonction de vos envies et ressources.
C'est parti pour un petit tour d'horizon des modèles qui s'offrent à nous et de leurs enjeux !
Déléguer le projet à un.e professionnel.le
Tout d'abord, prenons le cas de la délégation à un·e professionnel·le. Vous pouvez déléguer l'ensemble de la conception et de la construction de votre habitat à un·e professionnel·le... ou simplement certaines étapes. Dans ce cas, vous êtes le client et vous n’intervenez donc pas dans la réalisation de cette étape du chantier que vous avez choisi de déléguer.
Par exemple, vous pouvez vous-même dessiner les plans d'aménagement de votre tiny house, et déléguer la conception technique et la construction à un constructeur spécialisé. Vous pouvez commander à un constructeur l'ensemble des éléments d'une yourte, et assurer vous même son montage....
Déléguer des étapes ou l'ensemble de la mise en oeuvre de votre projet à un professionnel, en conception ou en exécution, offre de nombreux avantages :
Tout d'abord, un professionnel :
s'engage sur un délai et un prix, vous aurez donc davantage de maîtrise sur ces éléments.
Par ailleurs, un professionnel connaît les normes et réglementations qui encadrent sa discipline, il saura les respecter et vous garantir un cadre de sécurité.
Enfin, un professionnel engage sa responsabilité quand il réalise un ouvrage, par son assurance décennale notamment. C'est souvent nécessaire pour un prêt bancaire.
Se faire accompagner par un.e professionnel.le
Abordons maintenant le cas de l'accompagnement. Un professionnel peut également adopter une posture d'accompagnement : il ne fera pas à votre place, mais avec vous. On appelle ce modèle l'auto-construction ou auto-production accompagnée, et il peut s'appliquer à n'importe quelle phase du projet…
Dans cette configuration, vous n'êtes plus le client comme dans le cas précédent, mais bien l’auto-constructeur et donc vous portez la responsabilité de l’ouvrage. Vous faites simplement appel à du conseil extérieur pour vous accompagner plus sereinement dans votre réalisation. Dans ce cas, en général, le professionnel n’engage ni sa responsabilité, ni son assurance décennale. Le niveau de responsabilité sur lequel s'engage le professionnel qui vous accompagne est vraiment un point important à voir lors de la signature du contrat car cela implique aussi le coût de sa prestation.
Plusieurs formes d'accompagnement sont possibles. Le professionnel pourra :
Organiser votre chantier et être présent tout au long de sa réalisation pour vous guider et vous transmettre les compétences techniques nécessaires.
Ou bien il pourra vous conseiller à distance en répondant à toutes vos questions.
Ou encore, il vous proposera de vous accompagner dans la conception, en fixant avec vous des rendez-vous de conseil réguliers.
Certains professionnels se sont spécialisés dans ce type de prestation, et ont donc, en plus des compétences liées à leur corps de métier, des outils adaptés et de vraies capacités pédagogiques.
Se faire accompagner présente de nombreux avantages :
D'abord, vous pouvez participer à la réalisation de votre projet en vous y investissant directement
Ensuite, votre projet est sécurisé par l’accompagnement du professionnel, qui saura vous poser les bonnes questions pour faire avancer vos réflexions. Il vous guidera vers une réalisation de qualité, dans le respect des normes et règlementations qu'il maîtrise.
De plus, au contact d'un professionnel, vous apprendrez beaucoup plus efficacement et précisément que si vous vous auto-formez : il saura partager son savoir-faire et ses retours d'expérience.
Enfin, si le professionnel intervient sur une phase où vous travaillez avec des bénévoles, il pourra vous aider à estimer le nombre de bénévoles nécessaire à chaque étape, transmettre les compétences techniques sur le chantier et même très souvent s'assurer du respect des consignes de sécurité sur le chantier.
Faire soi-même
Si vous avez toujours rêvé d'auto-concevoir ou d'auto-construire votre habitat, vous aurez certainement envie d'en assurer la mise en oeuvre vous-mêmes. Il s'agit là d'un choix engagé, qui va vous demander un gros investissement personnel, souvent sur la durée. Vous pouvez décider de réaliser l'intégralité du projet, ou seulement une étape... Là encore, tout dépend de vos ressources en temps, compétences et motivation.
On considère souvent l'auto-construction comme plus économique, mais il faut rester vigilant : c'est théoriquement vrai, puisque vous ne payez pas le temps de travail d'un professionnel... mais cela suppose que vous ayez une parfaite maîtrise de votre budget, de votre planning et de la technique à mettre en oeuvre, ce qui n'est pas garanti. De nombreux auto-constructeur.ices sous-estiment la durée du chantier et leur budget, et se sont souvent les erreurs qui coûtent le plus cher !
Avant de vous lancer, évaluez avec attention vos ressources et soyez humble... Au-delà de ces points de vigilance, l'auto-construction est une très belle aventure, qui présente de nombreux intérêts :
D'abord, elle est une source immense d'accomplissement personnel et souvent collectif
Elle vous permet de monter en compétences et de gagner en autonomie
Elle peut être plus économique, à condition de maîtriser les techniques employées, vos délais et votre budget.
Enfin, vous aurez une plus grande maîtrise générale : des matériaux employés et de leur provenance, ainsi que du rythme de réalisation du projet...
Plus encore que les autres modèles, l'auto-construction nécessite d'être au clair avec ce que l'on souhaite et les ressources que l'on est prêt à investir... les principales difficultés rencontrées par les auto-constructeurs sont l'épuisement, dû à la durée du chantier, et la sous-estimation des coûts induits par des erreurs ou un manque d'anticipation au moment de la conception.
Le module 1 vous a offert une vision d'ensemble du déroulement d'un projet de construction, de la conception à l'exécution. Le module 2 vous a invité à faire un bilan de vos ressources et de vos motivations... désormais, vous devez avoir une vision plus claire du modèle de mise en oeuvre qui correspond à chaque étape de votre projet et à vos aspirations. Direction le module 3 pour passer à l'action !
Nous vous proposons ci-dessous une vidéo complémentaire qui intéressera peut-être celles et ceux d'entre vous qui prévoient d'auto-construire. Dans cette vidéo, Emilie nous rappelera ce qu'est un chantier participatif et David témoignera de son expérience.
Script de la vidéo
Organiser un chantier participatif
Si vous auto-construisez ou si vous vous faites accompagner, vous aurez peut-être envie d'impliquer des bénévoles pour vous soutenir, en organisant des chantiers participatifs. Différentes typologies de chantiers participatifs peuvent être organisés en fonction des phases du projet et de votre besoin.
Vous pourrez par exemple impliquer de nombreux bénévoles, ayant peu de compétences pour des étapes simples, ou seulement une ou deux personnes en soutien pour des étapes plus techniques et minutieuses...
Les chantiers participatifs présentent de nombreux avantages :
ils permettent de vivre une aventure collective riche de rencontres et d'apprentissages : les personnes qui s'investiront sur votre chantier passeront un moment inoubliable, et repartiront avec de nouvelles compétences.
Ils apportent aussi une dynamique motivante et permettent de gagner du temps sur des étapes répétitives ou qui nécessitent beaucoup de main d'oeuvre... à condition d'être bien organisé et d'avoir suffisamment d'outils pour tout le monde.
ils permettent enfin de ne pas être seul sur son chantier et donc de se sentir soutenu moralement. Certains bénévoles pourront en plus apporter leurs expériences et compétences pour vous conseiller si besoin.
La séquence "Construction & Autonomie" est terminée. Prenons un temps pour réfléchir à ce que nous avons vu : quels ont été mes apprentissages ? Comment est-ce-que je me sens ? Ai-je trouvé des réponses à mes questionnements, ou au contraire, en a-t-elle fait émergées de nouveaux ? A-t-elle résonnée avec mon projet ou mes expériences ? Y-ai-je découvert des ressources que je souhaite garder avec moi ? Mon projet a-t-il avancé ? Ai-je fait des rencontres ? ...
Comme Sasha, vous pouvez prendre un temps pour compléter la sixième pièce de votre blason.
Glossaire
Dans le module 1, vous avez découvert les phases d'un projet de conception et de construction d'un habitat réversible et pris conscience des compétences qu'un tel projet mobilise.
Dans le module 2, vous avez réalisé un bilan de vos ressources et motivations pour composer, grâce à un panel de solutions de mise en oeuvre, celle qui convient le mieux à votre projet.
Ce troisième module vous apporte un éclairage opérationnel. Vous découvrirez comment mettre en place un partenariat fructueux avec le.a professionnel.le qui pourrait contribuer à votre projet, et découvrirez quelques bases méthodologiques pour envisager vous-même la conception et la construction de votre habitat... Ce programme étant TRES dense, sentez-vous plus que jamais libres de ne visionner que les parties qui correspondent à votre cas... nous ne nous vexerons pas !
Vous choisirez peut-être de travailler avec un·e architecte, un·e constructeur·ice spécialisé·e ou un·e artisan·e, qui pourra, comme nous l'avons vu dans le module 2, intervenir de différentes façons :
réaliser les travaux que vous lui demanderez (en conception ou construction) pour vous, ou bien avec vous
intervenir sur toutes les phases du projet (conception, planification, construction) ou bien seulement sur certaines étapes (la réalisation des plans d’exécution, l'encadrement d'un chantier participatif, la réalisation de la plomberie, ...)
Quelle que soit la nature de votre collaboration, il est essentiel de poser un cadre commun qui vous permette de travailler sur de bonnes bases et d'être à l'aise dans le suivi de votre projet.
En vue de définir un cadre de travail satisfaisant, nous vous proposons de découvrir comment :
trouver un·e professionnel·le qui corresponde à votre projet
lui communiquer avec clarté vos attentes, vos contraintes et vos valeurs
bien cadrer et contractualiser votre collaboration
1. Collaborer avec un·e professionnel·le
👷 Trouver un·e concepteur·ice/constructeur·ice qui corresponde à votre projet
Faire construire un habitat réversible est une demande atypique. Certain·es professionnel·le·s sont spécialisé·e·s dans le type d'habitat ou de prestation qui vous intéresse, contacter ces personnes en priorité vous fera gagner du temps.
Nous vous proposons, dans l'onglet "pour aller plus loin", une carte des professionnel·les de l'habitat réversible et de la construction écologique et participative qui vous aidera peut-être dans votre recherche.
Dès le premier contact avec un.e professionnel·le, précisez le type de prestation qui vous intéresse (conception, accompagnement, suivi du chantier, ...), vous vous assurerez ainsi qu'ille est en mesure de répondre à votre demande.
N'hésitez pas à demander à voir ses réalisations précédentes ou des projets similaires au vôtre, c'est souvent une excellente manière de se rendre compte de votre compatibilité. Gardez en tête qu'un·e professionnel·le va rarement s'aventurer à mettre en œuvre des méthodes constructives qu'ille ne connaît pas pour un seul chantier, car cela lui demanderait un temps d'apprentissage trop long qu'ille ne pourrait pas facturer. Si vous avez des attentes précises sur un mode de construction, allez plutôt vers une personne qui en a l'expérience.
🗣️Communiquer avec clarté votre projet et vos valeurs
Vous avez trouvé un·e professionnel·le dont les prestations semblent correspondre à vos attentes. Le choix d'un·e professionnel·le pour votre projet va cependant au-delà des compétences, des prestations proposées et de l'expérience recherchée : il s'agit aussi de trouver la personne adaptée à votre caractère, votre manière de vous exprimer, à vos valeurs et enfin aux valeurs que vous souhaitez voir incarnées dans votre aménagement et habitat.
Ce n'est pas un mariage, mais vous allez tout de même passer quelques semaines ou mois à travailler ensemble, sur un projet qui vous tient certainement énormément à coeur et dans lequel vous investissez d'importantes ressources (temps, argent, énergie...). Créer un rapport de confiance est une étape essentielle.
Une première rencontre est l'occasion de :
👉 vous présenter l'un·e à l'autre, faire connaissance pour évaluer la qualité et la fluidité de la relation
👉 transmettre au·à la professionnel·le ce qui compte pour vous, partager vos valeurs, le sens de votre projet et vice versa...
Quelques pistes pour vous présenter
- votre parcours
- l'historique et la raison d'être de votre projet, ce qui motive votre choix d'habitat
- vos valeurs et la manière dont vous souhaiteriez les voir incarnées dans votre habitat
- la posture que vous souhaitez adopter dans le projet (niveau d'investissement, de suivi)
- ce dont vous pourriez avoir besoin pour bien fonctionner ensemble
Quelques pistes pour qu'iel se présente
- son parcours
- sa vision et ses valeurs
- ses projets et expériences passées, si possible en lien avec votre projet
- son processus de travail
- ce dont ille pourrait avoir besoin pour que vous fonctionniez bien ensemble
N'hésitez pas à vous préparer en amont afin d'être clair le jour J.
🧱 Construire le cadre de votre collaboration
La première rencontre permet également de commencer à ébaucher le cadre de votre éventuelle collaboration et identifier la posture de chacun·e dans le projet.
💭 Souvenez vous, en tant que maître d'ouvrage, c'est vous qui exprimez un besoin et définissez le cadre de faisabilité du projet (budget, délais, localisation...). L'objectif sera d'identifier avec le·a professionnel·le compétent·e ce qui peut entrer dans ce cadre, et comment le faire évoluer pour qu'il puisse accueillir tout ce dont vous avez besoin.
Vous allez devoir :
formuler vos contraintes de faisabilité (délais, coût...) et attentes en terme de résultat
formuler vos attentes réciproques en terme de processus de travail et de posture dans le projet (niveau de suivi, d'investissement, de maîtrise souhaitée...)
aborder les clauses de votre potentielle contractualisation, conditions de vente, de paiement de garanties
De quoi discuter ?
Voici quelques sujets d'échange :
le positionnement de chacune des parties dans le projet, par exemple, le·a professionnel·le fait-ille pour vous ou vous accompagne-t-ille pour vous permettre de faire vous-même...
les étapes de travail et de suivi principales envisagées, par exemple combien de rencontres sont prévues ou comment le.a professionnel.le vous communique les avancées, quelles sont les étapes de validation.
votre budget idéal et maximum, afin qu'ille puisse évaluer le tarif de la prestation dans son futur devis ou vous dire ce qu'ille peut faire et à quel prix.
les éventuelles options possibles ou demandes particulières de votre part, par exemple sur les matériaux souhaités et leur provenance...
Sur la base de vos échanges, le.a professionnel.le vous proposera généralement un devis individualisé, qu'ille vous transmettra.
🤝 Contractualiser votre collaboration
La signature d'un contrat, ou d'un devis vous conduira à entamer une phase de travail commun qui vous engage l'un.e et l'autre selon des modalités que vous aurez définies ensemble.
Ces modalités, rédigées dans le contrat, peuvent comprendre :
des éléments liés au type de mission (conception, accompagnement, construction, gestion de chantier...) et éventuellement le nombre d'heures attribuées à ces missions.
des éléments techniques (localisation du terrain, type d'habitat/technique constructive employée, superficie/nombre de pièces, aménagements intérieurs et extérieurs...)
des éléments de planning (date de début du contrat, date de livraison prévue, éventuelles phases de livraison intermédiaires, pénalité de retard de livraison si le constructeur en est responsable...)
des éléments liés au paiement et à la rémunération (mode de rémunération, délai de paiement, éventuels paiements intermédiaires, pénalités en cas de retard de paiement...)
des éléments liés aux assurances et garanties
Facturation
Sachez que les professionnel.les peuvent fonctionner avec différents modes de rémunération : une rémunération au forfait (un montant décidé à l'avance), une rémunération au pourcentage du coût des travaux, ou encore une rémunération à l'heure. Ces modes de rémunération dépendent généralement du type de mission demandé (ponctuelle ou régulière, courte ou longue...) et de l'ampleur des travaux.
Engagement & responsabilité
Enfin, ayez en tête que vous aurez également des obligations à respecter suite à la signature du contrat ! Par exemple, assurer le ou les paiements dans les délais indiqués, fournir les éléments nécessaires prévus lors de la signature du contrat, être présent.e sur les phases de validation et de suivi des travaux sur lesquelles vous vous êtes engagé.e à participer, ... .
2. Pour aller plus loin
Préparer une première rencontre avec un.e pro
Pour vous aider à préparer votre premier rendez-vous, voici une liste plus exhaustive de réflexions à avoir et éléments de réponses possibles qui pourraient vous inspirer.
Décrire votre caractère
- besoin de maîtrise
- besoin d’anticipation
- besoin d’éclairage
- besoins d’ouverture des possibles
- besoin d’être rassuré
- besoin d'estime et de confiance immédiate - spontanéité et fluidité
- exigeance
- légèreté
- sérieux et travailleur
Formuler les valeurs que vous souhaiteriez voir incarnées dans votre habitat et son processus de conception/construction
- la convivialité, l'entraide
- la sobriété, la cohérence écologique
- l’autonomie
- l'accessibilité économique
- la confiance, l'ouverture
- la préservation de l’intimité
- la reproductibilité, l'open-source
- l'intégration (au patrimoine architectural local, à l'environnement direct)
Définir votre mode de communication et de collaboration souhaité
- communication régulière de l’avancée et/ou des points de blocage, transparence
- votre interlocuteur.ice est celui ou celle qui travaille vraiment sur votre projet
- écoute active des besoins
- rencontres physiques régulières
- rédaction de compte-rendus, fiches de suivi
- franchise
- assertivité
- tact et respect des sensibilités mutuelles
- transmission d’une partie de son savoir - pédagogie - positionnement de conseil et d’accompagnement
- flexibilité
- rigueur
Formuler vos peurs concernant la collaboration
- que le.a pro ne se sente "qu’un·e exécutant·e" et se démobilise/se désengage
- qu’ille ne soit pas suffisamment à l’écoute de mes besoins
- qu’ille ne tienne pas les délais
- qu’ille ne me challenge pas
- qu'ille ne me tienne pas suffisamment au courant de l'avancée du chantier
Décrire les qualités recherchées chez votre interlocuteur.ice
- honnêteté
- adaptibilité
- à l’écoute/empathique
- force de proposition/créativité
- fiabilité
- réactivité
- ordre/rigueur
- compétent.e
- goût de l’expérience/du challenge/de la nouveauté
- léger / qui ne se prend pas au sérieux
- coresponsabilité
- transmission
- expériences sur le mode constructif choisi
Placer votre curseur entre besoin d’être guidé et envie de donner des directives ?
Glossaire
📝 Au cours du module 3 de la séquence 2, vous avez élaboré un programme architectural. Ce programme comprend des éléments de synthèse de vos besoins, des éléments sur vos goûts et inspirations, des premiers choix architecturaux. Il est peut-être complété par un dessin ou d'une maquette, qui vous offre une première projection de votre projet. Vous avez ainsi transformé un rêve en aspirations concrètes... Vous allez désormais traduire ces aspirations en propositions fonctionnelles et techniques viables, comme nous l'avons vu dans le module 1 de cette séquence.
Concevoir un habitat implique de vous investir dans de nombreuses étapes allant du choix des systèmes constructifs et des matériaux au dimensionnement en passant par la modélisation et la mise en plan des solutions que vous retiendrez. Ces étapes détermineront la solidité et la durabilité de votre habitat : il est primordial que vous soyez extrêmement exigeant en les réalisant...
Le sujet étant très vaste, et le module très court, nous ne vous proposerons qu'un survol des différentes étapes, que nous vous inviterons à approfondir par vous-même à travers les ressources complémentaires mises à votre disposition.
1. 🌲 Choisir les systèmes constructifs
Vous avez découvert dans le module 3 de la séquence 2, qu'il existe un panel de systèmes constructifs possibles pour chaque type d'habitat. N'oubliez pas que vous pouvez toujours consulter le catalogue de l'habitat réversible qui vous a été présenté dans la séquence 2.
Plus les matériaux utilisés (et les systèmes constructifs) sont définis à l’avance, plus le projet s’affine : vous anticipez mieux le coût, le temps de construction, les techniques de mise en œuvre, ...
Pour rappel, un habitat est constitué de parois : le plancher, les murs, le toit.
👉 Les parois ont plusieurs fonctions : elles doivent permettre d'empêcher les éléments extérieurs de pénétrer l'habitat (étanchéité), limiter les transferts de chaleur entre l'intérieur et l'extérieur pour éviter les déperditions thermiques (isolation), d'assurer la solidité structurelle de l'édifice, de gérer les apports de lumière (fenêtres), ...
Pour assurer ces fonctions (isolation, faire entrer la lumière, assurer la solidité structurelle...) les parois sont constituées de différents matériaux dont les propriétés sont choisies spécifiquement (faible conductivité thermique pour l'isolation, transparence pour gérer les apports de lumière, résistance mécanique pour la solidité de la structure...).
On ne choisit donc généralement pas les matériaux indépendamment les uns des autres, mais il s'agit plutôt de constituer des "complexes" en combinant plusieurs matériaux aux propriétés complémentaires car un même matériau n'a parfois pas toutes les propriétés recherchées...
Une fois votre type d'habitat choisi en adéquation avec vos besoins (défini dans la séquence 2), vous pouvez choisir vos matériaux de construction pour chaque paroi : Quel isolant utiliser ? Quelle essence de bois ? Quel type de couverture ?
Vous pouvez par exemple suivre ces différentes étapes :
1. Prendre en compte les propriétés clefs du matériau pour répondre à sa fonction: Par exemple, les propriétés thermiques et acoustiques pour le choix d'un isolant, l'effusivité pour le choix de la paroi intérieure, les propriétés mécaniques pour le choix de l'ossature (en bois ou mur porteur en terre).
2. Définir des critères de choix en fonction de vos besoins et cahier d'ambiance de la séquence 2, des contraintes de votre type d'habitat choisi, et de vos ressources définies dans la Séquence 4 .
Liste non-exhaustive d'exemples de critères
🌲 l'impact environnemental : en favorisant les matériaux renouvelables et biosourcés ;
💶 le coût économique : en favorisant l'achat chez des fournisseurs et artisans locaux et la récupération par le réemploi ;
🌫️ l'impact sanitaire : quelle pollution de l'air génère t'il? Par exemple, les panneaux agglomérés , quoique économique, libèrent du formaldéhyde cancérigène, pendant des années ;
🧗 les usages : pour quel type de paroi peut-il être utilisé? L'utilisation d'un seul isolant pour toutes les mêmes parois facilite la gestion du chantier ;
🧹 la facilité de mise en oeuvre, d'entretien, de renouvellement. Si le chantier n'a pas lieu à la saison des moissons, le choix de la paille comme isolant imposera un stockage plus ou moins long, ou à l'inverse il faudra réaliser le chantier à la bonne saison ;
🏡 votre type d'habitat : par exemple la contrainte de légèreté pour les habitats mobiles, de durabilité pour ceux démontables ;
🥽 la qualité : en vous référant aux certifications et labels. Par exemple le certificat ACERMI pour les isolants, CEKAL pour les vitres et les labels FSC/PEFC pour le bois sont des bons indicateurs.
3. Sélectionner le matériau. Vous pouvez par exemple réaliser un tableau comparatif avec une note globale en pondérant les critères par ordre d'importance. Cette méthode s'appelle la matrice de décision.
Gardez en tête qu'il faut toujours évaluer le coût du projet dans sa globalité en considérant l'impact d'une technique sur d'autres postes. Par exemple, des murs en bottes de paille peuvent impliquer l'agrandissement d'une dalle et du toit. Ainsi, cela occasionne un surcoût rendant l'isolation en laine de bois concurrentielle. Certes l'isolation est un peu moins importante mais elle se trouve bien au delà de la RT2020. De plus, beaucoup de temps aura été gagné en épargnant la réalisation des enduits. Les critères s'influencent donc les uns-les autres !
3. 📐 Dimensionner des parois performantes
Une paroi c'est ce qui sépare l'intérieur et l'extérieur de l'habitat... et c'est aussi ce qui gère les interactions entre ces deux milieux.
Le but de ces parois est d'avoir la température la plus stable et confortable possible en toute saison, c'est à dire :
limiter les transferts de chaleur (en hiver éviter que le froid entre et que l'air chauffé sorte, en été que l'air chaud entre) ou au contraire vouloir encourager les transferts de chaleur (en été, que l'air frais nocturne entre et que l'air chaud s'évacue).
limiter l'humidité à l'intérieur de l'habitat (qu'elle vienne de l'extérieur, ou qu'elle soit produite à l'intérieur), on va donc chercher d'un côté à ce qu'elle n'entre pas, mais de l'autre à ce qu'elle puisse s'évacuer... tout en faisant en sorte qu'elle ne dégrade pas les éléments constitutifs des parois si elle les traverse.
Une paroi performante est ainsi une paroi qui répond stratégiquement à l'ensemble de ces problématiques. On va pouvoir parler de stratégies : l'isolation, le stockage (l'inertie thermique), la régulation hygrométrique et expliquer comment les mettre en œuvre en dimensionnant les parois.
☕ L'isolation
Pour limiter les transferts de chaleur de l'habitat, des matériaux isolants sont employés. Par exemple la paille est un excellent isolant végétal avec un bon rapport qualité/prix.
Le dimensionnement de l'isolant nécessite :
1. de comprendre ses caractéristiques thermiques : sa conductivité thermique et sa résistance thermique qui dépend de son épaisseur
2. de définir la résistance minimale de la paroi, visée ou exigée par la réglementation thermique en vigueur, qui varie en fonction du type de paroi (toiture, mur, plancher, ...), de la zone climatique et du procédé mise en œuvre (isolation intérieure, extérieure). Par exemple, vous pouvez juste respecter la réglementation en vigueur (RT2020), ou bien viser d'avoir un habitat autonome. Pour être autonome, des épaisseurs minimales sont conseillées : 30 cm en toiture et murs, 20 cm pour le sol (suite à 30 ans de retours d'expériences de Samuel Courgey)
3. et de déterminer l'épaisseur optimale des parois, notamment l'isolant, en utilisant les règles de calcul ou l'utilisation d'un logiciel. Gardez en tête que la courbe d'isolation est l'inverse d'une exponentielle, au bout d'un moment l'ajout d'isolant n'est plus significatif dans les performances du bâtiment.
Voici un exemple de logiciel appelé "Ubakus". Il permet aussi de vérifier d'autres caractéristiques essentielles de la paroi comme l'inertie et le point de rosée abordé ci-dessous.
⚙️ Je souhaite découvrir le logiciel Ubakus
🌪️ L'inertie
La stratégie pour assurer le confort l'été est de "lisser" les différences de température sur 24h et de limiter l'élévation rapide de la température à l'intérieur de l'habitat pour ne pas avoir trop vite trop chaud.
Pour y répondre respectivement, une paroi doit être composée de matériaux :
à capacité thermique élevée, grâce à des matériaux lourds à grande inertie. Par exemple en appliquant des enduits terre comme parements intérieurs dans les pièces exposées plein sud.
qui permettent un déphasage de 8 à 12h pour différer les pics de température durant les heures froides du soir. Il est donc lié à l'inertie thermique des matériaux mis en œuvre et au type d'isolant. La technique la plus efficace est l'isolation par l'extérieur avec des isolants denses. Par exemple, la laine de bois offre un bon compromis entre pouvoir isolant et de stockage.
Sur cet exemple de déphasage en été avec une forte inertie, on voit que les variations de la température extérieure sont lissées (inertie + isolation) et qu'en plus, les pics sont différés dans le temps (déphasage).
💧 La gestion de l'humidité
Enfin, pour limiter les problèmes d'humidité à l'intérieur de l'habitat, il est crucial de calculer le "point de rosée" de la paroi. Il doit rester au dessus du pare-vapeur ou de l’élément porteur lorsque le pare-vapeur n’est pas obligatoire.
Dans un logement correctement ventilé, l’humidité relative devrait se situer autour de 50 %. Pour éviter les condensations, aucune surface intérieure ne doit être à une température inférieure à 10°C (qui correspond au point de rosée pour ce niveau d'hygrométrie d'après le schéma ci-dessous). Dans une salle de bain, l’humidité étant supérieure, c’est une température minimum de 16°C qui doit être visée.
Pour éviter que la température des parois ne soit donc trop basse, il est important de porter une grande attention à toutes les "faiblesses" potentielles de l'enveloppe, notamment :
aux ponts thermiques, en étant vigilant lors de la pose de l'isolant et la mise en oeuvre des jonctions et en essayant de percer le moins possible lors du choix de l'assemblage ;
aux défauts d'étanchéité, en étant vigilant lors de la pose des menuiseries et de la réalisation des installations électriques.
En effet, à partir d'une certaine épaisseur, les gains thermiques de l'isolant deviennent négligeables si ces faiblesses ne sont pas résolues.
Dimensionner des parois ne s'improvise pas ! Un mauvais choix technique entraîne un point de rosée à l'intérieur de l'isolant, il pourrira et ne sera plus performant surtout pour des isolants biosourcés. Nous vous conseillons de faire valider votre dimensionnement par un professionnel ou de faire une étude thermique si vous avez besoin de plus d'assurance.
Le dimensionnement de la structure est primordial pour assurer la stabilité de votre habitat. Il s'agit d'une étape exigeante.
✨ S'inspirer
Il existe probablement de nombreux modèles d'habitats réversibles autour de chez vous. Comme première approche, vous pouvez aller voir comment ont fait les autres auto-constructeurs. Cela peut suffire si le système est éprouvé, la conception solide et adaptée aux conditions climatiques de votre projet d'habitat. Mais dans ce cas nous vous conseillons de bien vous renseigner sur comment les auto-constructeurs s'y sont pris pour dimensionner.
🤸 Dimensionner soi-même
Pour dimensionner soi-même son habitat, il est nécessaire :
d'apprendre le jargon technique : sur les dimensions (portée, section), sur la résistance des matériaux (flexion, le flambement, cisaillement..), savoir comment se comporte le matériau de votre structure (le bois ou la terre) et les précautions à prendre en compte pour sa mise en oeuvre comme les assemblages.
de schématiser l'action des forces de sa structure (de haut en bas, c'est à dire du toit jusqu’aux fondations) pour anticiper les déformations, voire les points de faiblesses en prenant en compte les nombreux paramètres (systèmes constructifs, type de matériau, essence du bois, pente de toit, localisation, etc.).
d'utiliser les règles de calculs associés à votre type de structure pour pré-dimensionner les éléments. Par exemple, un mur porteur en terre crue ne se comporte pas comme un mur en ossature bois
En effet, le niveau de connaissances exigées dépend fortement du type d'habitat choisi. Par exemple une kerterre, de par sa structure en dôme autoporteuse, est plus simple à dimensionner qu'une tiny house en ossature bois. En effet, l’ossature bois est un assemblage complexe avec différentes sections de bois, l'optimisation s'effectue en fonction de plusieurs types de forces. Alors que pour la kerterre, il y a uniquement une sollicitation en compression du mélange chaux/chanvre homogène.
Le pré-dimensionnement est plutôt accessible car les règles de calculs sont simplifiés. Il utilise des méthodes graphiques et des abaques. Il vous permet de définir les sections de bois minimales, les assemblages nécessaires pour assurer la faisabilité et la cohérence globale par rapport aux contraintes liées à l'utilisation (habitation, bureau, garage) et celles liées à l'environnement (vent, neige, séisme, ...).
Le dimensionnement global vous permet d'économiser en matériaux (bois, quincaillerie pour les assemblages). Plus complexe, il nécessite l'utilisation de logiciels et de tableurs pour utiliser les méthodes de calculs. Par exemple pour le dimensionnement d'une ossature bois il convient de dimensionner les différentes parties de la structure, de haut en bas pour répartir les charges de la toiture sur toute la structure.
Si nécessaire, vous pouvez faire dimensionner ou valider le dimensionnement par un bureau d'étude structure.
Vous trouverez en ressource complémentaire des fiches techniques, abaques, feuilles de calcul utiles pour (pré)-dimensionner votre ossature.
📐 Dimensionner les dispositifs d'autonomie
Une fois votre structure stable et sécurisée, elle est prête à accueillir vos dispositifs d'autonomie pour devenir habitable.
Dans la séquence 2, vous avez étudié les ressources de votre terrain (l'ensoleillement, le climat et le sol pour la géothermie par exemple) pour choisir un dispositif d'autonomie adapté à votre lieu afin de répondre à vos besoins en chauffage, en eau et en électricité.
Pour réussir à répondre à vos besoins énergétiques de manière économique, vous pouvez suivre la démarche Négawatt en 3 étapes :
1. la sobriété : en questionnant vos consommations : A combien de degrés j'accepte de chauffer mon habitat? Quelle quantité d'eau j'utilise pour ma douche? Elle représente un gisement de 30% d'économie.
2. l'efficacité : Comment faire pour répondre aux besoins établis à l'étape d'avant en consommant le moins de flux ? Par exemple, isoler sa maison, mettre des toilettes sèches, ne pas utiliser l'électricité pour faire de la chaleur, ...
3. le renouvelable: Quelles solutions mettre en oeuvre pour répondre au flux restant de la façon la plus renouvelable? Par exemple utiliser le solaire thermique, puis un poêle à bois, etc
Les lowtech sont des dispositifs d'autonomie simples, accessibles et durables :
Pour dimensionner ses dispositifs d'autonomie, vous pouvez suivre ces différentes étapes :
s'approprier les notions d'énergie et de puissance
estimer ses besoins journaliers par poste (électricité, eau chaude, eau courante) lors des conditions extrêmes (en Wattheure/jour ; Litre/jour ; ...) : par exemple en hiver pour l'électricité
prendre en compte ses ressources (type de zone climatique, pluviométrie, ...), et de différents critères : par exemple la surface plancher, la performance thermique de l'habitat, la température souhaitée pour le chauffage
calculer la puissance nécessaire pour connaître la surface du dispositif (panneaux solaires, masse du poêle à bois, toiture de récupération d'eau de pluie, ...).
calculer le volume de stockage (ballon d'eau chaude, batterie électrique, cuve d'eau de pluie) en fixant le nombre de jours sans production
Comme nous l'avons vu dans le module 1 de cette séquence, la conception de votre habitat s'appuie sur diverses représentations graphiques, qui doivent vous permettre :
de formuler et valider des solutions d'usage, d'esthétiques, et techniques
de les rendre exécutables, par vous même ou un tiers
Si vous n'êtes pas architecte, vous n'aurez pas accès aux mêmes logiciels et outils professionnels... mais vous n'avez pas non plus les mêmes exigences.
Certaines visualisations peuvent tout simplement être réalisées :
✏️ en dessinant à la main, éventuellement à l'échelle et/ou sur papier millimétré
🧩 en vous servant de papiers découpés aux bonnes dimensions, que vous pourrez facilement déplacer et positionner sur un format défini à l'échelle de votre terrain ou de votre maison. Cette technique est particulièrement utile pour concevoir l'aménagement intérieur !
🛷 en réalisant des maquettes
Si vous avez besoin de modélisations numériques plus précises et que vous ne souhaitez pas acheter les licences de logiciels spécialisés, vous pouvez employer des logiciels gratuits :
libreCAD (logiciel de modélisation 2D, plan) et inkscape (logiciel de PAO libre) vous permettent de dessiner des plans simples à l'échelle à partir de formes géométriques de base
Sketchup (logiciel de modélisation 3D pour l'architecture) et FreeCAD (logiciel de CAO libre) vous permettent de faire des modélisations très complètes
La conception doit aboutir à la création des plans d’exécution, qui vous permettront de passer à l'étape de construction.
Préparer votre chantier consiste à organiser en amont vos ressources matérielles et la main d'oeuvre à prévoir ainsi que le temps et l'espace à votre disposition.
La planification doit intégrer vos besoins, vos contraintes et s'adapter à la complexité de votre chantier .
Ce sera évidemment différent si vous prévoyez l'implication de bénévoles ou pas, si vous devez coordonner l'intervention de certains professionnels sur certaines étapes ou encore si vous devez respecter des délais précis.
Cette anticipation est vraiment déterminante pour gagner en efficacité lors de la conduite du chantier. Il vous fera aussi gagner en sérénité car vous aurez anticipé les difficultés et en sécurité car en étant mieux organisés on est moins dispersé. Plus votre anticipation sera grande, et plus votre chantier sera fluide, pour vous et les personnes qui s'impliquent à vos côtés.
Lors de la conduite des travaux, une bonne planification vous permettra aussi de prendre du recul plus facilement , de sortir de la tête du guidon pour mieux vous rendre compte ce que vous avez réalisé et de ce qu'il vous reste à faire. ça permet de mieux maitriser votre rythme de travail et de vous fixer des objectifs adaptés. Vous serez aussi plus disponible pour encadrer les personnes à vos côtés et plus flexible et réactif face aux imprévus .
Vous pouvez avoir une approche assez globale qui prévoit les jalons et les contours de votre projet, ou bien aller plus loin en allant dans les détails en prévoyant le déroulé des techniques de chaque étape en avance.
Pour faire ce travail, vous pouvez vous aider d'un logiciel adapté à la gestion de projet mais un simple tableur peut aussi faire l'affaire.
Vous trouverez dans les ressources complémentaires, des exemples de plan de chantier pour vous inspirer.
L'organisation de vos ressources prend appui sur l'établissement d'une longue liste, structurée par postes, qui répertorie tout ce dont vous aurez besoin (les matériaux, les fournitures, les outils, les équipements, la quincaillerie). Elle peut être organisée aisément sur un logiciel type tableur. Plus elle sera complète et suivie, et plus vous vous libérerez en charge mentale.
Ce travail de référencement des ressources dont vous avez besoin peut-être commencé dès la phase de conception.
Vous trouverez en ressource complémentaire un exemple de tableur à télécharger
Matériaux et fournitures
L'estimation précise de chaque matériau que vous allez mettre en œuvre dans la construction de votre habitat se fait à partir de vos documents de conception. C'est un travail minutieux de quantification, dans lequel vous devrez prendre en compte l'unité adaptée à chaque matériaux... m², m linéaires, nb de panneaux...
Pensez que vous aurez des chutes ou des éléments présentant de potentiels défauts, par exemple certaines sections de bois pourraient être vrillées, certains éléments abîmés au transport ou au stockage... Pour avoir des marges suffisantes, on ajoute généralement 10% à l'estimation.
Une fois la liste établie, vous pourrez passer commande auprès des fournisseurs que vous choisirez selon les critères qui vous sont propres.
En tant que particulier, vous aurez peut-être parfois du mal à trouver les éléments exactes dont vous aurez besoin en petite quantité, l'étape des commandes est souvent longue et fastidieuse ! La commande de certains matériaux représente parfois un délai incompressible auquel il faut rester vigilant car il risque d'impacter la date de réalisation du chantier. C'est le cas, par exemple, si vous commandez du bois en scierie ou des fenêtres à un menuisier... Renseignez-vous en amont sur les délais moyens de livraison car ils peuvent contraindre fortement la planification de votre chantier.
Il existe de nombreux moyens de se fournir, dans des enseignes spécialisées grand-public ou professionnelles, auprès de revendeurs ou en direct. Plus vous commanderez « en gros » et auprès de fournisseurs directs, et plus les tarifs seront intéressants...
Au-delà des matériaux, il faudra prévoir les fournitures qui permettent de les mettre en oeuvre : par exemple, la pose d'un pare-pluie nécessitera des agrafes et du scotch d'étanchéité. Ce poste ne doit pas être négligé, car c'est souvent celui qui vous obligera à courir au magasin de bricolage le jour J car il vous manque quelque chose ! Vous perdrez alors du temps et de l'énergie...
Outillage
Selon le type d'habitat que vous souhaitez construire, vous allez évidemment avoir besoin d'outils différents.
Un outil bien choisi permet :
de faire des économies de temps, en gagnant en efficacité
d'augmenter le niveau de confort (il impacte alors le niveau de sécurité et de bien-être physique)
d'assurer la qualité du travail réalisé (votre niveau de précision et de finitions...)
Il permet donc de se ménager et favorise un travail fluide et agréable qui impacte directement la motivation !
Le budget important que représente l'outillage va vous questionner sur vos besoins, que vous pourrez explorer en vous interrogeant sur :
la récurrence de l'usage que vous ferez de l'outil, pendant et après le chantier. En fonction, vous pourrez vous orienter vers le prêt, la location, l'achat-revente ou vous en passer.
la polyvalence de l'outil et donc sa capacité à répondre à différents besoins : investir dans un outil polyvalent peut optimiser votre investissement.
son irremplaçabilité : vous pouvez peut-être vous passer de l'outil avec quelques solutions ingénieuses, comme la création d'un montage d'usinage ou d'un gabarit : par exemple, en faisant circuler une scie sauteuse le long d'une pièce fixée sur la pièce à découper, il est possible de réaliser des coupes parfaitement droites... et de se passer d'une scie sur rail ou sur table !
Il est plus écologique d'acheter un outil professionnel que vous revendrez à l'issue du chantier : en effet, ce dernier a une durée de vie bien supérieure, car il est conçu pour qu'une maintenance puisse être réalisée et les pièces sont facilement remplaçables...
Equipements
Les équipements peuvent être liés à votre sécurité ou plus globalement à l'aménagement du lieu de chantier ou de votre atelier.
On peut distinguer :
les EPI (équipements de protection individuels), qui comprennent notamment lunettes de protection, gants, chaussures de sécurité, casque... et sont essentiels pour votre sécurité. Ils sont à multiplier par le nombre de personnes présentes sur votre chantier. N'hésitez pas à investir dans du matériel qualitatif et confortable, sinon le risque est de préférer vous en passer !
les équipements plus généraux facilitant la manutention, les travaux en hauteur, permettant l'apport d'énergie, préservant votre ouvrage en cas d'intempérie...
Pour vous aider à anticiper, vous pouvez vous faire le film d'une journée type au chantier, selon plusieurs climats ou saisons, ou différentes configurations et lister tout ce dont vous avez besoin de la première à la dernière heure.
Ressources spatiales - les accès
Pour votre confort et celui de toutes les personnes qui s'investiront sur votre chantier, il est essentiel de veiller à son accessibilité en prévoyant par exemples :
des accès praticables et espaces pour se garer, même en camion
un espace dégagé d'environ 2m plat autour de l'ouvrage futur pour circuler librement, ne pas chuter
des cheminements praticables en tout temps facilitant les déplacements entre les différents espaces (ateliers, stockage, ouvrage...)
ressources spatiales - le stockage
Nous allons aborder le sujet du stockage. En fonction de vos ressources spatiales, la stratégie de stockage sera différente : commander puis stocker pour tout avoir sur place au commencement du chantier, ou bien échelonner les livraisons pour éviter une saturation des espaces disponibles.
Tenez compte des contraintes de conditions de stockage, de conditionnement et d'accessibilité souhaitée au cours du chantier par exemple ne mettez pas au fond ce qui est utile immédiatement et pensez à prévoir un espace fermé à clé pour les éléments de valeur, notamment l'outillage !
Eau et énergie
Enfin, parlons eau et électricité. Pour faire fonctionner vos outils et avoir accès à l'eau potable, il peut être nécessaire d'avoir une solution de raccordement au réseau électrique ou au service de l'eau. Vous pouvez contacter les services compétents dans votre région pour l'installation d'un compteur électrique provisoire et le raccordement au réseau d'eau. Ces procédures peuvent prendre d'une dizaine de jours à plusieurs semaines selon les aménagements à réaliser, pensez à les anticiper. Vous pouvez aussi vous raccorder avec vos voisins, ce qui cultive l'entraide locale.
Tout est en place pour votre chantier ? cette grande aventure va pouvoir commencer.
Alors évidemment impossible de vous donner ici un déroulement générique et des méthodes à mettre en œuvre qui marche sur tous les projets. Ce sera toujours un peu différent selon les techniques constructives choisies. On peut quand même vous partager quelques idées et conseils qui faciliteront le déroulement de votre chantier.
Les phases du chantier
Parlons d'abord des phases du chantier.
Comme nous l'avons vu précédemment, vous allez certainement commencer par les fondations réversibles, puis mettre en place les murs porteurs, le plancher avant de réaliser la charpente si votre habitat en comporte une. Lorsque vous aurez mis en oeuvre les solutions d'étanchéité, votre habitat sera alors "hors d'eau/hors d'air". Avant d'atteindre cette phase évidemment, l'ouvrage devra toujours être protégé des intempéries.
La seconde phase comprend la pose de l'isolant et des parements/revêtements intérieurs, le câblage électrique, la plomberie, et les dispositifs de ventilation notamment... vous travaillez désormais à l'abri, mais les avancées sont un peu moins flagrantes car la mise en oeuvre est plus minutieuse et la fatigue peut commencer à se faire sentir, ce qui a tendance à impacter le moral.
Bien maîtriser son rythme
Il est important de bien maitriser son rythme .
En lien avec votre planification, vous pouvez définir chaque jour vos objectifs en veillant à ce qu'ils soient réalistes et atteignables pour préserver votre motivation et votre énergie.
Gardez toujours en tête que construire votre habitat doit rester un plaisir et accepter qu'il vous faudra peut être plus de temps que prévu. Si le chantier devient une corvée ou que les difficultés rencontrées vous semblent insurmontables, peut-être faudra-il envisager l'accompagnement d'un professionnel, ou déléguer certaines étapes difficiles.
Mais malgré tout c'est pas facile de faire appel à un professionnel en pompier pour éteindre l'incendie. au dernier moment c'est un peu trop tard. Donc dans l'idéal mieux vaut prévoir un accompagnement en amont et éviter de se mettre dans le rouge.
Travailler en sécurité
Parlons maintenant de la sécurité.
On ne le dira jamais assez, il est essentiel que vous et les personnes qui vous accompagnent travaillent en sécurité : prévoyez donc suffisamment d'équipements de protection pour chacun, et veillez à ce qu'ils soient correctement employés.
En encadrant un chantier soyez attentif à la qualité de présence dans tous les gestes et tous les mouvements.
La sécurité passe notamment par le bon usage des outils. L'attention portée à son niveau de fatigue et une zone de travail qui soit propre et dégagée.
Si vous construisez avec des bénévoles, prévoyez des temps de formation si nécessaire.
Rôles et postes de travail
Afin d'organiser au mieux les équipes qui se joignent à vous, vous pouvez définir différents postes de travail pour avancer en parallèle sur plusieurs tâches.
Vous pouvez également identifier différents rôles, qui permettent de savoir qui est référent de quoi. La journée sera plus fluide en partageant les responsabilités. Par exemple, parmi ces rôles on peut penser à :
un chef de chantier. C'est celui qui a la vision globale et qui peut répartir le travail. Généralement, il s'agit de vous.
aussi un référent technique : souvent, il s'agira de la personne la plus expérimentée sur la technique de mise en oeuvre.
pourquoi pas un référent "pause" ; c'est celui qui sera chargé de proposer une pause à l'heure définie et prévoira des boissons et des en-cas.
enfin pourquoi pas, un référent rangement chargé du rangement des outils et du lieu en fin de journée.
Prendre soin de l'humain derrière l'outil
Il est important de prendre soin de l'humain derrière l'outil.
Si vous travaillez avec des bénévoles, soyez attentifs à préserver des moments de convivialité hors du chantier. Ne vous oubliez pas non-plus : prenez soin de vous et du reste de votre vie... Chaque instant passé hors du chantier peut permettre de prendre du recul et donc de prendre de meilleures décisions quand vous y revenez.
Pour prendre soin des bénévoles, vous pouvez proposer un "cercle" d'ouverture et de fermeture de la journée. Ce temps permet aux personnes d'apprendre à se connaître, d'exprimer leurs attentes, leurs retours voire de proposer des améliorations....
Et vous trouverez dans les ressources complémentaires une proposition de déroulé d'un tel cercle
Conclusion
Nous avons abordé ensemble quelques bases pour se lancer mieux outillés dans l'autoconstruction. c'est cependant bien peu de choses par rapport à l'envergure d'un tel projet. Nous vous invitons à visionner les témoignages associés à cette séquence qui vous partagent d'inspirants retours d'expériences.
Et pour finir, n'oubliez pas de célébrer jour après jour, tout ce que vous vivrez sur votre chantier, pour vous-même et les personnes qui sont là.
C'est la fin de ce parcours de sept semaines.
Après avoir découvert l'habitat réversible et identifié vos projections, rêvées ou apeurées, mais aussi nos attentes par rapport à ce MOOC, nous avons exploré cinq grands aspects de tout projet d'installation en habitat léger. Nous avons exploré la dimension du terrain, et plus largement du territoire où s'installer. Nous nous sommes saisis des problématiques d'Architecture et d'Aménagement. Nous nous sommes confronté·es aux enjeux règlementaires, puis avons établi l'approche financière et budgétaire d'un tel projet, avant enfin de se projeter dans sa construction.
Merci pour la confiance, bravo pour la ténacité qui a permis d'intégrer les connaissances abordées.
Bien sûr, l'histoire ne s'arrête pas là.
Tout d'abord parce que ce parcours est itératif. Parce que les réponses à certaines questions nous amèneront à redéfinir d'autres aspects de nos projets. Le choix d'ordonner les étapes ainsi, s'il relève d'une certaine logique, n'a aucune valeur normative. Parce que chaque projet est unique, chaque chemin pour y mener a sa propre forme. Nous avons cependant voulu identifier les étapes-clés par lesquelles, à un moment ou un autre, ce chemin passera.
Nous espérons que chacune et chacun part avec davantage de clarté sur ces passages afin de suivre sereinement sa boussole interne. Que les idées semées au passage nous inspireront, que les outils maintenant dans notre besace nous serviront. Et peut-être que nos chemins se recroiseront !
🌟 Les pépites
Sur la période du 4 octobre 2021 au 21 novembre 2021, l'association Hameaux Légers a organisé une première session d'animation du MOOC. Elle a été l'occasion pour plus de 6000 personnes de découvrir la plateforme, les contenus et les missions de l'association ! Vous trouverez ci-dessous des petits souvenirs de ces sept semaines passées ensemble, en espérant se revoir très vite ;-).
Ces semaines ont également été l'occasion de créer de nombreuses interactions. Notre petite âme nostalgique a souhaité vous partager un florilège (tout à fait subjectif):
La sensible : "Parfois, et c’est une chance, c’est le terrain qui donne envie de développer un habitat réversible"
La philosophique : " J'aime beaucoup cette phrase de Solène “Le confort m’endort et me ramollit”. Elle résonne en moi avec ce que dit Khalil Gibran à propos des maisons : “En vérité, l'amour du corps pour le confort assassine la passion de l'âme, puis marche en ricanant derrière son cortège funèbre. Mais vous, enfants de l'espace, qui ne cessez d'agir, même dans le repos de vos soupirs, vous ne serez point piégés ni domptés. Votre maison ne sera pas une ancre mais un mât.”
L'enthousiaste : "HO PU je vous aime vous savez !!!! Le modèle de budget, non mais une mine !!! Une mine d’or !!!!!"
La fondamentale : "Prendre le temps est un incontournable, les relations demande temps et patience, écoute et empathie, colère et renoncement."
Chacun·e son combat : "Moi, mon objectif, c'est de sensibiliser par le festif !"
Le colibri : "Oh que je me reconnais, étant à l’âge où tous autour de moi ne pensent qu’à l’investissement, l’héritage, une éventuelle rentabilité… et moi qui veut juste avancer sans trop rien chambouler, éviter le plus possible de m’endetter."
La fondamentale #2: "C'est important de se faire plaisir, de choisir des choses qui plaisent et de se sentir bien chez soi."
Chacun·e son rythme : "Provisoirement sous une tente, demain dans une cabane ?"
Le colibri #2 : "Ce qui m'a motivé à m'inscrire ? Faire le tour de la question législative surtout, car en tant qu'élue je voudrais convaincre mon équipe de l'importance de l'habitat réversible."
L'esthète : "Les graphismes ne sont pas trop mon style mais enfin un site web français qui a un design clair, épuré et plutôt intuitif. (Je vis en Angleterre et ils nous mettent une rouste au point de vue design des pages web ;)"
Conseil ultime : "Manger une choucroute avec les élus / boire du gewurtzraminer avec les élus"
... Et tant d'autres ! Sentez vous libre de venir compléter cette liste de pépites dans l'espace commentaire ;)
🎉 Focus sur les événements
Le MOOC, n'est pas qu'une expérience indivuduelle en ligne ! C'est aussi 43 événements référencés sur la cartographie entre la période du 4 octobre au 21 novembre 2021, et sans doute beaucoup d'échanges, de rencontres et de mises en lien spontanées dont nous n'avons pas idée. Nous espérons que ces rencontres et événements ont su nourrir vos besoins de lien et de sens, comme ce fut le cas pour nous. La carte ci-dessous est agrémenté de photos souvenirs prises pendant les événements.
Merci pour la diversité des ateliers proposés, de la rencontre, à l'apéro, en passant par le pot-au-feu, les concerts, mais aussi les visites d'habitats, les chantiers participatifs, les ateliers manuels. Il y en a eu pour tous les goûts !
📍 Pour rappel
Les contenus restent accessibles même après la date du 21 novembre prochain : libre à chacun·e d'entre nous de continuer à faire vivre ce site, à organiser des événements, à commenter les pages, à se mettre en lien depuis la carte des participant·es, à continuer de faire naître et vivre cette communauté enthousiaste, passionnée et sensibles aux enjeux de l'habitat réversible.
👏 Quelques chiffres (au 09/11/2021)
Les nombres ne sont pas toujours parlants, on peut leur faire dire ce que l'on veut... Pourtant nous avons souhaité vous communiquer ici quelques uns d'entre eux, qui selon nous illustre l'importance de proposer des alternatives aux modes d'habitats communs en France.
🔭 6120 personnes inscrites sur la plateforme du MOOC, et ... 2254 inscrit·es qui n'ont pas (encore) commencén le parcours. On espère vous revoir par ici très vite !
🗺️ 1089 personnes cartographiées sur la carte des participant·es, dont certain·es nous suivent depuis le Japon, le Chili, le Canada, le Portugal, le Maroc, l'Algérie, la Suisse, l'Angleterre. !
🎉 43 événements organisés dans le cadre du MOOC : merci à toutes celles et ceux ont pris part à leur organisation et fait rayonner la thématique de l'habitat réversible sur tout le territoire !
⌨️️ 1348 clics HS. Chapeau aux curieux·ses qui ont trouvé le code de la détente quand le contenu lors a semblé trop sérieux...
📮 Finalement, très peu de problèmes techniques et une communauté assez autonome ! Nous n'avons eu que 85 mails à défricher ;)
⚙️ Si vous souhaitez en savoir plus sur cette période d'animation, vous pouvez également prendre connaissance de l'article rétrospective du projet MOOC.
Que gardons-nous du parcours ? Quels sont les enseignements-clefs que nous avons conservé, les idées qui nous ont marqué·es ?
Regardons notre blason et ce que nous avons noté pour chacun des thèmes abordés. Ou prenons le temps d'identifier maintenant ces éléments.
La première participation au MOOC était la réponse à un sondage, dans lequel nous avons pu formuler nos envies et nos attentes, nous positionner avant de démarrer. La boucle est bouclée avec ce dernier ! Il s'agit maintenant de savoir où on en est, de se situer par rapport aux thèmes abordés, aux ressources et activités proposées.
Y participer, c'est aussi faire parvenir à Hameaux Légers des retours précieux concernant cette première expérience de transmission numérique. Merci pour ces avis qui permettent d'améliorer les propositions de l'association !
Nous arrivons au terme du MOOC, mais non au terme du parcours. Un projet d'installation en habitat réversible dure généralement plus de huit semaines. Dans le premier module de cette conclusion, nous avons pris conscience du chemin parcouru. Nous avons établi notre positionnement après deux mois d'apprentissage. Dans ce second module, identifions nos prochains pas pour continuer à évoluer.
Nous nous sommes posé beaucoup de questions. Des réponses ont été proposées. Toutes ne peuvent trouver leur place dans ce MOOC. Certaines passent par l'expérience, d'autres méritent d'être approfondies. Le MOOC est un dispositif parmi de nombreux autres. Chantiers participatifs, séjours immersifs, expérimentations, prototypage, lecture, rencontres... Chacune et chacun aura sa propre manière d'avancer sur le chemin qu'iel s'est tracé.
Et ce chemin peut croiser de nouveau celui de l'association Hameaux Légers, en particulier lors d'événements ou via l'accompagnement.
Le pôle Sensibiliser et Relier propose des événements afin de fédérer un réseau d’actrices et acteurs engagés pour l’habitat réversible. Les Week-Ends des Possibles (WEP) concernent toute personne enthousiaste à l'idée de vivre en habitat réversible. Les Week-Ends Architecture Inspirée (WAI) réunissent plus particulièrement des professionnels et étudiants de la conception et de la construction.
Mener un projet demande des connaissances, telles celles transmises dans le MOOC. Mais mener un projet c'est aussi organiser, planifier, décider et donc piloter un processus afin de mûrir puis concrétiser le projet.
Le pôle Accompagner propose notamment à des collectifs d'habitants des prestations personnalisées en animant des ateliers sur les 4 axes thématiques d'un hameau léger (facteur humain, relations au territoire, architecture et autonomie et juridique et financier). Ces ateliers permettent de vivre et d'adopter les processus de prises de décisions et de création en intelligence collective, en les appliquant directement aux besoins opérationnels du projet.
HLs accompagne également les propriétaires publics ou privés dans le cadrage d'un projet de mise à disposition d'un terrain pour un projet de Hameaux Légers.
L'association Hameaux Légers n'est qu'un acteur parmi tous ceux qui œuvrent à la promotion et à la diffusion de l'habitat réversible. Certains se sont réunis au sein de la Fédération de l'Habitat Réversible, créée en 2020 afin de peser collectivement pour faire changer les imaginaires et légitimer nos démarches. Parmi ces acteurs, il y a des constructeurs et constructrices, d'autres associations comme Halem, Habitats Libres en Poitou. Chacun et chacune agit à sa manière, à son échelle, avec ses moyens, pour le monde d'après. Merci pour ça. Plus largement, nous voulons reconnaître la contribution de toutes celles et tous ceux qui ont permis la réalisation de ce MOOC. Merci pour les dons, le mécénat de compétences, le temps mis à disposition de ce projet ambitieux. A l'heure où nous tournons cette vidéo, l'équipe projet, n'en voit pas encore le bout, mais nous sommes déjà fiers de ce que nous sommes parvenus à faire. Nous avons donné le meilleur de nous-même pour réaliser ce MOOC, pour diffuser au plus grand nombre les connaissances nécessaires à l'installation en HR. La campagne de dons valorise le travail réalisé, essentiellement bénévole, et permet à de nouveaux projets de ce type d'être développés. Pour que nous continuions d'avancer, ensemble, vers un monde d'entraide, libres et autonomes.
1. La participation libre et consciente
La solidarité est au coeur des valeurs d'Hameaux Légers. C'est pourquoi nous voulons que nos propositions soient accessibles au plus grand nombre. Ainsi, aucune participation financière n'a été requise pour suivre le MOOC.
Si vous avez apprécié ce projet, et que vous souhaitez que l'association continue à en réaliser, vous pouvez soutenir nos actions par un don.
Accéder à la page de don
Il ne s'agit de pas de payer le MOOC, qui a déjà été réalisé, mais de contribuer à nos futurs projets, grâce auxquels nous espérons permettre à toutes et à tous d'accéder à des modes de vie durables et solidaires, pour des territoires vivants. Porté-es par l'élan du MOOC, nous imaginons en 2022 : publier un mouquin, organiser un festival de l'habitat alternatif, approfondir les questions collectives (retour d'expérience, suivi des collectifs, MOOC ...).
2. Soutenir l'association Hameaux Légers
Vous pouvez découvrir les différentes manières de soutenir l'association Hameaux Légers en vous rendant sur le site d'Hameaux Legers , ou en parcourant la page directement accessible ci-dessous. Nous sommes en particulier à la recherche de personnes motivées pour rejoindre notre super équipe de bénévoles, notamment pour mener à bien les projets cités plus haut, comme l'indique cette page - besoins recrutement Hameaux Légers .
3. Partager des contenus liés à l'habitat réversible
Le cercle Documentation ainsi que le Pôle Sensibiliser et Relier sont à la recherche de contenus concernant la vie en habitat réversible. Seraient utiles : des images libres de droit, des vidéos, des témoignages (quel qu'en soit le format). Si vous en avez, écrivez-nous à documentation@hameaux-legers.org
4. Co-organiser un évènement sur son territoire
L'association propose plusieurs formats d'évènements destinés à différents publics, en particulier
- Les Week-Ends des Possibles mettent en lien des personnes intéressés par l'habitat réversible et/ou la vie collective ;
- Des journées de sensibilisation auprès des élu·es et acteur·rices de l'urbanisme, notamment les DDT.
Il est possible de co-organiser de tels événements, en mobilisant une équipe locale chargée de la logistique, Hameaux légers assurant l'animation.
Pour en savoir plus, n'hésitez pas à nous contacter : contact@hameaux-legers.org
Nous arrivons au terme de l'aventure.
En regardant notre blason, et d'abord son coeur, nous pouvons revoir nos motivations, nos envies, nos attentes. Nous sommes parti·es de là.
Puis nous avons découvert différents sujets, appris différents savoirs. Le début d'un parcours. Quelle sera la suite ? Que voulons nous mettre en oeuvre pour continuer à avancer ?
Notons maintenant, sur la couronne extérieure, nos prochains pas. Ils peuvent être liés, ou non, à un thème, pointer un aspect particulier que nous souhaitons explorer, dans tous les cas ils constituent une avancée concrète à notre projet.
Les questions suivantes peuvent nous aider :
- Qu'est-ce que j'ai envie de faire des connaissances acquises ?
- Quel(s) sujet(s) ai-je envie d'approfondir ?
- Quelles ressources pourrais-je utiliser pour aller plus loin ? A quel(s) document(s) puis-je accéder ? A quelle(s) formation(s) puis-je participer ? Qui autour de moi connaît (quelqu'un qui connaît) ce(s) sujet(s) ?
Il ne s'agit pas nécessairement d'établir un plan précis, une stratégie bien définie de bout en bout. Mais plutôt de définir un premier pas : quel est le premier petit pas que je peux faire pour avancer ? Il s'agit peut être d'un appel à passer, d'une mise en relation à demander, d'un document à se procurer. Et c'est déjà une avancée !
Des exemples en vrac:
- chercher sur le réseau Twiza un chantier terre-paille près de chez moi ;
- contacter une personne s'étant recensée comme "intéressée" sur la carte aux trésors d'Hameaux Légers ;
- consulter la page recensant les besoins d'Hameaux Légers pour voir s'il y a un rôle que je veux jouer ;
- réserver les dates du 15, 16 et 17 juillet dans mon agenda pour participer au festival ;
- commander à ma librairie un exemplaire d'un livre découvert dans la bibliographie collective ;
- envoyer un mail à wep@hameaux-legers.org dans l'idée d'organiser un Week-End des Possibles sur mon territoire ;
- demander à ma mairie le document d'urbanisme en vigueur pour prendre connaissance des terrains à urbaniser (communal ou privé) et peut-être identifier des espaces potentiels.
2. Partageons nos prochains pas
Les commentaires offrent un espace pour faire connaître à l'ensemble des participant·es tout projet, toute idée, tout rêve.
En y inscrivant ce que nous souhaitons faire, sans forcément étaler de grandes ambitions, nous pouvons nous inspirer mutuellement, découvrir d'autres manières de progresser, des références à explorer. Et rédiger puis publier ce prochain petit pas, c'est déjà le formaliser, lui donner une réalité, ce qui multiplie les chances de le concrétiser.
Alors à nos claviers !
Cette dernière partie est dédiée à l'enrichissement du cahier des rêves rédigé dans le module 2. L’entrée dans cette phase de conception est le moment pour vous de trouver des solutions concrètes à votre souhait de vivre en habitat léger. Connaître le spectre englobant les quatre familles d’habitat réversible (démontable, transportable, biodégradable ou mobile) invite à comprendre que chaque type d’habitat possède un degré de mobilité et une capacité à évoluer dans le temps qui lui est propre.
Cela soulève trois questions plus globales :
1. Quel degré de mobilité choisir?
Le degré de mobilité exprime la quantité d’énergie employée pour rendre le terrain à son état initial, qui n’est pas égal si l’on prend l’exemple d’un habitat mobile qu’il suffit de déplacer, face à un habitat compostable qu’il faut déconstruire.
Trouver le degré qui convient dépend du mode de vie que l’on souhaite, car certains habitats réversibles s’adaptent à un mode de vie sédentaire, d’autres à une vie nomade. Dans ce dernier cas, la fréquence de déplacement de l’habitat est un critère à prendre en compte.
Audrey et Martin ont construit une Tiny pour répondre à un besoin de mobilité, ils se retrouvent dans la simplicité de déplacement et de connection aux réseaux que propose ce type d'habitat. La Tiny leur donne la possibilité de pouvoir expérimenter la vie dans différentes zones rurales, sans y être bloqués. Accéder à leur témoignage
2. Quelle évolution de l’habitat dans le temps?
Nous regardons également la capacité du type d’habitat à évoluer dans le temps pour fournir un habitat pérenne, facile à agrandir, en ajoutant une chambre supplémentaire par exemple. Faire évoluer la surface d’une tiny ou d’une yourte n’est pas envisageable, il est par contre possible de les relier à d’autres structures, comme l’habitat de Virginie et Géraud. A l’inverse, une maison construite avec la répétition de modules peut la rendre facilement évolutive, par l'ajout de modules. Cela revient à savoir si l’on souhaite agrandir, ou modifier son habitat, et dans ce cas, trouver un système constructif modulable permettra d’agrandir l’habitat
Virginie et Géraud en sont à leur quatrième installation en yourte, ils appuient le fait qu'ils ont toujours fait évoluer leurs installations en ajoutant d'autres espaces. A présent, ils sont entrés dans une logique plus globale pour améliorer la cohérence de l'aménagement intérieur en réalisant des plans avec tout le mobilier, et en articulant l'habitat autour d'un grand espace de vie doté de beaucoup de rangements. Accéder à leur témoignage
3. Quelle qualité est primordiale dans le choix des matériaux ?
Ce questionnement permet de prioriser des solutions issues du réemploi, une esthétique particulière, ou encore une volonté de durabilité.
Ce qui a guidé Audrey et Martin dans le choix de matériaux a d'abord été la volonté de faire un maximum de réemploi. Pour cela, ils ont développé des outils permettant de cataloguer les matériaux en renseignant leur localisation et leurs caractéristiques techniques.. Accéder à leur témoignage
Une première activité vous est proposée pour commencer.
2. ✒️ Activité d'écriture
Saisir une fiche : Définir les caractéristiques de mon habitat
Nb. : Il est possible d'afficher plusieurs bases de données d'un coup en entrant leur id séparé par une virgule [accéder à la documentation].
Code à inclure dans la page
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Quel est le degré de mobilité adéquat a mon style de vie?
A priori pas besoin de mobilité.
Si je souhaite me déplacer (ailleurs sur le terrain ou sur un autre terrain), je peux toujours construire un nouvel habitat.
Est-ce que je souhaite prévoir des extensions ou des annexes a mon habitat?
Oui, probablement des extensions au fur et à mesure de mes besoins.
Une serre proche (accolée) peut être une option parmi d'autres.
Quels modèles du catalogue de l'habitat réversible m'inspirent et pourquoi?
La Kerterre a pour le moment mes faveurs.
Elle semble facile à construire en auto-construction, peut évoluer par l'ajout de nouveaux modules, chacune peut être construite selon un style architectural unique, elle doit pouvoir s'insérer de manière très discrète dans de nombreux environnements naturels, son aspect biodégradable correspond à mon souhait éthique, et pour finir son coût semble imbattable...
Quel est le degré de mobilité adéquat a mon style de vie?
Je recherche plutôt un projet sédentaire. J'ai un besoin de sécurité et d'ancrage important.
Est-ce que je souhaite prévoir des extensions ou des annexes a mon habitat?
Oui, j'aimerai pouvoir prévoir la possibilités de faire soit des extensions, soit des annexes une fois installée.
Quels modèles du catalogue de l'habitat réversible m'inspirent et pourquoi?
J'aime le rond de la yourte ou de la paillourte. Mais j'aime aussi le bois. Je ne suis pas encore fixée.
Quel est le degré de mobilité adéquat a mon style de vie?
Un habitat démontable mais à volonté sédentaire (si besoin, possibilité de le démonté et/ou composter)
Est-ce que je souhaite prévoir des extensions ou des annexes a mon habitat?
Oui, de différentes façons (conception première comprennant des murs surélevé pour intégrer une extension ou extension distincte du batiment initial)
Quels modèles du catalogue de l'habitat réversible m'inspirent et pourquoi?
Maison ossature bois (MOB) : charpentier de formation, elle me semble la plus facile à réaliser en auto construction.
Yourte / maison octogonale : pour ses performances énergétiques, son optimisation de quantité de matériaux/m2 habitable et son intégration à l'environnement que je trouve plus adéquate.
Quel est le degré de mobilité adéquat a mon style de vie?
Dans l'instant je n'envisage pas de bouger
Est-ce que je souhaite prévoir des extensions ou des annexes a mon habitat?
Ce projet d'habitat réversible s'inscrit également dans un projet de lieu collectif.
Les extensions seraient plutôt un espace dédié à chacun de mes enfants.
Quels modèles du catalogue de l'habitat réversible m'inspirent et pourquoi?
L'ecodome et la kerterre ont ma préférence, à la fois pour le côté immersion nature plus marquée à mon sens, et question faisabilité,accessibilité, elles ne nécessitent pas de charpente ;) Ce type d'habitat me parle également par la liberté de créativité. Par ailleurs, vivre dans une structure aux formes rondes m'attire vraiment beaucoup et obtient l'adhésion de mes enfants (dont un ado!) à ce projet. Mais je n'ai pas encore épluché tout le catalogue.
Quel est le degré de mobilité adéquat a mon style de vie?
Très sédentaire. Déjà implantés sur le terrain avec potager et fruitiers donc l'idée est plutôt d'aménager un espace d'accueil et d'hébergement sur place
Est-ce que je souhaite prévoir des extensions ou des annexes a mon habitat?
pourquoi pas en fonction des évolutions du lieu et de gens qui vont y passer. Donc peut être un ensemble d'habitats divers mais cohérents
Quels modèles du catalogue de l'habitat réversible m'inspirent et pourquoi?
J'ai un faible pour la paillourte car je vis déjà dans une maison en paille et jaime le materiau. J'ai envie de tenter le rond. Et surtout le petit et simple.
Quel est le degré de mobilité adéquat a mon style de vie?
Bien implanté dans notre région nous imaginons la mobilité au sens le plus strict du démontage et de la réimplantation sur un autre terrain du même dôme. Nous restons sédentaires dans nos modes de vie.
Est-ce que je souhaite prévoir des extensions ou des annexes a mon habitat?
Serre et espace de travail séparés de l'espace de vie principal sont envisagé à plus ou moins long terme.
Quels modèles du catalogue de l'habitat réversible m'inspirent et pourquoi?
Le dôme géodésique a nos faveurs. La forme ronde, et même sphérique, est celle qui nous intéresse le plus, pour tout ce que cela apporte au quotidien (thermique/bien être..)
Quel est le degré de mobilité adéquat a mon style de vie?
Mobile dans un premier temps puis biodegradable dans un deuxieme
Quels modèles du catalogue de l'habitat réversible m'inspirent et pourquoi?
La paillourte ou la kerterre sont une finalité envisagée. Mais d'abord vivre dans une yourte dans un premier temps. La forme ronde et les possibilités de lumiere zenital sont prioritaires.
Le cahier des rêves est un outil donnant un aperçu global du projet, c’est par cet outil que nos goûts personnels prennent corps avec le projet. Pour nous aider, nous pouvons réaliser un cahier d’ambiance en faisant correspondre des images de références d’ambiances qui nous parlent, de textes mais aussi de dessins (plans, croquis, schémas), dans l’objectif de stimuler notre imagination pour visualiser les différents espaces.
Les choix de typologie, de volumes et de modes constructifs s'affinent peu à peu. Pour tester la cohérence de ces choix, il est parfois nécessaire de manipuler simultanément trois échelles : la première donnant une vision large du projet (le lieu), la seconde la vision de l’habitat dans sa globalité (ses différentes pièces, son toit, ses ouvertures), jusqu’à une vision rapprochée d’un élément de détail (un meuble, la texture d’un matériau, une fenêtre)
Exemple :
Echelle du lieu :
photos du terrain, des arbres, de l’habitat vernaculaire
photomontage, collage du projet sur un fond
photos de références de jardins
intégrer des textes en réaction à la marche du lieu
Echelle de l’habitat :
photos de références (prises sur internet ou lors de visites) qui montrent les différentes ambiances lumineuses, en fonction du type d’habitat choisi
Dessins réalisés/modèles 3d pour comprendre les différents espaces,
intégrer des textes décrivant l’habitat rêvé
Echelle du mobilier :
Photos des matériaux choisis (enduits, bardage, sols, couvertures…), du mobilier faisant partie du projet, des éléments d’ornement ( types de plantes..)
3. Synthèse : le programme architectural
En complément du cahier des rêves, ce document est une synthèse écrite du projet, telle une feuille de route qui répond à la question “qu’est ce que l’on souhaite construire?” cela revient à mettre le projet dans son contexte puis à quantifier et qualifier l’architecture en définissant des surfaces, et en proposant une organisation des espaces.
Comment réaliser un programme architectural?
Le programme architectural s’appuie sur tous les éléments (plan des ambiances, schéma fonctionnel..) produits durant cette séquence.
Voici un exemple de sommaire pour structurer ce document, chaque point correspondant à un paragraphe devant être rédigé en reprenant les observations faites lors de l’analyse du site (module 1) ainsi que les solutions envisagées pour l’aménagement du terrain (module 2) et l’architecture de l’habitat (module 3). Chaque solution est argumentée, pour montrer pourquoi est-elle pertinente avec l’ensemble du projet.
👉 Analyse du site
Les observations sur l’habitat vernaculaire
Les observations sur le climat local
Les informations concernant les ressources locales
👉 Aménagement du terrain
restitution de la marche du lieu
le plan des ambiances du terrain
le cahier des rêves
la carte mentale
👉 Choix architecturaux du projet
un plan des volumes construits
les choix envisagés de fondations
les choix envisagés de systèmes constructifs
des choix esthétiques
des références d’habitats réversibles
Ce programme architectural permet à une personne ne connaissant pas le projet d'avoir une vision d’ensemble pour comprendre le contexte, les contraintes du projet (ressources, topographie, climat) ; l’organisation des différents espaces et les circulations qui en découlent, ainsi que les choix d’aménagement et architecturaux.
Glossaire
Ce module est une introduction théorique aux enjeux du monde de la conception et de la construction.
Il nous semble qu'acquérir cette vision d'ensemble vous sera utile :
🤝 si vous vous tournez vers un.e professionnel.le pour faire construire votre habitat, car vous comprendrez alors mieux comment ielle travaille et serez en mesure de parler le même langage
👷 si vous envisagez l'auto-construction, pour vous assurer que vous savez bien ce qui vous attend dans cette grande aventure.
Comme toujours, sentez-vous libres d'ignorer ou survoler les contenus qui ne sont pas utiles à votre projet.
Enfin, sachez que le module 3 de cette séquence vous permettra d'explorer prochainement une dimension plus pratique de ces sujets.
C'est leur sensibilisation croissante aux enjeux environnementaux qui a mené Anne et Benjamin sur les chemins de la transition, dans une démarche minimaliste. Vivre en tiny représente une grande étape.
Les motivations d'Audrey et Martin sont multiples : posséder leur habitat sans faire d'emprunt, être autonomes, préserver l'eau potable en ayant des toilettes sèches, s'installer dans un environnement moins urbain.
Ils en parlent dans la vidéo suivante :
"Notre volonté première était de nous approprier notre habitat, et plus généralement notre vie."
Après deux ans et demi en yourte, David et sa compagne ont construit une paillourte au Sud de la Loire.
David documente ses expérimentations sur son blog, véritable réserve d'information sur la paillourte et les dispositifs d'autonomie. Merci à lui de diffuser ce savoir !
C'est lors de chantiers participatifs que Solène a découvert les Kerterres. Quand il s'est agit de construire son habitat, elle ne s'est pas posé de question. C'est en toute confiance, et en indépendance, qu'elle a réalisé de A à Z sa maison.
"La yourte peut être un pied à terre, elle peut être laissée, démontée, revendue."
Il y a 13, bientôt 14 ans, Géraud et Virginie rentraient de voyage avec l'envie de se poser dans quelque chose de léger, de peu contraignant, qui leur autoriserait un mode de vie nomade.
Géraud était en formation agricole. Il a découvert la yourte auprès d'un collectif vers Brocéliande, il en est tombé en amour. C'est l'aspect esthétique et romantique qui l'a séduit, alors que Virginie a considéré l'aspect pratique, écologique, économique, nomade.
La yourte leur permet d'être libres : simple, elle signifie peu de contraintes. La yourte se déplace, se revend, se bricole. Aujourd'hui, ils n’envisagent pas autre chose.
Si un projet se déroule rarement comme théorisé, c’est peut être d’autant plus le cas pour l’habitat réversible. Et c’est pourquoi nous avons souhaité proposer, au delà des ressources et des activités didactiques à disposition, des reportages chez des habitant·es.
Ainsi nous équilibrons savoirs théoriques et retours d’expériences pratiques, nous illustrons les connaissances et compétences abordées, inscrivons nos idées dans du concret tout en réflètant la diversité des parcours.
Merci à Anne, Audrey, Benjamin, David, Géraud, Martin, Solène et Virginie qui ont bien voulu nous accueillir, nous montrer leur habitat, nous expliquer leur projet, partager avec nous leurs histoires, leurs réussites et leurs déboires.
Ces témoignages constituent un parallèle du parcours d'apprentissages. Ils ne sont pas nécessaires pour comprendre ou connaître les notions transmises dans les contenus didactiques. Chacun·e peut choisir de sélectionner ceux qui lui correspondent le plus, de visionner l'ensemble ou encore de n'en voir aucun, à sa convenance et selon le temps dont ille dispose.
Nous retrouverons ces témoins au fur et à mesure du parcours, pour savoir comment ils et elles ont vécu chacune des étapes abordées.
Au bout d'un an, leur permis précaire arrivant à expiration, Audrey et Martin se sont mis en quête d'un autre terrain. La qualité de leur projet, de leurs personnes et le bouche à oreille a fait le reste...
C'est la troisième installation de Virginie et Géraud, après avoir loué des terrains via le bouche à oreille et les petites annonces du Paysan Breton. Et il semblerait qu'elle soit partie pour durer.
Anne et Benjamin avaient un projet intergénérationnel : illes souhaitaient trouver un couple de seniors et s'installer sur leur terrain. Rédaction d'un dossier, salon de l'immobilier... autant d'étapes qui les ont aidés à s'installer!
Votre projet a pris forme peu à peu, cette page est prévue pour que vous montriez vos dessins et représentations graphiques dans l'objectif de favoriser l'émergence d'idées d'aménagement et d'architecture.
Les documents ne sont pas voués à être diffusés en dehors de cette plateforme.
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Nb. : Il est possible d'afficher plusieurs bases de données d'un coup en entrant leur id séparé par une virgule [accéder à la documentation].
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Anne et Benjamin abordent tout d’abord dans cette vidéo le financement de leur habitat. Ils précisent le budget de leur tiny, dispositif d’autonomie inclus, et l’évolution qu’a connu le montant entre leurs projections et la réalité.
Quand Audrey et Martin cherchent des matériaux de réemploi, ils prennent le temps de comparer leurs caractéristiques et leurs prix, ce qui leur a permis de réaliser un suivi précis de leur budget.
Ils racontent également dans cette vidéo l'obtention d'une assurance habitation pour leur tiny autoconstruite.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur le ré-emploi, Audrey et Martin ont publié cette année le livre Autoconstruire en réemploi. Nourri de leur expérience et remplis de photos inspirantes, de tableaux fonctionnels, de plans clairs, ce livre est une mine de solutions pratiques.
David estime dans cette vidéo le coût de la paillourte et présente la manière dont elle a été financée. Il aborde également les conséquences de certains choix réalisés, notamment concernant les assurances.
Au fur et à mesure de leur parcours, Virginie et Géraud ont fait appel à des sources de financement différentes : si leur habitat s'est généralement autofinancé, l'acquisition du terrain s'est faite grâce à un emprunt auprès de leurs proches. Aujourd'hui, ils envisagent un emprunt bancaire.
Voilà, les retours d'expérience et conseils des témoins constituaient les derniers contenus produits en 2021 pour la diffusion du MOOC.
Mais il y en aura d'autres : d'autres projets d'habitat réversible, d'autres contenus pour les présenter, les promouvoir, les expliquer. Des contenus numériques ou physiques (avez-vous déjà entendu parler du mouquin?), des formations en ligne ou présentiel (espaces de partage Hameaux Légers, chantiers), créés par l'association ou non.
Il y en a déjà, recensés dans la bibliographie participative.
Et peut-être en possédez-vous...
Si vous avez des images d'habitat réversibles libres de droit
Si vous vivez en habitat réversible et souhaitez témoigner, par écrit, audio voire vidéo
Contactez-nous à l'adresse documentation@hameaux-legers.org
